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« Il ne s’agit pas d’une manifestation festive comme un 1er janvier. C’est beaucoup plus une journée de commémoration car de par l’histoire, cette journée est assise sur le martyr de travailleurs manifestants qui ont été réprimés, parce qu’ils revendiquaient la journée de 8 heures de travail », a noté Clément Sawadogo, après avoir reçu le cahier de doléances des mains du président du mois des centrales syndicales, Olivier Guy Ouédraogo.
Ainsi, pour Clément Sawadogo, le gouvernement en dehors de ce rituel,prend à cœur les questions qui sont contenues dans ce cahier de doléances. « Ce cahier comporte les préoccupations les plus importantes du monde du travail dans notre pays. Dans les semaines qui suivent, des échanges auront lieu sur le contenu du cahier de doléances », a-t-il signifié.
En effet, réunis dans la matinée du dimanche 1er mai 2016, les travailleurs burkinabè, à travers l’Unité d’action syndicale (UAS), ont transmis au gouvernement, par le biais du ministre de la fonction publique, un cahier de doléances de 57 points portant sur leurs préoccupations. Ces préoccupations se situent à cinq niveaux à savoir : le pouvoir d’achat et les conditions de vie et de travail, l’éducation et la santé, les libertés démocratiques et syndicales, l’impunité et l’assainissement de la gestion de la chose publique, les revendications en faveur des acteurs du secteur informel et des paysans.
Il s’agit entre autres : d’une augmentation de salaire de 25% pour tous les travailleurs, la suspension du système LMD dans les universités publiques en attendant de réunir les conditions de sa mise en œuvre, la prise en charge gratuite des urgences médicales, chirurgicales et obstétricales, le respect par les médias (notamment public) des principes de l’équilibre de l’information et du droit de réponse, la vérité et la justice pour Norbert Zongo, Thomas Sankara,Boukary Dabo et les martyrs de l’insurrection populaire et du coup d’État.
En somme, ce sont des revendications résumées en une plateforme minimale de 11 points. Des revendications pour lesquelles, Olivier Guy Ouédraogo espère que le gouvernement attachera une attention particulière.
Une fête du travail sous le signe de l’offensive
Après la remise du cahier de doléances, les travailleurs ont rejoint de nouveau la bourse du travail en passant par la place du « grand lion », la maison du peuple, le rond-point des nations unies, l’avenue Kwamé N’krumah et enfin la Cathédrale de Ouagadougou.
Au cours d’un meeting, les travailleurs ont fait une lecture de la situation nationale marquée par des défis majeurs tels que l’aggravation de l’insécurité, « un tâtonnement dans la gestion du pouvoir marquée par une mise en place laborieuse de nouvelles structures et de nouvelles autorités ».
Ils ont par ailleurs réclamé une justice pour les martyrs de l’insurrection populaire et fait un mauvais constat de l’insurrection populaire. « Blaise Compaoré n’est poursuivi que dans le cadre de l’instruction du dossier de Thomas Sankara ; aucune poursuite n’a été engagée contre François Compaoré et autres membres du clan », a déploré Guy Olivier Ouédraogo.
Revenant sur le sujet du travail,Olivier Guy Ouédraogo souligne que l’enjeu actuel de la lutte syndicale demeure la mise en œuvre des engagements pris par le gouvernement de la transition lors de la rencontre annuelle gouvernement/syndicat de septembre 2015. Des engagements qui selon lui, se traduisent du côté des nouvelles autorités par « des réponses évasives, des promesses peu convaincantes et des justifications récusables ».
A cet effet, dit –il : « Nous avions mis ce 1er mai sous le signe de l’offensive. Notre message est que les travailleurs doivent rester mobilisés pour qu’on sache que nous sommes une force dans ce pays, une sagesse digne. Il s’agit d’un homme sage qui montre sa force mais ne l’utilise qu’en dernier ressort ».
A ce sujet, concernant de la loi 081, Olivier Guy Ouédraogo précise que l’UAS a travaillé avec le gouvernement dans l’optique de clarifier un certain nombre choses et d’avoir un échéancier clair pour l’application de cette loi et des autres engagements. C’est pourquoi, « nous sommes restés sur notre position à montrer notre force et non aller en action ».
