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mardi 30 septembre 2014

Lutte contre l’excision : un programme sur les mutilations génitales féminines dans l’enseignement secondaire

Les encadreurs pédagogiques des Enseignements secondaire et supérieur de la région du Centre étaient ce lundi 29 septembre à la maison de la femme pour une journée de formation et de sensibilisation. Une rencontre qui s’inscrit dans l’optique de la généralisation du programme d’enseignement sur les MGF. La cérémonie d’ouverture était présidée par la première dame, Chantal Compaoré.

Lutte contre l’excision : un programme sur les mutilations génitales féminines dans l’enseignement secondaire
Impliquer davantage les acteurs du système éducatif et susciter l’intérêt des jeunes scolaires sur la question des mutilations génitales semblent être ce qui a prévalu à la tenue de cette rencontre. Et pour la première dame, seule l’éducation peut permettre d’éliminer de façon effective cette pratique.
Un programme d’enseignement, comment et pourquoi
Ce programme prévoit d’inclure des éléments d’enseignement sur les MGF dans trois matières du secondaire à savoir le français, la philosophie et les sciences de la vie et de la terre. Des éléments, qui ne constitueront pas des matières spécifiques qui seront dispensées du premier jour jusqu’à la fin de l’année, explique Moussa Ouattara, Ministre des Enseignements secondaire et supérieur. Cette inclusion se fera donc par des textes sélectionnés qui relèvent de la problématique de l’excision et qui seront intégrés dans les curricula de ces matières. Des textes qui, pendant leur étude, devront permettre d’ouvrir le débat sur ce phénomène.
Le programme qui est à sa phase de généralisation après une étape expérimentale qui a débuté en 2003 et qui, indique Mariam Lamizana présidente de l’ONG Voix de femme et de la Coalition nationale de la lutte contre l’excision, s’est avéré porteur, se veut une vitrine pour l’éradication de cette pratique. Pour la première dame, en effet, c’est « en incluant les modules MGF de la tolérance zéro que nous pourrons atteindre les objectifs que nous souhaitons ». La suite de la mise en œuvre du programme est la tenue en octobre prochain à Koudougou d’un atelier qui devrait permettre aux membres des commissions des disciplines concernées d’amender et d’adopter le programme, souligne M. le Ministre.
Un phénomène qui persiste
Chantal Compaoré dans son allocution est revenu sur les cas récents d’excision survenus à Ouahigouya, Koupéla et Ouagadougou. Des cas qui, selon elle, « interpelle la conscience nationale sur la persistance de ce fléau ». Si son éradication doit passer par l’éducation, elle pourrait passer également par des sanctions plus sévères. Mariam Lamizana, trouve qu’il faut que la loi soit bien appliquée à cet effet et qu’il y ait des condamnations plus exemplaires. Surtout que, et selon l’entendement de la première dame, « si nous n’arrivons pas à stopper les excisions des enfants de zéro à cinq ans, nous arriverons à des catastrophes phénoménales ». Pour cela, chaque citoyen doit œuvrer pour son élimination effective. Ainsi, l’appel de Moussa Ouattara est que les encadreurs, qui sont déjà engagés, ont le devoir d’accompagner les enseignants pour qu’ils fassent au mieux de leur mission l’enseignement y relatif.
Martiale Zongo (Stagiaire)

Dialogue politique national : cinq points au centre des négociations

Majorité et Opposition se sont retrouvées de nouveau ce lundi 29 septembre, à Kosyam, pour « arrêter » les points qui feront l’objet de la discussion dans le cadre du dialogue initié par le Président du Faso.


Dialogue politique  national : cinq points au centre des négociations
Ce 3ème rendez-vous entre les parties a accouché d’un « consensus » autour de cinq (5) points qui vont guider la discussion. Il s’agit de la question de la révision de l’article 37, de la question de l’installation du Sénat, des questions relatives à l’organisation de l’élection présidentielle de novembre 2015 et des questions liées à l’organisation et au fonctionnement du Conseil constitutionnel et, enfin, de la question de la contribution de la société civile dans la recherche de la paix.
C’est le compte-rendu rendu fait par les co-présidents, Assimi Kouanda et Zéphirin Diabré, à l’issue de leur concertation qui a duré de 10 heures à 13 heures 30. Là-dessus, pas de commentaires ; c’est le laconisme. Pour le moment, aucune date n’a encore été fixée pour le prochain rendez-vous de travail : « On vous tiendra informés », ont-ils simplement lancé à la presse.
Les délégations sont également restées, quasiment, les mêmes avec quelques absences de part et d’autre.
Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net

Armée nationale : Kati désarmé !

(image utilisée juste a titre d`illustration).
La ville garnison est désormais sans armes. L’opération d’évacuation des magasins d’armement a eu lieu dans la nuit lieu du vendredi dernier.
C’est sous une très bonne escorte assurée par les éléments de la Garde nationale. Voilà de quoi donner raison au Président IBK qui affirmait aux premières heures de son élection que Kati ne fera plus peur à Bamako.

La rédaction

Assassinat des envoyés spéciaux de RFI au Mali: nouvelles révélations

Claude Verlon et Ghislaine Dupont.Claude Verlon et Ghislaine Dupont.
C'était il y a près de onze mois. Le 2 novembre 2013, les deux envoyés spéciaux de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, étaient assassinés près de Kidal, dans le nord du Mali. Pour la première fois depuis l'ouverture de l'information judiciaire, en mai, les parties civiles ont été reçues lundi 29 septembre au Palais de justice de Paris par les juges d'instruction.
Saisis au mois d’avril dernier, les trois juges d’instruction du pôle anti-terroriste de Paris se sont, depuis, largement approprié le dossier. Et déjà apparaissent plusieurs informations importantes, à commencer par la découverte d’une série de photographies.
« On a pu retrouver des photos qui avaient été prises par Claude Verlon, bizarrement, trois jours avant qu’il ne soit assassiné. Les photos en question, ce sont des photos du pick-up des ravisseurs. Il a pu photographier ce pick-up ; nous avons plusieurs photos de ce pick-up et nous avons aussi des photos de personnes qui sont autour. L’une d’entre elles semble avoir quelque chose à voir avec le pick-up, parce qu’il a sa main au travers de la vitre », a déclaré Me Christophe Deltombe, avocat des parties civiles.
Reste désormais à identifier cette personne. Les juges d’instruction possèdent également un relevé complet des empruntes digitales recueillies sur la scène du crime. Ils connaissent aussi l’identité du propriétaire du pick-up des ravisseurs.
Les magistrats attendent enfin beaucoup de l’analyse des téléphones de Ghislaine et Claude. Des téléphones qui, pour le moment, n’ont pas encore parlé. 
Par RFI

