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samedi 29 août 2015

Yahya Jammeh en guerre contre les homosexuels et lesbiennes en Gambie

Yaya Jammeh, président de la Gambie.
Yahya Jammeh « Walahi, Bilahi, Talahi, Al-Azim ! Tout gay ou lesbienne pris en Gambie… »
En Gambie, le président Yahya Jammeh a encore fait une très sévère déclaration concernant les actes de contre-nature qui se feront dans le pays.
Le chef de l’Etat gambien déclare ainsi, « l’homosexualité est une pratique contre-nature. Je n’ai jamais vu un coq ou un dindon homosexuel ni lesbienne … Il n’y aura pas de pitié pour les adeptes d’une telle pratique. Nous ne permettrons jamais l’homosexualité dans notre pays. Walahi, Bilahi, Talahi, Al-Azim ! Tout gay ou lesbienne pris en Gambie, aura le sexe coupé et découpé en morceaux. Vous allez être soit un homme soit une femme, ou allez chercher un visa et vous installer ailleurs. Je donne un avertissement sévère aux homosexuels et aux lesbiennes: Éloignez-vous totalement de la Gambie. Ne venez pas ici. Si je prends un gay ici, je vais couper et découper son pénis en morceaux »

Arnauld Akodjénou, Représentant Spécial adjoint du Secrétaire général en charge des Affaires politiques de la Minusma : ‘’Nous ferons tout pour qu’il n’y ait plus d’autres cas d’Anefis’’

Arnauld Akodjénou, Représentant Spécial adjoint du Secrétaire général en charge des Affaires politiques de la Minusma : ‘’Nous ferons tout pour qu’il n’y ait plus d’autres cas d’Anefis’’
Les responsables de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) étaient devant la presse hier, jeudi 27 août 2015, pour non seulement évoquer les activités que la mission mène sur le terrain, mais aussi aborder la situation d’insécurité actuelle dans le pays. Cette conférence de presse hebdomadaire, tenue au siège de la Minusma à l’hôtel de l’Amitié de Bamako, intervient peu après l’affrontement qui a vu la Coordination des mouvements de l’Azawad (Cma) chasser d’Anefis par la Plateforme, le 17 août dernier, dans la région de Kidal. Ladite conférence de presse était animée par plusieurs hauts responsables de la Minusma. Il s’agit de : Mme Mbaranga Gasarabwe, Représentante Spéciale adjointe du Secrétaire général de la Minusma, par ailleurs, Coordonnatrice humanitaire et Coordonnatrice résidente du Système des Nations unies au Mali ; Arnauld Akodjenou, Représentant spécial adjoint du Secrétaire général en charge des Affaires politiques ; le Général Oumar Bikimo, Commandant Adjoint de la Force de la Minusma ; et Awale Abdounasir, Commissaire de Police - UNPOL.
Lors de cette traditionnelle conférence de presse, Arnauld Akodjénou a fait savoir la détermination de la Minusma à éviter d’autres combats armés, comme ce fut le cas à Anefis: « Personne ne pouvait penser qu’on signe un accord de paix, qu’on garde des armes sur soi et qu’on monte sur des véhicules avec des armes comme si de rien n’était. Nous ferons tout, ça c’est l’engagement politique que nous prenons pour qu’il n’y ait plus d’autres cas d’Anefis, puisque nous constatons de plus en plus que nous avons à faire à des hommes qui ne sont pas de bonne foi… Il y a eu Anefis, il y a encore Anefis. Des mécanismes de dissuasion sont entrain d’être considérés pour qu’il n’y ait plus d’autres cas d’Anefis. On ne peut pas rester les bras croisés… Anefis est et doit être le dernier cas qui mette en difficulté l’esprit et la lettre de l’accord.»
M. Akodjénou a aussi évoqué  les points saillants du plan de sortie de crise entre le gouvernement malien et les groupes armés proposé par la Médiation qui sont : le respect de l’accord, la condamnation des violations du cessez-le-feu, le départ immédiat et sans condition de la Plateforme d’Anefis, la mise sur pied des modalités de l’accord, l’investigation et l’enquête multidimensionnelle qui dénichera les fauteurs de troubles ayant provoqué la bataille d’Anefis. 
Aux dires de ce haut fonctionnaire onusien, l’Etat malien a accepté ce plan de sortie de crise, qui lui permettra de s’attaquer à ses priorités qui sont, entre autres, la rentrée scolaire dans la région de Kidal, le retour des refugiés ou encore l’accès à l’eau potable. 
Répondant à la question d’un journaliste sur l’attitude  des Casques bleus, le chargé des Affaires politiques de la Minusma a déclaré qu’il n y a pas d’erreur d’appréciation de la Minusma sur  la situation à Anefis. Par ailleurs, le diplomate béninois a annoncé qu’il va se retirer du système des Nations Unies après plus de trente ans de service. 
Arnauld Akodjénou sera remplacé le mois d’octobre prochain par le Néerlandais Koen Davidse. 
Quant au Général Oumar Bikimo, Commandant Adjoint de la Force de la Minusma, il a déclaré que ses militaires sont déjà à Anéfis pour la mission d’observation et pour  protéger des civils. 
« Des moyens aériens y sont déployés, a précisé le Général Bikimo. On se déploie en fonction de nos moyens. Il y a menace à Kidal, ce qui fait qu’il y a une zone de sécurité de 20 km autour de Kidal. Ménaka, Tessit sont également menacés. Notre mandat est la gestion du cessez-le-feu et la protection des civils. Il y a des mécanismes pour surveiller.»
S’agissant de Mme Mbaranga Gasarabwe, Représentante Spéciale adjointe du Secrétaire général de la Minusma, Coordonnatrice humanitaire et  Coordonnatrice résidente du système des Nations unies au Mali, elle a mis l’accent sur les différentes activités réalisées par la mission des Nations Unies au Mali. 
A l’en croire, la mission onusienne prépare un plan de développement et d’aide humanitaire dans la région de Tombouctou. Au total, Mme Gasarabwe a mentionné la réalisation de 14 projets à impact rapide dans le nord du Mali. Comme, par exemple, les aéroports de Ménaka et de Kidal en cours de rénovation.
La conférencière a exprimé le souhait de voir l’administration malienne retourner dans les zones qu’elle a abandonnées pendant la crise ainsi que le cantonnement et l’insertion des groupes armés. 
« Malgré les problèmes, les parties doivent revenir à ce qu’ils ont signé », a conclu la Représentante Spéciale adjointe du Secrétaire général de la Minusma.
Aguibou Sogodogo

