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mardi 7 juin 2016

Cap-Vert: panique après l'annonce erronée de l'évasion d'un meurtrier présumé

Un camp militaire.
Une information erronée sur l'évasion d'un militaire cap-verdien, meurtrier présumé de onze personnes en avril, a provoqué la panique dans l'archipel avant d'être démentie jeudi par les forces armées et le média concerné, alors que de nombreuses zones d'ombre persistent sur cette affaire.
Le jeune militaire est soupçonné du meurtre de onze personnes, huit de ses compagnons d'armes et trois civils, dont deux techniciens espagnols, le 25 avril dans un centre de télécommunications gardé par l'armée à Monte Tchota, au nord de Praia, la capitale. En fuite, il avait été arrêté le 27 avril.
"Le suspect est détenu dans une prison militaire avec toutes les garanties de sécurité dans l'attente de son jugement", a déclaré lors d'une conférence de presse le commandant de la garde nationale, le colonel Jorge Andrade, démentant catégoriquement les informations publiées la veille par le journal en ligne A Semana sur son évasion.
"Cette information, en raison de sa teneur et de l'impact des événements de Monte Tchota sur la société cap-verdienne, ont porté atteinte à l'image des forces armées et causé le trouble au sein de la population", a-t-il déploré.
La journée de mercredi était fériée au Cap-Vert, mais lorsque la fausse nouvelle de l'évasion du meurtrier présumé s'est répandue, de nombreuses familles, prises de peur, ont préféré rentrer chez elles.
"Nous exigeons des excuses publiques de ce journal en ligne", a ajouté le colonel Andrade, évoquant de possibles poursuites.
Mais peu après, le site a publié un article reconnaissant son erreur et présentant ses excuses aux forces armées, incriminant une "grave inexactitude d'une source jusqu'alors considérée comme personne sérieuse et fiable".
Le meurtre de ces onze personnes a éclaboussé l'armée, dont le chef d'état-major, le général Alberto Fernandes, qui a démissionné le 2 mai.
De plus, les familles des victimes ont manifesté leur impatience face au silence et à la lenteur de la justice militaire, qui dispose de 90 jours pour conclure son enquête.
Le suspect, qui fait l'objet d'un suivi psychologique en prison, aurait agi par vengeance personnelle, après avoir été humilié à la suite d'une bagarre avec un autre soldat pour laquelle il avait été le seul à être puni. Il aurait ensuite menacé de tuer tout le monde, des propos qui n'avaient pas été pris au sérieux par sa hiérarchie.

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