Nord du mali : Précisions sur le nouveau mandat de la Minusma

Nord du mali : Précisions sur le nouveau mandat de la Minusma
Lors d’une rencontre avec les médias et au Palais de la culture Amadou Hampaté Ba, la directrice de la communication et porte-parole de la Minusma, Radhia Achouri, a tenu à donner précisions sur le nouveau mandat de la Mission multidimensionnelles intégrée des Nations unies pour la stabilité au Mali (Minusma) adopté par de la résolution 2164 du Conseil de sécurité des Nations unies le 25 juin dernier.
La directrice de la communication et porte-parole de la Minusma, Radhia Achouri, accompagnée de quelques collaborateurs, a précisé les nouvelles missions de la Minusma au Mali.

Elle a tout d’abord dit que la Minusma n’est une force d’interposition entre les belligérants, mais qu’elle est là pour accompagner les Maliens dans le rétablissement de la paix sur toute l’étendue du territoire. « La Minusma ne remplace pas les forces maliennes, on vient en appui à ces forces », a précisé Mme Achouri.

Elle a souligné que l’esprit et la lettre de la résolution 2164 du Conseil de sécurité des Nations unies n’a pas connu un grand changement. Le nouveau mandat de la Minusma, comme dans le précédent, continue de se concentrer sur l’appui au processus de réconciliation politique, la sécurité et la stabilité, la protection des civils, le retour de l’autorité de l’Etat au nord et la protection des droits de l’Homme.

De plus, l’une des préoccupations de la Minusma dans ce mandat est la sécurisation de l’environnement et la gestion des dangers liés aux engins explosifs comme les restes de guerre, les menaces improvisées et celles liées aux dépôts de munition. Aussi a-t-elle procédé, depuis son arrivée, à la formation des forces maliennes de défense et de sécurité.

Les nouveautés du mandat portent sur le soutien aux élections locales et au cantonnement des groupes armés ; le renforcement de la coordination opérationnelle avec les forces maliennes de défense et de sécurité. C’est dans ce cadre que la Minusma procède à des patrouilles et escorte au nord du Mali.

Toutes ces actions de la Minusma doivent se tenir dans le respect de la souveraineté, de l’intégrité territoriale, de l’unité et de la laïcité du Mali, a assuré la porte-parole de la Minusma.

La Cour pénale international attendue pour juger les criminels dès la signature d’un accord de paix, selon le ministre zahaby

La Cour pénale international attendue pour juger les criminels dès la signature d’un accord de paix, selon le ministre zahaby
Les rebelles, plus que jamais, dans le collimateur de la Justice internationale. Paix et sécurité au Mali Le ministre de la réconciliation nationale, Zahaby Ould Sidi Mohamed, dans les colonnes du dernier numéro de « Jeune Afrique » a expliqué, en somme, qu’il ne saurait y avoir d’impunité pour ceux là qui ont commis de graves violations des droits de l’homme. Selon ses dires, dès la signature d’un accord de paix, la Cour Pénale Internationale (CPI) jugera les auteurs présumés, quelque soit le bord dont ils pourraient être issus.
Depuis le 18 juillet 2012, la Cour Pénale Internationale (CPI) enquête sur les graves crimes commis sur l’ensemble du territoire national. A cause de la complexité de l’affaire et de la nature extrêmement grave des infractions commises sans oublier les pourparlers de paix engagés à Alger, la mission de la CPI dans notre pays est parsemée d’embûches.

De plus, cette déclaration du ministre Zahabi semble être une pique envoyée directement aux groupes rebelles touaregs et arabes. Ces derniers, pour être épargnés par le viseur de la CPI n’auront autre choix que de négocier une amnistie sur les faits qui leur sont reprochés, avec l’Etat malien. Cet élément sera, à n’en point douter, une des clés principales lors des pourparlers qui se déroulent actuellement à Alger. Mais avant, il intéressant de comprendre le pourquoi et le comment de l’action de la juridiction permanente pénale internationale dans notre pays.

Le contexte difficile dans lequel évolue la CPI au Mali
En tant qu’Etat partie au statut de Rome depuis le 16 aout 2000, le traité qui consacre la création et le fonctionnement intégrale de la CPI, le Mali est fondé à requérir son intervention notamment à cause de l’incapacité de ses tribunaux de poursuivre et de juger les auteurs de crimes graves commis sur son territoire depuis l’éclatement de la crise en janvier 2012. En prenant en compte l’état de faiblesse dans laquelle se trouvent nos tribunaux après une crise multidimensionnelle, la saisine de la CPI par les autorités de transition reflétait leur volonté de ne pas laisser les exactions commises impunies. Mais, en même temps, la CPI opère dans un contexte extrêmement compliqué surtout que le Mali est engagé dans un processus de paix avec ceux-là même qui ont du sang sur les mains.

La justice nationale malgré tous les efforts qu’elle a fournis afin de traduire les auteurs présumés de ces crimes graves devant les tribunaux, elle s’est heurtée à un mur érigé par la complexité même de la crise malienne. En effet, l’on se rappelle qu’elle s’était empressée, après le début de l’opération Serval, de lancer des mandats d’arrêts contre des chefs jihadistes dont Iyad Ag Ghaly et Oumar Ould Hamaha mais aussi contre les principaux chefs rebelles. Très vite, cet élan enthousiaste mené par le téméraire juge Daniel Tessougué, procureur général près la Cours d’Appel, s’est refroidi. La principale cause, c’est le processus de paix dans lequel le gouvernement et les groupes armés tentent de trouver une solution consensuelle et définitive au problème du septentrion malien. Un processus de paix qui empiète sur le volet justice de la de la réconciliation.

Faisant face à cet imbroglio politico sécuritaire que constitue la résolution de la question arabo-touarègue, et se trouvant dans un état de déliquescence aggravé par la crise, la justice malienne est dans l’incapacité d’enquêter valablement sur les graves crimes commis dans le nord du pays.

Constatant cela, l’on peut dire que la saisine de la Cour Pénale Internationale par les autorités de transition, le 18 juillet 2012, est plus que salutaire. La justice nationale étant dans l’incapacité d’arriver au terme de l’action judiciaire qu’elle a ouverte sur les crimes internationaux commis dans le nord malien, la CPI est la juridiction toute désignée pour poursuivre et juger les auteurs des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.