Air Méditerranée va lancer de nouvelles lignes vers le Cap Vert

Air Méditerranée
(Agence Ecofin) - La compagnie aérienne charter française Air Méditerranée va lancer cet hiver de nouvelles lignes vers Dakar (depuis Marseille) ainsi que Boa Vista et Sal au Cap Vert (au départ de Nantes et de Paris-Charles de Gaulle), a rapporté le site spécialisé Air Journal, le 26 août.
La liaison Marseille-Dakar sera opérée à la fois en ligne régulière, puisque la compagnie détient les droits de trafic sur Dakar, et en vols touristiques pour le compte de ses clients tour-opérateurs ou agences de voyage. Du 18 décembre 2015 au 6 mai 2015, les vols réguliers affichés sur son site Internet et opérés en Boeing 737-500 configurés pour 131 passagers, partiront une fois par semaine (le vendredi) à 12h15 pour une arrivée à 16h50 (5h35 de vol), les vols retour repartant à 17h40 de Dakar pour une arrivée à 0h15 le lendemain à Marseille.
Les villes Cap-Verdiennes de Boa Vista et Sal seront desservies du 18 décembre 2015 au 27 mai 2016 pour le compte de ses principaux clients tour opérateurs chaque vendredi, au départ de Paris-CDG et de Nantes-Atlantique.

