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jeudi 31 juillet 2014

Yaya Jammeh menaces de fermer des mosquées


Il s’illustre une fois de plus. Lui, c’est Yaya Jammeh, le président gambien. Parlant de la fête de la Korité célébrée dans certains pays plusieurs fois - faisant allusion à Sunugaal sans le citer – il s’est  voulu on ne peut plus clair. Le «Mboka» a prévenu qu’il chassera de Gambie tous les imams qui attendent un «ndigël» pour célébrer l’Aïd et qu’il fermera leur mosquée. Jugeant inacceptable qu’un musulman puisse attendre un «ndigël» pour célébrer la Korité, Yaya Jammeh de déclarer : «Ceux qui attendent un ‘ndigël’ pour faire la Korité qu’il aille prier chez eux, qu’ils retournent chez leur marabout. J’ai donné des instructions fermes pour qu’on chasse ces imams - qui ne sont que des hypocrites - de chez nous et je vais fermer les mosquées dans lesquelles ils prient».  Poursuivant, His Excellency Sheikh Professor Alhaji Dr. Yahya Abdul-Azziz Jemus Junkung Jammeh Naasiru Deen, dans un élément mis en ligne par le khassirou.com, de confier avoir vu à la télévision des gens danser et jubiler. Selon lui, c’est là une attitude totalement contraire aux préceptes de l’islam et à la Sunna du Prophète Mouhammad (Psl). «Si tu est un musulman, tu ne dois pas attendre des consignes de marabouts. Je ne vais pas accepter de division dans mon pays. Et il n’est pas question que les politiciens se mêlent de la religion pour nous diviser. Je ne l’accepterais pas»,  a prévenu le Président gambien.

Justice : Marcel Ntsourou affirme avoir agi en légitime défense

L’ex-colonel Marcel Ntsourou auditionné le 30 juillet à Brazzaville a déclaré n’être en possession d’aucune arme de guerre. Il a récusé tous les chefs d’accusation dans l'affaire l'opposant à l'État

Il était 10 heures 30 lorsque l’accusé Marcel Ntsourou s’est présenté à la barre. L’ex-colonel était déterminé à défendre sa cause devant la cour : « Nous nous sommes défendus en légitime défense. Je n’ai rien commis. Je suis fier de m’être défendu. J’étais déterminé à aller jusqu’au bout. Si cela se reproduisait, je me défendrais ».
L’ex-colonel a déclaré qu’il n’était pas sorti de sa résidence le 15 décembre dernier vu le dispositif militaire qui se renforçait. « Ce qui s’est passé était illégal. Le but de cette opération était de porter atteinte à ma vie, ainsi qu’à celle de ceux qui étaient avec moi. J’étais donc en droit de me défendre. Face à une supériorité aussi écrasante, je me suis défendu avec les moyens en ma possession. Les armes de l’agresseur n’étaient pas proportionnelles à l’agression », a-t-il déclaré.
Selon l’accusé, les armes en sa possession, le 16 décembre, provenaient des jeunes gens qui le fréquentaient et qui étaient déterminés à le défendre en cas de menace. Il a affirmé ne pas en connaître l’origine, citant les noms de quelques-uns des détenteurs : l’adjudant Nguié Missié, le caporal-chef Ndako, l’adjudant Mbouala et l’adjudant-chef Kakou. Marcel Ntsourou  a également déclaré que sa résidence n’était pas un dépôt de stockage d’armes, niant la transaction effectuée par le capitaine Ebam en sa faveur en août 2013. Selon lui, cette mission était impossible puisqu’il était encore détenu à la maison d’arrêt de Brazzaville, lors du procès du 4 mars.
Interrogé sur la présence d’une cinquantaine de personnes à son domicile, l’ex-secrétaire général adjoint du Conseil national de sécurité a déclaré qu’il n’y avait rien d’anormal à cette affluence et qu’il pouvait partager sa résidence avec deux cents personnes, voire plus.
Au cours des débats, la défense a demandé à la cour de lui transmettre certaines pièces manquant au dossier, notamment la directive opérationnelle ayant permis le déploiement de la force publique le 15 décembre. Après en avoir pris connaissance, Marcel Ntsourou a taxé ce document de faux, car, a-t-il souligné, « le mandat de perquisition date du 16 décembre alors que la force publique s’est déployée le 15 décembre. »
Josiane Mambou Loukoula

Mossaka : 11 000 électeurs sont attendus aux urnes

Le 10 août aura lieu l’élection législative partielle de la circonscription Mossaka I, dans le département de la Cuvette

En prélude au scrutin, Léon Raphaël Mokoko, unique candidat, a réuni, le 29 juillet à Brazzaville, un échantillon de la diaspora de Mossaka. L’objectif était non seulement de lui faire part de l’approche réaliste et dynamique qu’il comptait adopter face aux problèmes occultant cette partie de la Cuvette, mais également d’inciter les électeurs à voter.
Notons cette élection législative partielle a été ouverte le 25 juillet après le décès, le 28 mai à Paris (France), de Clémence Bomiango née Okouya des suites d’une insuffisance rénale.
Josiane Mambou Loukoula

Journée de la femme africaine : l’éducation des femmes aux sciences et aux technologies est indispensable au développement des pays

La ministre de la Promotion de la femme et de l'Intégration de la femme au développement, Catherine Embondza Lipiti, a invité les femmes et filles d’Afrique et du Congo à s’intéresser à l’éducation, aux sciences et aux nouvelles technologies

La ministre leur a adressé, le 30 juillet à Brazzaville, un message à l’occasion de la célébration, le 31 juillet de chaque année, de la Journée de la femme africaine.
Le thème retenu cette année — « le rôle des femmes et des filles dans l’éducation, les sciences et les nouvelles technologies en vue d’une renaissance africaine » — vise à consolider les acquis de leur lutte pour la conquête de leurs droits fondamentaux et à réunir les femmes de tous les pays d’Afrique autour de l’idéal d’égalité, de développement et de paix.
Cette journée permettra de mettre l’accent sur la participation effective et responsable des femmes africaines au développement socio-économique et culturel de leur pays et sur l’élimination de toutes formes de discrimination à leur égard.
« Le maintien des filles dans le système éducatif, l’orientation des filles vers les carrières scientifiques, la facilitation de l’accès aux nouvelles technologies sont là autant de défis à relever dans le contexte de la renaissance africaine. L’éducation des filles et des femmes est donc à la fois une question de justice et d’égalité, dans l’intérêt bien compris d’une politique de développement efficace », a souligné la ministre dans son message.
Catherine Embondza Lipiti a remercié tous les partenaires de leur appui multiforme aux actions du gouvernement en faveur des femmes et filles congolaises pour garantir leur accès à l’éducation, à la formation à la science et à la technologie.
Rappelons que le thème de la Journée de la femme africaine fait écho à celui de la Journée internationale de la femme du 8 mars 2011, célébrée sur le thème : « égalité d’accès à l’éducation, à la formation, à la science et à la technologie : la voie vers un travail décent pour les femmes ».
Pour l’Organisation panafricaine des femmes, l’éducation scientifique des femmes et des filles et leur maîtrise des nouvelles technologies sont capitales et indispensables au développement de l’Afrique dans le contexte de la mondialisation.
Lydie Gisèle OKO

Vingt huitième édition de la foire internationale de Pointe-Noire

CONGO BRAZZAVILLE, (CONGOSITE) - La vingt-huitième édition de la foire internationale de Pointe-Noire se tiendra du 8 août au 8 septembre prochain. Cette activité commerciale qui est organisée par le ministère du Commerce et des Approvisionnements en collaboration avec le Centre congolais du commerce extérieur (CCCE), va regrouper de nombreux exposants locaux ainsi qu’étrangers. L’année dernière, elle avait connu la participation d'exposants brésiliens, égyptiens, togolais, sénégalais et de bien d'autres…

Education : 17.629 admis au Baccalauréat général 2014



CONGO BRAZZAVILLE, (CONGOSITE) - Au total 17.629 candidats ont été déclarés admis sur 57.900 présentés au Baccalauréat général session de juin 2014. Le taux de réussite s’élève à 30,44%, contre 28,21% l’année dernière. Les résultats de cet examen d’état ont été publiés le 29 juillet à Brazzaville par le directeur des examens et concours, Jean-Pierre Mbenga, en présence du président général des jurys, Benjamin Evayoulou.


Education : 17.629 admis au Baccalauréat général 2014
Selon M. Mbenga, le meilleur établissement a été l’École militaire préparatoire Général Leclerc, avec un pourcentage de 100% de réussite. Les statistiques de cette année -toutes les séries confondues- se présentent comme suit : la série A3 : 100% ; A2 : 72,13% ; A4 : 24,97% ; C : 40,38% ; D: 32,86%.

Les résultats des candidats sont disponibles sur le site : www.mycongoedusolf.net/home.html et affichés dans les établissements respectifs. Les résultats des candidats libres et ceux des départements sont affichés à la direction des examens et concours.

«Ces dispositions ont été prises pour des questions de sécurité parce que pendant la publication des examens, la DEC a toujours été prise d’assaut par des candidats et des parents d’élèves. Cette année nous ne voulions pas qu’il y ait un afflux trop important à la direction des examens c'est pourquoi nous demandons aux élèves de prendre possession de leur résultats dans leurs établissements respectifs et dans les cyber-cafés», a indiqué le directeur des examens et concours.

Cette année, le nombre de candidat a été en hausse par rapport à la session de 2013 qui a connu la participation de 47.110 candidats. Les candidats étaient repartis dans 137 centres retenus à travers le territoire national contre 104 l’année dernière.

La Chine entend fournir des avions ARJ21 au Congo

CONGO BRAZZAVILLE, (CONGOSITE) - Des responsables des sociétés aéronautiques chinoises et le ministre congolais des transports, Rodolphe Adada, se sont accordés sur la fourniture des avions ARJ21 au Congo. Un mémorandum d'entente y relatif a été signé récemment à Farnborough (Grande-Bretagne) entre les sociétés chinoises COMAC et Avic International et le gouvernement congolais, rapporte l’agence chinoise xinhua.


La Chine entend fournir des avions ARJ21 au Congo
L'agence xinhua précise que le choix de ces aéronefs a été fait lors de la visite d'État effectuée en juin dernier en Chine par le président congolais Denis Sassou N'Guesso, à la faveur de la célébration du 50ème anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre le Congo et la Chine.

Avion régional bi-moteur avec une capacité de transporter 70 à 90 personnes, ARJ21 est adapté à l'environnement aéronautique du Congo et de la sous-région, affirme la partie congolaise.

Le mémorandum signé comporte un axe de coopération pour le renforcement des capacités de l'aviation civile congolaise, dans la supervision de la sécurité aérienne et la formation du personnel technique.

Par le passé, le Congo avait acquis des avions de type MA60, un bi-turbopropulseur de transport commercial, auprès de la société chinoise Avic International. Ces appareils avaient servi à la société étatique Air Congo, assurant la desserte intérieure.

Le gouvernement présente le nouveau budget au sénat

BRAZZAVILLE, (CONGOSITE) – Le ministre délégué auprès du ministre d’Etat, ministre de l’économie, des finances, du plan, du portefeuille public et de l’intégration, chargé du plan et de l’intégration, Raphaël Mokoko, a présenté le 30 juillet à Brazzaville, le nouveau projet de loi de finances rectificatif, qui s’élève à 3932 milliards 932 millions francs CFA.


Le gouvernement présente le nouveau budget au sénat
Selon M. Mokoko, le budget de 2014 mérite d’être rectifier pour des raisons diverses, à savoir l’organisation en septembre 2015 à Brazzaville des Jeux africains et du cinquantenaire de ces jeux ; l’augmentation des crédits alloués aux projets sociaux, notamment l’offre d’eau potable dans les villages et la construction de douze hôpitaux généraux à raison d’un hôpital général par chef-lieu de département ; l’organisation des élections locales.

En ce concerne l’organisation du cinquantenaire des Jeux africains et tenant compte des infrastructures qui se construisent à Kintélé, le budget est évalué à 370 milliard francs CFA supplémentaire au second semestre de 2014.

Concernant les hôpitaux généraux de Kinkala, Sibiti et Djambala, le budget les prend en charge pour un montant de 150 milliards francs CFA. Celui du nouvel hôpital central des armés est évalué à 50 milliards francs CFA.

Quant à l’opération « Eau potable pour tous », 50 milliards francs CFA seront débloqués pour renforcer le projet.

«Après tous ces ajustements, le budget rectifié de l’État se présente ainsi qu’il suit : recettes totales 3932 milliards 932 millions francs, contre 4152 milliards 920 million francs CFA dans la loi de finance initiale ; dépenses totales : 3641 milliards 896 millions francs CFA contre 3150 milliards 996 millions francs CFA dans la loi de finance initiale. L’excédent prévisionnel est de 285 milliards francs CFA contre 1001 milliards 923 millions de francs CFA dans la loi de finance initiale», a expliqué Raphaël Mokoko.

L’ensemble du Sénat examinera cette proposition de la loi de finance rectificative dans les prochains jours. S’il partage le point de vue du gouvernement, il l’adoptera.

Au cours de cette session, le sénat a interpellé le ministre des transports, de l'aviation civile et de la marine marchande, Rodolphe Adada, sur les projets de loi relatives au service aérien entre le gouvernement du Congo et le gouvernement de la Turquie, ainsi que sur le rapport n°47 de la commission affaires étrangères et coopération du sénat, relative à l’examen dudit projet.

Welcome Atipo élue Miss Congo 2014



CONGO BRAZZAVILLE, (CONGOSITE) - Le Comité Miss Congo, que dirige Mme Pupuce Ngala Ibata, a organisé, le week-end dernier à Brazzaville, l’élection Miss Congo 2014. C’est mademoiselle Welcome Atipo qui a été élue la plus belle femme du Congo de cette année. La cérémonie s’est déroulée sous les auspices du directeur de cabinet du ministre de la culture et des arts, Séraphin Akoulafoua.


Welcome Atipo,Miss Congo 2014
Welcome Atipo,Miss Congo 2014
Organisée sous le thème : «Femme congolaise active, moderne, émancipée», la dix-septième édition de l’élection Miss Congo a connu la participation de vingt-neuf candidates, dont l’âge varie entre 18 et 25 ans.

Welcome Atipo, élève de terminale A, 18 ans, 1,75m, venue à cette phase finale comme Miss Kouilou, a été élue Miss Congo 2014 en remplacement de Cécilia Makosso Miss Congo 2013. Elle a pour première dauphine Bernice Massengo, élève de terminale C, 18 ans, 1,73m, précédemment Miss Pointe-Noire et deuxième dauphine Sabrina Ndoulou-Milongo, étudiante, 19 ans, 1,74m, auparavant première dauphine Miss Kouilou. Sarah Grâce Sam, élève de terminale A, 18 ans, 1,72m, Miss Pool, a été désignée Miss charme ; alors que Naïva Mbongobou, étudiante, 20 ans, 1,81m, Miss Brazza, a été désignée Miss élégance.

La présidente du Comité Miss Congo (COMICO), Pupuce Ngalla Mouetoukouenda Ibata a déclaré à propos du thème: "Le choix du thème de la 17è édition a pour objectif de montrer que la femme congolaise apporte sa pierre à l’édifice dans la modernisation, l’évolution et le développement de notre pays».

La première sortie des 29 candidates s'est faite en tenue de marins, la seconde en pagne ECair. La troisième sortie en tenue traditionnelle a été suivie immédiatement de la sortie en maillot de bain. Ce n’est qu’après cette sortie que le jury, présidé par Guili Tsoumou, directrice des ressources et de la communication de la société nationale des pétroles du Congo distribution, et les sept autres membres composant ce jury, ont délibéré sur place. Dix filles ont été choisies à la dernière étape, en présence d'un huissier de justice, maître Patrice Mahoungou.

Après cette délibération, les candidates sont revenues sur le podium. La cinquième sortie a alors permis au maître de cérémonie d’accorder la parole aux dix candidates. Ce n’est qu’après ce passage devant le public, suivi des questions et réponses que le jury s’est retiré pour la délibération finale. Ainsi, mademoiselle Welcome Atipo a été déclarée Miss Congo 2014.

« Je remercie le comité Miss Congo qui m’a permis d’être candidate. Car, beaucoup de gens me décourageaient sous prétexte qu’il y a des inconvénients et même de l’injustice. Ce que je n’ai pas remarqué. Certes, c’était un peu stressant au début, mais cela a fini par marcher. Je suis très heureuse d’arracher le titre»,, a relaté Welcome Atipo, après son couronnement.

La soirée a été agrémentée par plusieurs artistes et groupes musicaux, parmi lesquels Doudou Copa, DJ Epela, Bénédicte et le groupe tradi d’Inonga du Niari, le meilleur groupe africain de danse aux derniers jeux de la Francophonie. Quelques Miss étrangères ont été présentes à cette soirée, parmi lesquelles Miss Bénin, Cameroun, Togo et Gabon.

Denis Sassou Nguesso au sommet Etats-Unis/Afrique

Le chef de l'Etat congolais, Denis Sassou Nguesso, est arrivé ce mercredi 30 juillet 2014 à Washington où il prendra part du 4 au 6 août 2014, au sommet Etats-Unis/Afrique, sur invitation de son homologue américain, Barack OBAMA. Il a été accueilli à sa descente d'avion à la base militaire Andrews par l'ambassadeur du Congo aux Etats-Unis, Serge Moumbouli.


Arrivée du pdt Sassou à la base militaire Andrews de Washington
Arrivée du pdt Sassou à la base militaire Andrews de Washington
Au total ce sont près de 51 chefs d'Etats et de gouvernements africains qui sont attendus dans la capitale politique des Etats Unis d'Amérique, pour un sommet qui réunira pour la première fois les dirigeants du continent noir autour de Barack OBAMA en vue, dit-il, de permettre à l'Amérique de "renforcer les liens avec l'une des régions les plus dynamiques au monde".

Trois thèmes seront à l'ordre du jour :
- le commerce et l'investissement,
- la paix et sécurité,
- la gouvernance.

L'Afrique est à l'heure actuelle un des rares continents qui affiche depuis une dizaine d'années consécutives, un taux de croissance de plus de 5%.

La plupart des études montrent que le continent est en passe de décoller, et l'administration Obama est de plus en plus consciente que l'Afrique constitue une importante "terre d'opportunités" pour les multinationales américaines.

Actuellement seul 1% à peine, environ des investissements américains dans le monde sont effectués en direction de l'Afrique. Et, même si durant les 10 dernières années, les échanges commerciaux entre les deux continents ont été doublés, cela n'est en rien comparable avec la Chine dont les investissements dans le même laps de temps en Afrique, ont été multipliés par 20, passant de 10 milliards à plus de 200 milliards de dollars par an.

Le sommet de Washington est donc parti pour adopter des programmes importants de coopération pour l'Afrique. Encore faudra t-il que les délégations africaines présentent de leur côté des projets conséquents et solides. En moyenne 3 ou 4 maximum et bien ficelés, et non pas des fourre-touts dans lesquels, comme l'indique Stefano INAMA, expert de la conférence des nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), "l'on demande tout et l'on n'obtient rien", selon le journal Jeune Afrique dans son numéro 2793.

Quatre ministres accompagnent le président de la République à Washington. Il s'agit des ministres en charge des finances, des infrastructures, des petites et moyennes entreprises, ainsi que des affaires étrangères.

L'agenda du président prévoit une visite à l'Institut national de santé (NIH), une rencontre avec les journalistes américains et internationaux au National Press Club à Washington, ainsi que la participation au Forum commercial (AGOA) et au sommet des chefs d'Etats USA - Afrique.

Cesária parisienne

Quelques semaines après la mort de Cesária Evora en 2011, la ville de Paris s'était engagée à rendre hommage à la diva capverdienne en lui attribuant le nom d'une rue ou d'une place.

C'est chose faite aujourd'hui, avec la décision du 18 juin 2014 du Conseil de Paris: Cize aura sa rue dans le 19ème arrondissement, certes dans une zone pas spécialement noble et excentrée, mais son nom figurera parmi les 6300 rues de Paris.

Elle y fait son entrée en compagnie de Jean-Michel Basquiat et de Jacques Lacan, que Paris a également décidé d'honorer (réussir à évoquer Lacan sur un site dédié au Cap-Vert, c'était pas gagné...).

Les Fidji et la Guinée-Bissau établissent leurs relations diplomatiques

Lors d'une cérémonie à la mission permanente des Fidji à l'ONU à New York, Peter Thomson, le représentant permanent des Fidji auprès de l'ONU et son homologue bissau-guinéen, Joao Soares Da Gama, ont signé un communiqué conjoint établissant les relations diplomatiques entre les deux pays, a indiqué un communiqué du gouvernement fidjien.
Le communiqué exprime le désir des gouvernements fidjien et bissau-guinéen de promouvoir et renforcer les liens d'amitié et de coopération entre leurs deux pays dans les domaines politique, économique et culturel.
Les relations diplomatiques entre les deux pays seront guidées par les principes de la Charte des Nations Unies et du droit international, en particulier l'égalité entre les Etats, le respect de la souveraineté nationale, de l'indépendance, de l'intégrité territoriale, de la non-ingérence dans les affaires intérieures d'autres Etats et le respect des traités internationaux.
Après la cérémonie, les deux ambassadeurs ont eu un entretien sur les domaines d'intérêt commun pour leurs deux pays et ont discuté des progrès réalisés des deux parties.

Compagnie portugaise TAP : Accord pour la reprise des vols sur Bissau

Un accord pour la reprise des vols de la compagnie portugaise TAP à destination de Bissau, suspendus en décembre 2013 suite à l'embarquement forcé de 74 Syriens avec de faux passeports, a été signé lundi à Lisbonne, annonce-t-on de source officielle à Bissau. es vols de la TAP sur Bissau vont reprendre le 28 octobre à raison de trois par semaine, selon l'accord signé entre les chefs de la diplomatie du Portugal et de la Guinée-Bissau, en présence des chefs de gouvernement des deux pays.
La reprise des vols de la TAP marque la normalisation des relations entre la Guinée-Bissau et le Portugal, consécutive au retour à une vie constitutionnelle normale à Bissau après le coup d'état du 12 avril 2012. 
 

Gambie : Même les juges ne sont pas épargnés par le régime


En Gambie, les juges n’ont pas la sécurité de l’emploi. Jammeh leur fait signer des contrats à durée déterminée qu’ils ne renouvellent souvent pas. 
Depuis l’année dernière, trois (3) juges étrangers commis par Jammeh pour officier en Gambie ont été démis de leurs fonctions et arrêtés. C’est le cas du Chief Justice, équivalent du Président des cours et tribunaux, le Nigérian Emmanuel Akomay Agim, du juge camerounais Emmanuel Nkea, et du président de la cour d’appel, la Chief Justice Mabel Agyemang, ghanéenne, qui ont tous fui le pays entre 2013 et 2014. 

Le Chief Justice, Joseph Wowo du Nigeria a été limogé et emprisonné pour corruption.

