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mercredi 30 novembre 2016

Mauritanie: Masdar construit 8 centrales solaires installées dans les zones rurales

L’émirati Masdar construit actuellement en Mauritanie, en partenariat avec la Société mauritanienne d’électricité (Somelec), huit centrales photovoltaïques d’une capacité totale de 16,6 MW. Situées dans les zones rurales du pays, ces infrastructures permettront à terme l’alimentation de 39 000 ménages.
« Les huit projets offriront des avantages économiques et sociaux à la Mauritanie tout en fournissant des opportunités de formation et d’échanges de compétences qui permettront d’asseoir les fondements d’un développement et d’une croissance à long terme pour les communautés locales », a affirmé le directeur de Masdar, Sultan Al Jaber, dans un communiqué.
« Ces projets entrent dans le cadre de la stratégie de diversification mise en œuvre par le gouvernement. Nous envisageons en effet de mettre en place plusieurs projets ambitieux de construction de centrales éoliennes, solaires et hydroélectriques qui contribueront significativement à l’augmentation de la part du renouvelable dans le mix énergétique », a déclaré Mohamed Adbul Fattah, le ministre des hydrocarbures, de l’énergie et des mines de la Mauritanie.

GUINEE : CRASH d'UN AVION MILITAIRE

En Guinée Conakry, le crash d’un avion militaire a fait plusieurs morts dont des gradés de l’armée. Le drame est survenu le mercredi  à Conakry. L’avion serait un ULM-TETRAS de l’Etat-major de l’Armée de l’Air. C’est au cours d’un exercice que l’avion s’est écrasé, causant un bilan terrible, selon le communiqué du ministère guinéen de la Défense, qui évoque des gradés dans la liste des victimes. Des sources citent le lieutenant-colonel Patrick Valot, conseiller français et instructeur-pilote auprès du chef d’Etat-major de l’Armée de l’Air et et le lieutenant Laye Mara, pilote à l’Etat-major de l’Armée de l’Air.
En savoir plus sur http://www.afrik.com/guinee-conakry-plusieurs-grades-meurent-dans-le-crash-d-un-avion-militaire#cXJFVCRRrz0IohvO.99

Gambie: Yahya Jammeh, un président aux pleins pouvoirs

Le Président Yahya Jammeh.
Il se dit doté de pouvoirs mystiques et prend sans crier gare des décisions bouleversant la vie de ses compatriotes: Yahya Jammeh, 51 ans dont 22 au pouvoir, candidat à un cinquième mandat, croit dur comme fer être le meilleur président dont la Gambie puisse rêver.
Jammeh a été porté à la tête de la Gambie en 1994 par un putsch sans effusion de sang qui a renversé Dawda Jawara, dirigeant depuis l'indépendance de cette ex-colonie britannique enclavée dans le Sénégal à l'exception de sa façade atlantique.
Issu d'une famille paysanne du village de Kanilai (ouest), il est alors lieutenant et âgé de 29 ans. Depuis, ce militaire de carrière au physique de lutteur, marié et père de deux enfants, a troqué l'uniforme contre de luxueux boubous.
Outre ce changement vestimentaire, il a ajouté à son nom de naissance une série de titres honorifiques. Il se fait appeler "Son Excellence Cheikh Professeur El Hadj Docteur", ainsi que, depuis quelques années, "Babili Mansa", ayant le double sens de "bâtisseur de ponts" et "roi défiant les fleuves" en mandingue, une des langues parlées en Afrique de l'Ouest.
Après des études secondaires à Banjul, la capitale, il s'engage en 1984 dans la gendarmerie. Jusqu'en 1992, il commande la police militaire à deux reprises.
En 1996, il prend sa retraite de l'armée avec le grade de colonel, crée son parti et se présente à sa première présidentielle, qu'il remporte. Il a été constamment réélu depuis.
Yahya Jammeh se dit investi de pouvoirs mystiques et, selon sa biographie officielle, il a comme "disposition particulière" d'avoir "une vaste connaissance dans la médecine traditionnelle, surtout dans le traitement de l'asthme et de l'épilepsie".
Il assure pouvoir "guérir" la stérilité et le sida avec des plantes et des incantations mystiques donnant lieu à des séances collectives filmées et diffusées par les médias publics, au grand dam des acteurs de la lutte contre le VIH.
- Changements déroutants -
Il cultive aussi l'image d'un musulman pieux, apparaissant régulièrement Coran et chapelet en main.
En décembre 2015, à la surprise générale, il proclame la Gambie république islamique, sans conséquence immédiate sur la vie quotidienne des quelque 2 millions d'habitants, dont environ 90% de musulmans et près de 8% de chrétiens.
"Nous serons un Etat islamique qui respecte les droits des citoyens", avait-il dit, assurant que "la pratique religieuse des chrétiens serait respectée".
Yahya Jammeh s'illustre aussi régulièrement par des déclarations fracassantes, notamment contre l'homosexualité, les puissances occidentales, la Cour pénale internationale (CPI) dont il a retiré la Gambie en octobre, bien que la procureure soit son ancienne ministre de la Justice.
Sa présidence est marquée par une répression - parfois sanglante - de contestations par des civils ou des militaires.
Il lui arrive ainsi fréquemment de proférer des menaces de mort contre ceux qu'il considère comme des fauteurs de troubles, pour adopter en d'autres circonstances un ton parfaitement posé.
"Faisons campagne pacifiquement, votons pacifiquement, puis célébrons notre victoire", a-t-il dit le 16 novembre au lancement de la campagne. "Tout le monde peut voter pour le candidat de son choix. Personne ne doit être forcé à voter pour moi", a affirmé Yahya Jammeh.
Il affronte jeudi aux urnes l'homme d'affaires Adama Barrow, candidat d'une large coalition de l'opposition, et un ancien cadre de son parti, Mama Kandeh, dont aucun ne fait le poids à ses yeux.
"Ils ne gagneront pas", a déclaré mardi soir Yahya Jammeh lors de son dernier meeting, prévenant qu'il ne tolérerait aucune contestation électorale par des manifestations, qualifiées de "failles exploitées pour déstabiliser les pays africains", mais exclusivement devant les tribunaux.
Son régime est accusé par des organisations non gouvernementales et certaines chancelleries de disparitions forcées et de harcèlement de la presse et des défenseurs des droits de l'Homme, critiques qu'il balaye systématiquement.
"Peu importe ce que les gens disent de moi, je n'en suis pas touché", a-t-il déclaré en déposant sa candidature il y a deux semaines. "C'est entre moi et Dieu".
Son discours trouve écho auprès de nombreux Gambiens, qui louent son bilan notamment au plan des infrastructures. Durant sa présidence, plusieurs projets ont été réalisés avec des partenaires internationaux: aéroport, routes, université, hôpitaux, écoles...
Ses sympathisants le créditent aussi de la relative stabilité du pays, dont les plages de sable fin attirent chaque année quelque 50.000 touristes, essentiellement britanniques.