Et de la matière, il y en a. En effet, lors de la saisine du procureur de la juridiction, l’Association Malienne des Droits de l’Homme et la Fédération Internationale des Droits de l’Homme ont transmis à la Cour un rapport détaillé sur les crimes internationaux commis dans le nord malien lors de l’occupation jihadiste.
Ledit rapport relate les témoignages et des informations vérifiées sur la campagne de viols perpétrée à Gao et à Tombouctou dès la prise de ces villes par les membres du MNLA. L’enquête a permis d’identifier plus de 50 cas de viols et autres crimes sexuels contre des femmes dont de nombreux cas de mineurs. Les enfants, de 12 à 15 ans, ont aussi été ciblés puisque bon nombre d’entre eux ont été enrôlés de force. L’enquête revient également sur l’exécution sommaire de 153 militaires maliens par les indépendantistes du MNLA et les jihadistes d’AQMI à Aguelhock, le 24 janvier 2012. Et cela n’est que la face émergée de l’iceberg puisque l’enquête, tant bien que mal, suit son cours. Beaucoup d’images et d’informations, pour ne pas heurter la sensibilité populaire n’ont pas été diffusés auprès du grand public.

Et dire que c’est avec une bonne partie des auteurs des crimes internationaux que l’Etat du Mali est en train de négocier !

En l’état actuel des choses, la Cour Pénale Internationale, est le seul espoir de justice qui reste à nous maliens.

Face à une amnistie octroyée aux rebelles, que peut faire la CPI ?
Cette éventualité n’est pas à exclure et elle pourrait faire l’objet de revendication de la part des groupes rebelles. Surtout après la déclaration du ministre de la réconciliation nationale qui expliquait dans l’hebdomadaire « Jeune Afrique » en début de semaine, que dès la signature d’un Accord de paix, la CPI jugera les auteurs de crimes dont elle a compétence. L’octroi de tels privilèges relevant du seul ressort de l’Etat, cela pose la question même de la souveraineté nationale face à une juridiction internationale permanente telle que la CPI. Que prévoit-elle si jamais le Mali, dans le cadre des pourparlers d’Alger, décide d’amnistier les crimes graves commis par les groupes armés ?

Tout d’abord, il est bon de savoir que l’amnistie et l’immunité garantissent à une personne ou à un groupe de personne (celles qui occupent des postes à responsabilités au sein de l’Etat), qu’elles ne seront pas traduites en justice bien qu’elles aient commis, ou pu commettre certains crimes. L’amnistie est rétroactive puisqu’elle est accordée après les faits alors que l’immunité est liée à un poste. Dans le cas du Mali, c’est l’amnistie qui peut être utilisée, les cadres rebelles n’étant pas des hautes personnalités de l’Etat.

Le gouvernement est engagé dans des pourparlers de paix censés mettre fin au conflit armé au nord. Les accords qui sanctionneront ces pourparlers devront prendre en charge les revendications des différents belligérants. L’Algérie qui est le médiateur se trouve dans l’impossibilité d’écarter les seigneurs de guerre qu’il faudrait pourtant traduire devant la justice malgré le fait qu’ils soient devenus indissociables du processus de paix, quitte à compromettre celui-ci ou à prolonger la crise malienne. Pourtant, compte tenu des crimes commis et de leur degré de gravité, les responsables de l’accord de paix, (médiateur algérien et l’Etat malien),sont devant une double obligation morale et légale : morale vis-à-vis des victimes et légale vis-à-vis des principes internationaux, en l’occurrence le traité de Rome, qui régissent ce genre de crimes et que le Mali a signé et ratifié.

L’Etat malien sera en face donc de deux préoccupations. D’abord, mettre un terme au conflit armé en négociant avec un grand nombre des responsables des crimes de guerre à cause des rapports de force et puis, combattre l’impunité en s’assurant que les parties au conflit ne commettent plus de crimes graves condamnés par le droit international humanitaire.

A ce jour, la seule mesure juridique prise par les nouvelles autorités dans le sens des pourparlers de paix, en plus de la libération de prisonniers, est la levée de mandats d’arrêt survenue en octobre 2013 qui, elle, est différente de l’amnistie.

D’un côté, l’Etat doit respecter ses engagements internationaux envers le statut de Rome qu’il a signé et ratifié et ne peut, de ce fait, se dérober de l’obligation de coopérer dans une affaire qui a comme assise physique son territoire d’autant plus que c’est lui-même qui a saisi la Cour pour connaitre des graves crimes commis durant l’occupation jihadiste, et de l’autre, il doit exécuter une autre obligation, morale celle-ci, dans le but d’une paix tant désirée par l’ensemble des maliens.

Quels sont les cas de figure envisageables ?
En théorie, la CPI peut passer outre cet état de fait car ces immunités internationales et autres règles de procédures spéciales, ne s’appliquent qu’aux juridictions internes. En effet, dans son article 27, le statut de Rome stipule : « les immunités ou règles de procédure spéciales qui peuvent s’attacher a la qualité officielle d’une personne en vertu du droit interne ou droit internationale, n’empêche pas la cour d’exercer sa compétence a l’égard de cette personne ». En plus, il en résulte de la combinaison des articles 17 et 20 du statut que la CPI dispose d’une faculté d’appréciation de la recevabilité d’une affaire dont elle serait saisie et qui aurait fait l’objet d’une décision d’amnistie nationale.

Dans le cas du Mali, deux situations peuvent encore se présenter. Primo, si la loi d’amnistie intervenait avant la décision de condamnation d’une juridiction répressive nationale, interrompant ainsi la procédure, le principe de complémentarité et donc la compétence de la Cour s’appliquerait si celle-ci estimait que l’amnistie aurait été accordée « dans le dessein de soustraire les personnes concernées à leurs responsabilités pénales ».

Secundo, si la loi d’amnistie intervenait après la décision d’une juridiction répressive nationale annulant ainsi la condamnation, la CPI ne pourrait, en se saisissant de l’affaire, faire exception au principe non bis in idem (l’autorité de la chose jugée au pénal sur le pénal qui interdit toute nouvelle poursuite contre la même personne pour les mêmes faits) de l’article 20 que si la procédure suivie devant la juridiction nationale avait pour but de soustraire la personne concernée à sa responsabilité pénale ou n’a pas été menée de manière indépendante et impartiale mais d’une manière qui démentait l’intention de traduire l’intéressé en justice.