Mauritanie- Pêche: la SMCP certifiée ISO

La Société mauritanienne de commercialisation de poissons (SMCP) est désormais certifiée à l’ISO 9001:2008. L’annonce a été faite le 28 août à Nouadhibou lors d’une cérémonie de remise du certificat par la Société Générale de Surveillance, SGS. Lors d’une allocution prononcée à l’occasion, le Directeur Général de la SMCP, Ba Abdoulaye Mamadou, a qualifié le moment de hautement symbolique dans la vie de la société, soulignant que ce certificat ISO 9001:2008 est le résultat d’une démarche de management de qualité conforme aux normes internationales et d’un partenariat efficient avec les différentes institutions concernées. Il a en outre indiqué que l’obtention de ce certificat contribuera au renforcement du système de pilotage de la société et donnera davantage de crédibilité auprès des partenaires commerciaux. Le Directeur Général de la société a également mis en exergue les orientations des hautes autorités grâce auxquelles le secteur des pêches a connu une performance et une dynamique nouvelles dont les retombées se reflètent sur l’économie nationale.
M. Ba Abdoulaye a également passé en revue les différentes reformes entreprises au sein de la SMCP. Pour sa part, Karim Yacine, représentant de la SGS basée à Genève et qui œuvre dans le domaine depuis 138 ans, a félicité la SMCP exprimant son souhait qu’elle soit un exemple pour les autres entreprises. L’expert Yacine a indiqué qu’il a été « agréablement surpris par le degrés de motivation » au niveau des employés de la SMCP et particulièrement la rigueur et le sérieux entrepris au niveau des services de Qualité de l’entreprise. La cérémonie de remise s’est déroulée en présence du Wali de Dakhlet Nouadhibou, le Hakem de Nouadhibou, le Maire de sa commune, le Président du Conseil d’administration et plusieurs hauts cadres et employés de la société.

Guinée-Bissau : le nouveau Premier ministre manœuvre pour former un gouvernement

Le nouveau Premier ministre bissau-guinéen Baciro Dja
BISSAU, (Xinhua) -- Le nouveau Premier ministre bissau-guinéen Baciro Dja tente de négocier avec le Parti de la Rénovation sociale (PRS), deuxième force à l'Assemblée nationale, en vue de former un nouveau gouvernement, rapporte la presse locale.
Cette manœuvre consistant à contourner le PAIGC, parti majoritaire au parlement, a peu de chance d'aboutir, selon les observateurs, d'autant que le PRS a déjà pris position pour le respect de la constitution par le président de la République, José Mario Vaz, qui a refusé de reconduire le Premier ministre Domingos Simoes Pereira, qu'il a limogé le 12 août, arguant de divergences avec lui.
La constitution bissau-guinéenne stipule que c'est le parti vainqueur des législatives (c'est-à-dire le PAIGC qui avait remporté les élections de 2014) qui doit désigner le Premier ministre.
Or, M. Dja n'a pas été désigné par les instances du PAIGC, contrairement à son prédécesseur, mais seulement par le président de la République, même s'il en est membre, tout comme le chef de l'Etat.
Déjà, l'Assemblée nationale de la Guinée-Bissau a voté une résolution demandant la mise à l'écart du Premier ministre Baciro Dja, alors que la société civile a déclenché une opération de désobéissance civile.
On note toutefois qu'une délégation du PRS est depuis mercredi dernier en Gambie, pays dont le président Yaya Jammeh a offert sa médiation dans la crise en Guinée-Bissau.
Le PAIGC, au pouvoir, a décliné l'invitation de M. Jammeh qu'il soupçonne de parti pris.
Devant le blocage qui perdure, certains analystes pensent que la solution à la crise passera nécessairement par la Cour suprême qui devrait se prononcer sur la légalité de la décision du président de la République de nommer M. Dja.
En attendant, le PAIGC a rencontré jeudi les leaders religieux en vue de trouver une solution à la crise actuelle.
"Cette réunion avait pour objectif de promouvoir une meilleure compréhension entre les parties en conflit", a déclaré José Lampra Cá, évêque auxiliaire du diocèse catholique de Bissau.
En attendant, la Guinée-Bissau est sans gouvernement depuis deux semaines et cette situation commence à inquiéter la population.
"Nous sommes préoccupés parce que les difficultés de la vie augmentent chaque jour avec une inflation galopante et une criminalité qui croit également", a déclaré Mario Vieira, un avocat.
L'ambassadeur des Etats-Unis avec résidence à Dakar, appelle ce jeudi les acteurs politiques nationaux au dialogue afin de surmonter la crise politique.
"Un dialogue ouvert et franc est nécessaire", a déclaré James Petter à sa sortie d'une rencontre avec le Chef de l'Etat, José Mário Vaz.
"Les Bissau-Guinéens doivent sauver la croissance économique enregistrée pour le bien de tous", a-t-il affirmé.
L'ambassadeur américain a déclaré qu'il avait reçu toutes les assurances du président José Mario Vaz qu'il va respecter la constitution.

