Près de vingt quatre heures après le
drame de Rogbané, des voix continuent à s’élever pour compatir à la
douleur des familles des victimes mais aussi pour demander des
sanctions. Après les politiques qui ont donné de la voix, c’est au tour
des acteurs du monde culturel. L’artiste engagé Koundou Waka s’est lui
aussi prêté au même exercice.
Au terme d’une visite qu’il a
effectuée dans l’après-midi de ce mercredi au centre universitaire
hospitalier (CHU) de Donka puis à la morgue de la structure sanitaire,
l’artiste au pied magique est sorti de ses gonds pour fustiger la
gestion actuelle du pays.
D’abord, l’auteur de Polossé a présenté
ses condoléances les plus attristées aux familles des trente trois
victimes de Rogbané avant d’apporter son soutien moral aux rescapés.
Ensuite, revenant sur le drame, il demande à ce que toute la lumière
soit faite pour ne pas que cela se reproduise.
Parlant des faits qu’il a vécus à la
morgue de Donka ce jour, l’artiste n’aurait jamais cru s’ils lui étaient
contés. Pour Sonty, il est inadmissible qu’on entasse des êtres humains
dans une salle exiguë ou qu’on les mette au sol.
« On traite les corps à la morgue comme
des poulets, comme des moutons. L’être humain n’a plus de valeur en
Guinée », lâche t-il.
Mieux, Koundou Waka trouve que le drame
du mardi noir était prévisible dans la mesure où l’Etat ne suit pas de
près les choses. « Comment expliquez-vous le fait les conclusions de
l’enquête ouverte pour le drame similaire de janvier dernier ne sont pas
encore disponibles ? Comment expliquez-vous la réouverture de plages
qui avaient, à l’époque, été fermées suite au drame de janvier ? »,
Interroge t-il.
Revenant sur la suspension et
l’interpellation du directeur général de l’agence guinéenne de
spectacles (AGS), Abraham Sonty est encore plus amer. Pour lui, Malick
Kébé n’est directeur que sur papier. Mais en réalité, il ne contrôle
rien.
« En réalité, tout se décide en
haut. L’Etat est au cœur de tout ici en Guinée. On devrait permettre à
tout un chacun de jouer le rôle qui lui est dévolu. Ce n’est
malheureusement pas le cas », dit-il.
Pour terminer, le poulain d’IKK invite
les parents et l’Etat à faire en sorte que la jeunesse, qui est
aujourd’hui livrée à elle-même, puisse trouver des repères.
« Même dans les boîtes de nuit. Il est
fréquent que vous tombiez sur des enfants de dix ans, douze ans à des
heures indues (quatre heures du matin, souvent même jusqu’à six heures
du matin). Aucune disposition n’est prise par les parents encore moins
l’Etat. Qu’on arrête de se blaguer en Guinée », déplore l’artiste, la
gorge nouée.
Dans nos prochaines éditions, nous vous proposerons la vidéo de l’interview-choc que Koundou Waka a accordée à Guinéenews.
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