L’attaque
terroriste dans la nuit du 6 au 7 mars 2015 au restaurant « La Terrasse
» n’était-elle pas prévisible ? La réponse est affirmative pour bon
nombre d’observateurs maliens qui estiment qu’elle n’avait rien
d’étonnant. Au contraire, ils sont très nombreux à s’étonner que les
Djihadistes aient passé tout ce temps avant de se manifester, après les
opérations de Serval et ma Misma.
Le
retard accusé dans la reprise des négociations prévues dans l’accord de
Ouaga a largement contribué au retour de ces groupes djihadistes dans
le pays. Un retard, aujourd’hui imputable au régime IBK qui a trop
traîné les pieds avant de se résoudre finalement au dialogue sous la
pression de la communauté internationale.
Tantôt
«je ne négocierai pas avec les groupes armés», tantôt «on me force à
négocier avec les groupes armés», c’est dans ces tergiversations que le
président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, plébiscité par les
Maliens en 2013 pour résoudre la crise sécuritaire du nord, a passé la
moitié de ses deux ans de règne à la tête du pays.
En prenant cette option dans une crise dont la gestion était
plusqu’urgente et presque à sa portée, le Président de la République,
pour des considérations politiques, a choisi de traîner les pieds en
provoquant une rupture de près de 10 mois dans le processus des
négociations. Et ce faisant il affiche une indifférence totale à la
souffrance du peuple malien en passant sous silence l’accord de Ouga
brillamment négocié par l’ancien ministre des Affaires étrangères,
Tièbilé Dramé.
Car,
au lieu de s’attaquer à l’application ce précieux accord qui préservait
les lignes rouges à ne pas franchir, le cantonnement des groupes armés
et le retour progressif de l’administration et des forces armées dans
les régions du nord, le Président de la République a cru bon se
maintenir dans la suffisance.
Du
coup, il entretiendra la «politique de défoncer la porte déjà ouverte»
et refuse de battre le fer quand il était encore chaud. En lieu et place
des actions concrètes pour le retour de la paix, il opte pour les
discours au ton «Guerrier» et au relent populiste avant de revenir à de
meilleurs sentiments.
Mais
entre temps la situation sécuritaire dans les régions du nord attenuée
par l’opération Serval s’est profondément dégradée. Car cette rupture
imposée par le chef de l’Etat a, sans doute, profité aux groupes
terroristes qui rodaient autour de Kidal, Tessalit et Aguel’hoc après
les opérations françaises.
Ils ont fait des nids sur l’ensemble du territoire national. Et
aujourd’hui l’attaque terroriste contre le restaurant «La terrasse» le
week-end dernier revendiquée par Al Mourabitoune et l’agression du
Général Ould Meydou le mois dernier en disent long sur les conséquences
du retard pris par les nouvelles autorités dans la reprise des
négociations.
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