Accord politique du 20 août : Me Cheick Sacko au charbon pour joindre la parole à l’acte

Le président du cadre de dialogue politique inter-guinéen, Me Cheick Sacko, et aussi ministre de la justice a dirigé vendredi la première réunion des comités technique et de suivi, devant œuvrer pour l’application de l’accord politique global du 20 août dernier.

Dans l’accord politique global du 20 août, le camp présidentiel et l’opposition se sont entendus sur la création d’un comité de suivi chargé de la mise en œuvre du présent accord et la mise en place d’un comité technique chargé de la finalisation de la liste électorale.
 
Le premier comité de suivi, piloté par un collège d’experts internationaux, comprend trois délégués de la majorité : Souleymane Traoré, Sory Konaté et Mme Diakagbé Kaba, alors que l’opposition a désigné Aliou Condé, Mohamed Tall et Mohamed Cissé.
 
Toujours dans le même comité, le ministère de l’administration du territoire a dépêché Daouda Condé et la société civile Alpha Abdoulaye Diallo et Hadja Makalé Camara.
 
Quant au collège d’experts internationaux, il a été finalement décidé que les institutions concernées désignent leurs chefs de mission ou à défaut leur adjoint respectif.
 
Quant au deuxième comité technique, présidé par un magistrat, l’opposition et la société civile ont demandé jusqu’en début de semaine prochaine pour fournir leur délégué.
 
La mouvance, elle, a désigné ses  délégués : Aboubacar Samoura et Bakary Mansaré.

Ali Badra Ouedraogo, à propos du verdict du Conseil constitutionnel : « Le CDP doit s’inscrire dans une logique républicaine»

