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mardi 30 septembre 2014

Affaire des passations de marché et surfacturations : Risque d’un mandat d’arrêt international contre le Général Dahirou Dembelé en déplacement en France

Général Dahirou DembeléGénéral Dahirou Dembelé
Une lettre très compromettante du Ministre Camara recommandant la société GUO-STAR
La mission du FMI ayant récemment séjourné au Mali peut se targuer d’avoir réveillé les démons à Bamako.
De sources bien introduites, le Général Dahirou Dembélé (Bri pour les intimes), ex-Chef d’Etat-major des Armées, aujourd’hui en déplacement en France suite à une bourse d’étude offerte par le pays d’accueil est sous le coup d’une instruction judiciaire relative à la passation des marchés de matériels militaires.

En vue de profiter de cette bourse d’étude d’une année, nous signale-t-on, il a en effet sollicité une autorisation du juge instructeur lequel s’est refusé à le laisser partir. Mais nonobstant ce refus, il s’en est allé avec la caution expresse d’une autre autorité. En tout état de cause, c’est au juge d’instruction de donner son aval en la matière. Pas une autre autorité.

De sources proches de l’instruction, le magistrat enquêteur n’écarte pas l’éventualité d’un mandat d’arrêt international contre lui si le silence persistait. Selon les proches de l’intéressé lui-même, il ne serait pas homme à se débiner.

Rappelons que le Général Dembélé a été nommé Général et Chef d’Etat-major Général des Armées par la junte militaire. Il est resté à son poste durant la transition et jusqu’à l’élection du président démocratiquement élu, Ibrahim Boubacar Keïta. Il a déjà été interrogé dans l’affaire dite des «Bérets-Rouges» sans être inculpé à l’image de son ministre le Général Yamoussa Camara et du chef de la junte, le capitaine Amadou Haya Sanogo… En tout état de cause, il ne s’agit pas de la même affaire.   Celle à l’ordre du jour porte sur les attributions de marchés de matériels militaires et de cas de surfacturation.

Le Général Dahirou Dembélé ne sera certainement pas le seul à se faire du souci. L’ex- Directeur de Cabinet du président de la République est également cité, du moins, au regard du contenu d’une correspondance (Lettre N°0001 en date du 03 novembre 2013) dont le contenu nous a été révélé.

Elle dit ceci : «Je soussigné, M Camara, Directeur de Cabinet du président de la République, certifie que Monsieur  Sidi Mohamed Kagnassy et toutes les sociétés qu’il représente sont mandatés par la présidence de la République du Mali pour traiter avec tout fournisseur ou intermédiaire que ce soit, des affaires d’équipement des Forces  de défense et de sécurité malienne. Fait pour valoir ce que de droit».

Rappelons que Sidi Mohamed Kagnassy est conseiller à la présidence de la République.
Faut-il rappeler que l’un des griefs du FMI porte justement sur la passation de marché sans appel d’offre ? Mais pour le gouvernement et le ministre Camara en l’occurrence, ces passations se justifiaient par l’article 8 du code des marchés publics (désormais revu et corrigé) et surtout par l’urgence et la nature confidentielle des commandes. A chacun ses arguments

Il importe cependant de livrer quelques précisions, à charge ou à décharge, qu’importe : le protocole d’accord entre l’Etat malien à travers le ministère de la défense et la société GUO-STAR a été signé le 13 Novembre 2013, soit dix jours après la correspondance du Directeur de Cabinet du président de la République. Aussi, le marché en question a été attribuée à la même société (Guo-Star) avant la nomination du PDG de celle-ci, Sidi Mohamed Kagnassy en qualité de Conseiller spécial du Président de la République, nomination intervenue en janvier 2014 (décret 0005 P-RM du 7 janvier 2014). Enfin, le protocole concerne à l’origine deux lots pour un total de 69.183.396.474 F CFA et devrait initialement s’étendre sur 36 mois. Mais les récents événements ne manqueront pas de bouleverser l’agenda.

En définitive, si l’on sait comment l’affaire des marchés de matériels militaire a commencé, Dieu Seul sait quand et comment elle prendra fin.
A suivre donc !

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