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vendredi 30 mai 2014

BURKINA : Conférence avortée du Pr Ibriga à Ouahigouya : Les masques sont tombés

C’est un évènement qui n’est pas passé inaperçu. A Ouahigouya, une conférence animée sur la révision de l’article 37 par le prof. Luc Marius Ibriga, a tourné court. Pour nous, il n’est pas utile de revenir sur les circonstances mais sur le nœud du problème et le conférencier.

C’est connu, le prof. Ibriga fait partie de ces grands intellectuels qui se sont donnés pour objectif officiellement de travailler à l’édification de la démocratie au Burkina. Malheureusement, chemin faisant, ils ont jeté bas les masques et ont démontré à l’opinion publique qu’ils jouaient platement le jeu de l’opposition. D’une tâche noble, ils sont arrivés à descendre dans la boue de l’action partisane, allant jusqu’à défendre des positions politiques inconfortables. Est-ce dans cette logique de contrat ou du moins d’éclairage de ceux qu’ils appellent "bétail électoral" (entendez, les paysans, les jeunes, les femmes, en gros ceux qui n’ont pas un doctorat comme eux) qu’ils sont allés à Ouahigouya ? Probablement.
Mais l’histoire allait leur démontrer qu’ils se trompent d’époque et que le peuple est bien plus mature qu’ils ne le pensent. Monsieur Ibriga, quelle mouche vous a piqué pour que vous preniez l’exemple de la première dame, Chantal Compaoré, qui est Burkinabè de nationalité (nous qui pensions que vous saviez tout !!!) et dont la famille est bien connue à Bobo-Dioulasso ?
Nous connaissons tous l’énoncé de l’article 165 de la Constitution : "Aucun projet ou proposition de révision de la Constitution n’est recevable lorsqu’il remet en cause :
- la nature et la forme républicaine de l’Etat ;
- le système multipartiste ;
- l’intégrité du territoire national. Aucune procédure de révision ne peut être engagée ni poursuivie lorsqu’il est porté atteinte à l’intégrité du territoire" Aviez-vous besoin d’évoquer le nom de la première dame pour illustrer l’intégrité du territoire national ? Tout professeur d’université que vous êtes, vous avez affaire souvent à un auditoire plus nombreux et varié. Vous êtes passé à côté du sujet et de la pédagogie, surtout sur un sujet aussi sensible.
Mais nous croyons savoir ce qui vous est arrivé. Vous êtes aveuglé par vos accointances coupables, lesquelles vous dictent des dérapages émotionnels. Et il a fallu donc vous administrer le choc de la contradiction pour vous faire reculer.
Malheureusement, vous ternissez l’image des intellectuels de ce pays parce qu’au lieu d’éclairer, vous vous érigez en maître de la désinformation. Nous espérons que vous avez bien appris la leçon, que nos populations ne feront plus de cadeaux aux adeptes de la dictature des "grands esprits" mais peu utiles pour le plus grand nombre parce que arrimés à des intérêts égoïstes.
Koné Jean
Un paysan Burkinabè de Banfora très fier de contribuer à la production du Burkina Faso

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