La CPI a donc le devoir d’examiner le contexte et les conséquences des éventuelles amnisties que pourrait rendre l’Etat malien afin d’éviter qu’elle ne favorise l’impunité des auteurs des crimes couverts par ces lois. Mais pour le cas du Mali, il est évident que la CPI devra passer outre toute loi d’amnistie puisqu’elle n’aura comme seul but que de soustraire les auteurs présumés à d’éventuelles poursuites judicaires pour faciliter le retour de la paix. Et dans ce cas, même si l’Etat malien n’a pas la capacité ou n’a pas la volonté de procéder à l’arrestation des personnes visées par un mandat d’arrêt émis par la CPI, d’autres pays membres de la Cour peuvent le faire si ces dernières se retrouvent sur leurs territoires.
Ahmed M. Thiam
  • Encadré
La Cour pénale internationale (CPI), créée par la Convention de Rome du 17 juillet 1998, est une juridiction permanente, destinée à punir les crimes les plus graves contre le droit humanitaire international, lorsque les criminels ne peuvent être jugés dans leur pays.
La compétence de la CPI est en réalité assez limitée. Trois raisons l’expliquent :
  • Tout d’abord, la CPI ne peut connaître que de quatre catégories d’infractions, considérées comme les plus graves : les crimes contre l’humanité, les génocides, les crimes de guerre et les crimes d’agression.
  • Ensuite, elle ne peut intervenir que si le crime a été commis sur le territoire d’un État ayant signé la convention, ou si le mis en cause est un ressortissant de l’un de ces États. Cependant, le Conseil de sécurité de l’ONU peut donner compétence à la CPI de manière exceptionnelle lorsqu’un État qui n’a pas ratifié la convention commet des violations graves : cela a été le cas pour le Darfour en 2005.
  • Enfin, la compétence de la Cour est complémentaire, c’est-à-dire qu’elle n’est mise en jeu qu’en cas de défaillance de l’État compétent pour juger le criminel.
Cette limitation du rôle de la CPI souligne la difficulté pour la communauté internationale des États de construire une véritable justice pénale à l’échelle du monde. La CPI n’est d’ailleurs pas entrée en vigueur dès la Convention de Rome, mais quatre ans plus tard, après qu’a été atteint le seuil de 60 États l’ayant ratifiée (ce que les États-Unis ou la Chine n’ont toujours pas fait).

Le pouvoir de punir constitue en effet historiquement le cœur de la souveraineté étatique. De plus, la justice pénale internationale, qui trouve son origine dans les tribunaux militaires institués à l’issue de la Seconde Guerre mondiale à Nuremberg et Tokyo, est souvent soupçonnée de n’être que la « justice des vainqueurs ».
La CPI a rendu son premier jugement le 14 mars 2012 en déclarant l’ancien chef de milice congolais Thomas Lubanga coupable de crimes de guerre commis en 2002.
SourceInf@sept

Affaire des passations de marché et surfacturations : Risque d’un mandat d’arrêt international contre le Général Dahirou Dembelé en déplacement en France

Général Dahirou DembeléGénéral Dahirou Dembelé
Une lettre très compromettante du Ministre Camara recommandant la société GUO-STAR
La mission du FMI ayant récemment séjourné au Mali peut se targuer d’avoir réveillé les démons à Bamako.
De sources bien introduites, le Général Dahirou Dembélé (Bri pour les intimes), ex-Chef d’Etat-major des Armées, aujourd’hui en déplacement en France suite à une bourse d’étude offerte par le pays d’accueil est sous le coup d’une instruction judiciaire relative à la passation des marchés de matériels militaires.

En vue de profiter de cette bourse d’étude d’une année, nous signale-t-on, il a en effet sollicité une autorisation du juge instructeur lequel s’est refusé à le laisser partir. Mais nonobstant ce refus, il s’en est allé avec la caution expresse d’une autre autorité. En tout état de cause, c’est au juge d’instruction de donner son aval en la matière. Pas une autre autorité.

De sources proches de l’instruction, le magistrat enquêteur n’écarte pas l’éventualité d’un mandat d’arrêt international contre lui si le silence persistait. Selon les proches de l’intéressé lui-même, il ne serait pas homme à se débiner.

Rappelons que le Général Dembélé a été nommé Général et Chef d’Etat-major Général des Armées par la junte militaire. Il est resté à son poste durant la transition et jusqu’à l’élection du président démocratiquement élu, Ibrahim Boubacar Keïta. Il a déjà été interrogé dans l’affaire dite des «Bérets-Rouges» sans être inculpé à l’image de son ministre le Général Yamoussa Camara et du chef de la junte, le capitaine Amadou Haya Sanogo… En tout état de cause, il ne s’agit pas de la même affaire.   Celle à l’ordre du jour porte sur les attributions de marchés de matériels militaires et de cas de surfacturation.

Le Général Dahirou Dembélé ne sera certainement pas le seul à se faire du souci. L’ex- Directeur de Cabinet du président de la République est également cité, du moins, au regard du contenu d’une correspondance (Lettre N°0001 en date du 03 novembre 2013) dont le contenu nous a été révélé.

Elle dit ceci : «Je soussigné, M Camara, Directeur de Cabinet du président de la République, certifie que Monsieur  Sidi Mohamed Kagnassy et toutes les sociétés qu’il représente sont mandatés par la présidence de la République du Mali pour traiter avec tout fournisseur ou intermédiaire que ce soit, des affaires d’équipement des Forces  de défense et de sécurité malienne. Fait pour valoir ce que de droit».

Rappelons que Sidi Mohamed Kagnassy est conseiller à la présidence de la République.
Faut-il rappeler que l’un des griefs du FMI porte justement sur la passation de marché sans appel d’offre ? Mais pour le gouvernement et le ministre Camara en l’occurrence, ces passations se justifiaient par l’article 8 du code des marchés publics (désormais revu et corrigé) et surtout par l’urgence et la nature confidentielle des commandes. A chacun ses arguments

Il importe cependant de livrer quelques précisions, à charge ou à décharge, qu’importe : le protocole d’accord entre l’Etat malien à travers le ministère de la défense et la société GUO-STAR a été signé le 13 Novembre 2013, soit dix jours après la correspondance du Directeur de Cabinet du président de la République. Aussi, le marché en question a été attribuée à la même société (Guo-Star) avant la nomination du PDG de celle-ci, Sidi Mohamed Kagnassy en qualité de Conseiller spécial du Président de la République, nomination intervenue en janvier 2014 (décret 0005 P-RM du 7 janvier 2014). Enfin, le protocole concerne à l’origine deux lots pour un total de 69.183.396.474 F CFA et devrait initialement s’étendre sur 36 mois. Mais les récents événements ne manqueront pas de bouleverser l’agenda.

