Le député Sila Bah : « je n’ai pas encore mon véhicule mais on tire toujours sur mon salaire

 

  

Le député Ibrahima Sila Bah de l’opposition parlementaire est l’un des rares élus de l’assemblée nationale, qui n’est pas encore entré en possession de son véhicule et ce, après deux années de service. Pourtant, chaque mois, son salaire est amputé.  S’exprimant au téléphone de Guinéenews, il  s’est dit surpris d’entendre que les finances ont déboursé leur part dans l’acquisition du contrat. Extraits ! 

  

« J’ai été le premier à dénoncer ce contrat et à cause de cette dénonciation, jusqu’à l’heure où je vous parle, je n’ai pas encore mon véhicule. Alors, je suis très surpris d’entendre que les finances ont déboursé les 50%, qui étaient la contribution du gouvernement. Vous savez c’est l'honorable Damaro Camara, le questeur et le président de l’assemblée qui ont géré le contrat.  Damaro Camara m’avait  dit un jour qu’il prend la responsabilité de livrer ma voiture, mais en attendant, il est en train de discuter avec Tane Corporation pour régler les problèmes qu’ils ont entre eux. Je n’ai pas fait cas de cela parce que je n’aime pas trop insister sur mon problème personnel, mais l’intérêt général du pays. Il est absolument impensable qu’après deux ans, que le gouvernement ait  payé sa part, alors que je n’ai toujours pas en possession de mon véhicule. En plus, ils sont en train de tirer sur mes émoluments.

 

De toutes les façons, ça ne me surprend pas parce qu’il y a une opacité totale dans la  gestion du budget de l’assemblée nationale. C’est un problème fondamental que nous allons poser à l’ouverture de la session. Il n’y a aucun contrôle que les députés exercent actuellement sur la gestion du budget de l’assemblée nationale. Donc, c’est vraiment aberrant. Moi je pensais que, compte tenu des difficultés que le pays a eues pour mobiliser des ressources, c’est peut être du côté de l’Etat que Tane Corporation ne recevrait pas les fonds. Maintenant, si le ministre des finances dit que tous les fonds ont été décaissés, il faudrait qu’on sache qu’est-ce qu’ils ont fait de cet argent-là ».

 

« Par ce courrier, nous avons sollicité une rencontre avec vos services afin de clarifier la situation liée au contrat d’acquisition des véhicules. En effet, à ce jour, le fournisseur déclare n’avoir pas reçu la totalité des montants dus, alors que nos comptes attestent du contraire. La banque du titulaire, souhaite maintenant faire appel de la garantie, opération à laquelle je m’oppose fermement, car elle comporterait des risques de doublement paiement évident. Vous conviendrez avec moi que ceci ne saurait être une utilisation adéquate de nos ressources budgétaires. Je souhaiterais attirer votre auguste attention sur le fait qu’en cas d’appel de la garantie, nous serons dans l’obligation de compenser cet appel sur tout paiement à faire pour le compte de l’assemblée nationale (y compris les salaires», écrit la ministre des Finances Maladho Kaba au président du parlement guinéen Kori Claude Kondiano.