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jeudi 20 août 2015

le parquet veut alourdir les charges contre un journaliste accusé de sédition

La justice gambienne a renvoyé mardi au 1er septembre le procès du journaliste gambien Alagie Ceesay, poursuivi pour sédition, et que le Parquet souhaite faire juger pour sept chefs d'accusation au total au lieu d'un actuellement, selon des sources judiciaires.
M. Ceesay, directeur de la radio privée gambienne Teranga FM, avait été formellement accusé de sédition lors de sa première comparution devant un tribunal de première instance de Banjul, le 4 août, il avait plaidé non coupable. De retour devant la cour le lendemain, son procès avait été renvoyé à ce mardi.
Selon l'acte de mise en accusation, il lui est reproché d'avoir partagé par téléphone portable, en juillet, des images montrant une arme pointée en direction du président gambien Yahya Jammeh, dans l'intention de susciter le mécontentement, la haine" au sein de la population, commettant ainsi "une infraction".
Lors de l'audience de mardi, la défense a réclamé l'abandon des charges contre M. Ceesay, a constaté un correspondant de l'AFP présent à l'audience.
Le parquet a de son côté demandé que le dossier du prévenu soit transféré à la Haute Cour.
Des sources au sein du tribunal ont indiqué que le procureur de la République souhaitait aggraver les charges contre Alagie Ceesay, les portant d'une à sept, sans plus de détails.
La cour a suspendu l'audience jusqu'au 1er septembre afin d'étudier les requêtes.
Avant l'ouverture de son procès, M. Ceesay avait été détenu au secret pendant onze jours, avant de réapparaître le 13 juillet. Il avait de nouveau été détenu au secret 18 jours, sans charges, avant d'être vu en public lors de sa première comparution, le 4 août, où il était alors apparu faible et fatigué, d'après des témoins.
Ses proches ont indiqué qu'il a été détenu les deux fois par des agents de l'Agence nationale du renseignement (National Intelligence Agency, NIA) et qu'il avait subi des "traitements dégradants" lors de sa détention durant la première quinzaine de juillet.
Pays anglophone d'Afrique de l'Ouest enclavé dans le territoire du Sénégal, hormis sa façade sur l'Atlantique, la Gambie est dirigée d'une main de fer depuis 1994 par le président Yahya Jammeh.
Des organisations de défense des droits de l'Homme et de la liberté de la presse accusent régulièrement son régime de violations des libertés de la presse et d'expression.

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