Le Congo-Brazzaville a annoncé clairement sa décision de poursuivre son opération « Mbata ya bakolo » qui a expulsé, du 5 avril au 24 mai 2014, 130 000 ressortissants de la République démocratique du Congo (RDC).
Un groupe des femmes congolaises de la RDC manifestant le 05/05/2014 devant l’ambassade de la République du Congo à Kinshasa contre le traitement subi par des ressortissants de la RDC refoulés au Congo.
« L'opération +Mbata ya bakolo+ va continuer, malgré les échanges entre les autorités de Kinshasa et celles de Brazzaville Nous n'allons pas fléchir ou assouplir l'opération. Le président nous a instruits de discuter avec nos homologues, pour trouver des voies et moyens pour que l'opération se fasse correctement, sans violence, selon les règles de l'art et selon les termes de nos conventions », a affirmé le ministre congolais de l'Intérieur et de la Décentralisation.
Raymond Zéphirin Mboulou a expliqué dans l'émission « Face aux auditeurs » de Radio-Congo du vendredi 16 mai 2014 que « le président du Sénat de la RDC a été porteur d'un message du président Kabila Kabange ; on ne peut pas être indifférent vis-à-vis des messages des chefs d'Etat ».
« Pas permettre aux gens régulièrement installés de repartir »
Cité par Star du Congo dans son édition du 22 mai 2014, il a précisé que la convention de 99 ne le « déroge pas » de ce qu'il doit faire. « Parce qu'on dit, également, dans cette convention, que les lois de la République du pays d'accueil doivent être respectées », a insisté le ministre congolais de l'Intérieur et de la Décentralisation. « Donc, nous attendons, nous avons souhaité discuter avec notre homologue et nous pourrons regarder également, comment faire pour essayer de résoudre le problème de nos frères d'en face », a déclaré Raymond Zéphirin Mboulou.
Par ailleurs, a-t-il souligné, « nous devons voir, parce que nous constatons qu'il y a beaucoup de retours volontaires ; nous avons ceux qui sont régulièrement établis au Congo, parce que nous ne devons pas permettre à ces gens qui sont régulièrement installés, de repartir, parce qu'ils ont peur ».
« Donc, ceux-là, nous examinerons les cas, parce que, entre-temps, tout le monde est parti d'un coup, alors qu'ils sont régulièrement installés », a-t-il relevé.
L'UE déplore les « violences »
A la suite des souffrances endurées par les rd Congolais expulsés brutalement du Congo-Brazzaville, l'ambassadeur de l'Union européenne en RDC a déploré les « violences » qui ont accompagné leurs expulsions.
« Les chiffres sont importants. C'est quelque 130 000 ressortissants de la République démocratique du Congo qui sont revenus. Nous avons constaté également des violences qui ont pu, dans certains cas, être documentées », s'est indigné Michel Dumont.
S'il est vrai que « tout gouvernement peut faire ce qu'il veut dans le cadre de sa souveraineté concernant les ressortissants d'un pays étranger, mais cela doit se faire dans le respect des normes », a-t-il souligné, au sortir d'un entretien samedi 24 mai 2014 à Kinshasa avec le ministre de l'Intérieur de la RDC, Richard Muyej Mangez. L'ambassadeur Michel Dumont a averti que « si ces violations sont avérées, elles doivent être dénoncées et réprimées conformément aux règles en vigueur ». Il a dit attendre « un rapport documenté de la part de la ministre congolaise du Genre et du Bureau des droits de l'homme de la Monusco sur cette question ».
« Nous déplorons évidemment ces violences. Il faut que les personnes soient traitées conformément aux normes internationales en vigueur. Il est clair que s'il y a eu violation des doits de l'homme, elles doivent être dénoncées et réprimées conformément aux règles en vigueur», a-t-il expliqué.
En outre, il réaffirmé la disponibilité de l'Union européenne, à travers son bureau d'assistance humanitaire, à intervenir pour apporter une assistance aux victimes de ces expulsions.
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