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jeudi 27 novembre 2014

MENACES DE L’OPPOSITION : Les répliques d’Alpha Condé

Pour son troisième rendez-vous avec les médias, le président Alpha Condé n’a pas raté ses principaux adversaires. Contrairement à ce qu’on aurait pu penser avec la venue de François Hollande, le chef de l’Etat ne semble nullement impressionné. Il n’a fait aucun cadeau à ses principaux adversaires qui, hier déjà, fixaient la date du 15 décembre prochain, pour la reprise éventuelle de leurs manifestations. Sur cette question en particulier, Alpha Condé dit les attendre de pied ferme. Il en a également profité pour justifier sa décision de prendre part au sommet de la Francophonie.


Certains des propos tenus par le chef de l’Etat ne sont certainement pas de nature à décrisper le climat politique.  La température commence à monter. Faisant notamment allusion à la menace de Cellou Dalein Diallo et ses camarades de faire reprendre les manifestations de rue, la réplique d’Alpha Condé est, on ne peut plus, catégorique : « En cette période d’Ebola, je n’accepterai pas de manifestation. Qu’elle soit de la mouvance ou de l’opposition ».
Pour lui, cette menace brandie par ses principaux adversaires est d’autant plus inenvisageable que les festivités de célébration du 56ème anniversaire de la fête, elles-mêmes, ont été reportées en raison de l’épidémie à virus Ebola. Par conséquent, poursuit-il sur le même ton empreint de fermeté : « Je n’accepterai plus la pagaille. Si quelqu’un sort pour manifester, j’appliquerai la loi anti-casse. Que personne ne compte également sur moi pour gracier qui que ce soit. Si tu es condamné, tu purgeras ta peine en prison ! ».
Au-delà de l’argument relatif à la nécessité du maintien de l’ordre et de la quiétude en ces temps d’Ebola, le président de la République conteste également la validité des raisons invoquées par l’opposition pour justifier sa menace de faire reprendre les manifestations. Ainsi, évoquant en guise d’exemple la restructuration de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le chef de l’Etat a déclaré : « J’ai toujours été contre une CENI politique, ce sont eux qui l’ont voulue. S’ils ne sont pas capables de maîtriser leurs militants qu’ils ont envoyés là-bas, ce n’est pas mon problème ». Et pour couronner le tout, il assimile ses adversaires tantôt à des « rigolos », tantôt à des « nains politiques » ou encore à de « petits comptables ».
Pour ce qui est du 15ème sommet de la Francophonie que Dakar abrite ce week-end, sa participation étant déjà connue de tout le monde, le président Alpha Condé s’est évertué à donner les justifications qui pourraient rendre compte de ce qui s’apparente à une sorte de volte-face de sa part. Histoire de calmer tous ceux qui ne voulaient pas qu’il s’y rende.
Un des premiers arguments avancés par le chef de l’Etat, ce serait que sa participation est une sorte d’hommage à Abdou Diouf qui, rappelle-t-il, avait joué un rôle important quand, du temps où il était l’opposant historique, il a eu des démêlées avec les autorités guinéennes d’alors. Il pense également que l’espace francophone, avec sa soixantaine de pays, est d’un enjeu qui dépasse le cadre strict du Sénégal. Ce sommet constitue une tribune politique de grand ordre, c’est pourquoi le président Alpha Condé estime que la Guinée n’a aucun intérêt à bouder la rencontre.
Enfin, le chef de l’Etat admet qu’avec la décision François Hollande de faire une escale à Conakry, c’est comme un devoir de reconnaissance de sa part de se joindre aux autres dirigeants de l’espace francophone.  
Pivi Bilivogui pour GCI
© 2014 GuineeConakry.info

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