En définitive, si l’on sait comment l’affaire des marchés de matériels militaire a commencé, Dieu Seul sait quand et comment elle prendra fin.
A suivre donc !

Tabaski et rentrée scolaire, deux équations insolubles

La Tabaski est d’autant plus difficile à gérer qu’elle coïncide avec et la rentrée scolaire. Comment s’en sortir avec ces deux évènements qui nécessitent des fonds ? Ils sont nombreux à se le demander. Si pour certains les frais scolaires sont au-dessus de ceux de la Tabaski, d’autres ne le voient pas de la même manière. 


Aissatou Diallo est ménagère et mère de six enfants dont quatre écoliers. Même si elle a déjà acheté des vêtements de Tabaski pour ses enfants, elle a limité ses dépenses cette année. «Nous avons beaucoup limité nos dépenses cette année à cause de l’école qui va bientôt ouvrir ses portes. Mon mari et moi pensons qu’il est préférable d’économiser pour les frais scolaires. La fête n’est que pour un jour, elle passe vite. 

Ce n’est pas la même chose qu’une année scolaire qui dure», fait-elle savoir. Adja Anta, elle, se démène comme une diablesse pour acheter des habillements à ses quatre enfants le jour de la Tabaski. Trouvée dans sa maison s’apprêtant à se rendre chez le tailleur, elle confie : «c’est très difficile cette coïncidence entre la fête de Tabaski et la rentrée scolaire. Nos dépenses se multiplient. L’Aïd el Kébir est la fête qui nécessite beaucoup plus de dépenses parce qu’elle compte énormément pour les gens. 
On dépense beaucoup pour l’habillement des enfants, pour la cuisine avec des grillages, des couteaux, ustensiles, de draps neufs, rideaux. Tu ne peux pas aussi laisser les enfants sans vêtements neufs». Pour elle, il faut procéder étape par étape, le reste, elle laisse entre les mains de Dieu. «Pour l’instant je pense à la Tabaski qui approche à grand pas. Ce qui suivra, on fera de notre mieux après», conclut- elle.

Kolda : Traversée clandestine le long de la frontière sénégalo-guineenne : Voyage au cœur du trafic



L’approche de la fête de tabaski, la rentrée scolaire 2014-2015 qui se profile, la conjoncture économique sont autant de facteurs qui ont favorisé une intensification des passages clandestins au niveau de la frontière, dans le département de Vélingara. Les candidats à la traversée déboursent des sommes comprises entre 50 000 et 90 000 F Cfa, voire plus. Pour tenter d’y voir, EnQuête s’est rendu au cœur du trafic.

La traversée clandestine a repris de plus belle le long de la frontière entre le Sénégal et la République de Guinée Conakry. La fête de tabaski, la rentrée scolaire, la pauvreté sont, entre autres, les raisons de cet état de fait qui fait le bonheur des conducteurs de motos Jakarta. Leur trafic est grandement facilité par la porosité de la frontière. Car, ils n’ont aucun mal à  contourner le dispositif mis en place par l’Etat et rejoindre la route N°6 où leurs clients embarquent dans des véhicules de transports en commun, pour rallier le reste du pays, la plupart du temps, Kolda, Tanaff, Ziguinchor ou Tambacounda.

EnQuête a parcouru la région pour avoir une idée de l’ampleur du trafic. Après avoir sillonné les différentes localités, notamment Kounkané, Maréwé, Pakour, Dialadiang et Témento, une nuit passée dans le village peulh de Linguéring, au domicile de notre guide, a permis de glaner de nombreuses informations.

Kalifourou, village tampon

Le lendemain, direction Kalifourou. En cours de route, le guide fait des confidences. « Si un parent ou un ami en Guinée veut venir au Sénégal, il nous appelle au téléphone et on coordonne. Le jour-J, on se rencontre sur la piste indiquée et on le transporte jusqu’à la route nationale où il prend le véhicule pour se rendre à Kolda ou à Tambacounda. Parfois, ce sont nos parents qui nous demandent d’aller récupérer leurs enfants en Guinée, parce qu’ils doivent venir au Sénégal poursuivre leurs études. Nous leur demandons de payer des sommes comprises entre 50 mille et 75 mille francs CFA, selon la distance ».

‘’Donc vous êtes de connivence avec les populations ?’’

« Bien sûr ! « Parfois, nous faisons semblant d’aller dans nos champs. Une fois là-bas, on se livre au trafic. L’Etat peut fermer la frontière, mais il ne peut pas le freiner».

‘’Pourquoi ?’’

« Parce que, comme vous avez pu le constater, dans chaque poste de police où nous sommes passés, il n’y a qu’un ou deux agents, sans aucun moyen de transport ».

Quelques heures passées à bord d’une moto Jakarta du guide bien connu dans la zone et de la gendarmerie, à cause de son passé pénal, nous arrivons à Kalifourou. Le village abrite une brigade de gendarmerie, un poste des douanes, des eaux et forêts pour ne citer que ces services administratifs. Difficile de d’arracher un mot aux agents qui assurent la sécurité de la frontière sénégalo-guinéenne. Après d’âpres négociations, un agent accepte de livrer le fond de sa pensée : « Pour freiner ce business le long de la frontière, l’Etat doit mettre beaucoup plus de moyens humains et matériels», dit-il. Il considère qu’ils sont démunis. « Face au manque de moyens matériels et de ressources humaines, certains jeunes désœuvrés, les braconniers et autres coupeurs de routes s’adonneront toujours à cette activité ».

Ensuite, le guide avertit ses collaborateurs par téléphone et prend la direction d’un endroit niché en pleine brousse, à l’Est de Kalifourou. A la question de savoir pourquoi la piste n’est pas aménagée, le guide fait remarquer qu’à cause de la proximité de la frontière sénégalo-guinéenne, ils risquent d’être démasqués par les forces de sécurité qui patrouillent de temps en temps. Sur place, se trouvent quatre hommes armés de deux fusils et bardés de gris-gris.