Ali Badra Ouedraogo.
Rendu le 25 août dernier, le verdict du Conseil constitutionnel sur la validation des candidatures aux législatives 2015, a été diversement apprécié. Pendant que des candidats de l’ex-majorité recalés, appellent à la désobéissance civile, d’autres Burkinabè appellent au respect du verdict rendu par la plus haute juridiction burkinabè. Au rang de ces derniers, Ali Badra Ouédraogo, président du Rassemblement des patriotes pour le renouveau (RPR), ex-militant du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). A travers les lignes qui suivent, il appelle tous les Burkinabè à se conformer à la décision du Conseil constitutionnel car pour lui, l’instance chargée de la validation des candidatures n’a fait que dire le droit. Il invite le CDP à s’inscrire dans une logique républicaine car, a-t-il averti, « nous allons nous dresser comme un seul homme contre toute personne qui aura tendance à menacer la quiétude sociale ou à sacrifier l’avenir du Burkina sur l’autel de ses intérêts égoïstes et individuels ». Lisez plutôt.
‘’Le Pays’’ : Comment avez-vous accueilli le verdict du Conseil constitutionnel qui recale certains candidats de l’ex-majorité?
Ali Badra Ouédraogo: J’ai accueilli la décision du Conseil constitutionnel avec un esprit républicain, parce que j’estime que nous sommes en train d’aller vers un Etat de droit, véritablement démocratique, où les institutions peuvent s’élever au-dessus de la mêlée et apprécier froidement la situation. Malgré les menaces et tentatives de prise en otage, un esprit républicain a guidé le Conseil constitutionnel. Sa sage décision est l’expression du droit. Et l’ensemble du peuple burkinabè doit en être fier. Chacun de ceux-là qui, avant le verdict, étaient pour ou contre, doit se dire que ce verdict n‘est pas la victoire d’un camp sur l’autre, mais que c’est plutôt la victoire du droit qui a été proclamée au Burkina.
Quel commentaire faites-vous de la réaction du CDP qui en appelle à la désobéissance civile?
Je voudrais d’abord féliciter les partis dont certains candidats ont été recalés, notamment l’Alliance pour la démocratie et la fédération/ Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA) et le Nouveau temps pour la démocratie (NTD) qui, dès les premiers instants, ont reconnu que c’est le droit qui a été dit et qu’ils s’y conformaient. Quant à la décision du CDP qui en appelle à la désobéissance civile, je voudrais dire aux Burkinabè que chacun de nous doit faire profil bas, parce que la Nation burkinabè est notre bien commun et qu’il n’appartient à aucun groupe de citoyens, par ses actes ou propos, de mettre en péril la paix sociale si chère au Burkina Faso. Que ceux du CDP reconnaissent qu’en réalité, eux aussi, ont été responsables pendant longtemps dans ce pays et qu’il y a eu aussi certaines décisions de justice sous leur règne qui n’ont pas toujours rencontré l’assentiment de l’ensemble des populations, mais comme elles émanaient des institutions républicaines, les citoyens n’avaient fait que s’y plier. Donc aujourd’hui, nous devons avoir cette vision de la cohésion sociale pour ne pas appeler à la perturbation de la quiétude sociale, même si l’on peut reconnaître que c’est douloureux de voir recaler des candidats sur lesquels un parti comptait.
« Il faut reconnaître tout simplement que le droit a été dit »
Certes, cela fait mal, mais comme le CDP s’est toujours targué d’être un grand parti, il doit pouvoir procéder à leur remplacement d’autant plus que la loi le lui permet. En tout cas, il ne peut pas nous convaincre qu’en son sein, il n’y a pas de gens capables de le conduire aux élections avec succès. Il faut reconnaître tout simplement que le droit a été dit et que chacun doit s’y conformer.
Donc pour vous, il suffit que le CDP remplace les militants recalés et la Nation aura la paix?
Je crois qu’il n’y a pas d’autres solutions parce que les décisions du Conseil constitutionnel sont sans appel. En tant que parti politique, le CDP doit s’inscrire dans une logique républicaine. En tous les cas, je ne pense pas que le peuple burkinabè accepterait encore de pardonner des comportements tendant à déchirer le tissu social, à perturber la paix sociale. Ils (NDLR : les militants du CDP) n’ont qu’à remplacer les candidats recalés par d’autres militants aussi valeureux et puis, on ira aux élections. En tous les cas, le peuple souverain saura apprécier. Ce n’est pas parce qu’un tel ou tel candidat est recalé que le parti n’enregistrera pas de succès aux élections. En tout état de cause, toute autre attitude visant à perturber la quiétude sociale pourrait se retourner contre eux. Je ne pense pas que ce serait bon pour l’image du parti qui vient de sortir d’une grande turbulence. Il appartient au CDP de s’élever au-dessus de la mêlée et d’être beaucoup plus responsable et d’arrêter de poursuivre les actions de cette nature, qui pourraient menacer la paix sociale.
Pensez-vous que cette décision du Conseil constitutionnel permettra au CDP de se refonder comme vous le souhaitiez avant votre départ de ce parti?
Honnêtement, l’histoire nous donne raison. Quand nous y étions, notre principale revendication était que tous ceux qui étaient d’une manière ou d’une autre identifiés comme des responsables politiques des événements malheureux que le Burkina a connus les 30 et 31 octobre 2014, battent en retraite et permettent à d’autres militants qui ont une certaine virginité politique de pouvoir régner sur l’arène politique au nom du parti et par les idéaux du parti. Mais notre voix n’a été pas entendue. On nous a plutôt traités de tous les noms d’oiseaux et nous sommes partis. Aujourd’hui, la puissance publique s’impose. Donc, il faut que ce rajeunissement qu’on a souhaité se fasse. Le fait que par la puissance publique, certaines personnes qui pensent que sans elles, le parti ne peut pas vivre, battent en retraite, est une bonne chose. Et j’en appelle à la conscience des jeunes du CDP de reconnaître que la décision prise par le Conseil constitutionnel est une aubaine dans laquelle ils doivent trouver leur compte. Qu’ils ne se mettent pas en ordre de baille pour répondre à des appels de certaines personnes qui sont en manque de visibilité politique, car ils pourraient eux-mêmes compromettre leur avenir politique. Ils doivent se réjouir et assumer courageusement leurs responsabilités en tant que jeunes, en confiant les choses à d’autres militants qui peuvent défendre la cause du parti. C’est une bonne décision qui les arrange.
Un mot pour conclure?
Je voudrais rappeler l’ensemble de la classe politique burkinabè que nous, nous sommes des légalistes républicains. Aujourd’hui, le Burkina a besoin de tous ses fils et filles. La décision que le Conseil constitutionnel vient de rendre est une décision de justice et tout le monde doit la respecter.
«Plus jamais, quelqu’un ne se dressera contre le Burkina et nous allons nous asseoir les bras croisés »
Il n’appartient en aucun cas, à une personne fâchée ou non de penser qu’à un certain moment, elle peut prendre en otage l’avenir du Burkina. Nous, nous allons nous dresser comme un seul homme contre toute personne qui aura tendance à menacer la quiétude sociale ou à sacrifier l’avenir du Burkina sur l’autel de ses intérêts égoïstes et individuels. Nous sommes des patriotes engagés et convaincus. Plus jamais, quelqu’un ne se dressera contre le Burkina et nous allons nous asseoir les bras croisés et regarder notre Nation aller à vau-l’eau. Nous sommes convaincus que la paix est le gage du développement du Burkina et nous y travaillons. Nous invitons tout le monde à s’inscrire dans cette logique afin que nous puissions avoir une Nation réconciliée avec elle-même, avec l’ensemble de ses fils et filles pour qu’ensemble, nous envisagions l’avenir du pays de façon sereine, pour le bonheur de tous les Burkinabè.

