Le Président de la République M. Mohamed Ould Abdel Aziz et L'opposant mauritanien, Mohamed Ould Mouloud ( a droite)
Après des mois de tergiversations et de rendez-vous manqués, le dialogue politique tant galvaudé entre le pouvoir et son opposition, s’enlise. La rencontre décisive qui devait réunir les deux camps aurait capotée. L’opposition dénonce un changement de dernière minute dans la composition de l’équipe qui devait représenter le pouvoir. Aujourd’hui, c’est la CAP, une autre coalition de l’opposition qui déclare que rien ne se fera sans elle.
C’est lors du Festival des villes anciennes à Chinguitty, en 2014, que Mohamed Abdel Aziz avait déclaré son intention d’ouvrir le dialogue avec son opposition la plus radicale, le FNDU (Forum national pour la démocratie et l’unité) qui renferme des formations politiques parmi les plus représentatives sur la scène politique. Cet appel au dialogue faisait suite à un blocage constaté dans l’évolution de la démocratie mauritanienne, de plus en plus dans le collimateur de la communauté internationale qui y perçoit les germes d’une instabilité préjudiciable à la sécurité de ses investissements dans le pays mais aussi de la stabilité régionale.
Pour les observateurs, la reprise des négociations entre les deux pans de la politique nationale était d’autant plus salutaire que la Mauritanie était devenue brusquement unijambiste, avec des institutions où la moitié de la population était exclue. En effet, l’absence des partis du FNDU dans les conseils municipaux et dans les prétoires du Parlement, ajouté à leur boycott des présidentielles de juin 2014 enlevaient in finish toute crédibilité à l’Etat mauritanien et à ses institutions. Le marasme politique qui s’en ressentait faisait de jour en jour apparaître le caractère personnel d’un pouvoir Apparatchik. Ce serait ainsi contraint par la donne internationale que Nouakchott aurait fléchie, lançant presque un appel au Secours aux opposants.
Côté pouvoir, la gestion d’un tel dossier fut alors confiée à Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, ancien transfuge du RFD (Rassemblement des forces démocratiques), un parti qui est devenu aujourd’hui le fer de lance de la radicalité politique. Premier ministre pendant le premier mandat du président Mohamed Ould Abdel Aziz dont il est l’ombre le plus fidèle, Ould Mohamed Laghdaf qui est pressenti pour diriger le pays après 2019, avait les coudées franches pour mener des négociations réussies avec son ancien camp, de son poste de Ministre Secrétaire général de la présidence de la République.
Pour les observateurs, la reprise des négociations entre les deux pans de la politique nationale était d’autant plus salutaire que la Mauritanie était devenue brusquement unijambiste, avec des institutions où la moitié de la population était exclue. En effet, l’absence des partis du FNDU dans les conseils municipaux et dans les prétoires du Parlement, ajouté à leur boycott des présidentielles de juin 2014 enlevaient in finish toute crédibilité à l’Etat mauritanien et à ses institutions. Le marasme politique qui s’en ressentait faisait de jour en jour apparaître le caractère personnel d’un pouvoir Apparatchik. Ce serait ainsi contraint par la donne internationale que Nouakchott aurait fléchie, lançant presque un appel au Secours aux opposants.
Côté pouvoir, la gestion d’un tel dossier fut alors confiée à Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, ancien transfuge du RFD (Rassemblement des forces démocratiques), un parti qui est devenu aujourd’hui le fer de lance de la radicalité politique. Premier ministre pendant le premier mandat du président Mohamed Ould Abdel Aziz dont il est l’ombre le plus fidèle, Ould Mohamed Laghdaf qui est pressenti pour diriger le pays après 2019, avait les coudées franches pour mener des négociations réussies avec son ancien camp, de son poste de Ministre Secrétaire général de la présidence de la République.
