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vendredi 1 août 2014

Guinée Bissau: Rui Duarté Barros, ancien Premier ministre de la Guinée-Bissau - «Notre pays a besoin d'une bonne justice»

interview
Anciennement commissaire à l'UEMOA à Ouagadougou, il était en fin de mandat lorsqu'il a été appelé à exercer, en mai 2012, les fonctions de Premier ministre de transition de son pays, la Guinée-Bissau.
Homme volontiers affable, Rui Duarté Barros, dans cet entretien qu'il nous a accordé le 3 juillet 2014 à Bissau, fait le bilan de ses actions à la Primature.
Il pense avoir réussi sa mission : l'organisation des élections générales et la lutte contre le trafic de drogue qui relève, selon lui, du passé.
Après le coup d'Etat de 2012, vous avez été appelé à diriger un gouvernement de transition. Quels étaient vos objectifs prioritaires?
Le premier objectif était naturellement le retour à l'ordre constitutionnel. Pour cela, il fallait créer les conditions de la paix afin de préparer des élections libres, transparentes et acceptées par toutes les parties.
Nous étions dans une situation difficile où les Bissau-Guinéens ne s'entendaient pas. Il y avait d'un côté les militaires et de l'autre les politiques et la société civile.

Il fallait travailler à mettre tout le monde autour d'une table de discussion, faire taire les conflits et mettre fin aux divergences.
Nous pensons avoir réussi notre mission puisque l'armée et les civils ont œuvré, main dans la main, à l'élection des nouvelles autorités du pays. Et ça, j'en suis fier.
L'organisation de ces élections générales a permis de faire un recensement et un toilettage du fichier électoral en tenant compte de la diaspora, qui n'avait plus participé aux votes depuis 1994.
Les résultats sont visibles : le verdict des urnes n'a pas fait l'objet de contestation, un nouveau président est installé et le pays s'est doté d'une nouvelle Assemblée nationale.
Le deuxième objectif était de sécuriser le pays et de combattre le grand banditisme et le trafic de drogue. Aujourd'hui, je crois que le phénomène est en voie de disparition et on n'entend plus parler de drogue. Il y a quelques jours, le secrétaire général d'Interpol était en visite à Bissau pour constater les efforts menés dans ce sens. A cette occasion, le représentant spécial du SG de l'ONU en Guinée-Bissau a dit publiquement que ce sujet est dépassé parce que ce n'est plus un problème dans notre pays. Je me réjouis d'entendre cela de la bouche d'un très haut responsable des Nations unies, qui vit ici et suit les choses de très près.
En ce qui concerne les infrastructures, nous avons pu réaliser quelques routes avec l'appui de nos partenaires de la sous-région tels que la BOAD, l'UEMOA et aussi avec l'appui constant du gouvernement de la Chine qui a construit une grande école de médecine, rénové le palais présidentiel, le stade du 24- Septembre et entamé la construction du palais de justice.
Guinée Bissau
 
 

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