Oumar Sar – «qu’il pleuve ou qu’il neige, Karim Wade sera le candidat du Pds»

Oumar Sarr.
Le coordonnateur national du Pds reste toujours scotché à la décision prise par le Comité Directeur du Pds qui a choisi Karim Wade, en dépit de son incarcération, comme seul et unique candidat du Pds, à la prochaine présidentielle. Ce jeudi, alors qu’il participait en tant qu’invité, à la conférence de presse du mouvement AssKaw (Actions de solidarité et de soutien à Karim Wade), il a réitéré cette position.
En ce sens, il a appelé tous les mouvements karimistes à venir fusionner avec AssKaw. Car, dit-il persiste-t-il, «il n’y aura pas de plan B à propos de la candidature du Pds à la prochaine élection présidentielle. Karim Wade restera le candidat du Pds, qu’il pleuve ou qu’il neige».
Devant des karimistes déterminés à voir leur leader humer l’air pur de la liberté, Oumar Sarr, a signifié que le «mouvement citoyen AssKaw est en train de mener le même combat que le Pds à savoir la libération de Karim Wade et sa présentation à l’élection présidentielle.
«Pour nous au Pds, il s’agit d’un même combat. D’un combat citoyen pour des revendications citoyennes, pour défendre la justice, les libertés au Sénégal et concernant un Sénégalais (Karim Wade)… C’est le candidat du Parti démocratique sénégalais à la prochaine élection présidentielle. Qu’il pleuve ou qu’il neige, nous allons faire en sorte qu’il soit le candidat effectif du Parti démocratique sénégalais. Il n’y a pas d’autre alternative», a tonné Oumar Sarr, non sans souligner que «le Pds, principal parti politique au Sénégal, ne peut pas ne pas avoir de candidat».
A sa suite, le chargé de communication du mouvement AssKaw, Gallo Tall a soutenu que «nous allons multiplier les actions afin d’étendre notre mouvement partout à travers le pays et même au delà, pour libérer puis élire Karim qui est, et reste notre unique candidat à la prochaine élection présidentielle».

Les Jeux Africains : 50 ans après !

 Les Jeux africains (JA) de Brazzaville coïncideront avec la célébration de leurs 50éme anniversaire. Du 18 juillet 1965 au 4 septembre 2015, plusieurs capitales africaines ont vibré au rythme de cette grande compétition multisports, qui se dispute tous les quatre ans. Mais, le parcours n’a pas été des plus aisés.


Le complexe sportif de Kintélé
Le complexe sportif de Kintélé
L’idée des premiers JA a été lancée par le fondateur des Jeux olympiques, Coubertin. Mais, il fallait attendre 42 ans après, en 1965, pour que les JA soient reconnus par le Comité international olympique. Et, c’est Brazzaville qui eut la chance de les expérimenter. Plus de 3.000 athlètes représentant 30 pays africains avaient pris part aux premiers Jeux Africains, du 18 au 25 juillet 1965 à Brazzaville, la capitale de la République du Congo. 

Les premiers JA avaient pris le relais des Jeux de l’Amitié, organisés en 1963 à Dakar (Sénégal). Les Jeux de l’Amitié avaient regroupé des athlètes de 24 pays africains. A cette occasion, fut lancée l’idée d’instituer les Jeux Africains à cycle permanent. 

Aux premiers JA, le Congo, organisateur, fut sorti 10ème avec 5 médailles dont une en or, deux en argent et deux en bronze. C’est La République arabe unie qui fut première avec 30 médailles dont 17 en or, 10 en argent et 3 en bronze. Le Nigeria venait en deuxième position avec 19 médailles dont 9 en or, 6 en argent et 4 en bronze. 