Gambie : Les radios privées réduites à des boîtes à musique



En Gambie, les radios privées ont cessé de faire de l’information depuis belle lurette.
Face aux multiples agressions d’un gouvernement répressif, elles ont préféré se plier pour n’exister qu’à travers l’animation musicale.
En dehors de Téranga FM et Vibes FM, toutes les radios ne diffusent que de la musique à longueur de journée.
C’est le cas de City Limit Radio, West coast, Kora FM, Hilto FM, Capital FM, Hot FM.
Pour sauver la face, ces radios font de la synchronisation avec la Radio Télévision gambienne (GRTS), renseigne un ancien président des jeunes reporters.
En effet, en Gambie, la liberté d’expression est un vain mot. Et pour s’en convaincre, il faut interroger Mass Kah. Ce citoyen gambien, planton de son état, est présentement détenu pour avoir simplement rétorqué à un ami qui lui dressait la photo de Jammeh, de l’accrocher au ciel.
C’est-à-dire que même en photo, Jammeh ne doit pas être critiqué. 
La Gambie est sur écoute et même les discussions les plus élémentaires peuvent atterrir à la police à cause de renseignements généraux postés partout.
Voilà pourquoi ici, tout le monde se méfie de tout le monde et personne ne fait confiance à personne.

TRAGEDIE NATIONALE DE ROGBANE : Les responsabilités et la culpabilité des uns et des autres

Après le drame du 1er janvier dernier à la plage de Lambanyi, une autre plage de Conakry endeuille la Guinée. Cette fois, c'est celle de Rogbane, à Taouyah, dans la même commune de Ratoma. A l'occasion d'un concert organisé par la structure Moeurs Libre Prod et programmant les groupes Banlieuzart et Instinct Killers, une bousculade a entrainé la mort d'au moins une trentaine de personnes, dont en majorité des jeunes.
Bien qu'une enquête soit déjà en cours, beaucoup d'observateurs mettent en cause la responsabilité des organisateurs.
Même si au-delà, les raisons peuvent être multiples et variées. Comme il aurait fallu s'y attendre en pareille circonstance, les
autorités ayant appris le drame tard dans la nuit, ont décrété une semaine de deuil national. Dans la même dynamique, les plages sont de
nouveau fermées et le directeur général de l'Agence guinéenne des spectacles (AGS) suspendu dans la foulée. 
La présidence de la République a également instruit le procureur général du Tribunal de première instance de Dixinn de diligenter l'enquête devant situer les
responsabilités. Enfin, conscient de la gravité de ce qui vient d'arriver, le chef de l'Etat convoque même un conseil extraordinaire
des ministres à 13 heures, au palais Sékhoutouréyah.
Plus de monde qu'il n'en fallait 
Justement, bien avant même les résultats de cette enquête à laquelle
peu de personne accorde d'ailleurs du crédit, on pointe du doigt le
peu de responsabilité des organisateurs. Ils semblent s'être davantage
préoccupés de ce qu'ils tireraient du concert que de la sécurité du
public qui y venait. C'est ainsi qu'ils ne se seraient nullement
préoccupés de l'adéquation entre la capacité d'accueil de plage et le
nombre de tickets vendus. Tous ceux qui y étaient et qui en sont
heureusement revenus indemnes notent le fait qu'il y avait plus de
personnes qu'il n'en fallait. 
Un connaisseur du milieu, se confiant à nos confrères d'Espace FM, a indiqué que les organisateurs, cédant à
la grande affluence aux abords de la plage, auraient vendu même des tickets de concerts passés. Or, cette attitude semble être la cause
principale de l'accident. En effet, la bousculade dont tout le monde parle semble résulter de la rencontre entre le public qui, ayant suivi
le spectacle, voulait sortir et de celui, lassé de s'arrêter dehors,
voulait aussi entrer. La seule issue étant exigüe, les gens se sont
bousculés, les plus faibles se retrouvant naturellement au sol, sont
piétinés, asphyxiés, et tués d'inanition
L'autorité de l'Etat bafouée
Cet autre accident malheureux est aussi la preuve que l'autorité de
l'Etat n'est pas toujours invoquée quand il le faut. Très souvent, à
la veille d'une manifestation politique hostile au pouvoir en place,
les responsables au plus haut niveau sont promptes à brandir
l'argument du respect de l'autorité de l'Etat. Or, ce qui s'est passé
hier à Rogbane est l'illustration parfaite de l'absence même de cette
autorité ou, en tout cas, du peu de sérieux avec lequel les
populations la conçoivent. 
Il semble en effet que les services de sécurité n'ont aucunement été associés à l'organisation du concert. Le
président de la délégation spéciale de la commune de Ratoma, même s'il n'était pas forcément convaincant, lui aussi déclare qu'il n'était pas
informé. A supposer que tous aient raison, cela reviendrait à dire que
les organisateurs ne sont pas passés par toutes les structures
habilitées pour réunir tout ce beau monde à la plage. Et s'ils l'ont
fait, ces structures, incarnation de l'autorité de l'Etat, n'auraient
pas joué tout leur rôle. En gros, parce que les citoyens profitent du
manque d'efficacité des institutions, quelques 34 fils du pays
viennent de partir à la fleur de l'âge.
Le règne de l'impunité
Une autre responsabilité qui incombe à l'Etat, c'est celle en rapport
avec l'impunité. On en parle en longueur de journée, mais la pratique
ne changeant pas, voilà que le pays est de nouveau plongé dans une
tragédie. En effet, rappelons-nous que le 1er janvier dernier, c'est
le même type de drame que la Guinée a enregistré sur la plage, cette
fois-là, de Lambanyi. Après le constat de la dizaine de victimes, on
avait feint la même émotion que celle baigne aujourd'hui sur le pays.
Le gouverneur de la ville de Conakry d'alors s'était empressé de
suspendre la fréquentation des plages. On avait annoncé le début d'une enquête. Sept mois après, qu'en a-t-on tiré ?
Rien. Qui avait fait quoi pour que l'accident se produise ? Personne
ne le sait. Personne ne se souvient d'ailleurs de la date à laquelle
la mesure de suspension des plages a été levée. Naturellement,
personne ne saurait dire si cette mesure avait été précédée de
décisions ou de recommandations allant dans le sens d'une meilleure
gestion de ces sites. 
Comme c'est souvent le cas dans ce pays, les enquêtes servent à calmer les victimes et les dénonciateurs. << Les
enquêtes étant en cours, on ne peut rien dire >>, clame-t-on souvent.
Avec le temps, tout le monde oublie et la routine reprend de plus
belle.
La démission parentale
Mais ce qui est malheureusement arrivé sur la plage de Rogbane n'est
pas de la responsabilité que de l'Etat. C'est toute la société
guinéenne qui est interpellée. Parce que c'est une société pour
laquelle l'argent est de plus en plus la donnée première, voire
unique. C'est notamment ce qui fait que personne n'est offusqué quand,
à l'occasion de concerts comme celui d'hier, on vend de la bière aux
enfants dont pour certains, il est évident qu'ils n'ont pas la
majorité. C'est la même chose qui sous-tend le fait qu'aucun
organisateur ne penserait à exiger les cartes d'identité devant
l'entrée d'un site auquel les mineurs n'ont, à priori, pas accès. Mais
de tous les pans de la société guinéenne, la responsabilité des
parents est à ce niveau, des plus éloquentes. Evidemment, on sait
qu'il y a une sorte de crise sociétale qui fait que les parents n'ont
pas toujours de prise sur les enfants. Surtout que dans certains cas,
le concert d'hier était la toute première occasion de célébrer la
réussite à l'examen de fin d'année. Mais quand des tout petits se
mettent à trois ou quatre sur une même moto, ou qu'un gosse emprunte le
véhicule de papa ou maman, pour y mettre copines et amis, c'est que
l'encadrement familial est marqué par une certaine légèreté. Une
démission que la précarité ambiante ne saurait, à seule, justifier ou
excuser.

 

 

  • relative à l’audition du capitaine Moussa Dadis Camara. Une frénésie qu’on a du mal à s’expliquer, dans la mesure où la démarche visant à entendre

Concert à la plage Rogbané : des bousculades causent des morts et blessés graves !

Les prestations tant attendues des groupes Instincts killers et Banlieuz’art ce mardi 29 juillet, organisées par le label Meurs Libre Prod ont tournè au cauchemar. Les commentaires vont dans tous les sens. On parle de plus d’une dizaine ou vingtaine de morts, de nombreux blessés et des dégâts matériels considérables. Selon nos informations et  témoignages de certains spectateurs rencontrés au rond-point de hamdallaye et au marché de taouyah, des débordements et bousculades seraient à l’origine de ce drame. 


Notre rédaction a joint par téléphone un confrère, Amadou 2 Barry, qui était sur lieux du concert et raconte le film du drame: « Il y avait trop de monde et les agents de sécurité n’étaient pas assez nombreux pour contenir tous les spectateurs. Je ne peux pas vous dire exactement le nombre de morts mais je confirme que j’ai vu sur place au moins 11 personnes dans un état très critique. Ce qui me fait croire qu’elles sont mortes car elles ne bougeaient et respiraient même pas. Il y a eu aussi de nombreux blessés avec des fractures à la jambe et aux bras. Les gendarmes ont tenté comme ils peuvent de sauver et transporter dans leurs pick up les victimes vers les structures sanitaires les plus proches » .

Toujours selon notre confrère, les populations se sont dirigées vers l’hôpital Donka mais l’accès est bloqué afin d’éviter tous débordements et désagréments.  

Pour l’heure, les organisateurs sont injoignables. Ce drame vient s’ajouter à la longue liste des incidents malheureux survenus lors des concerts surtout des artistes de la musique urbaine. L’on se souvient encore des morts et blessés le 1er janvier 2014 à la plage de lambanyi et du concert du groupe français Sexion d’Assaut le 16 février 2013 sur l’esplanade du palais du peuple. 

Le Secrétaire général du ministère de la Culture, Mohamed Amirou Conté joint par notre rédaction regrette ce qui s’est passé et promet de se pencher sur ce dossier et prendre des dispositions urgentes et adéquates. 

L’organisation des spectacles sur les plages et autres grands espaces de show doit être un vrai sujet de concertation et de débat entre les responsables du gouvernorat de la ville de Conakry, les responsables de l’agence guinéenne des spectacles et les cadres du ministère de la Culture pour cerner les vrais problèmes. 


Attention à la manipulation électoraliste des statistiques – La Guinée peut et doit faire mieux !

En période électorale, les politiciens partout dans le monde reposent sur des statistiques pour faire valoir leurs arguments et convaincre l’électorat. Ceci est de bonne guerre, puisque les sources sont indépendantes et les politiciens ne peuvent que donner des interprétations souvent tendancieuses pour faire prévaloir leur argument.   Mais il y a des limites aux interprétations tendancieuses car le quatrième Etat veille au grain.  Et gare au politicien pris en flagrant délit de mensonge, car sa crédibilité sera ruinée devant un électorat très discernant.  Ce n’est pas malheureusement le cas de la Guinée.  

Contrairement aux pays voisins qui s’essayent à la démocratie, la Guinée peine à produire une société civile citoyenne, un syndicat engagé, une élite religieuse au dessus de la mêlée, une Assemblée Nationale travaillant pour l’intérêt du peuple, une armée républicaine, et une justice neutre et responsable.  Il n’y a donc pas de garde-fous surs pour réduire les dérives du pouvoir, puisque tous ceux qui ont la capacité de servir de gardiens de la démocratie ont préféré se ranger du coté du pouvoir pour ne pas être exclus de la mangeoire.  L’absence d’hommes et de femmes «du juste milieu » a contribué à créer un vide qui a été vite rempli par les extrémistes de tous bords.  Par conséquent le débat sur les sujets importants de la nation est devenu un combat de caniveau ou tout est permis pour gagner une avance sur le camp adverse. C’est pourquoi le gouvernement ne rechigne plus à manipuler les statistiques à des fins électoralistes. A écouter les déclarations roses du gouvernement on croira que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes.   

