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mardi 27 octobre 2015

Refuser la déconfiture

Manifestation de l'opposition mauritanienneUne fois encore, notre classe politique montre, au grand jour, combien la Mauritanie est engluée dans le blocage politique, révélateur de la très profonde crise multidimensionnelle que traverse notre pays. Ayant renoué le contact dans la perspective de la tenue d’un dialogue inclusif au moment où personne ne s’y attendait et au moment où la situation sociopolitique ne s’y prêtait point, voilà que leaders de la majorité et de l’opposition laissent l’opinion sur le tapis. Et la crise politique de s’intensifier plongeant le pays dans une impasse jamais connue auparavant. Aujourd’hui, l’espoir a été tué et les Mauritaniens, impassibles, de vivre au jour le jour, sans se soucier de demain. Du fait des méfaits de nos hommes politiques, la réalité est dorénavant amère, mais elle est là toute entière : la grande panne de la machine Mauritanie ne bouche plus seulement l’horizon devant nous, mais elle ouvre le flanc à l’éclosion de bon nombre de velléités destructrices pour l’entité que nous sommes. Il faut bien prendre garde ; si la classe politique manque de vision, ce sont les sectarismes qui s’épanouissent et investissent la scène. Ces derniers temps, les réunions tribales à ciel ouvert, sanctionnées par des procès verbaux largement diffusés sur les médias n’en sont qu’un aspect. Ce qui se passe dans les obscures arrière-cours de certaines arènes est encore plus dangereux et plus pernicieux pour notre pays. L’irrédentisme tribalo-communautaire est en train de se mourir à petit feu de l’échec des dirigeants et de la classe politique. Surtout, ceux qui détiennent les rênes du pouvoir ne pensent qu’à rester, éternellement, aux commandes d’un navire déjà en lambeaux ; alors que leurs détracteurs ne cherchent, eux, qu’à les déboulonner. Pour chacun, c’est quitte ou double. Que la Mauritanie y laisse sa peau, c’est égal pour eux ! L’Etat, disions-nous, fout le camp ! Sa classe politique aussi. Et son peuple s’évertue à jouer le jeu des "dépeceurs" de notre entité en s’engageant dans le processus de "déconstruction" de l’Etat. Chacun s’y met, avec une joie irascible, dans le fou objectif de démolir l’édifice, pourtant, chèrement acquis. Au lieu de chasser cette classe politique médiocre, à la vue courte, mercantiliste à merci, nihiliste à la folie, les Mauritaniens l’adulent, l’applaudissent et la chérissent. Chacun y va avec ses petites attentes, ses mesquins "avantages" et ses pourboires qui affaiblissent chaque jour le sentiment de l’attachement à la mère couveuse : la Mauritanie. Et si une étincelle éclaire le ciel par une initiative invitant au compromis scintille, les acteurs se baraquent, se lancent des quolibets et se réfugient derrière de gros et vagues mots qui ne font qu’ajouter à nos maux. Ils rejettent le dialogue qu’ils demandent tous. Ils crachent sur le compromis indispensables et se disent déterminés à en découdre jusqu’à la dernière goutte de leurs salives à travers des diatribes verbales et des joutes électorales qui n’impressionnent plus personne. Aujourd’hui, la Mauritanie est malade. Malade de son peuple, de ses dirigeants, de son opposition. Elle est malade de ses intellectuels, de son armée, de ses oulémas, de sa jeunesse et de ses femmes. Elle est malade de l’hystérie aveugle de sa majorité au pouvoir qui ne s’occupe que de ses privilèges, de ses passe-droits et de ses "méthodes" de mensonges et de concussions. La Mauritanie est malade grandement malade de sa majorité présidentielle, mais elle est aussi autant malde de son opposition qui ne sait plus à quoi elle doit s’opposer, pourquoi et comment ? Une opposition qui multiplie les contre-feux sans pouvoir nous mener, efficacement, vers le chemin sauf, nous pas salvatrice. Une opposition qui nous trimballe d’une étape à l’autre et à chaque point de chute, elel nous abandonne sur place, est une opposition qui a échoué. Une opposition qui nous mène, parallèlement avec son ennemi, le pouvoir, dans les insinueux chemins de la déconfiture, est une oposition partisanne si elle n’est complice..

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