jeudi 12 mai 2016
L’ONU appelle à une distribution équitable des bénéfices de la croissance en Mauritanie
Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur l’extrême pauvreté et les droits de l’homme, Philip AlstonLe Rapporteur spécial des Nations Unies sur l’extrême pauvreté et les droits de l’homme, Philip Alston, a appelé, lors d’une conférence de presse, mercredi à Nouakchott, à une distribution équitable des bénéfices de la croissance en Mauritanie. M. Alston s’exprimait au terme d’une visite de 10 jours en Mauritanie au cours de laquelle il a rencontré des représentants du gouvernement, des organisations non-gouvernementales, des représentants d’organisations internationales et des personnes vivant dans l’extrême pauvreté à Nouakchott et dans différentes régions du pays. Il a considéré que le gouvernement mauritanien « doit fournir davantage d’efforts pour tenir sa promesse de lutter contre les séquelles de l’esclavage et doit aller au-delà d’une approche de charité pour aller vers une approche qui reconnaît que chaque Mauritanien a un droit fondamental à l’eau, aux soins de santé, à l’éducation et à l’alimentation». Le rapporteur de l’ONU a souligné que la Mauritanie est « un pays riche en ressources naturelles, et dont le système juridique n’accepte plus l’esclavage, qui a pu maintenir sa stabilité, et a, comparativement, bénéficié d’un niveau élevé d’aide internationale pour le développement ». Il a admis que des réalisations « importantes » ont été faites au cours de ces dernières années, en particulier en ce qui concerne les zones urbaines. Cependant, a-t-il averti, 44% de la population rurale continuait à vivre dans une « pauvreté écrasante » dans des régions comme le Gorgol, le Brakna et le Trarza (sud et centre) qu’il a visitées. Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur l’extrême pauvreté et les droits de l’homme a par ailleurs appelé à la création d’un groupe des Amis de la Mauritanie, qui rassemblerait les principaux bailleurs de fonds, pour discuter des priorités en amont de leurs réunions régulières avec le gouvernement. Le responsable onusien doit présenter son rapport au Conseil des droits de l’homme en juin 2017.
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