Iles Bijagos en Guinée-Bissau: beaucoup de serpents et trop peu de traitements

Des Bijagos.
Losange rouge incrusté au bas de la cheville, la plaie de Gina est toujours à vif. Il y a trois mois, un serpent a mordu cette habitante des Bijagos, un archipel de rêve en Guinée-Bissau, dont le venin mortel des ophidiens empoisonne l'existence.
"Je pensais que c'était un bout de bois", raconte Gina, assise devant sa case au toit de chaume et au plancher en terre tapissé de coquillages blancs dans le village d'Eticoba, sur l'île de Soga, l'une des 88 que compte cet archipel d'Afrique de l'Ouest.
"On a dû me porter chez moi car je ne pouvais plus marcher", souffle-t-elle, à côté d'une marmite qui chauffe sur des bûches rougeoyantes.
La douleur persiste mais elle ne prend plus de médicaments - ils sont épuisés.
Elle peut s'estimer heureuse d'avoir survécu. Quelque 125.000 personnes par an meurent de morsures de serpent, dont 30.000 en Afrique subsaharienne, où les traitements sont souvent coûteux ou inaccessibles pour des populations rurales démunies, selon des statistiques publiées en 2015 par la revue médicale The Lancet.
Les Bijagos, où vivent environ 30.000 personnes, ont été classées par l'Unesco parmi les réserves de biosphère de la planète, en raison de leur écosystème exceptionnel.
Les eaux poissonneuses de l'archipel attirent les dauphins et les touristes amateurs de pêche. Ses mangroves et ses plages abritent de rares hippopotames, lamantins et tortues vertes, et ses forêts constituent un vivier de serpents.
"Les Bijagos sont réputées pour les serpents. Toutes les espèces les plus venimeuses y vivent. Des mambas, des cobras ...", indique Aissata Regolla de l'Institut de la biodiversité et des aires marines protégées (Ibap), à Bissau, la capitale.
- Guérisseurs traditionnels -
Aux Bijagos, les enfants et les agriculteurs sont les plus touchés par les morsures.
Cacutu Avis et ses deux amis, occupés à couper un réduit de forêt entre la côte et le village d'Eticoba, connaissent les risques.
"Les +cacubas+ (désignation locale des mambas, NDLR) sont les serpents les plus venimeux: généralement, quand ils te mordent, tu ne survis pas. Ils sont souvent dans les arbres et les feuilles de palmier", précise-t-il.
Leur dangerosité alimente les croyances locales selon lesquelles les serpents peuvent être utilisés par les humains pour régler leurs comptes.
Soga est à une demi-heure en pirogue motorisée de l'île de Bubaque, qui dispose d'un hôpital sommaire, et à plus de cinq heures de Bissau. Comme dans d'autres campagnes africaines reculées, le recours aux guérisseurs traditionnels est souvent le premier réflexe.
"Des gens sont morts devant moi chez des tradipraticiens, d'autres ont survécu", affirme Jose Nacutum, directeur de l'hôpital de Bubaque. "Nous ne disposons pas de sérums adaptés aux différentes espèces et nous avons énormément de difficultés pour identifier les types de serpents".
Coûteuse et souvent inadaptée aux réalités locales, l'offre de sérums antivenins fait défaut en Afrique subsaharienne.
"Le sérum est un produit biologique. Il faut acheter des venins, immuniser des chevaux, récupérer les anticorps, les purifier... C'est une alchimie extrêmement complexe et onéreuse", explique à l'AFP Jean-Philippe Chippaux, chercheur à l'Institut de recherche pour le développement (IRD), basé au Bénin.
"Il faudrait que les Etats, les collectivités locales et les entreprises contribuent. Aujourd'hui, aucun ministère n'est capable de dire à quel niveau se situe le problème, combien de morsures il y a et où elles ont lieu", déplore-t-il.
- Manque de sérums antivenimeux -
Depuis juin 2016, les derniers sérums antivenimeux Fav-Afrique produits par Sanofi Pasteur ont expiré: le laboratoire français en a arrêté la production en 2010 à cause d'une baisse de la demande et de coûts élevés.
Le prix était prohibitif pour les populations concernées (environ 100 euros la dose) et le sérum, bien que jugé efficace, était peu adapté à la situation, car il devait être conservé au frais, dans un pays où le taux d'accès à l'électricité est inférieur à 10 %.
Il existe pourtant un marché potentiel en Afrique subsaharienne estimé à plus d'un million de sérums par an, souligne François Chippaux. Il pourrait représenter 40 millions d'euros annuels, mais ne peut fonctionner qu'à condition de baisser considérablement le prix de vente final d'une dose de sérum.
Certains laboratoires s'y positionnent.
Basée au Mexique, l'entreprise Inosan Biopharma revendique ainsi la place de premier fournisseur en Afrique. "Les antivenins ne rapportent pas assez aux gros laboratoires, comparés à d'autres produits", souligne son président Juan Silanes, joint par Skype.
"C'est un cercle vicieux: les laboratoires ne produisent pas, donc les gens vont voir les tradipraticiens. Mais s'il y a un produit assez bon et bon marché, ça peut faire changer les choses", assure-t-il.

