En rachetant Elton Gambia à ses propriétaires sénégalais, Yahya Jammeh venait clairement d'avoir une mainmise totale sur la distribution et les services dans le secteur des hydrocarbures de son pays. Mais cette acquisition au forceps a provoqué une guerre sans merci dans le sous-secteur de la distribution des hydrocarbures en Gambie, avec en prime une vague d'arrestations sans précédent ordonnées par Yahya Jammeh pour sauver la face de son régime.
Elton Oil Sénégal était le numéro un des stations-services en Gambie, lorsqu'elle a cédé son business au président Yahya Jammeh. En effet, les affaires étaient au mieux, grâce notamment au concept Oasis qui permettait à la filiale gambienne d'Elton de réaliser jusqu'à 26 millions d'Euros de chiffre d'affaires environ, chaque année. Une manne que Jammeh ne voulait plus voir aux mains de Sénégalais. Les pressions inamicales et la rumeur d'une prochaine nationalisation allant crescendo, Elton Oil Sénégal a finalement cédé sa filiale gambienne à Yahya Jammeh via son oligarque Edrissa Jobe.
Le leader gambien avait auparavant pris soin d'acquérir TOTAL Gambia, en s'appuyant toujours sur les mêmes oligarques qui apparaissent à presque tous les niveaux du système de financement de son régime. Car, Yahya Jammeh était d'abord propriétaire de la société de distribution des hydrocarbures ATLAS qu'il a confiée à Edrissa Jobe, celui-là même qui a été présenté comme le nouvel acquéreur d'Elton Gambia. Pour épauler Edrissa Jobe dans le business d'ATLAS, Jammeh a fait entrer deux autres oligarques de son régime dans le capital. Il s'agit de Muhammed Jah, le magnat des TICS en Gambie, et patron du troisième opérateur de téléphonie mobile gambien, qui est aussi actionnaire de Trust Bank. Ensemble avec Saloum Jobarteh, un autre pion du régime gambien, ils sont la face de Jammeh dans le busines ATLAS/TOTAL qui venait donc de grossir avec le rachat d'Elton Gambia.
Au préalable, Jammeh avait tordu le bras à la Trust Bank et à la First International Bank, deux banques gambiennes, pour les contraindre à financer le rachat d'Elton Gambia. Une man'uvre rendue facile par le fait qu'Edrissa Jobe est aussi le président du conseil d'administration de la First International Bank. Et pour man'uvrer à la Trust Bank, Jammeh s'est servi d'Ebou Sallah, l'autre oligarque du régime pressenti pour devenir le prochain directeur général de Trust Bank, puisque Pa Njie, l'actuel patron de cette institution bancaire, s'apprête à aller à la retraite.
Comment la boulimie des hydrocarbures a rattrapé le leader gambien
Pour remercier ces acteurs de l'acquisition au forceps d'Elton, Jammeh les a versés dans la nouvelle configuration administrative de la Gambia national Petroleum Company Limited (GNPC), la société nationale gambienne des hydrocarbures, où se trouvait déjà une autre équipe de cols blancs dirigée par le directeur général Momodou Badjie. A la GNPC, Momodou Badjie et ses hommes restent les yeux et les oreilles de Jammeh dans son association, avec l'homme d'affaires libano-syrien, Muhammed Bazzi, propriétaire à 31% du seul centre national de stockage des hydrocarbures en Gambie. Et c'est là où tout s'est gâté.
Car bombardé PCA de la GNPC, Edrissa Jobe y a trouvé un système bien huilé de collecte de rétro-commissions via des intermédiaires qui reçoivent les commandes d'hydrocarbures et effectuent les livraisons dans le marché local gambien pour la GNPC. Les rétro-commissions, payées par les intermédiaires en dollars US, étaient ensuite redistribuées à tous les cols blancs de la GNPC, jusqu'au grand patron, Yahya Jammeh. Edrissa Jobe a d'abord joué le jeu, puis tenté de mettre la main sur le système juteux de ces rétro-commissions sans succès. Tous ses efforts ayant échoué, l'oligarque de Jammeh a alors demandé que les livraisons d'hydrocarbures soient directement effectuées à son groupe ATLAS, dont TOTAL et Elton, sans intermédiaires. Refus catégorique du directeur général de la GNPC Momodou Badjie et de son clan, qui ne veulent pour rien au monde lâcher leur morceau, ayant la conviction que Yahya Jammeh, leur patron, ne les laisserait jamais tomber. Edrissa Jobe qui, lui aussi croit avoir le soutien entier de Jammeh, a alors démissionné de son poste de PCA, emportant avec lui beaucoup de secrets du monde opaque des hydrocarbures de Yahya Jammeh.
Une situation qui a mis le leader gambien dans tous ses états. Il a alors décidé de punir tous les protagonistes de cette bataille des rétro-commissions «qui n'avaient qu'à manger et se taire», selon une de nos sources à Banjul. Jammeh a actionné la NIA, sa police secrète, qui a lancé une vague d'arrestations, n'épargnant pas Momodou Badjie et encore moins Edrissa Jobe, les deux grands cols blancs du festin de dollars à la GNPC. Les deux hommes et leurs collaborateurs ont d'ailleurs été présentés, il y a quelques jours, par la télévision nationale gambienne comme étant les cerveaux du plus grand scandale, depuis l'arrivée de Yahya Jammeh au pouvoir, en 1994.
