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lundi 12 janvier 2015

Cinema : Mention spéciale pour Guslagie Malanda personnage principal du film «Mon amie victoria»

CONGO BRAZZAVILLE, (CONGOSITE) – Depuis le 31 décembre 2014, le film «Mon ami Victoria» est en salle. C’est un film du réalisateur-scénariste français, Jean-Paul Civeyrac. Il est tiré du roman «Victoria et les Staveney» de l’écrivaine britannique Doris Lessing. Victoria, le personnage principal de ce film, n’est autre que Guslagie Malanda, une jeune française d'origine congolaise (Brazzaville), qui se voit attribuer la mention spéciale.


Guslagie Malanda, dans le rôle de Victoria
Guslagie Malanda, dans le rôle de Victoria
Le réalisateur du film, non seulement transpose en France l’action qui se situait en Angleterre, mais aussi décrit les clivages sociaux d'une société qui les regarde souvent comme étrangers de leurs propres pays. Le film aborde plusieurs thèmes, parmi lesquels : le racisme, la pauvreté, l’exclusion, la solitude, l’hypocrisie des bien-pensants (les nantis se pensent à l’abri des bas-instincts et des pré-jugements).

Victoria qui n’a pas connu son père, n’a jamais oublié la belle nuit passée à son enfance à Paris avec une famille bourgeoise française. En effet, un jour, alors qu’elle attendait, en vain, quelqu’un pour la prendre à l’école, sa mère étant malade, Victoria est prise en charge par Edouard, un garçon aux parents riches, qui l’emmène chez eux. Elle se retrouve dans un si bel appartement des beaux quartiers de Paris. Pour elle, «c’est un conte de fées».

Victoria est bien accueillie par cette famille bourgeoise, quand bien même Elena, la mère d’Edouard, lui accorde la liberté de faire comme si elle était dans sa propre famille. Actrice de théâtre, Elena aime sans retenue Victoria. Puis, arrive Thomas, un jeune garçon de même âge et de la même classe que Victoria. Le lendemain matin, Victoria retourne en classe avec Thomas. Elle rentre chez elle le soir, où elle retrouve sa mère gravement malade. Celle-ci meurt et Victoria se retrouve chez sa tante qui, du même coup, la considère comme sa fille.

Victoria grandit avec Fanny, sa cousine du même âge. Quelques années plus tard, Fanny poursuit ses études de littérature, pendant que Victoria est hantée par le souvenir de cette nuit passée dans cette famille bourgeoise. Elle retourne sur place, mais ne croise personne. Par la suite, Victoria rencontre Thomas. Elle l’aborde pour en savoir plus, pensant qu’Edouard était toujours là à l’attendre et que ses parents faisaient toujours du théâtre. Mais, elle ne trouve pas de réponses.

Plus tard, Victoria se revoit plusieurs fois avec Edouard et, petit à petit, leur amitié prenait forme. De leur union naît Marie. Mais, leur vie va prendre de plus en plus d’écarts, jusqu’à se perdre de vue. Victoria élève toute seul la petite Marie. Un jour, elle rencontre Sam, un chanteur dans un groupe de rock. Ce dernier aime beaucoup Marie et l’adopte rapidement. Sam et Victoria mettent au monde un garçon. Mais, Sam trouve la mort par accident de circulation du retour d’un concert.

Plus tard, Victoria croise Thomas dans la rue. Elle prend le courage de l’informer qu’il est le père de Marie, consciente de ce qu’elle n’avait pas le droit de priver sa fille d’une vie matérielle meilleure que la sienne. Mais, Edouard la refoule en pensant qu’elle venait chercher de l’argent. C’est bien après qu’il se rend compte que Victoria n’était venue que pour avertir Thomas de l’existence de sa fille Marie.

Comme on peut le constater, «Mon amie Victoria» décrit le parcours d'une fille actuelle, «spectatrice de sa propre vie qui lui échappe, à l'écart parce qu'elle est noire sans doute, mais aussi parce qu'elle est mal née». Il montre quelque chose qui existe en France, avec une apparence souriante, explique le réalisateur.

Victoria (Guslagie Malanda) : une étoile montante du cinéma français

Fanny (Nadia Moussa), Maylina Diagne et Victoria (Guslagie Malanda) dans une adaptation d’un roman de Doris Lessing (photo Claire Nicol)
Fanny (Nadia Moussa), Maylina Diagne et Victoria (Guslagie Malanda) dans une adaptation d’un roman de Doris Lessing (photo Claire Nicol)
Agée de 25 ans, Guslagie Malanda est étudiante en Lettres. Les commentateurs attribuent la «mention spéciale» à Guslagie Malanda, la jeune actrice qui a donné vie au personnage de Victoria et qui joue son premier rôle au cinéma. On la considère déjà comme une étoile montante du cinéma français. Avec ce film, c’est donc une nouvelle carrière qui s'offre à Guslagie Malanda.

Qui est Jean-Paul Civeyrac ?

Jean-Paul Civeyrac est né le 24 décembre 1964 à Firminy. Après une maîtrise de philosophie à l’Université de Lyon, il entre à la FEMIS d’où il ressortira diplômé en 1991 avec le court-métrage ’’La Vie selon Luc’’, présenté en compétition au Festival de Cannes. En 1997, Jean-Paul Civeyrac réalise son premier long-métrage, ’’Ni d’Eve ni d’Adam’’, une réflexion sociale et amoureuse à travers la fugue amoureuse de deux adolescents d’une cite de la banlieue de Saint-Etienne, constat sur l’impasse de la situation sociale en France.

En 2000, il réalise son second film : ’’Les Solitaires’’, mettant aux prises un homme et son deuil de sa femme décédée. Le fantôme de la dame vient retrouver le mari et doucement le réconforte. En 2001, Jean-Paul Civeyrac est sélectionné au Festival de Belfort avec ’’Fantôme’’. Il repart avec le Grand Prix du Jury. Jean-Paul Civeyrac réalise, en 2002, ’’Le Doux amour des hommes’’, tiré d’un roman de Jean de Tinan paru en 1897. Il s’git de l’histoire d’un jeune écrivain qui a toutes les peines du monde à être publié et qui en revanche accumule les conquêtes féminines.

Jean-Paul Civeyrac reste dans la littérature en adaptant le roman d’Anne Wiazemski ’’Toutes ces belles promesses’’. Avec le décès de sa mère, il découvre le testament de son père. En 2005, Jean-Paul Civeyrac revient au long avec ’’A travers la forêt’’, après un passage par le court. I part dans le surréalisme où une jeune fille n’arrive pas à oublier son ami décédé dans un accident de moto et où elle va rencontrer un médecin qui est le sosie de ce dernier. Jean-Paul Civeyrac réalise ’’Des filles en noire’’ en 2010. Il se classe ainsi parmi une quinzaine des réalisateurs l’année. Jean-Paul Civeyrac, revient en 2015 avec ce film remarquable : «Mon amie victoria».

Gaspard Lenckonov

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