Budget du ministère du travail, plus de 30% de hausse

Le ministre Mansour Sy.
Les députés ont adopté à l’unanimité le budget du ministère du Travail, du Dialogue social, des Organisations professionnelles et des Relations avec les institutions qui a connu une hausse de 33,54% en 2017.Il «s’élève à 3.008.704.240 FCFA 2017 contre 2.252.965.640 en 2016, soit une hausse de 755.738.600 en valeur absolue et 33,54 % en valeur relative», selon un document remis à la presse lors de son vote mardi à l’Assemblée nationale, en présence du ministre Mansour Sy.
Durant cette plénière plusieurs questions ont été débattues notamment la retraite minimale, la défiscalisation des pensions des retraités, le versement des cotisations sociales et travailleurs entre autres.

Burkina: Le président Kaboré exhorte ses concitoyens au respect des lois du pays

Le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré.
Le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a invité ses compatriotes à respecter les lois du pays.
«Si le citoyen a le droit de manifester et de revendiquer, il ne doit perdre de vue l’obligation qui lui est faite de respecter la loi et de contribuer à la préservation de la paix sociale», a relevé le chef de l’Etat burkinabè mardi, dans son discours de lancement de la 13e édition de la Semaine nationale de la citoyenneté (SENAC).
Pour le président Kaboré, la commémoration de la SENAC est un moment idéal pour les Burkinabè de sceller les liens qui les unissent.
Il a confié qu’au regard des urgences auxquelles le Burkina Faso doit faire face, la problématique de l’appropriation de la citoyenneté, dans son approche la plus complexe, a une place de de choix.
A entendre Roch Marc Christian Kaboré, la citoyenneté s’apparente davantage comme un mode de comportement qui exige du citoyen l’exercice de ses droits et l’observance de ses devoirs vis-à-vis de ses concitoyen et vis-à-vis de la nation à laquelle il appartient.
Et d’ajouter que «nous devons donc interpeller notre conscience et prendre la juste mesure de notre responsabilité à la promotion de la citoyenneté responsable en nous appropriant les valeurs fondamentales du civisme qu’inculque au sein de la cellule familiale, à l’école, dans les milieux professionnels et l’on emporte tout au long de la vie».
L’édition 2016 de la Semaine nationale de la citoyenneté (SENAC) se déroule du 28 novembre au 3 décembre prochain autour du thème: «Civisme et cohésion sociale au Burkina Faso, enjeux, défis et perspectives pour une meilleure préservation de la paix sociale».
Elle a pour objectif de sensibiliser les populations sur leurs droits et leurs devoirs. Toute chose qui devrait susciter auprès d'elles une prise de conscience de leurs rôles dans la promotion d'une citoyenneté responsable pour un développement économique et social.
De plus en plus, des actes d’incivisme sont constatés au Burkina Faso. Cela se manifeste par, entre autres, le non-respect des feux tricolore par les usagers de la circulation, le comportement irrespectueux des élèves dans les établissements scolaires.
Cet état de délabrement de la société a amené les autorités du pays à inviter les personnes ressources, les communautés coutumières et religieuses, les éducateurs et les parents à s'investir ensemble pour inverser la tendance. L’organisation de la SENAC s’inscrit dans cette dynamique.

Mali: le procès d'Amadou Haya Sanogo s’ouvre ce mercredi

Mali: le procès d'Amadou Haya Sanogo s’ouvre ce mercredi
Au Mali c’est ce 30 novembre que s’ouvre le procès d'Amadou Haya Sanogo, à Sikasso, dans le sud du pays. L'ancien meneur du coup d'Etat militaire de mars 2012 comparaît avec 17 autres prévenus dans l'affaire des bérets rouges. Les juges devront déterminer son degré d'implication dans le massacre d'une vingtaine de soldats fidèles à l'ancien président Amadou Toumani Touré qui, après leur arrestation pour une tentative de contre-coup d'Etat, avaient été exécutés. C'est pour cette affaire et en aucun cas pour son putsch qu'Amadou Haya Sanogo comparaît. Retour sur le parcours d'un capitaine devenu général, accusé de complicité d'assassinat.
Amadou Haya Sanogo entre dans la vie des Maliens le 22 mars 2012. Ce matin-là, le capitaine âgé de 39 ans apparaît sur les écrans télé du pays, à la tête d'un groupe de militaires bérets verts. Il vient de réaliser un coup d'Etat, présenté comme une tentative de restaurer la démocratie dans le pays.
Fils d'infirmier originaire de la ville de Ségou, titulaire d'un CAP maintenance, Amadou Haya Sanogo donnait jusque-là des cours d'anglais dans l'école militaire de Kati, le fief des bérets verts situé près de Bamako. Une compétence acquise aux Etats-Unis, où il a également suivi une formation de lutte antiterroriste, chez les prestigieux Marines de Quantico.
Moins d'une semaine après le coup d'Etat, Sanogo, président du Comité militaire putschiste, s'octroie le rang de « chef d'Etat ». S'il tient rapidement sa promesse de rendre le pouvoir aux civils, le capitaine continue de suivre de près le gouvernement de transition. C'est lui qui contraindra à la démission l'éphémère Premier ministre Cheick Modibo Diarra.
Disparition
Entre le 30 avril et le 1er mai 2012, 21 militaires maliens bérets rouges, les parachutistes, disparaissent après avoir été soupçonnés d’avoir participé à un contre-coup d’Etat contre Amadou Sanogo. Quelques mois plus tard, on les retrouve dans une fosse commune à Diago près de Bamako. Et Sanogo et 17 co-accusés, dont un ancien ministre de la Défense et un ancien chef d’état-major de l’armée malienne sont arrêtés. Ils sont inculpés de « complicité d’assassinat, assassinats, enlèvements et séquestration ».
En juin 2013, Sanogo demande solennellement « pardon au peuple malien » et, trois jours après le second tour de la présidentielle du mois d'août, remportée par Ibrahim Boubacar Keïta, le putschiste est promu général.
Amadou Haya Sanogo est donc rattrapé par la justice malienne qui ouvre le dossier des bérets rouges assassinés. Après trois années de prison, le général Sanogo est finalement jugé.

