La France va aider à la mise en oeuvre de l'accord de paix signé samedi entre pouvoir central malien et les Touareg du nord du pays, y compris avec sa force militaire Barkhane, a déclaré dimanche le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian.
"Je vais demain (lundi) à Bamako pour m'assurer que la mise en oeuvre de l'accord pourra se faire correctement, c'est-à-dire à la fois la décentralisation - c'est un des éléments politiques de l'accord - mais aussi la démobilisation des groupes armés qui devront s'intégrer dans une restructuation de l'armée malienne qui est en cours", a expliqué le ministre sur la radio Europe 1.
"Je vais aussi rencontrer nos forces (déployées notamment à Gao dans le nord du Mali) pour voir avec elles comment on peut contribuer de manière très efficace à la mise en oeuvre de cet accord", a-t-il ajouté.
La rébellion à dominante touareg du nord du Mali a signé samedi à Bamako l'accord de paix entériné le 15 mai par le camp gouvernemental et la médiation internationale, censé permettre de tourner la page du jihadisme dans cette partie du Sahel.
"C'est un accord historique, une bonne nouvelle pour la lutte contre le terrorisme (..). Depuis l'indépendance de ce pays, il y a deux peuples qui essayaient de vivre ensemble et qui n'y arrivaient pas bien, qui éventuellement s'affrontaient, ceux du nord et ceux du sud. Dès qu'il y avait des tensions, voire des violences, cela favorisait la percée des jihadistes", a souligné le ministre de la Défense.
"D'une certaine manière, on a gagné la guerre en début 2013 (avec l'opération française Serval, ndlr) et on vient de gagner la paix", a-t-il estimé.
L'accord devrait contribuer à clarifier la situation sur le terrain en isolant les "bandes incontrôlées, jihadistes, narcotrafiquants" qui vont continuer les violences, relève l'éditorialiste malien Souleymane Drabo.
La force de l'ONU au Mali (Minusma) et l'armée malienne, appuyées par les militaires de l'opération française Barkhane, resteront donc mobilisés face à cette nébuleuse jihado-mafieuse.
Barkhane (3.000 hommes), qui intervient sur toute la zone sahélo-saharienne (Mali, Mauritanie, Tchad, Burkina Faso, Niger), doit "poursuivre l'action contre les jihadistes, qui donne des résultats" et restera donc présente au Mali comme dans les quatre autres pays, a souligné Jean-Yves Le Drian.
"Nous avons eu l'opération militaire, la démocratisation, l'élection présidentielle, les élections législatives puis la présence des Nations Unies puis de l'Europe qui intervient pour reformer l'armée malienne et à la fin un processus politique qui aboutit à un résultat positif, c'est quand même formidable", s'est félicité le ministre de la Défense.
AFP
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