Pages

mardi 13 janvier 2015

LA MARCHE GUINEENNE : ''Je suis Charlie'' à Conakry

Devant recevoir hier le président sud-africain, Jacob Zuma, Alpha Condé n’était pas hier à Paris. N’empêche ! A Conakry aussi, on a marché sur la distance symbolique qui sépare le CNC de l’ambassade de France en Guinée. Tout au plus un kilomètre.


’était à l’initiative de l'Alliance Femmes et Média de Monique Curtis, de quelques journalistes guinéens et des responsables du Conseil national de la Communication. Des ministres et de hautes personnalités s’étaient néanmoins joints à l’initiative.
Même le président Alpha Condé a rejoint la marche du palais Sekhoutouréya à l'ambassade de Francee. Il en a profité pour présenter ses condoléances aux familles éplorées. Il se dit d’autant plus affligé qu’il a personnellement connu et pratiqué certaines des victimes de la fusillade de mercredi dernier, dont le célèbre caricaturiste Cabu. Le chef de l’Etat guinéen s’est engagé à renforcer la sécurité autour des intérêts stratégiques français, susceptibles d’être ciblés par des terroristes. Il a nommément cité le lycée Albert Camus, le Centre culturel franco-guinéen et naturellement l’ambassade de France.
Si, au regard des derniers événements, cette décision relève d’une prudence salutaire, certains pensent néanmoins que ce ne sont pas que ces sites stratégiques dont la sécurité mérite d’être renforcée. En effet, dans le contexte actuel, ce sont tous les pays africains qui sont potentiellement perçus comme vulnérables face aux menaces terroristes.
Le cas de la Guinée mérite d’autant plus d’être pris au sérieux que le Mali avec sa foultitude de groupes islamistes et le Nigeria et son fameux Boko Haram ne sont jamais loin. La situation est également inquiétante car la société guinéenne, elle-même, s’enfonce progressivement et de manière diffuse dans la logique islamiste avec toutes les écoles coraniques et les femmes voilées que l’on peut aisément remarquer de nos jours.
Un trait sociétal que des panélistes ont mis en évidence au cours d’un débat public organisé le samedi dernier justement au Centre culturel franco-guinéen. Débat au cours duquel certains ont même évoqué la logique intégriste qui serait de rigueur au sein de certains de médias guinéens. Logique en vertu de laquelle les femmes seraient notamment interdites de travail dans les médias en question.
Boubacar Sanso BARRY pour GCI

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire