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vendredi 18 mars 2016

Traque de l’opposition par le pouvoir : Ni l’art, ni la manière !

  Depuis la sortie, fracassante du RFD, à Nouakchott, avec son méga-meeting de Février dernier, le pouvoir commence à perdre, non seulement, le Nord mais, aussi et plus grave peut-être, l’Est. Le voilà se livrer à toutes les combines pour empêcher l’opposition de capitaliser une mobilisation de si grande ampleur. Sur injonction du Premier ministre, les membres du gouvernement et des cadres de la région ont rappliqué dare-dare dans leurs bastions pour traquer le FNDU, partout où il programme un meeting populaire. Tintane, Néma, Aïoun, Kiffa, la déferlante des ministres a organisé des contre-meetings simultanés à ceux de l’opposition. Riposte compréhensible… mais pas forcément rentable. Dans la conjoncture actuelle si peu favorable au pouvoir, offrir compétition à l’opposition, c’est courir le risque de nouveaux revers. Autant donner dans l’amalgame et la surenchère, attiser les divergences, jouer au chat et à la souris. Tous les moyens sont « bons », pour contrecarrer l’action du FNDU. Tout compte et décompte faits, le pouvoir a-t-il atteint ses objectifs ? C’est loin d’être sûr. A Aïoun et Néma, comme à Tintane et Kiffa, le FNDU a réussi son pari. En mobilisant des centaines, voire des milliers de jeunes, appuyés par leurs cadres locaux, ces franges dynamiques de la société ont répondu à l’appel du Forum, bravant les intimidations, à peine voilées, de l’autre camp. Côté pouvoir, on compte, en plus des cadres venus de Nouakchott avec leurs accompagnateurs, les chefs de service et autres responsables régionaux, plus de quelques notables. Mais ce n’est, en tout cas, pas l’affluence à laquelle nous avait habitué le pouvoir. Il est vrai que, face à une population de plus en plus exigeante, grâce ou à cause d’une démocratie de façade, réussir une mobilisation honorable n’est pas une sinécure. Pire : certains cadres du pouvoir n’ont fait le déplacement qu’à contrecœur et sont restés « en quarantaine », jusqu’à l’heure de meeting, histoire juste de se faire voir. D’autres ont ouvert des PC et se sont réellement investis dans l’organisation des contre-meetings. Les à-côtés Valoriser Le tout nouveau ministre de l’Education, Isselmou ould Sidi Moctar, a mis à profit son déplacement pour tenir réunion avec les cadres de son département, en présence du wali du Hodh El Gharbi, Moulaye Brahim ould Moulaye Brahim, et du DREN, Sidi Mohamed Sedenté. Le ministre a félicité et encouragé la direction et son équipe pédagogique pour l’élaboration et la mise en œuvre du plan d’actions annuelles, en cours d’exécution. Une initiative qui implique, rappelons-le, tous les partenaires de l’école, mettant l’accent sur les innovations pédagogiques, la mise à niveau et la ponctualité des enseignants. Le ministre promet de capitaliser cette expérience au profit des autres régions du pays. Défection Le maire Tawassoul de la commune rurale Hassi ould Ahmed Bech a assisté au meeting du pouvoir. Interrogé par le Calame, Mohamed ould Sidi Ali déclare assumer son revirement, suite aux contacts avec le camp du général Misgharou ould Sidi, Baba Ould Boumeiss, Ezza, Mint Hamam et Mohamed R’Zeizim. Maaouya plébiscité Le ministre de l’Urbanisme et de l’habitat et de l’aménagement du territoire a commis un lapsus qui a bien fait rire le public. Au cours de son mot, il a, en effet, mis au compte de l’ancien président Ould Taya toutes les réalisations de l’actuel régime. Emotion ou distraction ? Après s‘être rendu à l’évidence, il s’est empressé de rendre à César ce qui appartient à César.

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