Dans la zone Cemac, 16 banques sur 52 ont enregistré des pertes au 30 juin 2016

Sur la base des comptes déclarés par les 52 établissements bancaires en activité dans la zone CEMAC au 30 juin 2016, seize d’entre elles ont enregistré des pertes, a-t-on appris au sortir d’une récente réunion regroupant les responsables des banques de cet espace communautaire et la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac), le gendarme du secteur.
A en croire Lucas Abaga Nchama, le gouverneur de la banque centrale des Etats-membres de la Cemac et président de la Cobac, deux banques ce sont ainsi ajoutées à ce groupe d’institutions déficitaires cette année, puisqu’elles n’étaient que quatorze sur la même période en 2015.
Cette contre-performance, a cependant souligné Lucas Abaga Nchama lors du dernier comité de politique monétaire de la BEAC, n’empêche pas à la zone CEMAC d’avoir un secteur bancaire «solide». Avec un produit net bancaire qui s’établit à 444 milliards de francs Cfa sur la période sous revue, soit sensiblement au même niveau que celui de l’année 2015.

mardi 29 novembre 2016

POLITIQUE : le doigt d’honneur du directeur de la police guinéenne à la démocratie

Même les extrémistes les plus reconnus sur les bancs de la mouvance présidentielle ne s’y étaient jamais essayé. Ils se sont toujours réservés de se prononcer sur l’éventualité même d’un troisième mandat du président Condé en 2020.
Lui-même n’a pas clairement défini sa position sur cette question. Le directeur général de la police, qui semble tellement sûr de lui, est allé jusqu'à déclarer que : « Tant qu’Alpha Condé est en vie, il sera le président de la Guinée», et il croit fermement qu’il restera  à son poste tant que le président Condé dirigera aux destinés de la Guinée, et que seul la mort de ce dernier, d’après ses propos,  pourrait l’y évincer ». Ces propos relayés par nos confrères de Guineenews font tout simplement froid dans le dos.
Les opposants aux régimes qui se sont réunis vendredi dernier, ont condamné ces propos, et appelé le président à démettre Bangaly Kourouma de ses fonctions. Mais au-delà, les propos tenus par ce dernier qui, de surcroit est un haut responsable de la police guinéenne, sont inquiétants.  Avec des prises de position clairement partisanes, l’avenir ne  présage rien de bon pour un pays qui, en permanence, est englué dans des scrutins interminables aux relents divisionnistes et sectaristes.
Dans un Etat normal, il aurait été poussé à la  démission par sa hiérarchie, mais cela fait bientôt une semaine que ces propos qui remettent en cause le principe démocratique ont été tenus, mais l’auteur est toujours en poste.  Pas de condamnation officielle. Y-a-t-il un consentement du régime à ces propos ? L’on s’interroge encore !