Après avoir pris connaissance de l’objet de notre voyage, l’un des trafiquants avertit : « Si après votre retour les forces de sécurité nous découvrent, vous aurez affaire à nous. Vous les journalistes, vous vous mêlez de ce qui ne vous regarde pas ». Le guide fait signe de ne pas répondre. « Ne l’écoutez pas. Il est drogué ». Notre interlocuteur n’est pas avare en révélations. « Même si la frontière avec la République de Guinée est officiellement fermée, certains points de passage, notamment les pistes qui rallient certains villages, ne sont pas concernées par la mesure. Car, nous les empruntons pour mener notre business. Chaque jour que Dieu fait, nous sommes là à la recherche du client à l’aide de nos téléphones portables ». 23 pistes sont répertoriées.

Boundou Fourdou, un lieu de passage pour regagner le Sénégal

Après Kalifourou, cap sur Boundou Fourdou, le premier village guinéen situé dans la région de Koundara frontalière de Kolda. La contrée est devenue le lieu passage préféré des élèves et étudiants sénégalais partis en vacances dans le pays de Sékou Touré. En ce lundi 22 septembre 2014, à 11 heures déjà, deux élèves et un étudiant sénégalais attendent impatiemment l’arrivée des conducteurs de motos Jakarta. Vêtu d’un jean et d’une chemise manche courte, casque aux oreilles, l’un des élèves confie : « Nous attendons depuis plusieurs heures deux conducteurs de motos Jakarta qui doivent nous déposer sur la route N°6. Svp à votre retour, vous nous amenez.

Nous allons à Kolda pour poursuivre nos études au Lycée Alpha Molo Baldé en classe de Terminale ». L’étudiant s’approche et déclare : «Je vous reconnais. Vous venez souvent à l’UCAD faire des reportages, lors des grèves des étudiants. Nos parents nous ont mis en rapport avec des conducteurs de motos Jakarta, mais jusqu’à présent, ils tardent à arriver. Si vous pouvez nous aider, cela nous fera plaisir », ajoute-t-il. Le guide leur demande d’attendre. «Nous sommes venus régler quelques affaires dans ce village. Après, on verra comment vous aider ». Ce subterfuge nous permet de nous éclipser pour suivre la scène de loin.

Quelques minutes plus tard, deux conducteurs de motos Jakarta arrivent sur les lieux. Tous deux dégoulinent de sueur et filent vers les deux élèves. Après une brève discussion, l’un des élèves affiche un large sourire avant de monter à bord d’une moto Jakarta. Avant leur départ, nous approchons et leur demandons comment ils font pour éviter les agents de sécurité. Mais, ils ne pipent mot et s’en vont, après avoir empoché leur paie. L’étudiant resté à quai révèle que les deux élèves ont payé chacun 80 mille francs CFA pour rallier la route nationale N°6, ensuite Kolda. «L’un des conducteurs de motos Jakarta m’a dit qu’il viendra me chercher », ajoute-t-il confiant.

Les complicités

De retour à Kalifourou, nous rencontrons C. O., un enseignant de profession. Il pointe du doigt les forces de sécurité qui, dit-il, alimentent le trafic. « Les trafiquants sont de connivence avec les douaniers et la police frontalière. Parce que chacun y trouve son compte. Les forces de sécurité ferment les yeux et laissent passer les trafiquants. A leur retour, ces violeurs de mesures leur donnent des commissions. C’est pourquoi, la corruption est un phénomène mondial qu’aucun pays au monde ne peut éradiquer ». Son collègue enseignant, A. B., d’ajouter que « ce trafic dans le département est surtout favorisé par les motos Jakarta, à travers des pistes illégales ».

Le retour des vacanciers installe la psychose Ebola

Avec ce retour des vacanciers, la psychose s’est installée dans le département de Vélingara. Même si les populations se félicitent du fait que jusqu’ici, aucun cas suspect confirmé n’ait encore été signalé dans la région de Kolda, les habitants craignent que le retour de leurs compatriotes partis en vacances de l’autre côté de la frontière où sévit le virus Ebola ne soit la porte d’entrée de cette maladie épidémiologique.

Ainsi, l’inquiétude et la peur sont réelles au niveau des populations. « Le risque est gros. Car, dans dix jours, c’est la rentrée des classes et beaucoup d’élèves vont revenir. Et l’Etat ne peut pas mettre un policier ou un gendarme à chaque kilomètre de la route », déclare Moussa Mballo, professeur et habitant le village de Kounkané. Ibrahima Baldé, habitant du même village, préfère lui s’en remettre à Dieu. « Nous prions Dieu pour que ces élèves ne soient pas des porteurs du virus à Ebola ». En effet, des témoignages concordants soulignent que « jusqu’à des heures indues de la nuit, des mouvements de motos sont notés le long de la frontière ».

Ainsi, à défaut de mettre un terme au trafic, les populations invitent les autorités à encadrer ce flux migratoire en provenance de la Guinée, pour que cette maladie qui sévit dans ce pays frère ne puisse pas traverser les frontières. La question, sur toutes les lèvres est de savoir comment l’Etat va faire pour gérer ce flux migratoire des élèves qui risquent d’être des porteurs du virus Ebola.

Francophonie: dernière ligne droite pour la succession d'Abdou Diouf



Cinq candidats, dont une femme pour la première fois, sont en lice pour succéder à Abdou Diouf à la tête de l’Organisation internationale de la Francophonie. C'est à Dakar, les 29 et 30 novembre, en marge des travaux du XVe Sommet de la Francophonie que le nouveau secrétaire général ou la nouvelle secrétaire général de l'OIF sera nommé(e).

Les choses sérieuses semblent avoir commencé, à dix semaines du sommet de Dakar (du 29 au 30 novembre), pendant lequel les chefs d’Etat et de gouvernements de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) seront appelés à choisir le successeur d’Abdou Diouf, secrétaire général de l’OIF depuis 2002. Après trois mandats de quatre ans, l’ancien président du Sénégal, 78 ans, qui a marqué de son empreinte le mouvement francophone, ne souhaite pas rempiler et serait même impatient, dit-on, de transmettre le flambeau à son successeur. Mais qui prendra le relais d’Abdou Diouf ?

Cinq candidats se sont déclarés jusqu’ici, dont quatre Africains et une candidate nord-américaine. L’OIF est une organisation internationale avec 57 membres à part entière dont nombre de pays africains. La tradition veut que son secrétaire général soit issu d’Afrique, sans doute pour maintenir l’équilibre entre les différents continents représentés au sein de cette institution, dont le siège central se trouve dans la capitale française. Prenant la parole le mardi 23 septembre devant le Press Club de France, à Paris, le candidat de l’île Maurice Jean-Claude de l’Estrac, 66 ans, a donné le coup d’envoi de la dernière manche de la compétition en cours pour prendre la tête de la Francophonie.

