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jeudi 31 juillet 2014

Drame de Rogbané : l’artiste Koundou Waka se prononce, « on traite les corps à la morgue comme des poulets… »

Près de vingt quatre heures après le drame de Rogbané, des voix continuent à s’élever pour compatir à la douleur des familles des victimes mais aussi pour demander des sanctions. Après les politiques qui ont donné de la voix, c’est au tour des acteurs du monde culturel. L’artiste engagé Koundou Waka s’est lui aussi prêté au même exercice.

Au terme d’une visite qu’il a effectuée dans l’après-midi de ce mercredi au centre universitaire hospitalier (CHU) de Donka puis à la morgue de la structure sanitaire, l’artiste au pied magique est sorti de ses gonds pour fustiger la gestion actuelle du pays.

D’abord, l’auteur de Polossé a présenté ses condoléances les plus attristées aux familles des trente trois victimes de Rogbané avant d’apporter son soutien moral aux rescapés. Ensuite, revenant sur le drame, il demande à ce que toute la lumière soit faite pour ne pas que cela se reproduise.

Parlant des faits qu’il a vécus à la morgue de Donka ce jour, l’artiste n’aurait jamais cru s’ils lui étaient contés. Pour Sonty, il est inadmissible qu’on entasse des êtres humains dans une salle exiguë ou qu’on les mette au sol.

« On traite les corps à la morgue comme des poulets, comme des moutons. L’être humain n’a plus de valeur en Guinée », lâche t-il.


Mieux, Koundou Waka trouve que le drame du mardi noir était prévisible dans la mesure où l’Etat ne suit pas de près les choses. « Comment expliquez-vous le fait les conclusions de l’enquête ouverte pour le drame similaire de janvier dernier ne sont pas encore disponibles ? Comment expliquez-vous la réouverture de plages qui avaient, à l’époque, été fermées suite au drame de janvier ? », Interroge t-il.

Revenant sur la suspension et l’interpellation du directeur général de l’agence guinéenne de spectacles (AGS), Abraham Sonty est encore plus amer. Pour lui, Malick Kébé n’est directeur que sur papier. Mais en réalité, il ne contrôle rien.
« En réalité, tout se décide en haut. L’Etat est au cœur de tout ici en Guinée. On devrait permettre à tout un chacun de jouer le rôle qui lui est dévolu. Ce n’est malheureusement pas le cas », dit-il.

Pour terminer, le poulain d’IKK invite les parents et l’Etat à faire en sorte que la jeunesse, qui est aujourd’hui livrée à elle-même, puisse trouver des repères.

« Même dans les boîtes de nuit. Il est fréquent que vous tombiez sur des enfants de dix ans, douze ans à des heures indues (quatre heures du matin, souvent même jusqu’à six heures du matin). Aucune disposition n’est prise par les parents encore moins l’Etat. Qu’on arrête de se blaguer en Guinée », déplore l’artiste, la gorge nouée.

Dans nos prochaines éditions, nous vous proposerons la vidéo de l’interview-choc que Koundou Waka a accordée à Guinéenews.

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