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vendredi 1 juillet 2016

« Laissez-nous agir et vous jugerez après », Simon Compaoré, ministre de la sécurité

Le Ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité Intérieure, Simon Compaoré, était le jeudi 30 juin 2016 à 21 heures sur le plateau de la télévision nationale dans l’émission « Dialogue citoyen » pour répondre aux questions des citoyens. Le ministre a passé en revue la gouvernance sécuritaire dans notre pays notamment la question des Koglwéogo, la menace terroriste entre autres. Retour sur quelques axes forts de cette émission.


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 « Laissez-nous agir et vous jugerez après », Simon Compaoré, ministre de la sécuritéMercredi 22 juin 2016, les groupes d’autodéfense, koglwéogo étaient en réunion à Kombissiri. Certains membres de ce regroupement avaient affirmé leur décision de ne pas se soumettre à l’injonction du ministre Compaoré leur demandant entre autres de renoncer aux sévices corporels et aux amendes infligées aux présumés coupables. Beaucoup y ont vu un affront à l’autorité.
Pour Simon Compaoré il n’en est rien. « Hier il y a eu une grande rencontre avec ceux qui étaient à Kombissiri. Au cours de cette rencontre, ils ont fait de grandes révélations. Ils ont dit qu’ils sont venus pour mettre les points sur les i. Ce qui s’est passé à Kombissiri n’est pas une défiance à l’autorité publique. Ils ont affirmé que celui qui a tenu les propos incendiaires dans les medias a été désavoué et qu’ils s’en démarquaient. Ils ont dit qu’ils évoluaient dans un état de droit où il y a des lois. Ils ont reconnu qu’en réunissant les gens à Kombissiri, ils ont été infiltrés, c’est pourquoi ils ont voulu cette rencontre pour mettre les points sur les i. Vous pouvez les appeler, ils vous le confirmeront.
Dans les jours à venir, vous verrez qu’il y aura une amélioration car ils ont promis eux-mêmes de faire le ménage à l’intérieur. Quand on est chargé de veiller sur la sécurité des citoyens d’un pays comme le Burkina, on ne plaisante pas. Nous ferons ce qui doit être fait pour assurer la sécurité des citoyens. Il y a des Koglwéogo qui travaillent en bonne intelligence avec la gendarmerie. »
Le MPP complice des Koglwéogo ?
Au début des vagues consécutives à la prolifération de ces groupes d’autodéfense, certains y avaient vu la main du parti au pouvoir, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). Beaucoup n’avaient pas hésité à parler de compromis pour un soutien mutuel entre le MPP et les Koglwéogo. Simon Compaoré y voit une plaisanterie de mauvais goût. « Quand vous parlez, vous n’êtes pas convaincu de ce que vous dites. Il faut laisser les choses basses mourir de leur belle mort. Je pense que vous voulez agrémenter la conversation. Ça parait invraisemblable. », pense t- il.

Vers un renforcement du dispositif sécuritaire

Les différentes attaques terroristes dont notre pays a fait l’objet étaient aussi au au menu de cet entretien. Les enquêtes sont toujours en cours et le ministre de la sécurité de préciser : « Il a été procédé à l’arrestation de 49 personnes dans le cadre des activités terroristes qui ont eu lieu à Ouagadougou, Intagom, Koutoukou. Ces attaques ont amené les forces de sécurité du Burkina et des pays amis à coopérer. Dix personnes ont été retenues. Trois personnes sont des femmes qui présentent un intérêt, dont une qui est la sœur d’un élément présumé de ceux qui ont attaqué l’hôtel Splendid ». Quand au dispositif mis en place pour faire face à la menace terroriste il se veut rassurant : « Le terrorisme constitue aujourd’hui une problématique essentielle des gouvernants. Après les attaques terroristes de Ouagadougou, nous nous sommes rendu compte que nous n’étions pas bien équipés pour faire face à ces attaques.
Depuis lors, l’ensemble des FDS (Forces de défense et de sécurité, ndlr) ont eu des rencontres pour voir les points de faiblesse. Au niveau des effectifs, un peu plus de concentration a été demandé pour certaines zones comme la frontière malienne. Des recherches de moyens ont été entreprises pour étoffer les équipements.
Par ailleurs, Il sera procédé cette année au recrutement de 1500 policiers pour faire face aux défis sécuritaires dans les zones telles que Intagom. C’est aussi l’occasion pour moi aujourd’hui d’appeler chaque Burkinabè de par son comportement, à contribuer à démanteler les réseaux terroristes. On a beau avoir tout l’arsenal militaire, tant qu’il n’y aura pas une coopération franche des populations, il sera difficile pour nous d’éradiquer ce fléau. Vous voyez qu’aujourd’hui, ces terroristes n’ont plus le même mode opératoire. Leur recrutement se fait à l’intérieur du pays, c’est-à-dire la population. »

Simon Compoaré a- t- il le profil de l’emploi ?

Depuis sa nomination à la tête du département de la sécurité le 12 janvier 2016, que de tirs essuyés par l’ancien bourgmestre de Ouagadougou. Nombreux sont ceux qui ont estimé qu’il n’avait pas le profil de l’emploi. Certains ont même appelé à sa démission. « Si celui qui m’a nommé n’a pas trouvé de problème dans mon travail, il n’y a pas de raison que je m’en fasse. Mais quand il se rendra compte à un moment donné que je ne suis pas à la hauteur de la tâche, il prendra la mesure qui s’impose… Si vous pensez que le boubou ou la culote a été mal taillée, adressez-vous au tailleur. », répond il sèchement. Avant de poursuivre : « Tout est une question de volonté. Personne n’est né ministre. Je n’ai certainement pas l’expérience d’un ministre, mais j’ai l’expérience de la vie pratique. Je vais rassurer les gens. Ceux qui disent que je n’ai d’étoffe. Si au bilan je dois être passé à l’échafaud, je serai prêt à donner mon cou. En attendant, laissez-nous agir et vous jugerez après. »
Rassemblés par Pascal Lonkou Yé

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