Une invite fur alors lancée à l’opposition la plus radicale pour l’ouverture d’un dialogue politique. Appel bien accueilli par le FNDU qui mit sur place des commissions et travailla pendant plus de deux mois sur une feuille de route qui va sortir par césarienne au bout de plusieurs anicroches entre ses membres. Le FNDU a depuis plusieurs jours déposé ainsi son plan de dialogue assorti de préalables destinés selon lui à renouer la confiance avec un pouvoir qui selon ses membres s’est révélé champion dans les « faux engagements ». Une manière aussi selon l’opposition radicale de tester sa bonne foi.
Chaque camp avait choisi ses débatteurs et le FNDU avait déjà transmis la liste de son équipe de négociateurs dirigé par l’ancien bâtonnier de l’ordre des avocats et président du parti Convergence Démocratique, Mahfouddh Ould Bettah. Une première rencontre de prise de contact était ainsi prévue jeudi 2 avril dernier au domicile de l’ex-PM, Moulaye Ould Mohamed Laghdaf. Aux derniers moments, l’entrevue a été reportée.
Motif, le FNDU déclare avoir constaté que le pouvoir avait changé d’équipe de négociateurs, alors qu’il avait monté sa propre équipe en fonction de la composition du camp adverse. Ce qui nécessitait dés lors un recentrage qui risque en définitive de porter un coup dur à un dialogue que les observateurs considèrent de plus en plus incertain. En effet, alors que le FNDU tient absolument à ses préalables, le président Mohamed Abdel Aziz avait déclaré lors de la conférence de presse qu’il avait animée, qu’il n’acceptera aucun préalable et que les parties doivent entrer directement dans les négociations sans à-priori.
Alors que les observateurs se questionnent sur l’issue d’un tel dialogue aux contours encore incertains, une autre coalition d’opposants, la Coalition pour une Alternance Pacifique (CAP), concurrente du FNDU, se manifeste. Un de ses leaders, Messaoud Ould Boulkheïr, auteur de plusieurs initiatives de réconciliation entre le pouvoir et l’opposition, s’étonne aujourd’hui de la marginalisation d’un si important pôle de la scène politique dans ce dialogue qui se prépare.
La CAP semble en effet avoir été occulté par Moulaye Ould Mohamed Laghdaf dans ses concertations. Ould Boulkheir qui semble dénoncer cette usurpation de droit d’auteur s’offusque ainsi de sa mise à l’écart, alors qu’il est l’initiateur de l’idée. Jusque-là considéré comme proche du pouvoir, les participants à la manifestation populaire que son parti, l’APP, vient d’organiser ont été abasourdis de redécouvrir un Messaoud des années 90. Le doyen de la classe politique avait, en effet, enfourché de nouveau sa virulence, lui qui a accusé le régime de Mohamed Abdel Aziz de fossoyeur de l’unité nationale, d’artisan de la ségrégation et de la gabegie.
A l’orée d’un dialogue qui tarde à se dénouer, c’est un véritable cocktail Molotov qui se prépare à l’ombre d’un pays menacé par la crise politique, la recrudescence des violations des droits de l’homme, la montée de la criminalité urbaine et de la corruption, le sous-tendu par un Etat qui fonctionne presque hors de ses institutions.
La CAP semble en effet avoir été occulté par Moulaye Ould Mohamed Laghdaf dans ses concertations. Ould Boulkheir qui semble dénoncer cette usurpation de droit d’auteur s’offusque ainsi de sa mise à l’écart, alors qu’il est l’initiateur de l’idée. Jusque-là considéré comme proche du pouvoir, les participants à la manifestation populaire que son parti, l’APP, vient d’organiser ont été abasourdis de redécouvrir un Messaoud des années 90. Le doyen de la classe politique avait, en effet, enfourché de nouveau sa virulence, lui qui a accusé le régime de Mohamed Abdel Aziz de fossoyeur de l’unité nationale, d’artisan de la ségrégation et de la gabegie.
A l’orée d’un dialogue qui tarde à se dénouer, c’est un véritable cocktail Molotov qui se prépare à l’ombre d’un pays menacé par la crise politique, la recrudescence des violations des droits de l’homme, la montée de la criminalité urbaine et de la corruption, le sous-tendu par un Etat qui fonctionne presque hors de ses institutions.
MOMS
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