Le Kenya avait obtenu 23 médailles dont 8 en or, 11 en argent et 4 en bronze. Le Congo-Léopoldville (RDC actuelle), l’Ethiopie, le Niger, la Tanzanie et la Zambie n’avaient obtenu chacun qu’une médaille en argent et une en bronze. Au total, 176 médailles ont été décernes aux athlètes dont 54 médailles en or, 52 en argent et 67 en bronze. 

Après Brazzaville, les Jeux Africains devraient être organisés en 1969 à Bamako (Mali), mais ils furent annulés. C’est Lagos (Nigeria) qui eut l’honneur d’organiser la deuxième édition du 7 au 17 janvier 1973. Puis, Alger (Algérie) du 13 au 28 juillet 1978 ; Nairobi (Kenya) du 1er au 12 août 1987 ; Le Caire (Egypte) du 20 septembre au 13 novembre 1991 ; Harare (Zimbabwe) du 13 au 23 septembre 1995 ; Johannesburg (Afrique du Sud) du 10 au 19 septembre 1999 ; Abuja (Nigeria) du 5 au 17 octobre 2003 ; Alger (Algérie) du 11 au 23 juillet 2007 ; Maputo (Mozambique) du 7 au 17 septembre 2011.

mardi 25 août 2015

Les véritables raisons du départ du Général Babacar Gaye de la tête de la mission des Nations Unies


Les véritables raisons du départ du Général Babacar Gaye de la tête de la mission des Nations Unies
On se doutait bien que les arguments brandis pour justifier le limogeage de Babacar Gaye qui était à la tête de la mission des Nations Unies en Centrafique (Minusca) étaient trop légers. 
Officiellement, l’ancien patron de l’armée sénégalaise, rentré à Dakar la semaine dernière, a été démis de ses fonctions à la suite d’accusations de viol et d’homicides portées sur des soldats de la mission. Or, tout récemment des soldats français, casques bleus de leur état, ont été visés par les mêmes accusations dans un autre pays sans que le commandement ne paie. 
Dans sa livraison à paraître ce jour, le très renseigné «Jeune Afrique» révèle que Babacar Gaye est victime d’un règlement de comptes. Mieux, nos confrères vont plus loin en affirmant que ce sont les Américains qui ont obtenu la tête du ci-devant patron de la Minusca. Jeune Afrique explique que Babacar Gaye agaçait les Yankees en s’alignant systématiquement sur les positions défendues par la France. «En janvier, son nom avait circulé pour prendre la tête de la Mission en Rd Congo (Monusco), mais Washington s’était opposé», affirme Jeune Afrique

Gambie : le pays qui prend ses jambes à son cou #2

 Le phénomène de migration n'a rien de nouveau en Afrique, il a seulement évolué avec les crises politiques et économiques.

En Gambie, la population a vu son pouvoir d'achat chuter depuis la réévaluation du dalasi.
En Gambie, la population a vu son pouvoir d'achat chuter depuis la réévaluation du dalasi. © Michael Zumstein / Agence Vu pour Le Point
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De notre envoyée spéciale, 
Le Sénégal n'accordant presque plus le droit d'asile aux Gambiens, ils ont un temps opté pour la Libye. C'était avant le chaos et si certains y restent, aujourd'hui, c'est qu'ils sont bloqués à cette ultime étape avant l'eldorado : l'Europe, seul espoir pour les jeunes de 12 à 35 ans. A Churchill's Town, la plupart fabriquent des meubles. Des fauteuils en contreplaqué, qu'ils rembourrent de mousse et recouvrent de tissu synthétique. "C'est ma dernière commande, il y a un mois, montre Jamal Barry sur des photos stockées dans son téléphone. Deux fauteuils, un canapé à trois places, un à deux places. Mon patron m'a payé 450 dalasis." Soit 9 euros, pour neuf jours de travail.