Pour une Francophonie économique

« L’OIF a besoin d’un souffle nouveau », a déclaré d’emblée le Mauricien, avant de se lancer dans un vibrant plaidoyer en faveur de la Francophonie économique. « La culture et la politique constituent les deux grands piliers de la Francophonie telle qu’elle existe aujourd’hui. Si je suis désigné au poste de secrétaire général de l’OIF, a-t-il déclaré, ma contribution consistera à doter cette organisation d’un troisième pilier qui sera son pilier économique ».

Tout en reconnaissant que la Francophonie n’avait pas vocation de devenir une organisation économique, le Mauricien a rappelé que cet espace de solidarité que l’OIF a l’ambition de devenir « ne peut exister sans cette dimension économique, surtout à l’ère de la mondialisation caractérisée par une compétition entre entreprises, entre Etats et voire entre les continents ». Pour Jean-Claude de l’Estrac, la réorientation économique du mouvement francophone passera par l’industrialisation de l’Afrique, une industrialisation qu’il appelle de tous ses vœux et qui a trouvé une place de choix dans le document intitulé 12 propositions pour la Francophonie de demain que le candidat a remis aux journalistes lors de son intervention au Press Club.

Ces propositions s’inspirent pour l'essentiel du parcours et de l’expérience du Mauricien à la tête des institutions économiques nationales et internationales. Ce journaliste de profession a été quatre fois ministre dans son pays, ministre des Affaires étrangères, mais aussi de l'Industrie. Secrétaire général aujourd’hui de la Commission de l’océan Indien, l’homme a fait de l’économie son domaine de prédilection et s’est signalé à l’attention par ses tentatives souvent réussies d’établissement de passerelles entre les secteurs public et le privé. Une expérience dont il aimerait faire profiter les Francophones.

Mais ce qui fait peut-être la particularité du candidat de l’Estrac, c’est son appartenance mauricienne. Cette origine est à la fois un atout et un handicap pour le Mauricien. Minuscule île de 1,3 million d’habitants perdue dans l’immensité francophone (220 millions), Maurice fait presque figure de marginal, mais un marginal qui a fait école à cause de « ses succès économiques, sa démocratie vivante, son attachement aux droits de l'homme, sa pratique décomplexée de plusieurs langues et sa gestion réussie de la diversité culturelle ». « Maurice est un laboratoire pour la Francophonie à venir », aime-t-il répéter. Des arguments dont le candidat de l’Estrac s'est servi avec intelligence pendant ses tournées en Afrique comme en Europe. Sa campagne lui a valu les soutiens des intellectuels francophones dont JMG Le Clézio, Tahar Ben Jelloun, Dominique Wolton, l'ancien secrétaire général de l'Unesco Federico Mayor. Ils ont publié dans Le Monde, il y a trois mois, une tribune appelant les décideurs francophones à voter pour lui car, écrivent-ils, la « candidature mauricienne, incarnée par une personnalité aux multiples talents, exprime la synthèse positive du monde en mouvement. Elle est la promesse d'un projet mobilisateur pour les femmes et les hommes de nos pays qui attendent beaucoup d'une mondialisation respectueuse de ce qu'ils sont. »

En quête de consensus

Pour autant, il n’est pas sûr qu’un consensus puisse se dégager parmi les décideurs africains de l'OIF, d’ici à novembre autour de la candidature mauricienne. « Difficile pour les chefs d’Etat et de gouvernements francophones d'Afrique d’accepter d’être représentés par un petit pays dont la voix ne compte pas beaucoup dans les forums internationaux », nous expliquait un diplomate francophone venu au Press Club écouter les propositions du candidat mauricien.

Pour l’instant, aucun des 4 candidats africains n’a réussi à convaincre les Africains à voter pour eux. Le candidat du Congo-Brazzaville Henri Lopes, ancien Premier ministre de son pays, ex-fonctionnaire international de l’Unesco, aujourd’hui ambassadeur du Congo à Paris et surtout homme de lettres francophone réputé, n’a pas vraiment fait campagne, comptant sur sa notoriété diplomatique et littéraire pour emporter la mise. Le candidat du Burundi, Pierre Buyoya a, lui, le profil idéal pour le poste. Il a la stature présidentielle, puisqu'il a dirigé le Burundi à deux reprises et peut se prévaloir de son appartenance à l’Afrique centrale qui attend son tour, après l’Afrique arabophone (Boutros Boutros-Ghali) et l’Afrique de l’Ouest (Abdou Diouf), pour conduire le destin de l’OIF. Mais il a un handicap : malgré son rôle actif dans les négociations avec la rébellion armée de son pays qui a débouché sur l'accord de paix signé à Arusha en août 2000, personne ne semble avoir oublié ni les deux coups d'Etat que Buyoya a fomentés pour accéder au pouvoir en 1987 et en 1996 ni les massacres interethniques qui se sont déroulés sous sa présidence. Difficile, en effet, d’imaginer un ancien putschiste à la tête de la Francophonie qui s’est construite précisément autour du partage des valeurs démocratique et du respect des droits de l’homme. Enfin, quant au quatrième candidat africain, l’Equato-Guinéen Augustin Nze Nfumu, il est peu connu en dehors des frontières de son pays. L’homme n’a pas fait campagne non plus pour se faire connaître des décideurs francophones.


Selon les observateurs, cette absence de consensus autour d’une candidature africaine profite à la candidate canadienne d'origine haïtienne Michaëlle Jean. Elle a été l'une des premières à se lancer en campagne et mise sur son profil multiculturel pour succéder à Abdou Diouf. Elle est brillante, polyglotte et multiculturelle. « Je suis à la fois du Nord et du Sud », aime-t-elle répéter. Par ailleurs, en tant que Québécoise - certes d'adoption -, elle se targue de connaître de l'intérieur les enjeux de la Francophonie.

Née en Haïti en 1957, Michaëlle Jean a grandi au Canada où sa famille s’est réfugiée quand elle avait 11 ans, fuyant le régime Duvalier. Femme de culture, elle a été universitaire, avant de faire une grande carrière de journaliste et d'animatrice à la télévision publique canadienne.  Elle a aussi occupé, entre 2005 et 2010, le poste honorifique de gouverneure générale du Canada. Elle a représenté à ce titre la reine d'Angleterre. Quant à son projet pour la francophonie, il est essentiellement culturel et économique. Dans une déclaration diffusée sur son site internet, elle souligne la nécessité de mettre en place une solide stratégie économique au service du développement et de la solidarité entre les membres de l'OIF.  

