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dimanche 1 juin 2014

Cellou Dalein se défoule : accords du 3 Juillet, reprise des marches, Alpha Condé, Rio Tinto, violences à N’diaré

Au terme d'un mois de séjour à l'étranger, le leader de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) s'est entretenu avec ses militants en marge de l'Assemblée habituelle. En trente minutes, Cellou Dalein Diallo, a parlé de sa tournée à l'étranger, des préparatifs des prochaines élections, de la signature du cadre d'investissement et des éventuelles marches de rue.


"Nous avons des signaux, le combat doit commencer dès maintenant"



"Je suis de retour, je sais que vous vouliez organiser une grande réception pour moi, mais j'ai préféré vous dire d'attendre pour économiser nos forces. Nous avons des défis à relever. Alpha Condé ne veut pas organiser des élections transparentes, nous devons nous mobiliser pour exiger la création des conditions d'une élection transparente. Le combat doit commencer dès maintenant, soyez prêts. La transparence des élections, ce n'est pas le jour du scrutin mais dans la préparation du processus. Nous avons déjà des signaux, Alpha Condé veut organiser une mascarade électorale et l'UFDG ne l'acceptera pas. Donc, soyez prêts", a-t-il lancé.


 
Dans la foulée, le leader de l'UFDG a prévenu que l'opposition sera obligée de reprendre, malheureusement, ses manifestations pour exiger la transparence dans le processus électoral, pour exiger une CENI compétente et indépendante, pour exiger l'élaboration d'un code électoral valable. "Nous savons, M. Alpha Condé ne le voudra pas, il fera tout pour bloquer la situation en vue de se donner les moyens d'organiser une fraude massive, soyez prêts. Nous n'accepterons pas des résultats truqués, et c'est maintenant que nous allons nous lever pour exiger des conditions transparentes. Nous sommes des démocrates, nous nous battrons".



 "La campagne est devenue plus facile contre Alpha Condé, son bilan est rouge"



Par ailleurs, Cellou Dalein Diallo précise qu'il n'a pas de doute sur l'engagement des Guinéens. "Aujourd'hui, la campagne est devenue plus facile à faire contre Alpha Condé, son bilan est rouge. Il a divisé le pays, pratiqué l'arbitraire et l'injustice, en accentuant la misère", a-t-il dit.



Revenant sur les affrontements survenus entre deux villages Porédaka dans la ville de Mamou, Cellou Dalein Diallo accuse le résultat d'une politique sournoise du RPG, qui tient à opposer les Guinéens, à faire la partition du Foutah. "Nous avons tout fait pour éteindre cette politique mais Alpha Condé, ses préfets et sous-préfets cultivent la haine. Sa foulaphobie est connue, il fait révolter les habitants du Foutah les uns contre les autres. C'est le résultat de ce qui s'est passé à N'diaré dans Porédaka. Au lieu de réconcilier tous les Guinéens, au lieu d'arrêter l'arbitraire, au lieu d'appeler à l'unité, il pratique une politique d'exclusion. Si les élections sont transparentes, je suis sûr qu'il ne réunira pas les 18 pour cent", précise-t-il.


 
Abordant la signature du cadre d'investissement, l'ancien Premier ministre apporte des détails. "Les Guinéens ont compris parce qu'il va dire Rio Tinto mais je rappelle que l'accord de base a été signé en 2002. Les négociations ont commencé en 1997 alors que j'étais membre de la commission inter-ministérielle de négociation. Alpha Condé n'a fait que retarder le projet par l'accord transactionnel. Il a voulu s'approprier 50 pour cent du capital du chemin de fer parce que c'est un socialo-communiste qui veut être propriétaire de tout. Ce qui était impossible. Les partenaires ont demandé à l’État de mobiliser 50 pour cent du financement, soit dix milliards de dollars. D'où le retard du projet. Sinon, le projet aurait démarré depuis 2013. Donc, si un président présente cela comme un bilan, c'est un bilan de Lansana Conté", martèle Cellou Dalein.



"S'ils veulent la confrontation, qu'ils sachent que nous sommes prêts"



Pour parler des prochaines marches, le leader de l'UFDG a demandé à ses militants d'être prêts. "Je vous demande d'être prêts, nous sommes obligés de mener ce combat, qui va exiger peut-être des sacrifices pour que la Guinée sorte de la discrimination, de la pauvreté et de l'exclusion. Nous ne voulons pas le pouvoir pour le pouvoir mais le pouvoir pour faire de la Guinée un État de droit et de démocratie. Mais en attendant, soyez prêts, si le dialogue entamé, Alpha Condé ne veut d'ailleurs de dialogue. La réponse du Premier ministre en fait foi. Ils ne veulent pas de dialogue mais la confrontation, mais il faut qu'ils comprennent, si c'est cela qu'ils veulent, l'opposition est prête, l'UFDG est prêt, les militants sont prêts", alerte-t-il.




Auparavant, Cellou Dalein Diallo a restitué le compte-rendu de sa mission à l'étranger, de son passage à Rotterdam où il a été élu vice-président de l'Internationale Libéral, de son meeting à Rotterdam, à Londres et en Chine, de ses lobbyings à l'étranger et de son accueil en Chine.



A Rotterdam, par exemple, il a indiqué qu'il a pu obtenir une résolution invitant le gouvernement à respecter le contenu de l'accord politique du 3 Juillet. "La conclusion est qu'aussi bien de la part des guinéens de l'étranger que les autorités que nous avons rencontrées à l'extérieur, l'UFDG jouit d'une grande crédibilité et d'une grande considération".



A Bruxelles également, le leader de l'UFDG dit avoir rencontré tous les services de l'immigration, plus de 35 fonctionnaires, pour leur demander plus de diligence dans le traitement des dossiers liés à la demande d'asile venant de la Guinée. Il a précisé que les militants de l'UFDG sont victimes d'arrestation, de harcèlement, d'injustice, d'arbitraire et de spoliation. Il leur a dit que 55 manifestants ont été tués, plus de 1400 jeunes arrêtés et jugés.

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