Pages

mardi 4 novembre 2014

- Une mission du FMI salue les « performances » économiques mauritaniennes


Une mission du FMI salue les « performances » économiques mauritaniennes
Mauriweb - La présidente de la mission des services du Fonds Monétaire International, Mme Mercedes Vera Martin, responsable du département Moyen-Orient et Asie centrale, a donné jeudi, en catimini, une conférence de presse de laquelle étaient exclus les journalistes pouvant poser des questions « gênantes » et consacrée aux résultats et recommandations de la mission qu’elle vient de conduire dans de cadre de la consultation au titre de l’article IV.

La conférence s'est déroulée en présence du ministre des affaires économiques et du développement, M. Sidi Ould Tah et du Gouverneur de la BCM, M.Sid'Ahmed Ould Raïss.

Selon l’AMI, Mme Mercedes Vera Martin aurait indiqué que les développements économiques en Mauritanie demeurent « positifs malgré la détérioration des termes d'échange résultant à une baisse du prix de fer, précisant que la croissance économique atteint 6,4 % en 2014, que l'Etat a réussi à stabiliser le taux d'inflation au seuil de 3,5 %, que le niveau des réserves resterait adéquat en se situant à 6,5 mois et que l'exécution budgétaire demeure en ligne avec la loi des finances 2014. »

A en croire les différents chiffres distillés au compte goutte par les autorités mauritaniennes et apparemment avalisés par la mission du FMI on serait enclin de croire que tout va pour le mieux au pays du million de poètes.

Or la réalité quotidienne nous montre tout le contraire, le chômage des jeunes connaît des pics historiques, la moindre opportunité comme le recrutement de douaniers de gendarmes ou d’agents de sécurité donne lieu à une ruée qui est le meilleur démenti que le chiffre de 11% avancé par les autorités est un grossier leurre.

Plus grave, certains citoyens ne mangent plus à leur faim et la délinquance, la marginalisation et le désespoir sont devenus monnaie courante. Les centaines de milliers de citoyens qui vivent des petits métiers du secteur informel peuvent jurer que leurs activités ont chuté de 20% au moins depuis deux ans. Même les commerçants de denrées alimentaires se plaignent.

Cela traduit tout simplement la difficulté pour les citoyens de se procurer le nécessaire au jour le jour pour s’assurer les trois repas journaliers. Les files interminable devant les poissonneries du gouvernement et devant les boutiquesEmel sont une preuve éclatante des difficultés dans lesquels vivent les mauritaniens.

A aucun niveau du pays, personne, sauf les autorités, ne confirme la bonne santé de l’économie mauritanienne. Malgré cet état de chose, nos gouvernants continuent d’avancer des chiffres de bonnes performances. Mieux, ils ont trouvé en le FMI une sorte de bénédiction mais qui comme le passé pourrait se transformer en extrême onction. 

C’est en effet un contraste doit on se fier à ces chiffres qui nous ont déjà trompé par le passé ou à leurs réalités quotidiennes vécue par nos concitoyens au jour le jour. 

Selon le communiqué du FMI « En dépit de la détérioration des termes de l’échange par une baisse du prix de fer, les développements économiques enMauritanie demeurent positifs. La croissance économique atteindra 6,4 pourcent en 2014.

La reprise de la production de la pêche et l’activité soutenue au niveau du secteur minier ont plus que compensé une plus faible performance dans les productions pétrolière et manufacturière. 

L’inflation demeure contenue avec une moyenne annuelle de 3,5 pourcent. L’exécution budgétaire demeure en ligne avec la loi de finance 2014 avec un déficit hors dons de 1,7 pourcent du PIB. » 
Quelle activité soutenue dans le secteur minier ?!

Le fleuron de notre secteur minier, la SNIM se débat dans des difficultés incommensurables, Tasiast a abandonné son projet d’extension et a vu ses revenus chuter de prés de 30%, MCM a fermé plusieurs jours et a elle aussi vu ses revenus en chute libre, Xstrata a plié bagage et renvoyé aux calendes grecques le développement des mines d’Askaf de Lebtheyne et d’el Aouj, Bumi Tamagot a été depossedée de sa mine et est en instance d’arbitrage àWashington, les indiens ont abandonné le phosphate de Bofal, Petronascherche un acquéreur pour Chinguitti qui ne produit plus que 5000 barils jours, le developpement du champs gazier Banda est compromis du fait de la mise en veilleuse des activités de Tullow oil le leader du consortium.

On se demande où la mission du FMI a-telle vue une « activité soutenue du secteur minier»«La banque centrale continue à faire des progrès dans le renforcement de la résilience du secteur financier et prévoit de renforcer la formulation de la politique monétaire et la mise en œuvre des réformes dans le marché des changes pour soutenir le développement du secteur privé sur le moyen terme. 

Une prochain évaluation de la stabilité financière pour les services de FMIformulera des recommandations pour renforcer le secteur financier, faciliter crédit à long terme au secteur privé et à encourager l'approfondissement et l'inclusion financière. »


«La mission a salué la gestion prudente de la politique macro-économique et l'engagement des autorités à préserver la viabilité budgétaire et la stabilité financière, et d'encourager le développement du secteur privé. » Décidément la mission du FMI donne dans l’humour.

Le secteur financier est en déliquescence deux banques une institution financières menacent de fermer, deux agréments de banque n’ont pas pu voir le jour, et le secteur privé n’est plus que l’ombre de lui-même. Mieux Il n’ y a jamais eu plus d’ « Etat » qu’aujourd’hui.

L’Etat a investi ou réinvesti des secteurs comme : La commercialisation du Poisson (SMCP et SNDP), Le transport aérien (MAI), les mines, le transport urbain et interurbain, le logement social et l’immobilier (ISKAN) le BTP, Le commerce de détail(boutiques emel), l’audio visuel et la télédiffusion, l’agro industrie(sucre, blé, et élevage) etc . 

Maintenant la question est de savoir si c’est par angélisme, par incompétence ou par complicité que la mission du FMI pond un rapport si déconnecté de la réalité ? L’Economie ce n’est pas seulement les chiffre, c’est aussi et surtout le quotidien que vivent les citoyens et ce quotidien est loin, très loin d’être aussi rose que veut le dépeindre la délégation conduite par Mme Mercedes Vera Martin.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire