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mardi 30 septembre 2014

Immigration clandestine : Mauritaniens et Sénégalais accordent leur violon à Rosso

Les autorités administratives et sécuritaires mauritaniennes et sénégalaises ont accordé leur violon pour une lutte commune contre l’immigration clandestine. C’était au cours d’un rencontre organisée le lundi 22 septembre dernier à Rosso, par les autorités des zones frontalières, le Trarza et Saint-Louis, avec la collaboration de l’Union européenne. Les participants qui ont échangé leurs réflexions et leur stratégie de lutte, ont également visité plusieurs points de passage pour évaluer l’efficacité des mesures prises dans les contrôles aux frontières.
La Mauritanie est, dans le cadre de la lutte contre l’immigration clandestine, un partenaire stratégique, sinon l’un des plus grands gendarmes de l’Union européenne dans la région, vu sa position de porte d’entrée principale des candidats en provenance de l’Afrique subsaharienne. Ces derniers font de la Mauritanie un tremplin pour accomplir le grand saut vers les côtes européennes et les rivages encore plus proches des Iles Canaries.
C’est ce qui explique sans doute les relations privilégiées dans ce domaine entre la Mauritanie et l’Espagne. Les ministres hispaniques et les Secrétaires d’Etat à la sécurité, visitent ainsi souvent Nouakchott, soit pour se concerter avec les autorités mauritaniennes sur les mesures de sécurité ou mettre en place des stratégies de coordination. C’est le cas en février 2014, lors de la visite de Francisco Martinez Vasquez qui avait effectué une tournée dans le pays et au Sénégal pour parler des moyens de faire face aux dangers que représentent le terrorisme transfrontalier, mais aussi la cybercriminalité et l’immigration clandestine, entre autres sujets. Au cours des deux visites qu’il avait effectuées à Nouakchott et à Nouadhibou, des policiers espagnols et mauritaniens ont été d’ailleurs décorés pour leur rôle dans la lutte contre l’immigration.
Ainsi, depuis 2006, la Mauritanie qui a renforcé ses capacités de lutte, à travers un dispositif sécuritaire maritime dopé par la coopération internationale, a pu intercepter des milliers de ressortissants ouest-africains qui tentaient de rejoindre en pirogues les côtes de l’archipel espagnol des Canaries puis l’Europ orientale. Beaucoup parmi les candidats qui débarquent en Mauritanie se lancent dans l’informel, le temps de réunir la somme nécessaire (entre 200 et 500.000 UM) qu’ils remettent à des passeurs qui les embarquent par la suite dans des embarcations de fortune qui finissent souvent au fonds de l’eau. Mais la réussite de certains d’entre eux continuent de donner de l’espoir aux autres, même si au bout, ils savent qu’ils auront rendez-vous avec la mort.
Pour aider la Mauritanie dans ses efforts, le gouvernement espagnol déploie à Nouadhibou quatre patrouilleurs, un hélicoptère et une vingtaine de gendarmes de la garde civile. Ils ont mis en place des patrouilles côtières communes avec les forces de sécurité mauritaniennes. La Mauritanie a également créé 63 barrages de police et 37 de gendarmerie le long de ces frontières. Elle dispose également d’une Stratégie nationale financée à hauteur de 11 millions Euros par l’Union européenne.

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