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jeudi 26 juin 2014

Point de presse "Le guichet spécial est destiné à aider les femmes à sortir de l’informel"


Le traditionnel point de presse du gouvernement a eu lieu le jeudi 26 juin 2014 à Ouagadougou. Il a porté sur le financement de l’entreprenariat féminin et sur des questions d’actualité auxquels le ministre de la Promotion de la femme et du genre, Nestorine Sangaré/Compaoré et le porte-parole du gouvernement, Alain Edouard Traoré ont  apporté des éclaircissements. 



La question de la mise en place d’un guichet spécial d’appui à l’entreprenariat féminin, doté d’une enveloppe de 5 milliards de FCFA fait l'objet de toutes sortes de spéculation. Pour éclairer l’opinion publique et en particulier les femmes, la ministre de la Promotion de la femme et du genre, Nestorine Sangaré/Compaoré était face aux médias dans le cadre du point de presse du gouvernement. Selon elle, la création  de ce  guichet est une réponse du gouvernement au plaidoyer mené par les femmes du pays. De toutes les grandes réflexions sur la situation de la femme burkinabè, il est ressorti l’impérieuse nécessité de promouvoir l’entreprenariat féminin.  Car, on estime à près de 86%, les femmes rencontrant des difficultés pour accéder aux financements. Une situation due à l’absence de garantie ou de caution bancaire, au taux d’intérêt élevé des structures de financements, au faible accès aux moyens de production… La ministre Sangaré, a soutenu qu'il été reconnu que celles-ci ne prendraient part active dans la mise en œuvre de la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD), si elles restent confinées dans les petites activités génératrices de revenus.  «Pour changer la donne, il fallait aider les femmes à sortir de l’informel et bâtir le formel», a-t-elle déclaré.  Un fonds d’appui à l’entreprenariat féminin, serait le bienvenu en pareille situation, à entendre la ministre. Ainsi, à la faveur de la prise des mesures sociales le 24 mars dernier, le gouvernement a décidé, le 5 mai 2014 de la création  de ce guichet spécial dont l’objectif principal est de faciliter l’accès des femmes aux financements à des conditions plus adaptées.  «Le guichet spécial est une mesure transitoire et ponctuelle décidée par le gouvernement, un mois après le Forum national des femmes pour donner une réponse immédiate aux préoccupations qui ont été soulevées par les femmes, en attendant la finalisation du processus de mise en place du Fond national». Pour elle, il s’agit de faciliter l’accès des femmes ou des groupes de femmes au financement pour le développement de leurs entreprises. «On ne parle pas ici d’activités génératrices de revenus, mais d’entreprises. Il s’agit d’aider les femmes qui ont besoin de crédit allant de 2 à 50 millions de FCFA à des taux abordables». Le guichet est logé au Fonds burkinabè de Développement économique et social (FBDES) relevant du ministère de l’Economie et des Finances. «Pour retenir les projets bancables les critères pris en compte, vont de la pertinence du projet, de sa rentabilité, de la qualité de la promotrice, de l’historique financier du compte de la promotrice pour les crédits supérieurs à 5 millions, à l’entretien avec les demandeurs de plus de 5 millions», a fait savoir Mme Sangaré. Depuis le lancement du guichet, des actions d’information et de communication, de distributions des fiches, de réception de dossiers de postulants ont été réalisées. 


Les besoins  chiffrés à plus de 14 milliards de FCFA


A  la date du 25 juin 2014, «17 000 formulaires individuels et 4 500 formulaires de groupe, ont été distribués. 14 023 dossiers (individuels et groupes) réceptionnés et acheminés au FBDES, 3549 dossiers déjà dépouillés avec une demande de financement de 14 milliards de FCFA», a confié la ministre en charge de la promotion de la femme. Sur une telle opération, les difficultés ne manquent pas. C’est dans cette optique qu’elle a annoncé que celles-ci sont d’ordre organisationnel, matériel, humain et financier. Au titre des difficultés organisationnelles, elle a souligné qu’il y a eu la forte affluence des femmes, dépassant les attentes, la désinformation et l’intoxication de l’opinion sur l’opération, les tentatives de récupération politique. Sans oublier la spéculation sur les fiches et le remplissage des formulaires et un déficit de communication et d’information. Quant aux autres difficultés, elle a cité l’insuffisance des ressources humaines, la non disponibilité des fiches en quantité suffisante  l’absence de mesures d’accompagnement financières de l’opération, etc. Toutefois, à l’écouter, des actions fortes seront engagées pour «rectifier le tir». Les journalistes l’ont l’interpellée sur l’engouement qu’a suscité la création de ce guichet quand on sait que la plupart de celles qui sont intéressées ne sont pas éligibles pour ces fonds.  La réponse de Mme Sangaré est que ces dernières seront dirigées vers d’autres structures comme le Fonds d’appui aux activités rémunératrices des femmes (FAARF), le Fonds d’appui  au secteur informel (FASI. Sans aucune garantie, sera-t-il possible de recouvrer les crédits ? Quelles sont les sanctions prévues en cas d’incapacité de remboursement du prêt ? «Les femmes du Burkina sont réputées pour leur intégrité et des études ont montré qu’elles remboursent les crédits. Je lance un défi aux femmes qui est que dans 5 ans on puisse trouver des opératrices économiques parmi celles qui vont bénéficier de ces crédits», a-t-elle affirmé. Relativement aux sanctions prévues, elle a souligné que ce sont les mêmes qui prévalent dans les autres structures de financement. Le point de presse s’est achevé comme il est de coutume sur des questions d’actualités qui ont porté, entre autres sur l’erreur de manipulation des enveloppes destinées à certaines épreuves du Bac 2014, les difficultés liées au déphasage entre le système Licence Master Doctorat (LMD) et les concours de la Fonction publique. Sur la première, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Alain Edouard Traoré a répondu qu’après un compte-rendu du ministre des Enseignements secondaire et supérieur, Moussa Ouattara, des instructions ont été données pour rattraper. Quant à la seconde préoccupation, il a dit que des dispositions sont en train d’être prises sur le terrain en attendant la relecture de l’ensemble du dispositif règlementaire. Interrogé aussi sur la faible affluence pour l’enrôlement biométrique, il a lancé un appel pour sensibiliser les citoyens à se faire enrôler. 


Habibata WARA

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