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lundi 13 juillet 2015

Bashir Mamman Ifo : « Le potentiel de production d’énergie renouvelable de l’Afrique de l’Ouest est considérable »

Le président de la BIDC, Bashir Mamman Ifo
(Agence Ecofin) - Pour le président de la BIDC, Bashir Mamman Ifo, le moment est venu pour l’Afrique de se saisir des énergies renouvelables qui apportent une multitude de solutions à ses besoins énergétiques. Entretien.
Energies Africaines : La baisse drastique du prix du baril du pétrole intervenue récemment, doit-elle modifier votre approche des énergies renouvelables ?
BMI : La baisse drastique du prix du pétrole n’aura pas d’impact sur notre approche en matière de tarification du coût de l’énergie. C’est dans ce cadre que le Fonds Africain d’énergie renouvelable (FAER) a été créé et bénéficie du soutien actif de la Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO. En outre cette baisse du prix du pétrole pourrait susciter le déclenchement de la transition vers des énergies à faible intensité de carbone, si les gouvernements tirent profit de la possibilité de réduire les subventions aux combustibles fossiles, et favorisent les investissements dans les énergies renouvelables. Selon les estimations, la baisse du prix du pétrole au niveau mondial pourrait se prolonger au cours des prochaines années. Ce qui pourrait être une bonne nouvelle pour la pro- motion des énergies à faible intensité de carbone dans les économies en développement et en transition.
Les prix mondiaux du pétrole ont connu une stabilité relative depuis l’année 2010, s’élevant à 110 $ le baril en moyenne. Toutefois, au cours des six premiers mois de l’année 2014, les prix du pétrole ont connu une hausse d’environ 9%. Dans un brutal revirement, ils ont chuté d’environ 49% pour arriver à 55 dollars le baril au cours de la seconde moitié de l’année. La détermination des prix du pétrole se fonde sur l’équilibre entre les niveaux de l’offre et de la demande. Les changements enregistrés tout récemment sont dus à une augmentation de l’offre de pétrole et à une régression de la demande. Même si l’on suppose qu’une chute des prix du pétrole devrait avoir un impact sur le secteur de l’énergie à faible intensité de carbone, le pétrole n’est pas tellement utilisé dans la production d’électricité comme auparavant. Selon l’Agence internationale de l’énergie, l’utilisation du pétrole dans la production mondiale d’électricité est passée de 25% en 1973 à moins de 5% en 2013.
La crise du pétrole révèle également un autre important avantage des énergies renouvelables par rapport aux combustibles fossiles : les prix de l’énergie à faible intensité de carbone sont relativement stables et peu susceptibles de connaître des fluctuations aussi importantes que celles du pétrole. Cet état de fait, doublé de la prise de conscience croissante de la menace de changement climatique, amène les gouvernements et les responsables en matière d’élaboration des politiques à mettre désormais en place un ensemble de lois et d’objectifs contraignants pour garantir les investissements réguliers dans le secteur de l’énergie à faible intensité de carbone. Les gouvernements devraient tirer profit de cette opportunité en réduisant les subventions aux combustibles fossiles tout en élaborant une feuille de route pour la production d’énergie à faible intensité de carbone et d’efficacité énergétique, ce qui constituerait une option avantageuse pour un avenir prospère faible en intensité de carbone pour tous.

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