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mercredi 25 mars 2015

Le gouvernement réplique à la déclaration de l’opposition

« Cette manière de sur-réagir est symptomatique », déclare le porte-parole du gouvernement, Albert Damantang Camara

Les trois anciens Premiers ministres et principaux opposants au régime de Conakry, Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré et Lansana Kouyaté étaient depuis quelques jours en conclave au bord de la Seine, à Paris. Cette réunion à trois a été sanctionnée par une déclaration commune dans laquelle, ils ont planifié toute une série d’initiatives qu’ils entendent actionner dans les prochains jours pour faire plier la CENI et le pouvoir à leurs exigences.   

Suite à cette situation totalement inédite, le gouvernement par la voix de son porte-parole, Damantang Albert Camara, via une déclaration à Guinéenews©,  vient de rompre le silence. Si la ribambelle de reproches dressée par l’opposition ne lui impressionne guère, en revanche, le Porte-parole du gouvernement trouve ‘’surprenants’’ les termes employés par l’opposition lorsqu’elle affirme que ‘’le président de la République est illégitime’’ et qu’il ‘’ne doit pas rester au pouvoir’’.

Pour le ministre Damantang Albert Camara, une telle déclaration instaure le doute sur les objectifs de l’opposition. Et d’ajouter, cette manière de ‘’sur réagir est symptomatique’’. Il est très étonnant que des opposants mêmes qui se déclarent républicains, envisagent la remise en cause de nos acquis démocratiques en réclamant publiquement une nouvelle transition, s’est-il indigné. Lisez plutôt la réplique du gouvernement à la déclaration de l’opposition :        

 « Cette déclaration est à la fois vague et menaçante et c’est qui fait qu’elle est inquiétante parce qu’elle instaure un doute sur les objectifs de notre opposition.

Ce qu’elle reproche au gouvernement n’est pas nouveau. On remarque une tendance à une exagération des faits et à des contre vérités sur des prétendues violations de la Constitution avec pour seul but de trouver des justificatifs à une remise en cause de notre démocratie. C’est inquiétant. Les termes employés sont surprenants lorsqu’elle dit que le Président est illégitime et qu’il ne doit pas rester au pouvoir. C’est un raccourci trop précipité pour être innocent.

Cette manière de surréagir est symptomatique. L’opposition veut à tout prix se donner des arguments pour des revendications violentes et anticonstitutionnelles. La situation ne le justifie pas. Tout le monde s’attendait à ce que le Président de la république sollicite un report de la Présidentielle pour cause d’Ebola. Au moment où, malgré le contexte et les difficultés que nous traversons, le Président affirme sans ambiguïté sa volonté de respecter notre Loi suprême, il est très étonnant que ceux-là même qui se déclarent républicains envisagent la remise en cause de nos acquis démocratiques en réclamant publiquement une nouvelle transition.

Dans tous les cas de figure, le gouvernement reste résolument disposé à continuer le dialogue avec l’opposition. Le Président a été ferme et formel là-dessus. Si nous sommes arrivé à nous entendre sur les législatives, il n’y a pas de raisons que n’y arrivions pas sur les autres scrutins d’autant plus que nous avons la chance, ces jours-ci, de bénéficier de la contribution de la Francophonie.

L’arrivée de Madame Michaëlle Jean a permis à tous les acteurs guinéens de s’exprimer sur cette question. Lors de son séjour qui s’achève ce soir et par sa capacité à écouter et la qualité de ses interventions, la Secrétaire Générale de la Francophonie a démontré à tous ses interlocuteurs la possibilité de trouver des solutions par le dialogue. Cela nous encourage.

Il est d’ailleurs assez paradoxal qu’au moment où la représentante d’une organisation aussi fondamentale pour notre pays vient en Guinée pour se pencher sur nos problèmes avec des approches de solutions, les principaux leaders de l’opposition se rendent à Paris pour émettre, au même moment une déclaration remplie de menaces. La visite de Madame Jean était programmée et attendue et nous aurions aimé être assis avec eux en face d’elle pour évoquer ces questions aussi essentielles pour l’avenir de notre pays. »

Propos recueillis par Camara Moro Amara

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