Malheureusement, les affirmations du gouvernement sur la performance économique de la Guinée et les perspectives de développement sont loin de refléter la réalité.   Au contraire, les gouvernants et leurs alliés semblent se vautrer dans la médiocrité, en contentant du minimum possible et en portant la responsabilité de l’échec sur ceux qui ne sont plus aux commandes.  Ainsi, le moindre petit résultat, considéré ordinaire dans tout pays africain (comme le PPTE, une croissance économique de moins de 4%, une inflation de plus 9%) est magnifié et servi au peuple comme un haut fait historique du Président Alpha Condé. Le manque d’ambition pour la Guinée est en train d’assoir une culture de médiocrité qui reste de clouer la Guinée dans le sous-développement.  Nous vous proposons ci-dessous une analyse sur les points essentiels.

Gestion macroéconomique : beaucoup de bruits de reformes…mais la croissance reste décevante

Si le gouvernement s’en sort bien avec la stabilisation de la monnaie, il faut noter que les reformes macroéconomiques ont produit des résultats peu lisibles et visibles pour les guinéens.  Normalement, l’objectif de la reforme économique devrait être de relancer la croissance économique et créer des emplois. Sur ce critère, les efforts du gouvernement n’ont pas eu un impact positif significatif.  C’est facile d’accuser  les anciens Premiers Ministres, mais   le gouvernement a une grande part de responsabilité.  Sa mauvaise gestion du secteur minier, la promulgation à la hâte d’un code minier anti-investissement, le déficit de dialogue politique n’ont  pas créé un climat propice à la relance de la croissance.

Selon les statistiques du FMI sur l’évolution économique récente de la Guinée, la croissance du PIB avait chuté à une valeur négative (-0,3%) en 2009 sous le régime Dadis.  La Transition de Konaté avait renversé la vapeur en rajoutant 2,2% au taux de Dadis, portant ainsi la croissance du PIB à 1,9% en 2010.  Le  régime d’Alpha Condé, malgré l’espoir qu’il a suscité,  n’a pas pu encore rajouter plus de 2 points de pourcentage au taux de croissance dont il a hérité (à noter que Konaté avait rajouté 2,2% sur le taux de Dadis).  La croissance du PIB avait donc  atteint 3,9% (soit 2% de plus que le taux de 1,9% de Konaté) en 2011.  Ce résultat de 2% de croissance additionnelle par rapport au régime précédent reste  à ce jour la plus haute performance du régime Condé en matière de croissance économique.  Depuis ce résultat qu’on peut qualifier de piètre en 2011, la croissance du PIB a entamé une phase de déclin durant deux années consécutives sous le magistère d’Alpha Condé. Le taux de croissance chute d’abord  à 3,8% en 2012 et ensuite à 2,5% en 2013.  Cette récession économique qui ne dit pas son nom se passe au milieu du brouhaha du changement, des victoires macroéconomiques sans précédent et les satisfécits du FMI sur de prétendus progrès économiques qui ne se traduisent point en résultats concrets pour le pays et sa population.  

Les partisans du gouvernement ne tarissent pas d’arguments pour excuser la piètre performance. Et pourtant, les gouvernements des pays voisins de la Guinée (qui ont tous pris  fonction entre 2010 et 2013) ont réussi à impulser un taux de croissance beaucoup plus important à leur économie, malgré les défis auxquels ils étaient confrontés.  Alors que la Guinée se contentait de 2,5% de croissance en 2013, la Sierra Leone atteignait 16,3% ; la Cote  d’Ivoire 8,1% ; le Liberia 8% ; le Senegal 4%. Les exceptions sont la Guinée Bissau et le Mali qui étaient en situation d’instabilité ou de guerre en 2013, et qui ont par conséquent enregistré une croissance au dessous de leur taux normal.  En Guinée, le gouvernement trouve des excuses, et accuse notamment  les manifestations politiques « qui empêchent le président de travailler » et l’Ebola.  Le FMI en complicité avec le gouvernement a repris à son propre compte ces excuses.  Comme ses projections de « dopage économique » de la Guinée par le secteur minier en 2011 se sont révélées fausses, le FMI mise  encore une forte croissance l’année prochaine sur la seule base des effets d’annonce du gouvernement portant sur des méga projets miniers qui ne sont pas lancés encore. Pour trouver des motifs de satisfaction  malgré la piètre performance, le représentant du FMI, Monsieur Abdel Aziz Wann, a dû réchauffer le plat déjà froid du PPTE et la facilité élargie de crédit en déclarant: « le programme conclu avec les institutions de Bretton Woods est bien respecté et tous les critères sont atteints…C’est la première fois que la Guinée mène à bien un programme économique »  Et voilà, la messe est dite !  Le  FMI est satisfait des maigres résultats,  ce qui fait que personne ne doit critiquer contre-performance économique grave qui voit le pays reculer et sa population se paupériser à une vitesse jamais connue auparavant.  

Réduire le déficit budgétaire sans réduire les dépenses : qui trompe qui ?

C’est vrai que les autorités monétaires guinéennes ont fait un grand effort pour stabiliser la monnaie (ils ont été aides en cela par l’injection importante de 700 millions de dollars de Rio), mais l’inflation guinéenne est moins monétaire que budgétaire.  C’est le déficit budgétaire qui amené le gouvernement à recourir à la planche à billet. Les autorités monétaires ne font qu’exécuter les ordres. D’ailleurs de nombreuses études ont démontré que l’impact de la politique monétaire sur l’inflation n’est pas déterminant dans les économies africaines. C’est plutôt le déficit budgétaire (quand le gouvernement dépense plus que ce qu’il perçoit en revenue) qui joue un rôle primordial sur l’évolution du taux l’inflation. 

C’est durant la parenthèse Dadis-Konaté que la Guinée a connu un déficit budgétaire phénoménal, avec une augmentation de plus de 300%.  En effet, le déficit budgétaire est passé de 1994 milliards à 6500 milliards de francs guinéens entre décembre 2008 et décembre 2010, alors que l’inflation grimpait à 15,5%.  Ceci était une anomalie extraordinaire (du jamais vu dans les régimes précédents) que tout successeur aurait pu corriger sans trop de peine.  C’est ce que le  régime Condé a fait avec l’aide du FMI, en éliminant les causes de l’anomalie et en prenant certaines mesures de gestion des finances publiques. Parmi ces mesures, il y avait l’unicité des caisses de l’Etat, l’amélioration du recouvrement fiscal, la révision à la baisse de la subvention du prix des carburants, et intégration des ressources minières exceptionnelles de Rio Tinto au budget rectificatif 2011 et au budget 2012. Par contre, il n’y a pas eu de mesure de réduction de train de vie de l’Etat, comme cela se fait habituellement.  En fait le gouvernement a réalisé une cure d’amaigrissement avec un régime gras.  Il n’y a pas eu de choix difficiles, de sacrifice ou de serrement de ceinture.  Il n’y a pas eu de politique d’austérité budgétaire, de contrôle strict dans les administrations, de déflation de cadres ou de dévaluation de la monnaie.  Au contraire les dépenses publiques n’ont fait que croitre au moment de la période correspondant à la réduction budgétaire.  

A titre d’exemple, durant la période de réduction du déficit budgétaire, le chef de l’Etat mettait près de 36000 tonnes de riz à la disposition des populations à un prix de 160.000 francs guinéens par sac de 50 kg et accordait en même temps une subvention à hauteur de 129 milliards par mois sur les produits pétroliers, un fonds de 20 milliards de francs guinéens pour l’entreprenariat féminin et un autre de 10 milliards pour la promotion de l’emploi des jeunes.  En plus le gouvernement dépensait follement pour la campagne agricole, finançait ses campagnes politiques, et mettait la bagatelle de 1 milliard de dollars dans l’électrification de Conakry, le tout sans résultats probants.   D’autre part, les voyages coûteux du Chef de l’Etat ainsi que ceux de ses nombreux ministres n’ont fait qu’augmenter.   Comment est-on arrivé donc à une réduction significative du déficit ? Le secret réside probablement dans les nombreux deals opaques permettant des rentrées et sorties extrabudgétaires de fonds occultes alors que le FMI regarde ailleurs. Ainsi, les largesses du chef de l’Etat, le prêt Paladino, une partie des 700 millions de Rio et d’autres fonds opaques n’empruntent pas le circuit normal  des dépenses et de ce fait n’affectent pas  le déficit budgétaire officiel.  

Baisse record de l’inflation…du niveau de troisième taux le plus élevé d’Afrique à celui de   quatrième taux le plus élevé d’Afrique!

Le gouvernement célèbre avec fanfare ce qu’il considère comme « la baisse record de l’inflation » qui n’est en réalité que le fait ordinaire de réduire l’inflation de plus de 2 points par rapport au niveau de 2013, ce qui ramène l’inflation de 12% à 9,9% en Mai 2014, puis à 9,6% récemment.  Même a ce niveau d’inflation, il n y a pas de quoi pavoiser.  En 2013, tous les pays africains avaient  réussi à ramener leur taux d’inflation à un chiffre (et le maintenir au-dessous de 9%), excepté un groupe de 5 pays dont la Guinée fait partie.  En ce qui concerne le taux d’inflation à un chiffre, tous les pays africains l’avaient atteint en 2013, à l’exception de quatre pays dont la Guinée. S’il donc faut célébrer un exploit, c’est la progression du taux d’inflation de la Guinée du rang de troisième taux le plus élevé d’Afrique en 2013, à celui de quatrième taux le plus élevé d’Afrique en Juillet 2014. Pour un « record » à célébrer, c’en est vraiment un !

D’autre part, les affirmations gratuites d’inflation rampante sous les régimes précédents sont sans fondement. Selon toujours les statistiques du FMI, le taux d’inflation de la Guinée était à « un chiffre » durant la majeure partie du règne de Conté.  Pendant une dizaine d’années, entre 1996 et 2005, le régime Conté a maintenu un taux moyen d’inflation de 8,6%, soit une meilleure performance que celle qui fait danser le gouvernement actuellement.  C’est vers la fin de la vie de Conté, alors qu’il était  trop rongé par la maladie pour gérer le pays, que l’inflation avait atteint deux chiffres, pour culminer  à 34,6% en 2006.  Cependant, durant les deux années qui ont suivi, le gouvernement avait pris des mesures idoines pour juguler l’inflation galopante.  Grâce à ces mesures, le taux s’est rétréci graduellement pour tomber à  18,4% en 2008 à la mort de Conté (soit une réduction du taux d’inflation de 16,2 points de pourcentage en deux ans, et c’est ce qu’on pourrait appeler un record !). En 2009, sous la transition de Dadis, la chute du taux d’inflation initié avec Conté a continué jusqu’à atteindre le plus bas niveau jamais atteint par la Guinée depuis plus d’une décennie (taux de  4,7%).  Par la suite, c’est l’utilisation irresponsable de la planche à billet par le régime Konaté-Doré qui va faire remonter l’inflation à 15,5% en 2010.  En 2011, sous le magistère d’Alpha Condé, le taux d’inflation continue de galoper pour atteindre 21%, et c’est en ce moment que le régime Condé redouble d’efforts  pour contrôler (sur papier) la montée fulgurante des prix. Le crédit du régime d’Alpha Condé est donc d’avoir ramené le taux d’inflation à environ 5 points de pourcentage au-dessous du taux de 15.5% hérité de Konaté-Doré, après trois ans d’efforts.  C’est ce qui est servi au peuple comme un record sans précédent en Guinée grâce à la clairvoyance du Professeur.