Guinée-Bissau: Embalo, ex-conseiller présidentiel, nommé Premier ministre

Le Premier ministre Umaro Sissoco Embalo.
Le président bissau-guinéen José Mario Vaz a nommé vendredi Premier ministre Umaro Sissoco Embalo, en remplacement de Baciro Dja, contesté par le parti au pouvoir, une étape importante vers le règlement de la crise politique qui secoue le pays.
"M. Umaro El Mokhtar Sissoco Embalo est nommé Premier ministre", a annoncé un décret présidentiel vendredi soir.
M. Embalo, 44 ans personnalité politique peu connue du grand public mais qui a été conseiller de plusieurs chefs d'Etat de son pays, a prêté serment dans la soirée lors d'une brève cérémonie.
Cette cérémonie s'est déroulée en présence de représentants de la communauté internationale, du chef du Parti de la rénovation sociale (PRS) deuxième formation du pays, Alberto Nambéia, mais en l'absence du président de l'Assemblée nationale Cipriano Cassama, de la Cour suprême Paulo Sanha, ainsi que de la direction du parti au pouvoir.
Ce dernier, le Parti africain pour l'indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC), se réunissait dans la soirée pour décider des suites à donner à cette annonce, quatre jours après le limogeage du gouvernement dirigé par Baciro Dja, en place depuis juin.
La Guinée-Bissau traverse des turbulences politiques depuis la destitution en août 2015 par le président Vaz de son Premier ministre, Domingos Simoes Pereira, chef du PAIGC, auquel tous deux appartiennent.
Le PAIGC contestait la désignation de Baciro Dja. Ses députés refusaient de siéger, empêchant le Parlement de fonctionner. Plusieurs missions et médiations, ont été menées pour lever le blocage.
La dernière initiative en date, sous l'égide du président guinéen Alpha Condé, a conduit à la signature d'un accord le 14 octobre à Conakry par les protagonistes, prévoyant une "procédure consensuelle" pour choisir un Premier ministre "ayant la confiance du président" devant rester en place jusqu'aux élections législatives de 2018.
- 'Pays exsangue' -
Depuis jeudi soir, des informations circulaient à Bissau sur la possible désignation de M. Embalo, un des trois noms évoqués à Conakry.
Quelques heures avant l'annonce officielle, il s'était déclaré confiant dans un entretien avec à un journaliste de l'AFP, mais conscient de l'ampleur de sa mission.
"J'ai occupé différentes fonctions dans les précédents gouvernements, dont celles de conseiller du président, du Premier ministre, du président de l'Assemblée nationale et j'ai été élevé au rang de ministre d'Etat et général de brigade en 2012", avait-il affirmé.
"Je sais que la tâche qui m'attend ne sera pas de tout repos car le pays est exsangue", avait-il ajouté.
Selon la Constitution, le choix du Premier ministre revient au parti majoritaire.
Or, le PAIGC ayant perdu sa majorité absolue de 57 sièges sur 102 à la suite de la fronde de 15 députés, M. Vaz veut s'appuyer sur une majorité alternative, constituée des 41 députés du PRS, et des 15 frondeurs.
L'entourage de M. Embalo met en avant son très riche carnet d'adresses et ses solides relations, aussi bien en Afrique qu'au Moyen-Orient.
D'après sa biographie officielle, né le 23 septembre 1972 à Bissau, il a obtenu plusieurs diplômes à l'étranger, notamment une licence en relations internationales à l'Université de Lisbonne, et une maîtrise en sciences sociales et politiques à l'Institut d'études internationales de l'Université Complutense de Madrid.
Selon un de ses proches, il a été conseiller, quelquefois avec rang de ministre ou de ministre d'Etat, auprès de tous les présidents depuis le dernier régime de Joao Bernardo Vieira dit Nino, assassiné en 2009 par des militaires.
Les tensions à la tête de l'Etat inquiètent d'autant plus la communauté internationale que l'élection de M. Vaz en mai 2014 avait marqué un retour progressif à l'ordre constitutionnel dans cette ex-colonie portugaise d'Afrique de l'Ouest jusqu'alors en proie à une instabilité chronique, avec des tentatives de putsch à répétition.

Visite au Cap-Vert d'une délégation d'entrepreneurs chinois pour une prospection des opportunités d'affaires

Le Premier ministre du Cap-Vert, Ulisses Correia e Silva (g) et son homologue chinois Li Keqiang (d)
PRAIA, (Xinhua) -- Une délégation d'entrepreneurs chinois du "Forum d'investissement Chine-Afrique" est au Cap-Vert pour effectuer une visite d'une semaine pour prospecter des opportunités d'affaires dans l'archipel, a appris ce mercredi Xinhua de sources officielles.
La mission qui s'effectue à l'invitation de l'Association de l'amitié Cap-Vert-Chine (AMICACHI), vise également à participer à la 20e édition de la Foire internationale du Cap-Vert qui s'est ouverte ce mercredi à Praia avec la participation de 230 exposants.
Selon le président de l'AMICACHI, José Correia, la délégation chinoise est composée de huit hommes d'affaires des secteurs de l'immobilier, du transport et de la logistique, de la brasserie et des industries de création (beaux-arts).
Au cours de son séjour, la délégation commerciale chinoise rencontrera également des responsables du ministère de l'Economie et de l'Emploi, l'ancien président Pedro Pires, les dirigeants des chambres de commerce, industrie et services, de l'agence Cap-Vert Trade & Invest et de l'Université du Cap-Vert.
Elle visitera à São Vicente un complexe frigorifique de froid et se rendra à Sal pour découvrir le développement du tourisme sur cette île.
M. Correia a rappelé que cette activité s'inscrit dans le programme de "l'Année d'amitié et d'échange Cap-Vert/Chine", qui est une initiative de l'AMICACHI, en partenariat avec le gouvernement du Cap-Vert et l'ambassade de Chine au Cap-Vert.

Burkina : liberté provisoire pour Luc Adolphe Tiao

Luc Adolphe Tiao, le dernier Premier ministre de l'ex-président burkinabè Blaise Compaoré.
Luc Adolphe Tiao, le dernier Premier ministre de l'ex-président burkinabè Blaise Compaoré, a bénéficie d'une liberté provisoire après plus de deux mois d'incarcération.
Luc Tiao a été particulièrement visé pour avoir signé une "réquisition spéciale complémentaire"
Luc Adolphe Tiao, 62 ans, avait été inculpé et incarcéré le 16 septembre quelques jours seulement après son retour volontaire d'un an et demi d'exil en Côte d'Ivoire.
Ce journaliste de formation devenu ambassadeur en France puis Premier ministre du gouvernement de Blaise Compaoré d'avril 2011 jusqu'à sa chute le 30 octobre 2014 a été inculpé d'"assassinat, de coups et blessures volontaires et de complicité de tous ces actes" par la Haute Cour de justice.
M. Tiao et l'ensemble des 33 membres de son gouvernement y compris le président Blaise Compaoré - qui occupait en plus de la présidence les fonctions de ministre de la Défense - ont tous été mis en accusation en juillet 2015 devant la Haute cour par le Conseil national de la transition (CNT), l'assemblée intérimaire mise en place après la chute du régime de Blaise Compaoré, au pouvoir pendant 27 ans.

Mauritanie: baisse du prix des visas pour relancer le tourisme

Nouakchott.
Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a annoncé la baisse des taxes sur les visas pour favoriser la reprise du tourisme, toujours compromise par les recommandations faites aux voyageurs, notamment français, d'éviter les zones concernées, ont rapporté lundi les médias officiels.
"Pour 2017, nous avons décidé de baisser les taxes du visa touristique de 70% à 80% pour encourager les touristes" à visiter la région d'Atar (nord), principale destination de charters jusqu'en 2011, a déclaré dimanche soir le président Ould Abdel Aziz.
"Ces frais fixés actuellement à 120 euros seront ramenés à environ 40 euros seulement en réponse à une demande maintes fois exprimée par les promoteurs du tourisme dans notre pays", a expliqué le chef de l'Etat, à l'occasion de la célébration à Atar du 56e anniversaire de l'indépendance.
"La sécurité règne totalement dans le pays", a-t-il assuré.
L'essentiel des touristes qui viennent en Mauritanie sont français ou prennent des circuits touristiques français.
Les zones touristiques, essentiellement dans le nord et le sud-est du pays, frontalier du Mali, ont été classées "zones rouges" par Paris, qui recommande à ses ressortissants de les éviter.
"Le tourisme mauritanien a culminé dans le milieu des années 2000, avec près de 15.000 touristes, et a cessé rapidement après le meurtre de quatre touristes français en 2007 par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi)", selon un document du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud). Depuis, l'activité "n'a pu se redresser, les +conseils aux voyageurs+ internationaux en cours inhibant toute croissance et tout investissement significatif", selon ce texte publié en juillet.
En octobre, l'ambassade de France avait déconseillé à ses concitoyens vivant en Mauritanie de se déplacer seuls dans certaines zones de Nouakchott après notamment l'agression "crapuleuse" contre une Française qui donnait des cours privés dans les quartiers nord de la capitale.
Ces consignes ont irrité le gouvernement mauritanien, qui les a jugées "inamicales" et a relevé les nombreuses agressions crapuleuses enregistrées chaque mois en France.
Peu auparavant, le 28 octobre, l'ambassade des Etats-Unis avait fait état d'"informations selon lesquelles des groupes terroristes préparent des attaques contre des lieux où se rassemblent des Américains à Nouakchott".
Lors d'une visite en avril 2015, le ministre français des Finances, Michel Sapin, avait loué" la manière dont la Mauritanie traite, avec efficacité et détermination, ses problèmes de sécurité", rappelant toutefois que l'éventuel retrait du pays des "zones rouges" relevait du ministère des Affaires étrangères.
La Mauritanie, qui a subi beaucoup d'attaques jihadistes dans les années 2000, notamment des attentats et des enlèvements meurtriers, a ensuite combattu les jihadistes avec succès sur son sol, mais aussi par des opérations "préventives" sur le territoire de son voisin malien en 2010 et 2011, selon des spécialistes

Mali : le chef de l’ex-junte Amadou Sanogo « prêt » pour son procès

Mali : le chef de l’ex-junte Amadou Sanogo « prêt » pour son procès
Le chef de l'ex-junte malienne Amadou Sanogo, qui doit être jugé à partir de mercredi pour "assassinat et complicité" d'assassinat de militaires dans une ville du sud du Mali, est "prêt" pour son procès malgré les "violations de la loi", ont affirmé dimanche à l'AFP ses avocats.
« Le général Sanogo est prêt pour son procès. Je viens de le voir. Il veut dire sa part sa vérité », a affirmé à l’AFP Me Ismael Touré à Sélingué, une localité à 120 km au sud de la capitale Bamako où est détenu le chef de l’ex-junte malienne (2012-2013).
« Face aux multiples violations de la loi pour convoquer mercredi le général Sanogo, la défense plaidera dans un premier temps pour le report du procès », a indiqué Me Touré, sans plus de détail.
« Nous allons à Sikasso pour défendre notre client et dans l’esprit que le procès va se tenir », a-t-il poursuivi.
« Faire remarquer devant la cour mercredi à Sikasso qu’il faut un report est une stratégie. Nous sommes prêts pour défendre notre client et il est prêt », a déclaré de son côté Me Cheick Oumar Konaré, un autre avocat de M. Sanogo, sans plus de précision.
M. Sanogo doit être jugé en assises à partir de mercredi à Sikasso, une ville dans le sud du Mali, pour « assassinat et complicité » d’assassinat de militaires dont les corps ont été retrouvés dans un charnier en 2013. Il encourt la peine de mort.
La Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Bamako a annoncé en décembre 2015 le renvoi aux assises de 18 militaires, dont le général Sanogo, ainsi que les généraux Yamoussa Camara, ancien ministre de la Défense, et Dahirou Dembélé, ex-chef d’état-major des armées, dans l’affaire dite des « Bérets rouges ».
Opposés au putsch de mars 2012 conduit par Amadou Sanogo, alors obscur capitaine de l’armée, qui a renversé le président Amadou Toumani Touré, les « Bérets rouges » avaient vainement tenté un contre-coup d’Etat un mois plus tard avant d’être pourchassés par les putschistes.
Les corps d’une vingtaine de militaires appartenant à cette unité parachutiste avaient été retrouvés en décembre 2013 dans un charnier à Diago, près de Kati, qui fut le quartier général de Sanogo et de ses hommes.
Dans les mois qui ont suivi le coup d’Etat, Sanogo et ses hommes ont été accusés de nombreuses violences à l’encontre de « Bérets rouges » ainsi que d’hommes politiques, de journalistes et de membres de la société civile.
Promu général, l’officier est ensuite tombé en disgrâce au terme d’une transition qui s’est achevée en août 2013 par l’élection du président Ibrahim Boubacar Keïta.
A Sélingué, le général Sanogo est en résidence surveillée dans un domaine sous haute surveillance surplombé par des miradors où sont postés des militaires armés, a constaté dimanche un journaliste de l’AFP.
L’entrée de l’imposant domaine, gardée par près d’une dizaine de militaires, est jonchée de sacs de sable et des fils barbelés sont visibles tout autour de la demeure, selon un journaliste de l’AFP.
Pour un enseignant à Sélingué, « il faut juger Sanogo parce que la réconciliation (au Mali) passe par la justice. Sans justice on ne peut pas parler de réconciliation ».
Mais un étudiant dans cette ville s’insurge contre une règle « deux poids, deux mesures. Les rebelles qui ont commis des crimes au Nord n’ont pas été jugés. Pourquoi juger alors Sanogo ? »
Le putsch de mars 2012 a précipité la déroute de l’armée face à la rébellion touareg et aux groupes jihadistes dans le nord du Mali.
Cette partie du pays était alors tombée sous la coupe de groupes liés à Al-Qaïda, d’abord alliés de la rébellion, qu’ils avaient ensuite évincée.
Les jihadistes ont été dispersés et en grande partie chassés à la suite du lancement en janvier 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire internationale, qui se poursuit actuellement.
Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes

Congo : refus du statut de réfugiés à 1.500 demandeurs d'asile

Brazzaville.
Plus de 1.500 demandeurs d'asile ont été déboutés en République du Congo qui leur a refusé le statut de réfugié, a déclaré dimanche à Brazzaville, à Xinhua, le président de l'Association pour les droits de l'Homme et l'univers carcéral (ADHUC), Loamba Moke.
"L'ADHUC a écrit au ministre des Affaires étrangères, pour faire part de ses profondes inquiétudes relativement à la situation des demandeurs d'asile déboutés en République du Congo", a indiqué M. Moke, précisant qu'ils sont, au total, plus de 1.500 personnes, en majorité des ressortissants de la République démocratique du Congo et quelques Rwandais, Ivoiriens et Centrafricains.
Selon lui, la délibération de la Commission d'éligibilité au statut de réfugié fait état de ce que "la crainte ne se justifie plus" pour ces demandeurs d'asile de retourner dans leurs "pays d'origine où la situation s'est améliorée".
"Ces personnes sont désormais considérées comme des irréguliers sur le territoire congolais... L'ADHUC plaide pour un examen judicieux de ces cas, avec comme résultat, accorder le statut de réfugié à ces demandeurs d'asile qui viennent de passer un séjour déjà très long en République du Congo", a conclu M. Moke.

Campagne pour la présidence de commission de l’UA : Mankeur Ndiaye en renfort pour Abdoulaye Bathily

Abdoulaye Bathily.
A vec ce déplacement du ministre des Affaires étrangères, Mankeur Ndiaye, au Mozambique et en Afrique du sud, le président Macky Sall espère jeter une pierre dans la fourmilière des pays d’Afrique australe et de l’est qui, contrairement au bloc de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (CEDEAO), n’ont toujours pas tranché définitivement en faveur d’un candidat. Début novembre, Simbarashe Mumbengegwi, ministre des Affaires étrangères du Zimbabwe, faisant une déclaration après la session inaugurale de la commission mixte entre le Zimbabwe et l'Afrique du Sud, avait lâché une bombe. Il avait révélé que son président Robert Mugabe et son homologue sud- africain, Jacob Zuma, allaient sou- tenir la candidate de la SADC, Pelonomi Venson-Moitoi, par ailleurs ministre des Affaires étrangères du Botswana.
Cette annonce a pris de court Amina Mohamed, la candidate du Kenya qui est l'actuelle secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères de son pays. En effet, quelques semaines plus tôt, la diplomate kényane annonçait pourtant avoir reçu le soutien de l'Afrique du Sud, du Rwanda et d'autres pays d'Afrique de l'Est. En attendant de savoir si la vérité se trouve à Harare ou à Mombassa, le flou autour des soutiens du Botswana et du Kenya est une preuve que rien n'est acquis et que tout va se jouer dans les salons présidentiels du continent jusqu'à la dernière minute.
C’est ce que semble avoir compris le Président Macky Sall en envoyant son ministre Mankeur Ndiaye battre campagne pour Abdoulaye Bathily en Afrique du Sud et au Mozambique. Le chef de l’Etat sénégalais et son équipe de diplomates n’ont raté aucune occasion, ces derniers temps, pour lancer leur opération de charme en faveur de Bathily. C’est ainsi que le sommet de la Francophonie tenu à Antananarivo, les 26 et 27 novembre, a été une autre étape dans sa campagne au poste de président de la Commission de l’Union africaine. Le Président Macky Sall a donné le ton, dès jeudi dernier. En route pour Antananarivo, il a fait une escale à l’aéroport international Maya-maya de Brazzaville où il a rencon- tré son homologue congolais Denis Sassou-N’Guesso. Les deux Chefs d’Etat ont abordé la candidature d’Abdoulaye Bathily. Qui était présent à la Cop 22, à Marrakech, mi-novembre, avant de se rendre ensuite à Addis-Abeba.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la candidature d’Abdoulaye Bathily a la cote jusqu’au Kenya, un pays qui a aussi un candidat à la tête de la commission de l’UA. Dans une tribune récemment publiée dans les grands quotidiens kényans, le professeur d'études et de sciences politiques afroaméricaines à l'Université de Syracuse à New York, Horace G. Campbell, souligne qu’Abdoulaye Bathily est le seul candidat, parmi les six en course, dont l'engagement à atteindre les objectifs du panafricanisme n'a jamais souffert d'un seul doute.
Et même s'il pense que les adversaires à la candidature de Bathily pourraient évoquer la proximité de la diplomatie sénégalaise avec certaines puissances occidentales comme la France, l'universitaire souligne qu'en tant qu'historien progressiste, Abdoulaye Bathily s'est distingué à plusieurs niveaux et à travers beaucoup d'actions comme l'une des figures clés d'une certaine génération d'intellectuels engagés pour la cause africaine.

Présidentielle en Gambie: le pouvoir de Yahya Jammeh face à un défi inédit dans les urnes

Le chef de l'Etat gambien Yahya Jammeh.
Le chef de l'Etat gambien Yahya Jammeh, au pouvoir depuis 22 ans, sera confronté pour la première fois à un véritable défi dans les urnes, lors de l'élection présidentielle de jeudi, face à une opposition qui fait bloc autour de son candidat.
Depuis plusieurs mois, les frustrations nées des difficultés économiques et de la répression des voix dissidentes s'expriment de plus en plus ouvertement dans ce pays anglophone d'Afrique de l'Ouest enclavé dans le territoire du Sénégal, hormis sa façade Atlantique.
Les trois candidats en lice - Yahya Jammeh, Adama Barrow, désigné par sept partis d'opposition, et Mama Kandeh, ancien député du parti au pouvoir qui se présente sous les couleurs d'une nouvelle formation, tous âgés de 51 ans - achèvent leur campagne électorale mardi.
Jeudi, environ 890.000 Gambiens - sur quelque 2 millions d'habitants - sont appelés à choisir leur nouveau président pour cinq ans au cours d'un scrutin à un tour.
Yahya Jammeh, porté au pouvoir par un coup d'Etat en 1994, élu pour la première fois en 1996 puis réélu à trois reprises, s'est dans le passé dit prêt à diriger la Gambie pendant un milliard d'années si Dieu le voulait. Et certains Gambiens n'ayant quasiment connu que son régime peinent à imaginer un autre président.
Mais, pour les analystes et ses opposants, c'est la première fois que son pouvoir est sérieusement menacé dans les urnes. Car, malgré les risques permanents d'arrestations, la parole se libère depuis des manifestations en avril pour réclamer des réformes politiques, puis contre la mort en détention de l'opposant Solo Sandeng.
Le chef du principal parti d'opposition, Ousainou Darboe, adversaire de M. Jammeh aux précédents scrutins présidentiels, et une trentaine de co-accusés ont été condamnés en juillet à trois ans de prison ferme pour participation à un rassemblement illégal.
Cette répression a favorisé un rare mouvement d'unité de l'opposition autour d'un candidat commun, l'homme d'affaires Adama Barrow.
- 'Seule chance' d'alternance -
Selon des résidents, la campagne a été marquée par des rassemblements de l'opposition d'une ampleur inédite qui ont galvanisé des catégories sociales auparavant indifférentes ou atones, comme la jeunesse.
"Gambiens, c'est la seule chance que nous ayons de lui (Jammeh) faire quitter le pouvoir. Si nous échouons, nous nous en mordrons les doigts", a prévenu Adama Barrow lors d'un de ses rassemblements.
A Banjul, beaucoup croient en l'étoile de M. Barrow, relativement neuf en politique et qui pourrait gouverner de manière collégiale, en rupture avec l'exercice solitaire du pouvoir reproché à M. Jammeh.
"Ses chances sont bonnes car les Gambiens ont beaucoup souffert au cours des cinq dernières années", affirme à l'AFP Mbembe Kuyateh, 25 ans, étudiant. "Politiquement, vous ne pouvez pas exprimer votre point de vue" et ceux qui fuient la crise économique "meurent sur la route de l'émigration clandestine".
Selon un rapport de l'ONU publié en 2013, 60% de la population vit dans "une pauvreté multiforme", dont le tiers avec moins d'1,25 dollar (moins d'1,2 euro) par jour.
Les Gambiens sont la première nationalité par rapport à la population parmi les migrants qui traversent la Méditerranée pour atteindre l'Italie.
Durant sa campagne, Yahya Jammeh s'est posé en rempart contre cette émigration clandestine. "Ceux qui ne veulent pas voir nos enfants finir dans des camps de réfugiés savent pour qui voter", a-t-il déclaré. "Je ne dis pas que je suis le meilleur, mais je suis meilleur que quiconque pourrait accéder au pouvoir dans ce pays".
En dépit des critiques qu'il rejette régulièrement - son régime est accusé par des ONG et certaines chancelleries de disparitions forcées et de harcèlement de la presse et des défenseurs des droits de l'Homme - Yahya Jammeh compte de nombreux partisans.
Beaucoup de Gambiens lui font crédit de la stabilité du pays, dans une région secouée par de fréquents troubles civils et coups d'Etat, et de certains progrès, notamment en matière d'éducation et de santé.
"Il a apporté l'électricité, de bonnes routes... Auparavant, il était impossible à un véhicule d'accéder à notre village", souligne Lamin Mendy, un menuisier de 47 ans.
Le vote - au moyen de billes à déposer dans des bidons de couleurs différentes, une par candidat - doit débuter jeudi à 08H00 (locales et GMT).
Il sera supervisé par des observateurs de l'Union africaine, mais en l'absence de représentants de l'Union européenne et de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao).