BRAZZAVILLE, (Xinhua) -- Pour le Congo, pays producteurs du pétrole, la fin de l'année 2014 était marquée, au plan économique, par le rééquilibrage du budget de l'Etat causé par la baisse de moitié des cours du pétrole au plan international.
Tout comme les autres pays producteurs du pétrole au sud du Sahara, ce repli préoccupe le gouvernement congolais qui se montre déterminé à poursuivre ses efforts de développement et d' industrialisation du pays.
"En dépit de la chute du prix du pétrole, le gouvernement poursuivra en 2015 l'oeuvre d'industrialisation et de modernisation de notre pays", a déclaré le chef de l'Etat, Denis Sassou N'Guesso dans son message de voeux à la nation, le 31 décembre 2014. Il a promis que le gouvernement veillerait également à ne pas réduire les dépenses sociales au point de remettre en cause les acquis sociaux de ces quinze dernières années.
Pour de nombreux observateurs, le cas du Congo s'avèrera plus difficile pour supporter une baisse des cours sur le long terme. Donc, estime M. Désiré Mandilou, professeur d'économie et économiste en chef de African advisory board Think-Tank, il faut simplement prendre cette conjoncture difficile pour une opportunité de développer la résilience de l'économie nationale aux chocs extérieurs.
Tirant la mesure des effets de cette chute, le Fonds monétaire international (FMI) avait, lors de sa dernière mission au Congo, du 11 au 19 novembre dernier, tiré sur la sonnette d'alarmes précisant que "l'actuel repli des cours internationaux rend d' autant plus urgent le retour à un sentier de rééquilibrage budgétaire du Congo à compter de 2015".
"S'il y a baisse du prix du baril du pétrole, le Congo s'attend à une hausse de sa production pétrolière. Nos recettes vont baisser automatiquement du fait de la baisse du prix du baril", avait déclaré le ministre des Finances, Gilbert Ondongo, lors du comité monétaire et financier national.
Il est certes évident que l'année 2015 sera à tout point de vie difficile pour les pays africains exportateurs de pétrole. Pour la République du Congo, la baisse actuelle du prix du pétrole affectera sans nul doute la poursuite de financement de certains grands projets en vue, sauf ceux jugés prioritaires.
Une opinion partagée par l'économiste Emmanuel Kamba qui pense que le Congo doit en tirer les leçons, définir un modèle économique propre à ce domaine très volatile du pétrole et diversifier les modes de financement de son développement.
"Cette situation pourra effectivement amener le gouvernement à revoir les prévisions initiales en termes d'investissements et de fonctionnement. Etant donné la volatilité du marché pétrolier, le développement du secteur hors pétrole s'avère obligatoire. Il va falloir investir dans les secteurs des services, de l'industrie, du tourisme, de l'agriculture", a-t-il indiqué.
"Les autorités congolaises devraient poursuivre les réformes structurelles en cours pour promouvoir une croissance inclusive dans les secteurs non pétroliers", avait conseillé le FMI au gouvernement congolais.
Face aux défis de développement, le gouvernement a inscrit la diversification de l'économie parmi ses priorités. Dans cette optique, des réformes nécessaires ont été initiées pour encourager les investissements privés et le développement du secteur privé.
Plusieurs secteurs sont ciblés pour y parvenir, notamment celui des mines qui devrait inaugurer, courant fin 2015, l'ère de l'industrialisation du pays. Aux côtés de ces priorités visant à diversifier l'économie congolaise, il est envisagé le développement du secteur agricole.
"Nous ferons de notre mieux pour que les mesures prises soient appliquées pour améliorer le flux des investissements directs étrangers dans notre pays", avait déclaré le ministre du développement industriel et de la promotion du secteur privé, Isidore Mvouba.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire