« Référendum », le mot qui passionne tant au Burkina et ailleurs n’en finit pas de susciter les exégèses les plus poussées parfois. Exemple, cet éditorial de notre confrère Jeune Afrique qui en rajoute une couche sur la complexité de ce concept qui va certainement cristalliser les passions pendant encore de longs mois.
EN BRUMEUSE ECOSSE LE 18 SEPTEMBRE, mais surtout, en ce qui nous concerne, au Burkina, dans les deux Congo, au Rwanda et au Burundi, cinq pays où pourraient être organisées dès 2015 une série de consultations populaires destinées à permettre aux chefs d’Etat en exercice d’être candidats à leur propre succession, ce mot latin signifiant « ce qui doit être rapporté » est devenu un concentré de passions, de polémiques et de violences larvées.
Procédé de démocratie directe aussi vieux que les cantons suisses, le référendum est pourtant, a priori, inattaquable. Le référendum, c’est l’expression du pouvoir souverain du peuple, de son autodétermination et de sa décision suprême, la source première d’une légitimité qui ne peut être soumise à celle d’aucun autre organe. Référence en la matière, Alexis de Tocqueville écrivait qu’ « au-dessus de toutes les institutions […] réside un pouvoir souverain, celui du peuple, qui les détruit ou les modifie à son gré ». Y compris, donc, les constitutions, puisque ce fameux peuple, constituant originaire, a la capacité de s’en affranchir. C’est sa volonté qui est le fondement du droit et non l’inverse.
Bel objet que le référendum, sorte de quintessence de la démocratie. Sauf bien sûr, le diable résidant dans les détails, quand il a pour effet de légitimé des actes contraires aux libertés fondamentales : lorsque les Suisses ont, en 2009, voté à près de 60% pour l’interdiction de la construction de nouveaux minarets, nombre de commentateurs n’ont pas hésité à parler de « référendum liberticide ». Est-ce le cas de ceux qui s’annoncent sur le continent ? Objectivement, non. Qu’un président souhaite pouvoir se représenter devant les électeurs n’est pas en soi une atteinte aux droits de l’homme, et le fait que, à l’instar de Charles de Gaulle il y a un quart de siècle, il décide de soumettre auparavant à l’approbation du corps électoral une nouvelle constitution dont le but - ne soyons pas naïfs – est de l’autoriser à briguer un nouveau mandat, ne relève pas du « coup d’Etat permanent » dénoncé à l’époque par François Mitterrand. Tout juste d’une forme de populisme certes critiquable, mais conforme au droit et aux prérogatives d’un chef d’Etat.
D’où la difficulté, pour ceux qui ne sont pas d’accord, de s’opposer sur le fond à la tenue d’un référendum. Sauf à préjuger d’un trucage des résultats de la consultation, en dépit de l’existence de commissions électorales censées être indépendantes et de listes électorales à la révision desquelles ils ont été invités à s’associer, ils sont en panne d’arguments.
Comment justifier leur refus de se soumettre au verdict des urnes ? Comment oser assumer publiquement ce que beaucoup d’entre eux pensent tout bas, à savoir que ce peuple dont ils se réclament manquerait de maturité politique au point de suivre les consignes du gouvernement comme des moutons de Panurge ? En panne de stratégies aussi : le boycott actif ? C’est prendre le risque de provoquer des dérapages, des violences, voire un coup de force. Le boycott passif (l’abstention) ? La possibilité d’être désavoué est grande. Reste à jouer le jeu, c’est-à-dire à participer et à tout faire pour que le « non » l’emporte.
Ce qui fait le charme d’un référendum, c’est que son issue est imprévisible et que sa charge d’incertitude, face à des électeurs souvent tentés par les réflexes de défiance, est lourde – les exemples abondent. De Ouaga à Brazza, pourquoi les opposants ne chercheraient-ils donc pas à retourner cette arme contre ses initiateurs ? Dans les urnes, on l’aura compris. Pas dans la rue.
François Soudan
@Editorial Jeune Afrique n°2799
@Editorial Jeune Afrique n°2799
Messages
c’est comme si l’opposition doutait de la maturité politique de ses militants ?
Laissez le peuple s’exprimer librement sur l’avenir de la nation par les
urnes !!!
pourquoi pas un referendum pour savoir s’il faut amnistier blaise pour tout ce qu’il a fait.en tout cas ce ne sont pas les bons sujets de referendum qui manquent
soient prêt a affronter leur destin démocratique dans les urnes afin d’éviter
de mettre notre pays en feu.Laissons les manipulations de l’opposition et
allons au referendum pour en finir avec cette question.
