C’est avec beaucoup d’intérêt que j’ai suivi ces derniers jours les sorties du Ministre de l’économie et des finances pour démentir la situation économique du Sénégal au regard de son classement parmi les 25 pays les plus pauvres de la planète, un classement fondé sur le PIB par habitant en dollars courant calculé par le FMI.
Ce que je trouve regrettable dans cette sortie et dans le démenti additionnel du FMI, c’est d’essayer de comparer les chiffres du Sénégal à ceux de l’Afrique dans sa globalité en omettant expressément de parler de l’Afrique de l’Ouest où le Sénégal est largement en dessous de la moyenne, en termes de croissance économique. Également, le pays est en dessous la moyenne de l’Afrique subsaharienne, comme je vais l’illustrer avec le tableau suivant issu des chiffres de Perspectives économiques régulièrement publiés par la BAD en collaboration avec d’autres institutions comme l’OCDE et le PNUD.
Comme on peut le constater sur ce tableau, il est vrai que le Sénégal sera légèrement au-dessus de la moyenne africaine de 2015, mais il est largement en dessous de la moyenne Ouest-africaine de 2011 à 2016. En 2015, avec un taux de croissance économique de 4,6%, les pays qui seront dépassés par le Sénégal sont : la Sierra Léone (-2,5%), la Guinée Conakry (0,9%), le Cap Vert (3,1%), le Libéria (3,8%), la Guinée Bissau (3,9%) et la Gambie (4,2%). À l’exception de la Gambie et du Cap Vert, les pays devancés par le Sénégal sont ceux affectés par l’épidémie Ébola ou par une crise institutionnelle.
Également pour 2016, les seuls pays qui seront dépassés par le Sénégal (avec un taux de croissance de 5%) sont : la Sierra Leone (2,8%), le Cap vert (3,6%), la Guinée Bissau (3,7%) et la Guinée Conakry (4,3%). Par ailleurs, comme les prévisions du FMI l’indiquent, à l’horizon 2017, le taux de croissance le plus probable du Sénégal tournerait autour de 5%, contrairement au taux de 7% du PSE qui serait trop optimiste.
Je tenais à apporter cet éclairage pour dénoncer les multiples déclarations complaisantes du gouvernement qui essaie de montrer obstinément qu’il fait bonne figure en Afrique (avec un taux de comparaison à la grandeur du continent) alors que le pays est en traîne dans la sous-région Ouest-africaine et en Afrique subsaharienne. Même si le ratio du PIB par habitant est imparfait pour bien estimer le niveau de bien-être, le classement du Sénégal parmi les 25 pays les plus pauvres de la planète est le résultat de sa piètre performance économique au courant de ces dernières années comparativement à la zone de l’Afrique de l’Ouest qui connaît une dynamique de croissance importante.
Ibrahima Gassama,
Économiste du développement durable au Gouvernement du Québec
Ce que je trouve regrettable dans cette sortie et dans le démenti additionnel du FMI, c’est d’essayer de comparer les chiffres du Sénégal à ceux de l’Afrique dans sa globalité en omettant expressément de parler de l’Afrique de l’Ouest où le Sénégal est largement en dessous de la moyenne, en termes de croissance économique. Également, le pays est en dessous la moyenne de l’Afrique subsaharienne, comme je vais l’illustrer avec le tableau suivant issu des chiffres de Perspectives économiques régulièrement publiés par la BAD en collaboration avec d’autres institutions comme l’OCDE et le PNUD.
Comme on peut le constater sur ce tableau, il est vrai que le Sénégal sera légèrement au-dessus de la moyenne africaine de 2015, mais il est largement en dessous de la moyenne Ouest-africaine de 2011 à 2016. En 2015, avec un taux de croissance économique de 4,6%, les pays qui seront dépassés par le Sénégal sont : la Sierra Léone (-2,5%), la Guinée Conakry (0,9%), le Cap Vert (3,1%), le Libéria (3,8%), la Guinée Bissau (3,9%) et la Gambie (4,2%). À l’exception de la Gambie et du Cap Vert, les pays devancés par le Sénégal sont ceux affectés par l’épidémie Ébola ou par une crise institutionnelle.
Également pour 2016, les seuls pays qui seront dépassés par le Sénégal (avec un taux de croissance de 5%) sont : la Sierra Leone (2,8%), le Cap vert (3,6%), la Guinée Bissau (3,7%) et la Guinée Conakry (4,3%). Par ailleurs, comme les prévisions du FMI l’indiquent, à l’horizon 2017, le taux de croissance le plus probable du Sénégal tournerait autour de 5%, contrairement au taux de 7% du PSE qui serait trop optimiste.
Je tenais à apporter cet éclairage pour dénoncer les multiples déclarations complaisantes du gouvernement qui essaie de montrer obstinément qu’il fait bonne figure en Afrique (avec un taux de comparaison à la grandeur du continent) alors que le pays est en traîne dans la sous-région Ouest-africaine et en Afrique subsaharienne. Même si le ratio du PIB par habitant est imparfait pour bien estimer le niveau de bien-être, le classement du Sénégal parmi les 25 pays les plus pauvres de la planète est le résultat de sa piètre performance économique au courant de ces dernières années comparativement à la zone de l’Afrique de l’Ouest qui connaît une dynamique de croissance importante.
Ibrahima Gassama,
Économiste du développement durable au Gouvernement du Québec
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