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vendredi 26 juin 2015

Départ de la RATP : Le reproche ‘’peu diplomatique’’ d’Alpha Condé à l’ambassadeur de France


« Nous sommes entièrement responsables du départ de la Régie Autonome des Transports Parisiens (RATP) de la Guinée mais vous n’avez, vous aussi, rien fait pour éviter que l’irréparable ne se produise ». Tels sont en substance les reproches que Bertrand Cochery, l’ambassadeur de France en Guinée, a essuyés de la part du président guinéen Alpha Condé lors de la signature du contrat que VEOLIA vient de passer avec la Guinée pour la gestion d’EDG (Électricité de Guinée).
  
S’il est évident qu’Alpha Condé assume volontiers le rôle et la responsabilité joués par des cadres du ministère des Transports dans le départ anticipé des experts de la RAPT que l’État guinéen avait recrutés pour la gestion des bus de la SOTRAGUI, il n’en est pas moins convaincu que s’il avait très tôt été alerté par le diplomate français, le pire aurait pu être évité.    

Le président Alpha Condé ne souhaite vraiment plus replonger dans l’amère expérience ayant amené la RATP à quitter la Guinée. Il l’a dit de vive voix à VEOLIA.   

« Je vous avertis, vous avez besoin du soutien de la Présidence. Vous pouvez nous contacter pour qu’on vous aide à chaque fois que vous avez un problème. Je souhaite vraiment qu’on ne recommence pas l’expérience de la RATP. Vous pouvez même vous renseigner auprès des gens de la RATP, monsieur l’Ambassadeur est là. Il est, lui aussi,  un peu responsable. Parce qu’il en savait mais il ne m’a pas alerté. Je n’en étais pas informé. C’est quand ils ont voulu rentrer que je les ai reçus avec monsieur l’Ambassadeur. C’est en ce moment qu’ils m’ont exposé les difficultés auxquelles ils étaient confrontés régulièrement », a-t-il chargé l’ambassadeur Cochery qui est censé, estime-t-il, en contact avec ses concitoyens qui lui exposent souvent leurs difficultés.

« Vous devez être aussi un intermédiaire entre eux et la Présidence. C’est-à-dire alerter chaque fois qu’ils auront des difficultés. Parce qu’ils peuvent penser qu’en allant souvent à la présidence, ils vont avoir le ministre sur le dos mais vous, vous n’avez pas le ministre sur le dos. Donc, vous pouvez être un peu leur porte-parole », a-t-il suggéré à l’ambassadeur qui a préféré avaler des couleuvres.

Cette manière de morigéner le diplomate français en public, s’il témoigne le caractère franc et direct du numéro un guinéen, nombreux sont des observateurs qui la trouvent diplomatiquement incommode.

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