Analyser le discours du chef de l’Etat, révéler la réactivation des milices, échanger sur la question du dialogue national et de la Constitution du 20 janvier 2002 ont été les points saillants de la conférence de presse, du 8 janvier à Brazzaville, tenue par la Convention des partis républicains (CPR).
« Oui l’espoir est permis », clament le Parti républicain et libéral (PRL) de Nicéphore Fylla Saint Eude, le Conseil national des républicains (CNR) du révérend pasteur Ntoumi et le Congrès pour la démocratie et la République (CDR) de Bonaventure Boudzika, en cette nouvelle année. L’année 2014 aura été pour la Convention des partis républicains une année de désillusion du fait des engagements non tenus par le gouvernement. 2015 est alors inscrit comme étant une année de discernement politique et de compréhension partagée pour favoriser le maintien de la paix et la stabilité politique.
La Convention des partis républicains s’est prononcée pour un dialogue politique national rassemblant les forces vives de la nation pour baliser la voie de l’alternance démocratique. Les réformes institutionnelles, la gouvernance électorale, l’évaluation des acquis politiques consensuels issus des différentes concertations et la gouvernance politique sont les fondamentaux que comptent défendre cette frange de l’opposition. Elle reste convaincue qu’un débat mal introduit, conduit inéluctablement aux mauvaises conclusions.
Vue comme une nécessité, la convention n’entend pas participer aux élections sans avoir au préalable réuni les conditions d’une gouvernance électorale. Selon le CNR, il ne faut pas avoir peur de discuter. La convention estime, pour sa part, que la recherche du consensus politique autour des problématiques énumérées, constitue les éléments matériels de soutenabilité dudit dialogue. « Sans en fixer la nature, le président de la République a fait observer qu’il se tient dans le pays une espèce de questionnement des politiques sur le devenir du Congo d’ici à 2016. A ce niveau, le chef de l’Etat ne définit ni la nature du dialogue ni son contenu », déplore-t-elle.
Nicéphore Fylla Saint Eudes est revenu sur les limites que présente la Constitution actuelle, avant d’affirmer que la Convention n’a pas pris position sur le changement ou le maintien de la loi fondamentale, elle estime qu’il ne saurait y avoir des préalables à un dialogue puisque le dialogue définit son ordre du jour.
Ce groupement de partis a jugé nécessaire de revenir sur les concertations politiques de Brazzaville, Ewo et Dolisie. Depuis 2009, la classe politique congolaise et la société civile avaient résolu de précéder les scrutins, en vue de détendre le climat politique, par la tenue des concertations politiques. « Après avoir fait l’inventaire des concertations politiques passées, les résolutions consensuelles n’ont pas été appliquées. Malheureusement, toutes ces concertations initiées par le gouvernement n’ont pas été suivies de décisions à caractère impératif pour que l’ensemble des conclusions y découlant soit exécutoire et opposable à tous. De même, les différents accords politiques conclus avec le Parti congolais du travail, à l’instar de celui de mars dernier, n’ont pas été actés dans la loi électorale de 2014 », déclare Nicéphore Fylla Saint Eudes, et de dénoncer l’absence totale de confiance.
Par ailleurs, la CPR signale avec véhémence la réactivation des ex-miliciens par certains hommes politiques.« Nous proclamons ici que certaines autorités de la République prennent contact avec des ex-combattants, leur imposant des missions dangereuses. Ce n’est pas une vue de l’esprit ; nous en avons les preuves. Nous sommes qualifiés pour dire que nos jeunes et les jeunes des autres formations politiques qui ont eu une histoire particulière sont victimes d’instrumentalisation », a affirmé le secrétaire général du CNR, Chris Walembaud avant de prendre à témoin la communauté nationale et internationale.
Josiane Mambou Loukoula
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