Tous reconnaissent que Michaëlle Jean a la carrure et le charisme nécessaires pour diriger l'OIF, même si elle n'a pas l'autorité politique d'un Abdou Diouf ni sa connaissance approfondie des dossiers politiques africains. Sa candidature à la tête de la Francophonie est appuyée par les gouvernements d’Ottawa et du Québec. Il semblerait que d'autres gouvernements, pas les moindres, se seraient engagés à lui apporter leur soutien. Selon des sources en général bien renseignées, la France favoriserait la candidature canadienne. Les modalités de la nomination de Michaëlle Jean seraient finalisées lors du prochain passage de François Hollande au Canada.

Si elle est nommée, la Canadienne deviendrait la première femme et la première personnalité du continent américain à diriger l'OIF. Après les « pères fondateurs » de la Francophonie, serait-il enfin venu le temps des « mères fondatrices » ?

Macky Sall : "La restauration du Sénat est un faux débat..."

Le Président a tenu à couper court aux supputations sur un éventuel retour du Sénat qu'il a supprimé à son accession à la magistrature suprême. C'était lors d'une rencontre le weekend avec ses camarades de parti. Sur cette question, Macky Sall a douché les ardeurs des partisans du retour de la deuxième chambre du parlement.



Macky Sall : "La restauration du Sénat est un faux débat..."

"La restauration du Sénat est un faux débat. Ce débat doit être clos et définitivement clos. Je ne suis pas pour le Sénat. Revenant sur la Commission nationale de réforme des institutions, le Président a campé sur sa position, soulignant qu'il ne prendra du document que ce qu'il pensera important. Sur son parti, il a appelé les responsables à descendre à la base, pour remobiliser les troupes en vue des prochaines échéances électorales. 

Macky Sall en tournée nationale après la Tabaski

Après avoir rencontré les coalitions Macky 2012 et Benno Bokk Yaakaar (BBY ), le leader du parti présidentiel, Macky Sall qui a réuni ce week-end son directoire politique, envisage une tournée nationale juste après la fête de la Tabaski. Avec pour objectif de massifier l’APR en perspective de la présidentielle de 2017. 

Reportée à la suite du meurtre par balle de l’étudiant Bassirou Faye au cours d’émeutes à l’université de Dakar, la tournée nationale du président de la République, Macky Sall, aura finalement lieu juste après la fête de la Tabaski. En perspective de la présidentielle de 2017, le président de la République, par ailleurs président de l’Alliance pour la République (APR), tisse progressivement sa toile pour rempiler à la tête du pays. C’est ainsi que son directoire politique national qui s’est réuni ce week-end à Dakar, lui a donné mandat d’aller à la rencontre du Sénégal des profondeurs afin de renouer le fil du dialogue avec la base. 

En effet, pour le directoire politique national de l’APR, il importe après la relance des activités de BBY, "de consolider les options originelles de massification, d’élargissement et d’ouverture du parti à tout citoyen sénégalais qui souhaite s’engager, ici comme ailleurs, dans les rangs de l’APR, parce que partageant ses idéaux et déterminé à contribuer à l’œuvre de construction nationale conduite par le président de la République, Macky Sall". Dans cette optique, le leader de l’APR a invité ses militants à taire les querelles et les rancunes et à faire place aux nouveaux venus dans l’intérêt du parti. 

En adoptant ainsi ce programme de tournée nationale, "le directoire politique national a, conformément aux dispositions statutaires du parti, demandé au président du parti de prendre toutes les dispositions utiles et nécessaires pour la mise en place de la chambre nationale des élus de l’APR et celle du Conseil national, avant la fin du mois de décembre 2014". Macky Sall et ses camarades restent convaincus que "la politique de présence et de terrain est aujourd’hui, plus encore, un impératif stratégique pour porter à l’attention des populations les réalisations et projets du PSE, cadre de référence des politiques publiques, qui a fini de convaincre les partenaires techniques et financiers du Sénégal". 

Séminaire de mise à niveau de BBY 

Revenant sur la récente rencontre avec la coalition de la mouvance présidentielle, le directoire de l’APR, "après avoir mesuré les enjeux du cours politique actuel, s’est félicité de la décision prise par les leaders de BBY, de relancer les activités de la coalition à travers la tenue prochaine d’un séminaire de mise à niveau politique et de structuration". Pour le Directoire, "il s’agit là d’un tournant décisif qui impose à l’APR de prendre toutes les dispositions utiles, pour tenir sa place et jouer le rôle qui est le sien dans Benno, avec engagement et ouverture". 

En vérité, précisent les "apéristes", "l’APR s’est toujours définie pour ligne de conduite la consolidation et l’élargissement du bloc d’alliance que constituent Macky 2012 et Benno Bokk Yaakaar, posture qui obéit à une logique hautement patriotique, destinée notamment à bâtir le Sénégal émergent". 

S’épanchant sur la situation politique nationale, le président de la République Macky Sall a rappelé l’état chaotique du pays hérité de l’ancien régime libéral et les efforts soutenus exercés depuis son arrivée au pouvoir pour redresser la barre. A cet effet, le chef de l’Etat a étalé devant ses camarades ses différents chantiers ouverts parmi lesquels l’on peut citer le démarrage prochain des travaux de l’autoroute Dakar-Touba et ceux du chemin de fer Dakar-AIBD qui sera livré en 2016. Il a aussi souligné pour s’en féliciter l’achèvement et la livraison à temps de l’Aéroport international Blaise Diagne. 

Sur le plan énergétique, le président de la République a annoncé un renforcement des capacités de fourniture d’électricité de la Senelec avec une augmentation de la production de 20 Méga watts, fruit d’un partenariat avec la République islamique de Mauritanie. 

Malgré tous ces chantiers, le chef de l’APR et son directoire politique ont exhorté "le gouvernement à poursuivre dans le sens du renforcement des capacités productives de notre pays et de la satisfaction des demandes multiformes des populations par la mise en œuvre des idées novatrices, des projets pertinents et structurants de l’émergence du Sénégal". 

Dans la même veine, ils ont félicité le gouvernement "pour toutes les dispositions et mesures prises pour le règlement de la dette intérieure et l’apurement de celle due aux huiliers et acteurs de la filière arachidière, en cette période de préparation des festivités de la Tabaski". 

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