La baisse attendue de l’inflation (qui fut facilitée d’ailleurs par la faible demande des entreprises et des ménages suite au départ des miniers) est devenue soudainement un motif d’autosatisfaction du gouvernement.  Son porte-parole Damantang Camara s’est récemment fendu d’un communiqué triomphaliste dans lequel il affirme : « il s’agit d’une baisse record en Guinée… après des décennies de régimes autoritaires et de mauvaise gestion …sous l’impulsion du Président Alpha Condé et de son Gouvernement ». Continuant la propagande gouvernementale, il explique que  cette réussite record est atteinte « grâce à la mise en œuvre d’une politique monétaire rigoureuse et un exploit dans la gestion des finances publiques. »  Son homologue à la BCRG, qui, comme on l’a dit a peu d’impact sur la maitrise de l’inflation vu qu’il ne contrôle pas le déficit budgétaire, n’en finit pas de faire les tours de medias pour pontifier sur son nouvel exploit.  Dans sa propagande, le gouvernement est aidé par le représentant du FMI, Monsieur Aziz Wan qui aura la primeur d’annoncer la bonne nouvelle aux Guinéens lors d’une  conférence de presse récente.  Il clame comme si un miracle venait de se produire: « la Guinée a réussi à ramener son taux d’inflation à un chiffre ! » alors que le taux d’inflation inférieur à 10% en 2013 est la règle plutôt que l’exception en Afrique.  A titre comparatif, voici le niveau d’inflation chez les voisins de la Guinée qui jouissent en plus d’un taux plus élevé de croissance du PIB selon les données du FMI: Cote d’Ivoire (2,6%), Guinée Bissau (0.6%), Liberia (7,6%), Mali (-0.6%), Sierra Leone (9,8%). En dehors de la Guinée, seuls le Ghana, la Guinée Equatoriale, et Malawi avaient un taux d’inflation de deux chiffres.    

Quel progrès significatif est donc célébré avec un taux d’inflation de 9,9% ? D’ailleurs, l’inflation baisse normalement quand la croissance économique s’affaiblit, comme c’est le cas en Guinée.  Tous les pays africains  qui avaient enregistré un taux faible de croissance égal ou inferieur à 2,5% (le taux de la Guinée) ont vu automatiquement leur taux d’inflation chuter et se maintenir au niveau d’un chiffre (la seule exception est l’Eritrée).  C’est le cas du Mali qui enregistre une inflation négative (-0,6%) avec la faible croissance de 1,7%.  La même tendance est observée pour l’Afrique du Sud (1,9% de croissance et 5,8% d’inflation), et le Cap Vert (0.5% de croissance et 1,5% d’inflation). La Guinée est déjà en stagnation économique depuis deux ans, et c’est tout à fait normal que le taux d’inflation baisse s’il n’y pas un choc externe (la montée des couts du pétrole par exemple) causant une inflation des coûts des facteurs.  Ce serait tout à l’honneur du gouvernement si le pays connaissait une croissance économique  de deux chiffres (comme en Sierra Leone et bientôt en Côte d’Ivoire) et un taux d’inflation à un chiffre.  Mais en Guinée, on célèbre la baisse de l’inflation quand l’économie ne progresse que de 2,5%. 

Réduction de la pauvreté : confirmation de la paupérisation progressive de la Guinée

La Guinée est l’un des rares pays qui ait régressé cette année dans son classement mondial sur le développement humain selon le dernier rapport du PNUD. La Guinée recule même au sein du peloton des 10 lanternes rouges mondiales en matière de développement humain, troquant la 178ème place qu’elle occupait 2012 pour la 179ème place cette année, confirmant ainsi la paupérisation progressive de la population et la tendance progressive du pays vers la place de pays le plus démuni de la terre malgré son fabuleux potentiel minier, agricole, énergétique et humain.  Ce n’est pas pour rien que certains observateurs non sans ironie surnomment la Guinée « le pays riche le plus pauvre de la terre ».  

Le Président de la république et du « RPCé » aurait finalement raison de se faire appeler « le Président des démunis ».  Sous son magistère, le PNUD considère que son pays est devenu plus démuni que ses petits voisins à peine sortis de guerre (Guinée Bissau et Libéria), sans parler des grands voisins comme le Sénégal et de la Cote d’Ivoire.   Malgré ses mégaprojets miniers et multiples chantiers annoncés avec fanfare, la Guinée est le pays non sahélien le plus arriéré et démuni de l’Afrique Occidentale.   Avec un score de 0,355 sur 1.000, la Guinée est non seulement en dessous de la moyenne sous régionale, mais aussi la moyenne africaine (0,475) et mondiale (0,694).  Les seuls pays où l’indice du développement humain est inférieur à celui de la Guinée sont notamment des pays affectés par les séquelles de la guerre (notamment la RCA, l’Eritrée, le Mali, la  RDC, la Sierra Leone) ou des pays sahéliens soumis à des conditions climatiques extrêmes (Mali, Burkina Faso, Tchad, Niger).  

Pourtant, les défis de la Guinée ne paraissent pas insurmontables, même si le nouveau régime se plaint toujours d’avoir trouvé « un pays sans Etat » et continue à rendre les anciens premiers ministres dans l’Opposition responsables de tous les maux du pays (Lansana Conté, Dadis et Konaté n’y sont pour rien).  Par exemple, la RDC est un pays beaucoup plus grand complexe qui subit toujours des conflits armés dans certains endroits, mais arrive à faire des progrès significatifs en matière de développement humain. La Cote d’Ivoire se remet à peine d’une guerre civile mais renoue avec le développement.  Le Mali ne contrôle toujours pas totalement son territoire, Le Liberia est en phase post-conflit mais tous les deux pays se classent mieux que la Guinée.  Les gouvernements de l’Afghanistan, du Soudan,  du Madagascar, de la Palestine, de l’Egypte, de la Lybie, de l’Iraq connaissent des situations infiniment plus sérieuses et complexes et ne peuvent pas se permettre les excuses sempiternelles d’avoir hérité « un pays sans Etat » ou d’avoir en face une opposition politique non armée qui « empêche le président  de travailler », ou d’anciens premiers ministres « qui ont mis le pays à genoux ».  Pourtant tous ces pays  réussissent mieux à subvenir aux nécessités de base de leur population, en assurant au moins l’eau, l’électricité et la sécurité des biens et des personnes. 

Malgré les effets d’annonce et les listes de chantiers sans lendemain égrenées à longueur de journée par la RTG, la Guinée peut et doit faire mieux. Selon les statistiques du PNUD, environ 70% de la population vit  toujours au-dessous du seuil de 2 dollars par jour et a une espérance de vie de 54 ans (la moyenne en Afrique est de 55 ans).  Ce taux se compare à 12% au Ghana et 32% en Cote d’ivoire.   Les facteurs qui contribuent à la pauvreté des Guinéens sont le déficit d’éducation (34,4%), de services de base (43,3%) et de sante (22,3%).   L’indice de satisfaction des Guinéens  et très bas (3,7/10) et à peine 1 Guinéen sur 5 se dit satisfait de la qualité de la sa vie.  En matière d’éducation, des pesanteurs socioculturelles contribuent au maintien de pauvreté.  Par exemple, les régions les plus pauvres du pays sont celles qui enregistrent les taux de croissance démographiques les plus élevés.  Au lieu de sensibiliser ses zones, le régime les traite comme un vivier électoral pour se maintenir au pouvoir.

Réformes politiques et institutionnelles : le changement ne semble pas marcher, il faut le changer

L’année dernière, la Guinée occupait le 164e rang sur 182 pays, dans l’Indice de perception de la corruption publié par Transparency International (TI). Les affidés du pouvoir font croire que « le changement est en marche » avec des réformes en profondeur menées par le gouvernement.  Mais à regarder de près, les reformes ne sont pas sérieuses dans la majorité des cas.  Elles consistent à prendre des mesures isolées souvent incohérentes, soit pour les besoins de la propagande électoraliste ou pour la consommation extérieure, pour faire plaisir aux bailleurs de fonds en « faisant semblant » de reformer. C’est pourquoi la plupart des grands chantiers de réforme tardent à produire des résultats tangibles.  Les Etats Généraux de la justice n’ont pas amélioré la justice (bien au contraire).  Le Ministre des Droits de l’Homme donne l’impression de celui qui prêche dans le désert, alors que les libertés publiques continuent d’être bafouées.  La création du Conseil Supérieur de la Magistrature tarde à se traduire en indépendance effective de la justice.  L’Unicité des caisses n’a pas empêché la gabegie à grande échelle (dont de 1 milliard de dollars au sein de l’EDG, sans compter les multiples deals opaques ou extra budgétaires).  Les signatures hâtives de contrats miniers de projets multimilliardaires se trouvent toujours au niveau des effets d’annonce.  Les études de faisabilité ne sont pas achevées (cas de Simandou) et aucun projet minier n’a entamé la phase de construction. Au contraire on assiste au désinvestissement dans le secteur avec le départ de plusieurs sociétés minières.  Le barrage Kaléta risque d’avoir le succès éphémère de Garifiri à moins que le gouvernement engage des réformes en profondeur du secteur énergétique, résolve les problèmes de réseau, et mobilise les investissements pour le couplage Kaléta-Souapiti.  On est loin du compte.  Les autres projets en chantier ne pourraient produire des résultats probants que si le gouvernement arrivait à s’attaquer à sa faiblesse principale: les nominations politico-ethniques aux postes de responsabilité de gestion des projets.  

Il est particulièrement intéressant de noter le fossé entre les déclarations du gouvernement et les évaluations indépendantes des organisations internationales sur le progrès des reformes en Guinée.  En effet, la Banque mondiale effectue chaque année une évaluation de la qualité des améliorations des politiques et institutions publiques de chaque pays afin de jauger le sérieux des reformes, évaluer le risque de gouvernance et fixer le plafond de l’aide financière à accorder à un pays. Cette évaluation appelée « Country Policy and Institutional Assessment » ou CPIA, au contraire des satisfécits et autres déclarations diplomatiques, a des implications financières pour le financement du développement.  Un score élevé implique une enveloppe de financement IDA plus conséquente pour des projets d’amélioration  des infrastructures, la santé, et l’éducation.  Le CPIA se base  sur le progrès mesuré de 16 indicateurs du développement, dans quatre domaines : la gestion économique, les politiques structurelles, les politiques d’insertion sociale et d’équité, ainsi que la gestion et les institutions du secteur public. Les pays sont notés sur une échelle allant de 1 (note la plus faible) à 6 (note la plus élevée) pour chaque indicateur.   La Guinée a fait quelques progrès macroéconomiques sur papier, mais cela n’a pas été suffisant pour susciter une amélioration sensible de son score déjà très bas et en dessous de la moyenne en Afrique.  Le régime Condé n’a pas pu encore réaliser une amélioration de plus de 0,1 par an sur le score dont il a hérité.  Le score se situe actuellement à 3.0/6 contre la moyenne de 3,2/6 pour l’Afrique. 

Le rapport du CPIA a reconnu cette année 8 pays africains qui ont amélioré sensiblement leur politique, et la Guinée ne figure pas sur la liste. Le Rwanda, le Cap Vert et le Kenya sont les plus grands réformateurs du continent (score de 3,9/6) suivi du Burkina Faso, le Sénégal, et la Tanzanie (score de 3,8).  Parmi les pays sortant de difficulté, la RDC a impressionné avec une avancée notable de score cette année, alors que la Cote d’Ivoire continue d’améliorer son score chaque année avec des réformes en profondeur, ce qui lui permet d’attirer des financements bi- et multilatéraux importants. 

Réduction de la dette : l’obtention du PPTE comme une fin (politique) en soi ? 

Le fait d’atteindre le point de décision du PPTE continue de figurer en bonne place dans le palmarès économique du gouvernement, même si la Guinée fut la dernière de la sous région à être admise…grâce à des dérogations de dernière minute.  Mais au lieu de tirer avantage du PPTE et relancer l’économie du pays, le gouvernement exploite la réduction de la dette (normalement acquise à presque tous les pays pauvres qui en ont fait la demande) comme une fin en soi.  Aucun gouvernement africain aujourd’hui ne mentionne l’obtention du PPTE dans son palmarès.  Le Libéria, la Cote d’Ivoire, le Sénégal, le Mali, la Sierra Leone, le Ghana ont longtemps dépassé le PPTE et se focalisent sur des défis de la période post-PPTE : relancer la croissance, créer de l’emploi, fournir les services de base.  Mais en Guinée le régime Condé continue toujours à brandir le PPTE comme l’un de ses acquis économiques majeurs.  

A titre d’exemple, la Cote d’Ivoire avait eu son PPTE presqu’en même temps que la Guinée.  Depuis, le pays a renoué avec la croissance, stimulé sa production agricole et minière et redonné confiance aux investisseurs.  L’agence de notation Moody vient de donner la note de crédit B1 au pays, ce qui lui permet de faire sa rentrée dans le marché des capitaux pour lever 500 millions d’euros en emprunts obligataires. En Guinée, la réduction de dette est masquée par des dettes opaques extra budgétaires, des dettes entre amis contractées dans des conditions opaques avec des sociétés liées au cercle présidentiel.  Par exemple le montant d’un milliard de dollars dépensé sans résultats probants pour donner la lumière à Conakry inclue des dettes avec une petite société malienne et une société brésilienne.

Conclusion

Les archives des Etats-Unis rapportent que le Président américain Franklin Roosevelt  avait une fois écouté un briefing de son Secrétaire d’Etat Sumner Welles sur les exactions du dictateur nicaraguayen Somoza contre sa population.  Somoza était exécrable, mais il servait bien les intérêts des Etats-Unis.  Face  aux objections de Roosevelt, Welles avait rassuré en s’exclamant: « he’s a bastard, but he’s our bastard » (littéralement : « c’est un salaud, mais c’est notre salaud »).  Ce principe a guidé la politique extérieure des Etats-Unis tout le long de la guerre froide, amenant parfois le pays à soutenir des dictateurs sanguinaires comme Somoza, Sadam Hussein, le Shah d’Iran, Noriega et tant d’autres.
 
La Guinée n’est pas en guerre froide avec une puissance hégémonique extérieure, mais se trouve en guerre larvée avec elle-même au nom de l’hégémonie d’une ethnie par rapport à une autre.  Son élite a perdu le sens national pour se ranger dans un camp ou l’autre et de se faire le défenseur de l’indéfendable conformément au principe de Roosevelt : « he’s a bastard, but he’s our bastard ».  Le manque d’unité de l’élite pour dénoncer les erreurs et tares de la classe politique dans l’intérêt supérieur du pays a créé un vide qui  a été vite occupé par les opportunistes et extrémistes de tous bords. Un leader n’est plus jugé sur sa performance, mais sur le fait d’être chef de file d’un groupe ethnique. Par conséquent, le premier venu le plus hardi peu s’imposer comme chef, menant à l’épanouissement de la culture de la médiocrité. La solidarité du groupe assure le manque d’imputabilité.
    
La  polarisation du débat sur une base souvent ethno-politique est en train de cimenter les fondations d’une culture de médiocrité et d’impunité dont le pays aura du mal à se relever. L’implication de la culture de médiocrité est qu’elle détourne des résultats qui comptent pour la Nation et  occupe les citoyens dans des combats futiles pour la victoire de leur parent. Le Chef de l’Etat est alors obligé d’être un chef de clan et de donner constamment des assurances a la base ethnique qui l’a porte au porte au pouvoir qu’il fera avancer leur « causa nostras ». Même s’il est mauvais, la « causa nostras » va le soutenir et le protéger pour leur propre intérêt.  

Il est grand temps pour que les Guinéens pensent à lutter pour l’avenir de leurs enfants plutôt que de préserver le pouvoir et la gloire personnelle d’un paulicien. S’ils aspirent au bonheur matériel, ils doivent exiger de leurs gouvernants des résultats concrets.  A l’instar des peuples des pays avancés, les Guinéens doivent réaliser que la meilleure façon d’aider leur parent en politique est d’exiger de lui des résultats et de le sanctionner si nécessaire.  Qui amine bien châtie bien, dit-on. En l’absence de sanctions ou de récriminations, le politicien aura carte blanche d’occuper des postes qu’il ne mérite pas sans être obligé de travailler pour le bien être de la population.  Et il va s’entourer de médiocres (souvent de son groupe ethnique) capables de chanter ses louanges et de mentir pour lui.  Le jour ou le politicien saura que le principe du « he’s a bastard, but he’s our bastard » ne s’applique plus, il travaillerait plus dur pour les intérêts du plus grand nombre de citoyens, pas seulement de sa « causa nostras ».  

Drame de Rogbané : l’artiste Koundou Waka se prononce, « on traite les corps à la morgue comme des poulets… »

Près de vingt quatre heures après le drame de Rogbané, des voix continuent à s’élever pour compatir à la douleur des familles des victimes mais aussi pour demander des sanctions. Après les politiques qui ont donné de la voix, c’est au tour des acteurs du monde culturel. L’artiste engagé Koundou Waka s’est lui aussi prêté au même exercice.

Au terme d’une visite qu’il a effectuée dans l’après-midi de ce mercredi au centre universitaire hospitalier (CHU) de Donka puis à la morgue de la structure sanitaire, l’artiste au pied magique est sorti de ses gonds pour fustiger la gestion actuelle du pays.

D’abord, l’auteur de Polossé a présenté ses condoléances les plus attristées aux familles des trente trois victimes de Rogbané avant d’apporter son soutien moral aux rescapés. Ensuite, revenant sur le drame, il demande à ce que toute la lumière soit faite pour ne pas que cela se reproduise.

Parlant des faits qu’il a vécus à la morgue de Donka ce jour, l’artiste n’aurait jamais cru s’ils lui étaient contés. Pour Sonty, il est inadmissible qu’on entasse des êtres humains dans une salle exiguë ou qu’on les mette au sol.

« On traite les corps à la morgue comme des poulets, comme des moutons. L’être humain n’a plus de valeur en Guinée », lâche t-il.


Mieux, Koundou Waka trouve que le drame du mardi noir était prévisible dans la mesure où l’Etat ne suit pas de près les choses. « Comment expliquez-vous le fait les conclusions de l’enquête ouverte pour le drame similaire de janvier dernier ne sont pas encore disponibles ? Comment expliquez-vous la réouverture de plages qui avaient, à l’époque, été fermées suite au drame de janvier ? », Interroge t-il.

Revenant sur la suspension et l’interpellation du directeur général de l’agence guinéenne de spectacles (AGS), Abraham Sonty est encore plus amer. Pour lui, Malick Kébé n’est directeur que sur papier. Mais en réalité, il ne contrôle rien.
« En réalité, tout se décide en haut. L’Etat est au cœur de tout ici en Guinée. On devrait permettre à tout un chacun de jouer le rôle qui lui est dévolu. Ce n’est malheureusement pas le cas », dit-il.

Pour terminer, le poulain d’IKK invite les parents et l’Etat à faire en sorte que la jeunesse, qui est aujourd’hui livrée à elle-même, puisse trouver des repères.

« Même dans les boîtes de nuit. Il est fréquent que vous tombiez sur des enfants de dix ans, douze ans à des heures indues (quatre heures du matin, souvent même jusqu’à six heures du matin). Aucune disposition n’est prise par les parents encore moins l’Etat. Qu’on arrête de se blaguer en Guinée », déplore l’artiste, la gorge nouée.

Dans nos prochaines éditions, nous vous proposerons la vidéo de l’interview-choc que Koundou Waka a accordée à Guinéenews.

La rencontre entre Alpha Condé et des opposants tourne à la polémique : les vérités de Dr Faya Millimouno.


Une délégation de la coordination de l’opposition extra-parlementaire (COEP) a été dépêchée chez le président Alpha Condé. Officiellement, pour lui demander de reporter la rencontre. Malheureusement, la discussion a pris une autre tournure. Depuis, c’est la polémique dans la cité. Interrogé par Guinéenews, le leader du Bloc Libéral (BL), Dr Faya Millimouno donne sa version.

Une invitation formulée, nous a été rapportée par un membre de la COEP. Elle a fait l'objet de discussions. La majorité s'est prononcée pour que le principe de rencontrer Alpha soit adopté. Mais cette rencontre devait se faire en prenant toutes les dispositions nous permettant de savoir là où nous posons nos pieds. Quand la date a été précipitamment proposée pour le mardi à 17 heures, les leaders de la COEP ont tenu quatre réunions. La conclusion de ces réunions était de demander le report de notre rencontre. L'indisponibilité de la COEP devait être signifiée à la présidence parce que nous avions le souci en rencontrant le président de lui remettre un mémorandum. Ce mémorandum n’étant pas prêt, nous avons suggéré de reporter la rencontre. Des leaders ont donc été mandatés, non pas pour aller rencontrer Alpha mais pour aller s’excuser.
Donc, nous ne nous sommes pas excusés, Dr Korsé et moi, parce que la conclusion de notre rencontre n’était pas d’aller rencontrer Alpha mais pour aller s’excuser jusqu’à une date ultérieure. Nos délégués devaient s’excuser et demander un report pour le respect pour l’institution. Si quelqu’un a pu demander une réclamation ou une faveur à la présidence, il l’a strictement fait en son nom personnel, et non au nom de la COEP. Ceci doit être dit très clairement.
Nous, dans le cadre de la COEP, nous tenons à une certaine transparence et à une certaine efficacité de l’opposition républicaine. Si certains leaders ont rencontré Alpha à plusieurs reprises dans le passé sans en informer leurs collègues de l’opposition, nous, dans le cadre de la COEP, avant d’aller à la présidence, nous avions souhaité en informer nos partenaires et même demander leur participation dans la confection du mémorandum qui va être soumis à la présidence. Parce que nous voulons éviter au maximum toute confusion autour de cette invitation.
Je profite de la tribune qui m’est ouverte pour parler du drame survenu à la plage de Taouyah. Je formule mes condoléances aux familles des victimes et au peuple de Guinée. Je souhaite le repos de l’âme de chacune des victimes. Mais je déplore le manque d’État en Guinée aujourd’hui. Un drame pareil s’est produit il y a huit mois à Lambanyi. Aucune enquête n’a été effectuée. Jusque là, nous continuons à vivre le même drame. Ceci est inimaginable. En principe, les responsables de la sécurité et les organisateurs de spectacles devaient démissionner eux-mêmes sans qu’on le leur demander pour faciliter la tenue des enquêtes sérieuses.

Mauritanie : Le fils du président mauritanien blessé par balle !



- Badre Ould Abdel Aziz le fils du président mauritanien est actuellement admis à l’hôpital militaire de Nouakchott où il obéit à des soins intensifs suite à sa blessure d’une balle.

Tous les hauts gradés et grandes personnalités de la République sont mobilisés ont pris d’assaut hier soir et aujourd’hui l’hôpital militaire pour s’assurer de l’état de santé du fils du Président de la République dont l’investiture se tiendra dans les prochaines 72h.

Le fils du Président Bedr avait été accusé en 2012 de tir de balle accidentel sur une jeune fille du nom de Raja Mint Weiss Ould Seyad. Ce qui fait resurgir le scénario possible d’un acte de vengeance des parents de la fille dont certains, avaient juré, selon des médias, à prendre leur revanche, prétextant que leur fille est condamnée à garder le lit après sa blessure.

Un irlandais détenu "illégalement" par la police secret mauritanienne

Selon le journal irlandais Independent.ie,  Derek Fergus  un employé de   MSS, une entreprise de sécurité assurant la sécurité des ambassades, de certaines ONG internationales et des sociétés minières étrangères dans la région a été illégalement détenu par la police mauritanienne.
M. Fergus est le directeur régional de sécurité pour MSS et à ce titre il supervise les activités de l'entreprise dans toute l'Afrique de l'Ouest où l’entreprise s’occupe notamment du transport et de l’escorte de fonds. De retour d’une visite familiale en Irlande il s’est vu arrêté par la police de l’aéroport de Nouakchott qui l’a aussitôt remis à la Sureté d’Etat qui l’a détenu pendant 6 heures et qui l’a accompagné chez lui pour effectuer une fouille minutieuse de tous ses effets personnels. Les agents de police auraient saisi  tous ses appareils électroniques personnels, y compris les disques durs externes et le stockage des données. Son passeport irlandais et carte de résident ont également été confisqués sans qu’aucune explication ne lui soit donnée.   Après cette fouille M Fergus a été remis en liberté, mais ses effets personnels ne lui ont pas été restitués, et il a été averti de ne pas quitter la capitale Nouakchott. Le lendemain des officiers de police auraient tenté de le forcer à donner les mots de passe de son ordinateur  portable qui est fortement crypté.
Son employeur considère que cette détention est illégale  et a déclaré à Independent.ie: «Nos sources indiquent que ce n'était pas une arrestation officielle émanant des membres supérieurs de  la sécurité du gouvernement   et que les procédures juridiques normales n'ont pas été suivies. "Nous pensons que la raison de son arrestation était d'obtenir le contenu de son ordinateur portable et les périphériques de stockage de données."
"Il est entendu que  l'ordinateur portable de M. Fergus contient des informations financières sensibles ainsi que les procédures d'exploitation de sécurité.
MSS est chargé de protéger une importante cargaison d'or et de billets de banque du pays à l'Europe - dont les détails sont sur ​​l'ordinateur portable.
L'entreprise travaille dans six autres pays d'Afrique de l'ouest dont les   détails des envois de valeur sont également stockés sur l'ordinateur portable de M. Fergus.
Le ministère irlandais des Affaires étrangères a confirmé qu'ils ont été mis au courant de l'affaire le week-end et qu’une assistance a été fournie à la fois par l’officier de service et la section du Département de l'assistance consulaire.
Toutefois, un porte-parole a dit Independent.ie que le ministère était limité dans ce qu'il peut faire, car il ya pas d'ambassade irlandaise en Mauritanie."
"Les citoyens irlandais qui nécessitent une assistance consulaire dans un pays où l'Irlande n'a pas de mission résidente ou de relations diplomatiques ou consulaires officiels ont le droit, en vertu du droit de l'UE, de solliciter l'assistance d'une mission résidente ou consulaire d'un autre État membre de l'UE", a-t-il conclu.
 

Début du 3ème round des négociations mauritano-européenne sur la pêche


Le 3ème round des négociations mauritano-européenne dans le domaine des pêches et de l'économie maritime ont débuté mardi à Nouakchott. Les pourparlers ont été conduits côté mauritanien par le conseiller du ministre des pêches et de l'économie maritime chargé du contrôle maritime Monsieur Cheikh Ould Baya et côté européen par M. Roberio Cesari, chef d'unité accords bilatéraux, directeur général MARE, commission européenne. Ces négociations interviennent à un moment crucial, à deux jours de l'expiration de l'ancien accord liant les deux parties, c'est -à-dire, le 31 juillet 2014.

Futur Gouvernement : Entre changement et partage de pouvoir !

A la veille de l’investiture du président Mohamed Ould Abdelaziz pour son second mandat, les supputations vont bon train sur le nom du premier Ministre qu’il chargera de diriger l’action du gouvernement et de la composition de son cabinet. Si les avis sont d’accords que le premier Ministre sortant, Docteur Moulaye Ould Mohamed Laghdaf a fait «son temps», l’idée répandue est que le président Aziz devrait inaugurer son dernier mandat par la mise en place d’un nouveau gouvernement fait d’un subtil dosage régional et ethnique.
Dans ce futur gouvernement- dit-on- le président Aziz tout en conservant ses « jokers» devrait remodeler grandement la composition du futur gouvernement. Bien plus donc que l’investiture elle-même pour laquelle plusieurs Chefs d’Etat et de Gouvernements étrangers ont été invités, c’est donc la formation du Gouvernement qui continue d’intéresser les mauritaniens. Aussi, des noms reviennent avec insistance pour expliquer des velléités « de rajeunissement » de la classe politique et surtout de tentatives pour «donner espoir » aux mauritaniens après les soubresauts sociopolitiques et économiques survenus  ces derniers temps. Et même si personne ne veut parier sur la longévité d’un tel gouvernement, en prévision d’une éventuelle ouverture politique, avec l’organisation d’élections législatives anticipées afin d’associer l’Opposition, pour une frange de cette opinion, cette présentation de «redistribution de cartes » (PM du Hodh El Gharbi) aurait tout au moins le mérite de sortir les populations d’une bulle politique jusqu’ici asphyxiante. Elle s’inscrirait aussi dans la volonté de contenir la montée d’une contestation interne au Pouvoir lui-même quant à l’efficacité du cabinet sortant d’autant que la prochaine législature s’annonce plus difficile encore avec la chute attendue des rentes minières pour l’économie nationale.
La mise en place d’un nouveau gouvernement, avec son impact sur l’architecture de l’establishment politique local, concernerait au moins 35 postes importants avec en sourdine une répartition « calculée » des postes à pourvoir. Elle s’arrimerait aussi au maintien du partage d’influence au sommet de l’échiquier politique du pays. Avec une prédominance masculine (28) souvent des hommes jeunes (15) mais qui seraient pour la plupart des technocrates. Cet éventuel gouvernement réserverait également un quota de 7 portefeuilles ministériels à la gente féminine et assurerait une représentation régionale plus équilibrée avec en moyenne 3 portefeuilles par région.
Enfin, il faut noter que le premier Ministre, donné évincé, ainsi que certaines personnalités qui lui gravitent autour comme le président de l’Union pour la République, Izidbih, devraient être repêchés à la faveur de nominations à des emplois discrétionnaires pour s’assurer de la continuité de leur soutien «inconditionnel et indéfectible».

Premier Ministre : Hamada OULD MEIMOU
Natif du Hodh Echargui-Hodh Elgharbi, Hamada Ould Meimou, est un ancien ministre-député, il fut également  ambassadeur de la Mauritanie au Koweit. Candidat malheureux indépendant en à l’élection présidentielle du 18 juillet 2009, Hamada Ould Meimou cultive la discrétion. Pour ceux qui le côtoient, l’homme est « aimable » mais c’est aussi compter sur son tempérament «d’homme de l’Est». Malgré ses compétences et son expérience, Hamada Ould Meimou n’aura pas le droit à l’erreur pour avoir ravi un poste sur « mesure » pour le Hodh Charghi où il a de solides attaches et amitiés personnelles. Il reste un fusible qui pourrait sauter à la moindre incartade économique ou politique.

Ministre Secrétaire Général de la Présidence de la République: Sidi OULD SALEM.
Directeur de la Socogim, pressenti par une certaine opinion comme premier Ministre de l’ère post-électorale, ce ressortissant du Tiris Zemmour devrait ronger son frein. Transfuge de «taille» du RFD, ancien ministre sous la première transition, Sidi Ould Salem avait été choisi à la dernière minute par le président Aziz, comme responsable de sa campagne électorale au moment où celle-ci battait de l’aile. Sidi Ould Salem continuerait donc de gravir les échelons  donnant même l’impression de brûler des étapes. Mais apparemment ses relations de proximité avec le président Aziz expliqueraient cette confiance à un ex-opposant rebelle. Outre ses qualités politiques, Sidi Ould Salem serait doté de bonne capacité de gestion.

Ministre de la justice : Sidi OULD ZEINE.
Ce tangatois remplierait à son poste. Il serait sauvé par l’impression de réformer la Justice. Un sursit qui s’expliquerait par la confiance du président Aziz.

Ministre des Affaires Étrangères et de la Coopération : Ahmed Ould TEGUEDI.
Promu à la tête du département vitrine du pays à l’extérieur, Ahmed Ould Taguedi, outre le fait d’être un pure produit du MAEC, avait servi, sous Taya, comme ambassadeur auprès de l’Etat hébreux. A ce titre probablement, il rassure les occidentaux même s’il faut bien reconnaitre qu’en l’état actuel des massacres perpétrés à Gaza, ce passé « diplomatique» sied bien à la condamnation du bout des lèvres par le Pouvoir du génocide de Tsahal dans la bande de Gaza.

Ministre de la Défense Nationale: Slama OULD ABDELLAHI.
Député d’une grande verve pro-Aziz, Slama Ould Abdellahi issu de l’Assaba entretiendrait des relations poussées avec le président Aziz et son sérail. Issu d’une région devenue par la poussée islamiste et la notoriété deMoustapha Limam Chaafi une région frondeuse, Slama Ould Abdellahi hérite d’un cadeau empoisonné et d’une mission délicate surtout avec l’éviction supposée du premier Ministre, Docteur Moulaye Ould Mohamed Laghdaf.

Ministre de l'Intérieur et de la Décentralisation: Abderrahmane OULD KHATRI
 Actuellement Wali du Tiris Zemmour, il est issu du Hodh Echargui. Nommé pour contrer l’opposition de sa sœur Toutou Mint Khattry ministre sous Sidi  Ould Cheikh Ould Abdellahi, renversé par coup d’Etat en 2008 par l’actuel président Aziz.

Ministre des Affaires Economiques et du Développement: Naha MINT MEKNASS
Native de Dakhlet Nouadhibou et président de l’UDP, Naha Mint Moknass actuelle ministre du Commerce de l’artisanat et du tourisme, fut aussi ministre des affaires étrangères et ministre secrétaire général de la présidence. Son rôle dans la nouvelle mouture où elle succéderait à Sidi Ould Tah est de convaincre les donateurs à mettre la main à la poche. Une tête bien faite, Naha Mint Mouknass a aussi fait son chemin dans les coulisses internationales où elle a de solides attaches.

Ministre des Affaires Islamiques et de l'Enseignement Originel: OULD NINI
Issu du Trarza, Ould Nini reviendrait à son poste. Son engagement politique personnel et son « animosité » avec Tawassoul justifierait son maintien aux yeux du Pouvoir qui aurait les islamistes dans ses visières depuis les dernières élections législatives et municipales et très certainement depuis les massacres d’Israêl contre les populations de Gaza et le Hamas.

Ministre des finances : Mokhtar OULD DIAY
Cadre du Brakna, actuellement DG des impôts, Mokhtar Ould Diay a brillé par son abus dans l’instrumentalisation de la puissante arme des impôts. Il  a servi, sans état d’âme, ni conscience professionnelle réelle, des objectifs inavouables. Très discret sur sa fortune réalisée au prix d’une surimposition des ménages (70% de l’impôt indirect est supporté par les consommateurs) et des entreprises privées pour laquelle il est gratifié, c’est un véritable loup qui pourrait ainsi devenir ministre des finances pour continuer son œuvre de «destruction» de l’initiative privée dans le pays. Même s’il continuera de garder un œil sur les impôts les usagers ne le regrettent certainement pas.  


Ministre du pétrole, de l'Energie et des Mines : Mohamed Salem OULD BECHIR
Il est de la région du Hodh Elgharbi, ancien directeur général de la Somelec où il a traîné une mauvaise réputation, il reste tout de même l’un des « jokers » du président Aziz. Indéboulonnable malgré les scandales de sa gestion et véritable artisan de l’affaire Wartsila, Ould Béchir dont la gestion a toujours été épinglée par les contrôleurs semble protégé par le président Aziz. Les mauvaises langues prétendent d’ailleurs que Ould Béchir roulerait dans certaines affaires pour le président Aziz. Son éventuelle nomination au ministre du pétrole, de l’énergie et des mines ne dérogerait pas à cette règle ou des fonds comme ceux de l’environnement sont lorgnés par tous les prédateurs de la République.


Ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Modernisation de l'Administration: Youssef Diagana,
Yussouf Diagana est originaire du Guidimagha. Il lui incomberait dans cette mission la gestion des ressources humaines de l’Etat à un moment où beaucoup de fonctionnaires vont aller à la retraite alors que les deux secteurs les plus lourds restent ceux de l’éducation et de la santé. Mais il serait d’abord nommé à ce poste pour les besoins du dosage ethnique et régional.


Ministre de la Santé : Dr Fatima Habib.
Elle est originaire de la région du Tagant. Elle a fait son entrée au gouvernement récemment comme Ministre de l'Habitat, de l'urbanisme et de l'Aménagement du Territoire. Docteur en Médecine générale, Dr Fatima Habib a servi sur le terrain comme médecin et formateur dans plusieurs régions. On attribue sa permutation au portefeuille de la santé au souci de trouver un cadre du sérail de la santé pour secouer ce grand mamouth qui malgré les tentatives de Ould Jalvoun oppose encore beaucoup de résistance à l’efficacité.


Ministre des Pêches et de l'Economie Maritime: Sidi Mohamed OULD MOHAMED RADHI
Issu de la cheferie traditionnelle, il est originaire de l’Assaba. Il est actuellement député. Comme Slama Ould Abdellahi, Ould Mohamed Radhi devrait jouer un rôle politique dans cette région. Le ministère des pêches et de l’économie maritime grand employeur des ressortissants de l’Assaba devrait être utilisé pour l’y aider.


Ministre du Commerce, de l'Industrie, de l'Artisanat et du Tourisme: Abdellahi OULD MINIH
Abdellahi OULD MINIH ancien maire de Nouadhibou, Abdellahi Ould Minih était à l’Opposition au lendemain de l’élection du président Sidioca. Il vient de regagner la majorité et donc de changer de camp. Ce serait le premier cadeau prévu pour l’homme politique et homme d’affaires de Boutilimit.


Ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de l'Aménagement du Territoire : Ahmed Ould DIE
 Ancien de l’agence d’accès universel des services de base,  Ahmed OULD DIE, fils de notabilité du Tagant, récemment propulsé secrétaire général du MAED devrait continuer son ascension. Il est pressenti à ce ministère et aura la lourde mission de le réactiver.


Ministre du Développement Rural : Diallo Amadou BATHIA
Ancien conseiller principal à la présidence et ancien conseiller économique à la Primature, : Diallo Amadou BATHIA  originaire de la région du Gorgol serait pressenti au poste de ministre du développement rural. Née dans la vallée, Diallo Amadou Bathia, est présenté comme un cadre efficace et «effacé à la limite de la timidité ». Deux superlatifs dont il devrait se départir pour gérer le ministère du développement rural comme semble le faire valoir la rumeur.  


Ministre de l'Equipement et des Transports: Ahmed Zeidane OULD MOHAMED MAHMOUD
 Ahmed Zeidane OULD MOHAMED MAHMOUD, Hodh Elgharbi, cousin du général Gazwani et directeur de l’hydrologie et des barrages, est l’homme du président Aziz à Boutilimitt. Chargé de sa campagne présidentielle en 2008 et 2014, il est parvenu à créer la surprise non seulement en contribuant au succès du président mais aussi a enregistré le plus fort taux de participation à l’échelle nationale. Outre son engagement politique, il est aussi l’artisan principal du montage du projet de l’Aftout Charghi.


Ministre de l'Hydraulique et de l'Assainissement: Ould Jalvoun
Ancien ministre de la santé, Ould Jalvoun devrait atterrir à ce poste. Mais s’il aura échappé au retour de la manivelle au ministre de la santé, Ould Jalvoun quoi qu’héritant d’un ministère moins problématique, s’en tire à bon compte. Son arrivée à ce département le ménagera des visites dites impromptues du président Aziz et de la pression quasi-quotidienne d’un département miné par les lobbies de tous ordres. Ainsi Ould Jalvoun sauve sa peau et laisse à Dr Fatima Habib le soin de dénouer les spirales des sensibilités parmi ses pairs.


Ministre de l'Education Nationale: Zakaria OULD DENNA
Issu de l’Adrar et ancien SG du ministère du développement rural, Zakaria Ould Denna serait considéré comme un jeune cadre compétent. On le présente comme un homme sérieux et plein de poigne pour ce département.


Ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique: Hbibi OULD HAME
Tout comme Zakaria Ould Denna, Hbibi OULD HAME, originaire du Hodh El Gharbi ferait partie de ces cadres jeunes qui pourraient imprimer un changement au département de l’ l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique. Il est actuellement président  de la Commission nationale des hydrocarbures.


Ministre de l'Emploi, de la Formation Professionnelle, des Technologies de l'Information et de la Communication:  Lala Mint Chriv
Elle est originaire du Gorgol. Présidente du parti du Sursaut des jeunes, Lala Mint Chrif avait perdu son poste du fait d’une fronde à l’intérieur de sa formation contre elle en personne. Les dernières élections législatives et municipales lui ont permis de revenir sur la scène. Son parti est considéré comme l’un des partis des jeunes qui ont apporté de l’eau au moulin de la campagne du président Aziz. Elle tiendrait dans ce retour une revanche sur ses ennemis. Mais elle fait surtout figure de cette présence féminine dans le futur gouvernement.


Ministre de la Culture, de la Jeunesse et des Sports  : Khira MINT CHEIKHANI,
Directrice de la Tvm et originaire de la région de l’Inchiri, Kihra Mint Cheikhani devrait connaitre une nouvelle ascension à la tête du ministère de Culture, de la Jeunesse et des Sports. Après une mission plus ou moins bien accomplie à la tête de la Tvm, la jeune cadre de l’Inchiri est censée apporter son grain de sel à la mobilisation des secteurs de la jeunesse au président Aziz qui essaye d’imprimer  le slogan de la jeunesse à son nouveau mandat.


Ministre de la Communication et des Relations avec le Parlement: Sidi Mohamed OULD MAHAM
Fer de lance de l’aile civile du putsch contre l’ancien président Sidi Ould Abdellahi, en 2008, Sidi Mohamed Ould Maham, région de l’Adrar, est perçu comme l’entonnoir du président Aziz. Responsable de la délégation au dialogue politique avec l’Opposition, cet ancien islamiste et panarabiste convaincu à verser beaucoup dans son vin. Ses sorties répétées pour défendre le régime lui confère une confiance du président Aziz. Même si parfois on l’accuse d’une sorte d’ébriété verbale, le porte-parole du gouvernement remplit bien sa mission.


Ministre des Affaires Sociales de l'Enfance et de la Famille : Hawa Tandia,
Née à Rosso, Hawa Tandia, comme tous les mauritaniens ne peut échapper au prisme régional. Elle est donc considérée comme une représentante du Guidimagha dans cet éventuel gouvernement. Ancien Ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération chargée des Mauritaniens de l'Etranger, elle serait pressentie pour celui des des Affaires Sociales de l'Enfance et de la Famille. Deux raisons expliquerait ce changement d’abord parce qu’elle aurait été mise à l’épreuve notamment en relation avec les événements parisiens de la diaspora mauritanienne réclamant sa prise en compte dans le recensement. Elle n’aurait pas entièrement donné satisfaction pour la simple raison qu’à l’origine le Pouvoir politique s’était trompé d’infos sur l’origine des mauritaniens demandeurs du recensement.  Sa communauté dont une grande frange est établie à l’étranger ne serait, en effet, pas la plus nombreuse parmi les mauritaniens à réclamer son enrôlement. Deuxième raison, elle est remplacée au même poste par une autre femme.


Ministre de l'Environnement et du Développement Durable : Mohamed OULD MOULAY ELY OULD DAAF,
Censé être du Tiris Zemmour, Ould Daaf, président de l’Autorité de régulation de la zone franche de Nouadhibou devrait être appelé dans le nouveau gouvernement. Sa nomination serait en fait bien plus liée à l’arrivée à ce poste crucial pour l’avenir de la ZFN (zone franche de Nouadhibou) de l’actuel ministre des affaires économiques et du développement, Sidi Ould Tah. Ce dernier devrait être chargé, croit-on savoir, de la mission de faire «décoller » le projet présidentiel dans notre capitale économique.


Ministre Secrétaire Général du Gouvernement : Mohamed Barro
Président du parti du PUD, Mohamed Barro (Gorgol) serait parmi les jeunes cadres appartenant à la Majorité présidentielle qui devrait être cooptés. Son parti avait surpris lors des dernières élections municipales et législatives en enregistrant un résultat au-delà des pronostics.

Ministre Déléguée auprès du Ministre des Affaires Etrangères chargée des Affaires Maghrébines et Africaines : Marieme MINT BOUBACAR,
Sœur de Sidi Mohamed Ould Babacar, elle est donc originaire du Brakna. Jeune femme-cadre, vivant à l’ombre de son frère, plusieurs fois premier Ministre, actuellement diplomate, elle serait emmenée à se frayer un sentier politique avec cette nomination même si certains expliquent son avènement au quota des portefeuilles ministériels en direction des femmes.


Ministre Déléguée auprès du Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération chargée des Mauritaniens de l'Etranger : Djinda Ball
Djinda BALL, jeune cadre émancipée et en étroite relation avec la communauté mauritanienne établie à l’étranger serait une autre femme qui devrait faire son apparition dans le futur gouvernement Hamada Ould Meimou. Spécialiste en communication, elle est aussi perçue comme une femme entreprenante.

Dans la logique de ce changement annoncé, on indiquerait que le Directeur du Cabinet du Président ne serait autre que Lemrabott Sidi Mahmoud OULD CHEKH AHMED (Hodh Echargui). On présente une telle nomination comme pour combler la « perte » par le Hodh Charghi de la primature, même si trois ministres au sein de cette équipe en proviennent aussi.  S’agissant de la zone franche de Nouadhibou, comme indiqué précédemment, son levier sera confié à Sidi OULD TAH (Trarza) alors que le commissaire aux Droits de l'Homme, à l'Action Humanitaire et à la Société civile reviendrait à  Ahmed Salem OULD MERZOUG (Assaba), ancien Haut-Commissaire de l’Omvs. L’ancien ministre des finances, Thiam Djombar (Brakna) irait comme gouverneur de la BCM et Brahim Ould M’Bareck (Tagant), ministre du développement rural, atterrirait au Csa. Enfin on annonce Smail Ould Bodde Ould Cheikh Sidiya (Trarza), actuel ministre, à la tête de la Snim pendant que Mohamed Ould R’Zeizim (Hodh El Gharbi) se chargera lui du gouvernail du parti au pouvoir (UPR).