Elton Oil Sénégal était le numéro un des stations-services en Gambie, lorsqu'elle a cédé son business au président Yahya Jammeh. En effet, les affaires étaient au mieux, grâce notamment au concept Oasis qui permettait à la filiale gambienne d'Elton de réaliser jusqu'à 26 millions d'Euros de chiffre d'affaires environ, chaque année. Une manne que Jammeh ne voulait plus voir aux mains de Sénégalais. Les pressions inamicales et la rumeur d'une prochaine nationalisation allant crescendo, Elton Oil Sénégal a finalement cédé sa filiale gambienne à Yahya Jammeh via son oligarque Edrissa Jobe.
Le leader gambien avait auparavant pris soin d'acquérir TOTAL Gambia, en s'appuyant toujours sur les mêmes oligarques qui apparaissent à presque tous les niveaux du système de financement de son régime. Car, Yahya Jammeh était d'abord propriétaire de la société de distribution des hydrocarbures ATLAS qu'il a confiée à Edrissa Jobe, celui-là même qui a été présenté comme le nouvel acquéreur d'Elton Gambia. Pour épauler Edrissa Jobe dans le business d'ATLAS, Jammeh a fait entrer deux autres oligarques de son régime dans le capital. Il s'agit de Muhammed Jah, le magnat des TICS en Gambie, et patron du troisième opérateur de téléphonie mobile gambien, qui est aussi actionnaire de Trust Bank. Ensemble avec Saloum Jobarteh, un autre pion du régime gambien, ils sont la face de Jammeh dans le busines ATLAS/TOTAL qui venait donc de grossir avec le rachat d'Elton Gambia.
Au préalable, Jammeh avait tordu le bras à la Trust Bank et à la First International Bank, deux banques gambiennes, pour les contraindre à financer le rachat d'Elton Gambia. Une man'uvre rendue facile par le fait qu'Edrissa Jobe est aussi le président du conseil d'administration de la First International Bank. Et pour man'uvrer à la Trust Bank, Jammeh s'est servi d'Ebou Sallah, l'autre oligarque du régime pressenti pour devenir le prochain directeur général de Trust Bank, puisque Pa Njie, l'actuel patron de cette institution bancaire, s'apprête à aller à la retraite.
Comment la boulimie des hydrocarbures a rattrapé le leader gambien
Pour remercier ces acteurs de l'acquisition au forceps d'Elton, Jammeh les a versés dans la nouvelle configuration administrative de la Gambia national Petroleum Company Limited (GNPC), la société nationale gambienne des hydrocarbures, où se trouvait déjà une autre équipe de cols blancs dirigée par le directeur général Momodou Badjie. A la GNPC, Momodou Badjie et ses hommes restent les yeux et les oreilles de Jammeh dans son association, avec l'homme d'affaires libano-syrien, Muhammed Bazzi, propriétaire à 31% du seul centre national de stockage des hydrocarbures en Gambie. Et c'est là où tout s'est gâté.
Car bombardé PCA de la GNPC, Edrissa Jobe y a trouvé un système bien huilé de collecte de rétro-commissions via des intermédiaires qui reçoivent les commandes d'hydrocarbures et effectuent les livraisons dans le marché local gambien pour la GNPC. Les rétro-commissions, payées par les intermédiaires en dollars US, étaient ensuite redistribuées à tous les cols blancs de la GNPC, jusqu'au grand patron, Yahya Jammeh. Edrissa Jobe a d'abord joué le jeu, puis tenté de mettre la main sur le système juteux de ces rétro-commissions sans succès. Tous ses efforts ayant échoué, l'oligarque de Jammeh a alors demandé que les livraisons d'hydrocarbures soient directement effectuées à son groupe ATLAS, dont TOTAL et Elton, sans intermédiaires. Refus catégorique du directeur général de la GNPC Momodou Badjie et de son clan, qui ne veulent pour rien au monde lâcher leur morceau, ayant la conviction que Yahya Jammeh, leur patron, ne les laisserait jamais tomber. Edrissa Jobe qui, lui aussi croit avoir le soutien entier de Jammeh, a alors démissionné de son poste de PCA, emportant avec lui beaucoup de secrets du monde opaque des hydrocarbures de Yahya Jammeh.
Une situation qui a mis le leader gambien dans tous ses états. Il a alors décidé de punir tous les protagonistes de cette bataille des rétro-commissions «qui n'avaient qu'à manger et se taire», selon une de nos sources à Banjul. Jammeh a actionné la NIA, sa police secrète, qui a lancé une vague d'arrestations, n'épargnant pas Momodou Badjie et encore moins Edrissa Jobe, les deux grands cols blancs du festin de dollars à la GNPC. Les deux hommes et leurs collaborateurs ont d'ailleurs été présentés, il y a quelques jours, par la télévision nationale gambienne comme étant les cerveaux du plus grand scandale, depuis l'arrivée de Yahya Jammeh au pouvoir, en 1994.
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