Après le dernier sommet Chine-Afrique, tenu en décembre 2015 en Afrique du sud, la coopération entre la Chine et le Congo s’oriente vers la mise en œuvre de grands projets structurants que l’ambassadeur du Congo en Chine, Daniel Owassa nous a expliqués dans cet entretien réalisé le 28 mai à Beijing.
Les Dépêches de Brazzaville : Où en sont aujourd’hui les relations sino-congolaises depuis la visite du président Xi Jinping à Brazzaville ?
Daniel Owassa : Il faudrait peut-être écrire tout un livre pour parler des relations entre la Chine et le Congo après la visite du président Xi Jinping en 2013. Parce que vous savez bien qu’en 2014, dans la suite de cela, le président Denis Sassou N’Guesso a visité la Chine. C’était dans le cadre de la célébration des 50 ans de l’établissement des relations entre nos deux pays. La première partie des célébrations s’était déroulée à Brazzaville et la seconde a eu lieu ici, en Chine, au mois de juin 2014. C’est au cours de cette visite du président Sassou N’Guesso que les deux parties, satisfaites de l’exécution du partenariat stratégique mis en place depuis septembre 2006 à Brazzaville, avaient élevé ce partenariat au niveau stratégique global. Ce qui sous-entendait que des actions un peu plus osées devaient être mises en route et continuer à marquer les excellentes relations entre la Chine et le Congo qui remontent à février 1964. Un autre évènement marquant que l’on peut retenir est la tenue en décembre 2015 du 2e sommet du Forum Chine-Afrique en Afrique du sud.
LDB : Justement, M. l’Ambassadeur, que pouvons-nous retenir des acquis de cette rencontre ?
DO : Ce sommet qui correspondait à la sixième réunion du forum Chine-Afrique a mis en place un plan d’actions et c’est sur la base de ce plan d’actions que le Congo et la Chine sont en train de travailler actuellement. Aussitôt après ce sommet, en janvier 2016, il y a eu une visite au Congo du Directeur général Afrique au ministère chinois des Affaires étrangères qui est par ailleurs, en cette qualité, secrétaire général du comité chinois de suivi du forum Chine-Afrique. A cette occasion, il avait visité certaines réalisations et rencontré le président de la République, puis certains membres du gouvernement, avant de se rendre à Pointe-Noire. Je crois qu’il était plus que convaincu, puisque cela était la première fois qu’il visitait le Congo, de l’excellence des relations qui unissent nos deux pays.
LDB : Dans ce contexte nous apprenons que le Congo ferait partie des quatre pays africains pilotes qui devraient bénéficier en premier des avantages du plan d’actions que vous avez évoqué. Qu’en est-il ?
DO : Il a été dit clairement en Afrique du sud et après l’Afrique du sud que l’apport, l’enveloppe annoncée par le président Xi Jinping dans le cadre du programme de 3 ans n’était pas destinée à une redistribution entre les différents pays africains. Il s’agissait plutôt de travailler avec ceux qui sont prêts à travailler avec la Chine sur la base d’un certain nombre de critères. Il se passe que le Congo compte parmi les pays qui remplissent ces critères. C’est à ce titre que le Congo pourrait se retrouver parmi ce premier groupe de quatre pays (Ethiopie, Kenya, Tanzanie, Congo, Ndlr), mais il ne sera pas fermé. Ceux qui se présenteront conformément aux exigences définies par le forum seront les premiers servis. Donc le Congo avait quelque peu déjà anticipé, avec notamment la création des Zones économiques spéciales.
LDB : Peut-on croire qu’il y a un changement de politique de la part de nos amis chinois que d’assortir leur aide à des conditions ?
DO : Il n’y a même pas de conditions à proprement parler. On a simplement dit que ceux qui sont prêts à travailler avec la Chine travaillent. C’est ouvert à tout le monde. Mais, si vous n’êtes pas prêts, si vous dormez, vous ne vous réveillez pas le matin, vous n’allez pas reprocher à ceux qui se réveillent le matin de travailler. C’est un programme arrêté de commun accord avec tous les pays africains, avec un plan d’actions.
LDB : Plus concrètement, sur quels projets travaillez-vous dans le cadre de cette nouvelle approche ?
DO : Disons qu’on a eu jusque-là la première vague du partenariat stratégique qui est presqu’à son terme, avec des projets déjà achevés que vous connaissez au Congo. Et nous sommes en train d’amorcer une nouvelle phase ; des discussions se mènent sur un certain nombre de projets parmi lesquels le port minéralier. Nous travaillons aussi à voir comment réhabiliter le CFCO (Chemin de fer Congo-Océan) et beaucoup d’autres projets sur lesquels nous menons des réflexions. Quand on aura tiré les conclusions, on saura exactement ce qui va nous occuper ces prochaines années. Nous attendons une délégation congolaise ici qui viendra travailler avec la partie chinoise, certainement pour définir le cadre et les projets sur lesquels nous allons travailler (cette délégation se trouve actuellement en Chine selon nos informations, Ndlr).
LDB : A propos de Zones économiques spéciales (ZES), quelle est leur place dans tout ce qui se planifie avec la coopération chinoise ?
DO : Nos amis chinois ont une expérience en la matière et c’est cette expérience que nous voulons suivre. Ils ont assuré leur ouverture à partir des ZES. Et d’expérience, ils pensent que ce n’est pas bon d’aller avec les quatre ZES au même moment comme nous envisageons. Il vaut mieux commencer par une qui sera comme une zone pilote, quitte à tirer profit de ce que nous aurons gagné de cette première expérience et le mettre à contribution dans le développement des autres zones. Parce que si vous commettez l’erreur sur les quatre, pour les avoir lancées concomitamment, ce sera une partie perdue pour toujours. Donc, il vaut mieux aller progressivement ; rien n’étant défini d’avance, mais il s’agit d’un travail de longue haleine.
