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vendredi 20 février 2015

Burkina : La mise en garde des partis de l’ex-opposition

Zeph Roch sankara opposition

Les partis politiques de l’ex-opposition politique ont fait leur première déclaration sous l’égide du Cadre de concertation des partis politiques, formalisé en début de semaine. Dans cette déclaration, ils dénoncent des « vélléités de sabotage » et parlent plus particulièrement des incendies ou tentative d’incendie perpétrés jugés suspects contre le domicile d’un militant du MPP  et le siège de l’UNIR/PS. Voici la déclaration en intégralité.
La vie sociopolitique nationale depuis le début de la transition connait des remous plus ou moins significatifs qui ne laissent aucun observateur indifférent. Les événements de ces dernières semaines méritent cependant une attention particulière de la part des acteurs du processus, pour faire barrage aux velléités de sabotage enregistrées ça et là.
Ainsi, l’opinion nationale retient que :
  • dans la nuit du 5 février 2015, le domicile du premier responsable du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) de l’arrondissement N°12 de la ville de Ouagadougou a été incendié ;
  • une semaine après, soit le vendredi 13 février 2015, c’était au tour du siège de l’Union pour la Renaissance/Parti Sankariste (UNIR/PS) sis aux 1200 logements de la capitale, d’être la cible d’une attaque au cocktail Molotov aux environs de 3h20 mn du matin ;
  • Avant tout cela et depuis Bobo-Dioulasso et aux détours d’un rassemblement de militants du CDP, l’ex tonitruant, maire de cette ville, Salia Sanon, pour ne pas le nommer, a déclaré urbi et orbi  leurs détermination et préparatifs pour un «  retour triomphal » de leur mentor Blaise COMPAORE, lequel les « soutient » depuis la Côte d’Ivoire.
Ces actes criminels interviennent dans un contexte national marqué par les agitations fébriles des partisans de l’ancien régime et ne visent qu’un seul objectif : créer un climat d’insécurité politique et une psychose dans notre pays afin de mettre à mal le processus de transition inclusive entamé après l’insurrection populaire et héroïque de notre peuple les 30 et 31 octobre 2014.
Ces incendies criminels ne sont-ils pas aussi la mise en exécution des menaces proférées par certains ténors du CDP qui appelaient, il n’y a pas longtemps, leurs militants à brûler chez les opposants en guise de vengeance ?
Ne sont-ils pas aussi la conséquence de la trop grande magnanimité des acteurs de la transition et du peuple burkinabè envers certains, qui ont vite fait d’assimiler cela à de la faiblesse ?
Tous les ténors de l’ancien régime et les groupuscules qui les soutiennent doivent comprendre une fois pour toutes que notre peuple est toujours mobilisé autour des idéaux des 30 et 31 octobre 2014 et défendra coûte que coûte la liberté et le pain qui lui ont été confisqués pendant 27 ans.
Le peuple burkinabè veut un véritable changement dans notre pays et l’a bien exprimé lors de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. Tant que les questions de fond qui ont conduit à l’insurrection populaire ne seront pas traitées et résolues, le peuple burkinabè restera debout et aux aguets. Le peuple est conscient de sa force et reste vigilant par rapport aux lourds contentieux de crimes économiques et de sang qu’a traînés le pouvoir de Blaise COMPAORE.
En tout état de cause, les partis politiques regroupés au sein du Cadre de Concertation de Partis Politiques (CCPP) condamnent fermement ces agissements criminels d’où qu’ils viennent.
Ils appellent les autorités de la transition à prendre toutes les dispositions nécessaires pour, non seulement arrêter et traduire en justice les auteurs et les commanditaires de ces actes ignobles, mais aussi et surtout, protéger les citoyens et en particulier les responsables des partis politiques membres de l’ex CFOP qui sont la cible privilégiée de ces terroristes politiques nostalgiques d’un passé à jamais révolu dans notre pays.
Ils mettent particulièrement en garde, tous ceux qui ont trahi notre Peuple par leur soutien actif à la modification de l’article 37 et toutes les personnes qui rampent à contre courant de l’histoire de notre peuple. Le Cadre de Concertation de Partis Politiques les tient pour responsables de la dégradation éventuelle du processus d’inclusion accepté par les acteurs de l’insurrection et de la transition.
Ils rappellent aux auteurs et aux commanditaires des actes criminels que la tactique de la violence et de la terreur comme moyen de reconquête du pouvoir perdu par Blaise COMPAORE rencontrera encore et toujours une détermination et une résistance farouches de notre Peuple encore meurtri par les 27 ans de règne sans partage du régime déchu.
Enfin, ils appellent le peuple burkinabé, l’ensemble des patriotes et démocrates de notre pays, à rester vigilants et à déjouer tous les complots qui seront ourdis par les suppôts de l’ancien régime contre la transition et la marche de notre pays vers des lendemains meilleurs.
Fait à Ouagadougou, le 19 Février 2015
Pour le Cadre de Concertation de Partis Politiques

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