"Je n'avais plus rien, je suis rentré"

Jamal a commencé par refuser de témoigner, puis a changé d'avis. "En 2013, mes parents sont morts, commence-t-il à voix basse. J'ai huit frères et soeurs, alors j'ai voulu rejoindre des amis en Italie. Je suis passé par Kaolack, au Sénégal. Puis par le Mali et le Burkina Faso. Ça m'a coûté 55 000 dalasis [1 260 euros]. Il faut ajouter ce que les soldats demandent à chaque check-point, à peu près 5 000 CFA [7,60 euros]. Il y en a entre cinq et huit par pays. Je suis resté un mois et deux semaines à Agadez, au Niger, pour gagner de l'argent pour la Libye. Là-bas, les milices kidnappent les gens. Elles ont torturé un copain et pris son téléphone pour que son père l'entende crier et paie. Une fois à Tripoli, je n'avais plus rien, je suis rentré."

Il est d'une maigreur inquiétante

Le lendemain, Jamal rappelle, il n'a pas tout dit. En plein jour, il est d'une maigreur inquiétante et ses yeux fiévreux fixent le vide. Il reçoit dans sa chambre qu'il a fermée. Les murs ont des oreilles. Le lit en bois prend tout l'espace, sous des posters du FC Barcelone et une improbable peinture représentant un bouquet de fleurs. Un chien jaune aux oreilles pelées par la gale glisse comme une ombre, la voisine somnole sur une natte en attendant de rompre le jeûne. Cette année, le ramadan tombe en juin, début d'une saison des pluies qui tarde et rend l'atmosphère poisseuse. "It's not easy", souffle Jamal. Une litote, "ce n'est pas facile", qui revient comme un leitmotiv.

"Ces gens n'ont pas de coeur"

Il reprend son récit. "A Agadez, une bande de criminels nous ont emmenés dans un van dont ils avaient enlevé le moteur. C'était un piège. Il a fallu payer 150 000 CFA. Finalement, j'ai pris un camion conduit par les touaregs. Ces gens n'ont pas de coeur. On était trop nombreux. Il y avait des gens en bas et d'autres, comme moi, sur des planches en haut." Il dessine une sorte de cage. La planche sur laquelle il était assis devait mesurer 20 centimètres de largeur. Il pointe le toit de la cabine du conducteur, sur laquelle certains étaient perchés. "Il faisait si chaud, ça a duré dix jours. Si on buvait, on transpirait, alors on se versait de l'eau sur la tête. Moi, j'avais ficelé ma bouteille à ma planche, avec un tube dedans. Beaucoup sont morts déshydratés.

"On les balançait dans le désert"

Au moins cinq personnes, dont deux Nigérianes. Parfois, elles étaient penchées en avant, on pensait qu'elles dormaient. Mais non. Alors on les balançait dans ledésert parce que le camion ne s'arrête pas. Si tu tombes, tu es fini aussi. Il y avait tant de corps au bord de la route..." Une fois à Gatrun, il a pris un pick-up pour Sebha. "On était cinquante, il y avait des gens allongés, et des planches au-dessus pour les autres." Un dernier pick-up l'a emmené à Tripoli, où il est tombé malade et a demandé à l'Agence des Nations unies pour les réfugiés de le rapatrier. Depuis, il est obsédé par l'idée de repartir : "J'y pense chaque jour de ma vie. Ici, il n'y a pas de travail et, quand j'en ai, je ne suis pas payé. Là-bas, ce sera toujours mieux."

Ils rêvent sur Facebook

Des histoires comme celle-là ne dissuadent personne. Tout le monde rêve devant les photos, sur Facebook, de ceux qui ont atteint la terre promise. Ils posent avec des Blancs, qu'importe s'ils végètent dans des camps. "J'ai vingt-deux contacts là-bas", compte Ebrima Savaneh, faisant défiler sur son téléphone son carnet d'adresses WhatsApp. Dans cette Europe fantasmée, il ignore s'ils ont des papiers, s'ils travaillent. Il croit qu'ils jouent au foot, qu'on leur donne trois repas par jour. Ebrima a tenté sa chance en 2008, par les Canaries. Sa mère était diabétique, son père était mort, il avait neuf petits frères et soeurs et gagnait 20 euros par mois en tant que cuistot, un peu plus comme vigile. Lorsque la police espagnole a demandé aux Sénégalais de s'identifier, il a cru qu'il serait mieux traité et a levé la main. On l'a rapatrié illico. Ce soir, il s'entraîne avec son idole : Maxi. Il est le premier quand il siffle pour indiquer qu'il faut courir, opérer un demi-tour, repartir en sens inverse. Si seulement il pouvait l'emmener...