1-Le Burkina n’a pas de referendum mais a besoin des hôpitaux et des dispensaires pour se soigner.
2- Le Burkina n’a pas de referendum mais a besoin des amphis et des restaurants pour ces étudiants
3-Le Burkina n’a pas de referendum mais a besoin du travail pour ces millions de jeunes sans emploi.
4-Le Burkina n’a pas de referendum mais a besoin des écoles pour ces millions d’enfants qui ne connaissent pas le chemin de l’école.
5-Le Burkina n’a pas de referendum mais a besoin des routes bitumées pour se développer.
C’EST CA QUI EST LA VÉRITÉ.
QUE LE SEIGNEUR BÉNISSE LE BURKINA. AMEN
PAIX ET JOIE A TOUS LES BURKINABÉS. AMEN
NON AU SÉNAT.
NON A LA RÉVISION DE l’A37
VIVE LE PEUPLE BURKINABÉ
VIVE LA DÉMOCRATIE A 2 MANDATS
VIVE L’ALTERNANCE 2015
résoudre cette question par la voix consensuelle, celle-ci
continue de diviser la classe politique burkinabè et même de
plus en plus les acteurs sociaux et fait l’objet, ces derniers
temps, d’agitations politiques (marches et meetings de soutien
ou de rejet. .. de l’opposition ou de la majorité ... ) et de menaces
à la paix sociale.
Au regard de l’échec des tentatives d’obtenir un consensus
entre les acteurs politiques par le dialogue, la seule voie
démocratique de résolution du problème est celle de la
consultation du peuple souverain, constituant originel.OUI au referendum
résoudre cette question par la voix consensuelle, celle-ci
continue de diviser la classe politique burkinabè et même de
plus en plus les acteurs sociaux et fait l’objet, ces derniers
temps, d’agitations politiques (marches et meetings de soutien
ou de rejet. .. de l’opposition ou de la majorité ... ) et de menaces
à la paix sociale.
Au regard de l’échec des tentatives d’obtenir un consensus
entre les acteurs politiques par le dialogue, la seule voie
démocratique de résolution du problème est celle de la
consultation du peuple souverain, constituant originel.OUI au referendum
Ceci, les chiffres indiquent indiquent que l’opposition peut remporter le referendum si elle s’y prend bien. Regardons la derniere election presidentielle par exemple. Il y avait 3,234,555 inscrits sur la liste electoral avec 1,773,151 votants et une victoire de BC a 80.15%, soit 1,421,180 votes (en ne tenant pas compte des bulletins invalides). En gros, il y a environ 1,813,374 Burkinabes qui etaient inscrits sur la liste electorale en 2010 et qui ne sont pas alles voter aux presidentielles. Une possible lecture de cette election (que l’opposition pourrait confirmer facilement) est que tous ceux qui voulaient voter pour BC ont vote pour lui---ceci est fort plausible vu les differences de moyens deployes par le camp presidentiel et l’opposition pendant la campagne. Il reste a identifier qui sont 1,813,374 abstenants, et comment les emmener aux urnes et comment les convaincre pour voter "Non" au referendum. Sur la base des chiffres de la derniere presidentielle, il suffit de convaince environ 80% des abstenants de voter NON. Ceci correspondrait a une victoire du NON avec environ 51% et impliquerait un taux de participation en gros de 88% qui n’est pas implausible etant donne les experiences de la Cote d’Ivoire (taux de participation de 83.7% en 2010) et de la Sierra Leone en 2012 (taux de participaption de 87.3%) : la lecon etant qu’en Afrique les gens peuvent se rendre massivement aux urnes quand ils ont une bonne raison d’aller voter. Ceci est faisable (du moins a mon sens) mais cela necessite un travail minitieux (tres different des marches qu’on observe actuellement) mais qui du moins conceptuellement n’est pas tres complique. A commencer par arreter de dire aux gens que les votes sont truques et/ou que les resultats sont connus a l’avance. Si j’ai l’intention de voter pour vous et que vous me dites que les votes sont truques, en fait qu mon vote est inutile, pourquoi voulez-vous alors que je me donne la peine d’aller voter ?
Si Blaise Compaoré renonce a son projet de referendum, qu’est ce qui pourra menacer la paix ?
M. Soudan, installez-vous dans un des pays que vous citez pour gouter au bonheur de vous exprimer souvent par referendum !