Des engagements, le président du mois a fait cas entre autres de la suppression de l’IUTS au niveau des indemnités et des primes concernant les établissements publics et privés et des 2 décrets prioritaires qui doivent être pris dans le cadre de la loi 081. « Nous avançons sereinement. Nous avons un échéancier clair et cet échéancier sera communiqué à l’ensemble des travailleurs. Au cas où il ne serait pas tenu, nous l’avons dit : nous sommes en train de montrer notre force et si nous n’avons pas le choix, nous allons l’utiliser », a-t-il conclu.
Nicole Ouédraogo
Lefaso.net
Les 11 points inscrits dans la plateforme minimale du 1er 2016
1- Mise en œuvre de l’ensemble des engagements pris à l’issue de la rencontre annuelle gouvernement/syndicats de l’année 2015 au plus tard le 31 décembre 2016
2- La diminution significative des prix des hydrocarbures et répercussion des différentes baisses sur les tarifs des transports ;
3- Relèvement des premières tranches de l’ONEA et de la SONABEL respectivement à 10m3 et à 75 KWK sans restriction ou répercussion sur les autres tranches ; à défaut, la suppression de la prime fixe et de la redevance ;
4- Prise en compte des indemnités et autres accessoires dans le calcul de la pension des fonctionnaires (y compris les fonctionnaires détachés et ceux mis à disposition) ;
5- Suppression de la Commission mixte paritaire de négociations salariales du secteur privé et retour à l’ancien système d’application dans le privé des augmentations décidées par le gouvernement ;
6- Remboursement des coupures de salaires opérées par certains employeurs sur les salaires de travailleurs ayant pris part à la grève générale de septembre 2015 contre le coup d’Etat de Gilbert Dienderé et du RSP ;
7- Respect des décisions de l’inspection du travail relatives aux demandes d’autorisation de licenciement et la réintégration des travailleurs dont le licenciement a été refusé par l’inspection du travail ;
8- Mise en place du cadre de dialogue social ;
9- Levée des sanctions arbitraires contre les délégués du personnel, les responsables et militants syndicaux ;
10- Création d’un cadre de dialogue social des pays de la sous-région conformément à l’acte additionnel N°02/2009/CCEG/UEMOA du 17 mars 2009 consacré par la création du CTDS ;
11- Suite judicaire des différents audits et rapports sur la gestion des ministères, des institutions et des sociétés sous le régime Compaoré et sous la transition. Le recouvrement de toutes les créances de l’Etat dues par tout dignitaire (ministres, députés, directeurs généraux…) ;
Source : Plateforme minimale du 1er mai 2016
Ainsi, pour Clément Sawadogo, le gouvernement en dehors de ce rituel,prend à cœur les questions qui sont contenues dans ce cahier de doléances. « Ce cahier comporte les préoccupations les plus importantes du monde du travail dans notre pays. Dans les semaines qui suivent, des échanges auront lieu sur le contenu du cahier de doléances », a-t-il signifié.
En effet, réunis dans la matinée du dimanche 1er mai 2016, les travailleurs burkinabè, à travers l’Unité d’action syndicale (UAS), ont transmis au gouvernement, par le biais du ministre de la fonction publique, un cahier de doléances de 57 points portant sur leurs préoccupations. Ces préoccupations se situent à cinq niveaux à savoir : le pouvoir d’achat et les conditions de vie et de travail, l’éducation et la santé, les libertés démocratiques et syndicales, l’impunité et l’assainissement de la gestion de la chose publique, les revendications en faveur des acteurs du secteur informel et des paysans.
Il s’agit entre autres : d’une augmentation de salaire de 25% pour tous les travailleurs, la suspension du système LMD dans les universités publiques en attendant de réunir les conditions de sa mise en œuvre, la prise en charge gratuite des urgences médicales, chirurgicales et obstétricales, le respect par les médias (notamment public) des principes de l’équilibre de l’information et du droit de réponse, la vérité et la justice pour Norbert Zongo, Thomas Sankara,Boukary Dabo et les martyrs de l’insurrection populaire et du coup d’État.
En somme, ce sont des revendications résumées en une plateforme minimale de 11 points. Des revendications pour lesquelles, Olivier Guy Ouédraogo espère que le gouvernement attachera une attention particulière.
Une fête du travail sous le signe de l’offensive
Après la remise du cahier de doléances, les travailleurs ont rejoint de nouveau la bourse du travail en passant par la place du « grand lion », la maison du peuple, le rond-point des nations unies, l’avenue Kwamé N’krumah et enfin la Cathédrale de Ouagadougou.
Au cours d’un meeting, les travailleurs ont fait une lecture de la situation nationale marquée par des défis majeurs tels que l’aggravation de l’insécurité, « un tâtonnement dans la gestion du pouvoir marquée par une mise en place laborieuse de nouvelles structures et de nouvelles autorités ».
Ils ont par ailleurs réclamé une justice pour les martyrs de l’insurrection populaire et fait un mauvais constat de l’insurrection populaire. « Blaise Compaoré n’est poursuivi que dans le cadre de l’instruction du dossier de Thomas Sankara ; aucune poursuite n’a été engagée contre François Compaoré et autres membres du clan », a déploré Guy Olivier Ouédraogo.
Revenant sur le sujet du travail,Olivier Guy Ouédraogo souligne que l’enjeu actuel de la lutte syndicale demeure la mise en œuvre des engagements pris par le gouvernement de la transition lors de la rencontre annuelle gouvernement/syndicat de septembre 2015. Des engagements qui selon lui, se traduisent du côté des nouvelles autorités par « des réponses évasives, des promesses peu convaincantes et des justifications récusables ».
A cet effet, dit –il : « Nous avions mis ce 1er mai sous le signe de l’offensive. Notre message est que les travailleurs doivent rester mobilisés pour qu’on sache que nous sommes une force dans ce pays, une sagesse digne. Il s’agit d’un homme sage qui montre sa force mais ne l’utilise qu’en dernier ressort ».
A ce sujet, concernant de la loi 081, Olivier Guy Ouédraogo précise que l’UAS a travaillé avec le gouvernement dans l’optique de clarifier un certain nombre choses et d’avoir un échéancier clair pour l’application de cette loi et des autres engagements. C’est pourquoi, « nous sommes restés sur notre position à montrer notre force et non aller en action ».
Des engagements, le président du mois a fait cas entre autres de la suppression de l’IUTS au niveau des indemnités et des primes concernant les établissements publics et privés et des 2 décrets prioritaires qui doivent être pris dans le cadre de la loi 081. « Nous avançons sereinement. Nous avons un échéancier clair et cet échéancier sera communiqué à l’ensemble des travailleurs. Au cas où il ne serait pas tenu, nous l’avons dit : nous sommes en train de montrer notre force et si nous n’avons pas le choix, nous allons l’utiliser », a-t-il conclu.
Nicole Ouédraogo
Lefaso.net
Les 11 points inscrits dans la plateforme minimale du 1er 2016
1- Mise en œuvre de l’ensemble des engagements pris à l’issue de la rencontre annuelle gouvernement/syndicats de l’année 2015 au plus tard le 31 décembre 2016
2- La diminution significative des prix des hydrocarbures et répercussion des différentes baisses sur les tarifs des transports ;
3- Relèvement des premières tranches de l’ONEA et de la SONABEL respectivement à 10m3 et à 75 KWK sans restriction ou répercussion sur les autres tranches ; à défaut, la suppression de la prime fixe et de la redevance ;
4- Prise en compte des indemnités et autres accessoires dans le calcul de la pension des fonctionnaires (y compris les fonctionnaires détachés et ceux mis à disposition) ;
5- Suppression de la Commission mixte paritaire de négociations salariales du secteur privé et retour à l’ancien système d’application dans le privé des augmentations décidées par le gouvernement ;
6- Remboursement des coupures de salaires opérées par certains employeurs sur les salaires de travailleurs ayant pris part à la grève générale de septembre 2015 contre le coup d’Etat de Gilbert Dienderé et du RSP ;
7- Respect des décisions de l’inspection du travail relatives aux demandes d’autorisation de licenciement et la réintégration des travailleurs dont le licenciement a été refusé par l’inspection du travail ;
8- Mise en place du cadre de dialogue social ;
9- Levée des sanctions arbitraires contre les délégués du personnel, les responsables et militants syndicaux ;
10- Création d’un cadre de dialogue social des pays de la sous-région conformément à l’acte additionnel N°02/2009/CCEG/UEMOA du 17 mars 2009 consacré par la création du CTDS ;
11- Suite judicaire des différents audits et rapports sur la gestion des ministères, des institutions et des sociétés sous le régime Compaoré et sous la transition. Le recouvrement de toutes les créances de l’Etat dues par tout dignitaire (ministres, députés, directeurs généraux…) ;
Source : Plateforme minimale du 1er mai 2016
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