En conférence de presse lundi soir, le ministre de la Justice, Me Cheik Sacko, a annoncé un imminent mouvement des magistrats. En attendant le décret de mutation et de promotion, le Garde des sceaux a dû expliquer l'expression (mouvement des magistrats) et justifier ses critères d'affectation. Des critères qui devront être appréciés par le Conseil Supérieur de la Magistrature et le président de la République.
Avec le remplaçant de Me Christian Sow, c'en est peut-être fini avec " les particularités guinéennes ". L'homme qui se réfère souvent à la France (où il est avocat) et au Sénégal, a exposé huit (8) critères. Il dit les avoir choisis sur les bases de la réalité du pays, les conditions des magistrats guinéens ainsi que sa propre expérience dans le monde judiciaire.
Ancienneté
Les magistrats d'un à six ans d'exercice, doivent continuer à acquérir l'expérience. Les postes de chef de juridiction, ils vont devoir les laisser aux anciens dans la fonction ainsi qu'aux anciens aux postes de responsabilité - l'ancienneté au poste est un critère à part.
Promotion des jeunes
Toutefois, Me Cheik Sacko n'oublie pas les jeunes " talentueux". Il rassure qu'ils seront bien positionnés dans les différentes juridictions, afin d'être promus.
Les femmes
Le mouvement tiendra également compte de la situation matrimoniale et familiale des femmes. Toutefois, le ministre de la Justice précise qu'il s'agit d'un critère additif.
Les malades
Sur ce critère, le ministre a indiqué qu'il faudra distinguer « les grands malades » des autres qui ne peuvent être indisponible que pour quelques jours ou quelques semaines.
La formation
La formation est un atout pour les magistrats qui y ont pensé. « Par contre, il y a des magistrats qui n'ont rien fait, qui sont restés les mains croisées », a dit Me Cheik Sacko.
Le critère géographique
Avec Me Cheik Sacko, le magistrat guinéen ne devrait plus être affecté dans sa préfecture d'origine. Cela, afin d'éviter les possibles pressions familiales.
La qualité de membre du CSM
Les magistrats membres du Conseil Supérieur de la Magistrature devraient être soit maintenus dans leur fonction ou nommé à un poste équivalent. Mais pas à un poste inférieur à celui-ci.
En expliquant ses critères, Me Cheik Sacko a indiqué que le mouvement était prévu en mars dernier. «Mais j'ai dit au Chef de l'Etat de me laisser le temps de connaître les magistrats », a signalé Me Cheik Sacko. Aujourd'hui connaisseur des magistrats, le ministre issu de la diaspora prévient que les magistrats dont on se plaint régulièrement ne seront pas promus.
Il faut signaler que le dernier mouvement des magistrats est intervenu en 2011 sous Me Christian Sow, alors que l'avant-dernier a eu lieu en 2008. Tout en précisant qu'il ne s'agit nullement d'une jurisprudence, Me Sacko a voulu respecter cet intervalle d'environ trois ans.
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