Daniel Owassa : Il faudrait peut-être écrire tout un livre pour parler des relations entre la Chine et le Congo après la visite du président Xi Jinping en 2013. Parce que vous savez bien qu’en 2014, dans la suite de cela, le président Denis Sassou N’Guesso a visité la Chine. C’était dans le cadre de la célébration des 50 ans de l’établissement des relations entre nos deux pays. La première partie des célébrations s’était déroulée à Brazzaville et la seconde a eu lieu ici, en Chine, au mois de juin 2014. C’est au cours de cette visite du président Sassou N’Guesso que les deux parties, satisfaites de l’exécution du partenariat stratégique mis en place depuis septembre 2006 à Brazzaville, avaient élevé ce partenariat au niveau stratégique global. Ce qui sous-entendait que des actions un peu plus osées devaient être mises en route et continuer à marquer les excellentes relations entre la Chine et le Congo qui remontent à février 1964. Un autre évènement marquant que l’on peut retenir est la tenue en décembre 2015 du 2e sommet du Forum Chine-Afrique en Afrique du sud.
LDB : Justement, M. l’Ambassadeur, que pouvons-nous retenir des acquis de cette rencontre ?
DO : Ce sommet qui correspondait à la sixième réunion du forum Chine-Afrique a mis en place un plan d’actions et c’est sur la base de ce plan d’actions que le Congo et la Chine sont en train de travailler actuellement. Aussitôt après ce sommet, en janvier 2016, il y a eu une visite au Congo du Directeur général Afrique au ministère chinois des Affaires étrangères qui est par ailleurs, en cette qualité, secrétaire général du comité chinois de suivi du forum Chine-Afrique. A cette occasion, il avait visité certaines réalisations et rencontré le président de la République, puis certains membres du gouvernement, avant de se rendre à Pointe-Noire. Je crois qu’il était plus que convaincu, puisque cela était la première fois qu’il visitait le Congo, de l’excellence des relations qui unissent nos deux pays.
LDB : Dans ce contexte nous apprenons que le Congo ferait partie des quatre pays africains pilotes qui devraient bénéficier en premier des avantages du plan d’actions que vous avez évoqué. Qu’en est-il ?
DO : Il a été dit clairement en Afrique du sud et après l’Afrique du sud que l’apport, l’enveloppe annoncée par le président Xi Jinping dans le cadre du programme de 3 ans n’était pas destinée à une redistribution entre les différents pays africains. Il s’agissait plutôt de travailler avec ceux qui sont prêts à travailler avec la Chine sur la base d’un certain nombre de critères. Il se passe que le Congo compte parmi les pays qui remplissent ces critères. C’est à ce titre que le Congo pourrait se retrouver parmi ce premier groupe de quatre pays (Ethiopie, Kenya, Tanzanie, Congo, Ndlr), mais il ne sera pas fermé. Ceux qui se présenteront conformément aux exigences définies par le forum seront les premiers servis. Donc le Congo avait quelque peu déjà anticipé, avec notamment la création des Zones économiques spéciales.
LDB : Peut-on croire qu’il y a un changement de politique de la part de nos amis chinois que d’assortir leur aide à des conditions ?
DO : Il n’y a même pas de conditions à proprement parler. On a simplement dit que ceux qui sont prêts à travailler avec la Chine travaillent. C’est ouvert à tout le monde. Mais, si vous n’êtes pas prêts, si vous dormez, vous ne vous réveillez pas le matin, vous n’allez pas reprocher à ceux qui se réveillent le matin de travailler. C’est un programme arrêté de commun accord avec tous les pays africains, avec un plan d’actions.
LDB : Plus concrètement, sur quels projets travaillez-vous dans le cadre de cette nouvelle approche ?
DO : Disons qu’on a eu jusque-là la première vague du partenariat stratégique qui est presqu’à son terme, avec des projets déjà achevés que vous connaissez au Congo. Et nous sommes en train d’amorcer une nouvelle phase ; des discussions se mènent sur un certain nombre de projets parmi lesquels le port minéralier. Nous travaillons aussi à voir comment réhabiliter le CFCO (Chemin de fer Congo-Océan) et beaucoup d’autres projets sur lesquels nous menons des réflexions. Quand on aura tiré les conclusions, on saura exactement ce qui va nous occuper ces prochaines années. Nous attendons une délégation congolaise ici qui viendra travailler avec la partie chinoise, certainement pour définir le cadre et les projets sur lesquels nous allons travailler (cette délégation se trouve actuellement en Chine selon nos informations, Ndlr).
LDB : A propos de Zones économiques spéciales (ZES), quelle est leur place dans tout ce qui se planifie avec la coopération chinoise ?
DO : Nos amis chinois ont une expérience en la matière et c’est cette expérience que nous voulons suivre. Ils ont assuré leur ouverture à partir des ZES. Et d’expérience, ils pensent que ce n’est pas bon d’aller avec les quatre ZES au même moment comme nous envisageons. Il vaut mieux commencer par une qui sera comme une zone pilote, quitte à tirer profit de ce que nous aurons gagné de cette première expérience et le mettre à contribution dans le développement des autres zones. Parce que si vous commettez l’erreur sur les quatre, pour les avoir lancées concomitamment, ce sera une partie perdue pour toujours. Donc, il vaut mieux aller progressivement ; rien n’étant défini d’avance, mais il s’agit d’un travail de longue haleine.
Propos recueillis par Thierry Noungou.
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