APA-Nouakchott (Mauritanie) - Vu son caractère hautement religieux et spirituel le ramadan en Mauritanie se particularise par un climat particulier dominé par les prières, la lecture du Coran et les gestes de bienfaisance.
A Nouakchott, la capitale, le marathon dévotionnel commence avec la prière des Tarawih organisée juste après celle d’Al Icha, et qui peut prendre entre 60 à 90 minutes selon les imams.
Cette prière connait une affluence impressionnante puisqu’elle représente la veillée religieuse de la nuit et permet d’accompagner la khatma (lecture de la totalité du Coran) à la fin du jeûne.
« Je ne peux pas me permettre de la rater car, autrement, je n’aurai pas la possibilité de participer à la khatma», indique M’bareck Ould Yahya, au sortir d’une mosquée après la prière collective.
« Seuls ceux qui récitent le Coran par cœur ont le privilège de pouvoir effectuer les Tarawih n’importe où et à tout moment de la nuit », a-t-il expliqué à APA.
Cet engouement pour les prières redouble d’intensité pendant les 10 dernières nuits du Ramadan, particulièrement les impaires (21, 23, 25, 27 et 29) où se situe Leilet El Ghader (la nuit du destin) qui surpasse en valeur 1.000 mois.
Pendant ces 10 dernières nuits, beaucoup de Mauritaniens pratiquent ce qu’on appelle « Itikav », à savoir un séjour ininterrompu dans une mosquée pour une durée minimale de 72 heures.
Le même climat de piété est observé pendant le jour où les mosquées de la ville ne désemplissent pratiquement pas.
Non seulement les fidèles s’y entassent pour effectuer les prières mais aussi pour assister aux conférences suivies de débats question – réponse animées par les ulémas.
Certaines de ces Conférences sont retransmises en direct par la radio, notamment celles abritées par la Grande mosquée, communément appelée Mosquée saoudienne.
Parallèlement aux lieux de culte, les moyens d’information audiovisuels accordent la plupart de leur temps d’antenne aux émissions en relation avec le jeûne, que ce soit ses règles religieuses ou encore les conditions de santé qui autorisent l’abstention.
Des duos d’ulémas et médecins sont souvent invités dans des émissions live pour éclairer les auditeurs ou téléspectateurs sur ces aspects.
Dans la rue, et en dépit de l’absence de législation répressive à l’encontre des non jeûneurs comme il en existe dans beaucoup de pays musulmans, le respect du climat général du Ramadan est bien perceptible.
En effet, la plupart des restaurants sont fermés et les distributeurs de thé ambulants se font discrets.
Sur la table du foutour (repas de rupture), le menu est varié selon les communautés et le degré d’aisance des familles.
Le thé et le zrig (mélange de lait et d’eau, avec ou sans sucre) sont omniprésents chez la communauté maure alors qu’on trouve souvent le café et le jus de bissap chez les négro-africains.
Outre cela, le premier menu, servi dès la tombée de la nuit, contient souvent des soupes de légumes et de viande, des bouillies de céréales, de crêpes et autres gâteaux, sans oublier les incontournables dattes.
Quant au deuxième menu, servi, lui, après la prière des Tarawih dans la plus part des cas, il peut consister en tajine de viande, de poulet ou de poisson, mais aussi en riz ou couscous.
Le souhour, consommé juste avant l’aube, est souvent léger, généralement un verre de bouillie, de zrig ou même d’eau, aux côtés du thé ou du café.
Produits subventionnés pour contrer la flambée des prix
Bien que son arrivée soit considérée comme un évènement heureux en Mauritanie, le Ramadan s’accompagne toujours par des hausses vertigineuses de prix des produits alimentaires de première consommation.
L’année 2016 n’a pas fait exception. Mais fort heureusement, comme à l’accoutumée également, les autorités ont lancé un programme de boutiques approvisionnées en denrées de base et vendant à des prix réduits.
Le coût financier de ces réductions qui peuvent aller jusqu’à 50% est supporté par le budget de l’Etat, avait expliqué la ministre du commerce mauritanienne, Naha Mint Hamdi Ould Mouknass, lord du coup d’envoi du programme baptisé « Opération Ramadan ».
Les produits subventionnés comprennent notamment le sucre, le riz, l’huile de cuisson, les pâtes, les oignons et le lait en poudre.
« C’est un programme salutaire sans lequel nous aurions trouvé d’énormes difficultés à nous procurer nos besoins alimentaire pendant ce mois béni », s’est félicitée Salka Mint Youba, la cinquantaine, mère de famille supportant 5 enfants.
« C’est une véritable bouffée d’oxygène pour nous pauvres », a-t-elle ajouté dans une discussion avec APA à Nouakchott.
Dans le même élan de solidarité, le Ramadan 2016 a connu de nombreuses initiatives caritatives sous forme de paniers alimentaires ou de foutours collectifs au bénéfice des habitants de quartiers pauvres de Nouakchott.
Parmi les auteurs de telles initiatives, on a noté jusqu’à présent le parti au pouvoir, l’ambassade des Emirats arabes unis et la Fondation du Qatar, entre autres.
L’atmosphère joyeuse du mois béni est aussi reflétée par les foules massives qui prennent d’assaut les grandes avenues de la ville, comme la route de l’Aéroport, après le deuxième menu.
D’aucuns pour faire leur sport quotidien, d’aucuns pour profiter, purement et simplement, de la brise douce des nuits d’été, en attendant l’approche du souhour.
Même les enfants, bien qu’ils ne jeunent pas, trouvent leur compte dans le Ramadan. Ils raffolent des plats de rupture servis aux jeuneurs et profitent des nuits de veillée pour leurs loisirs, surtout dans des matchs de football dans la rue, sous les lampadaires publics.
A Nouakchott, la capitale, le marathon dévotionnel commence avec la prière des Tarawih organisée juste après celle d’Al Icha, et qui peut prendre entre 60 à 90 minutes selon les imams.
Cette prière connait une affluence impressionnante puisqu’elle représente la veillée religieuse de la nuit et permet d’accompagner la khatma (lecture de la totalité du Coran) à la fin du jeûne.
« Je ne peux pas me permettre de la rater car, autrement, je n’aurai pas la possibilité de participer à la khatma», indique M’bareck Ould Yahya, au sortir d’une mosquée après la prière collective.
« Seuls ceux qui récitent le Coran par cœur ont le privilège de pouvoir effectuer les Tarawih n’importe où et à tout moment de la nuit », a-t-il expliqué à APA.
Cet engouement pour les prières redouble d’intensité pendant les 10 dernières nuits du Ramadan, particulièrement les impaires (21, 23, 25, 27 et 29) où se situe Leilet El Ghader (la nuit du destin) qui surpasse en valeur 1.000 mois.
Pendant ces 10 dernières nuits, beaucoup de Mauritaniens pratiquent ce qu’on appelle « Itikav », à savoir un séjour ininterrompu dans une mosquée pour une durée minimale de 72 heures.
Le même climat de piété est observé pendant le jour où les mosquées de la ville ne désemplissent pratiquement pas.
Non seulement les fidèles s’y entassent pour effectuer les prières mais aussi pour assister aux conférences suivies de débats question – réponse animées par les ulémas.
Certaines de ces Conférences sont retransmises en direct par la radio, notamment celles abritées par la Grande mosquée, communément appelée Mosquée saoudienne.
Parallèlement aux lieux de culte, les moyens d’information audiovisuels accordent la plupart de leur temps d’antenne aux émissions en relation avec le jeûne, que ce soit ses règles religieuses ou encore les conditions de santé qui autorisent l’abstention.
Des duos d’ulémas et médecins sont souvent invités dans des émissions live pour éclairer les auditeurs ou téléspectateurs sur ces aspects.
Dans la rue, et en dépit de l’absence de législation répressive à l’encontre des non jeûneurs comme il en existe dans beaucoup de pays musulmans, le respect du climat général du Ramadan est bien perceptible.
En effet, la plupart des restaurants sont fermés et les distributeurs de thé ambulants se font discrets.
Sur la table du foutour (repas de rupture), le menu est varié selon les communautés et le degré d’aisance des familles.
Le thé et le zrig (mélange de lait et d’eau, avec ou sans sucre) sont omniprésents chez la communauté maure alors qu’on trouve souvent le café et le jus de bissap chez les négro-africains.
Outre cela, le premier menu, servi dès la tombée de la nuit, contient souvent des soupes de légumes et de viande, des bouillies de céréales, de crêpes et autres gâteaux, sans oublier les incontournables dattes.
Quant au deuxième menu, servi, lui, après la prière des Tarawih dans la plus part des cas, il peut consister en tajine de viande, de poulet ou de poisson, mais aussi en riz ou couscous.
Le souhour, consommé juste avant l’aube, est souvent léger, généralement un verre de bouillie, de zrig ou même d’eau, aux côtés du thé ou du café.
Produits subventionnés pour contrer la flambée des prix
Bien que son arrivée soit considérée comme un évènement heureux en Mauritanie, le Ramadan s’accompagne toujours par des hausses vertigineuses de prix des produits alimentaires de première consommation.
L’année 2016 n’a pas fait exception. Mais fort heureusement, comme à l’accoutumée également, les autorités ont lancé un programme de boutiques approvisionnées en denrées de base et vendant à des prix réduits.
Le coût financier de ces réductions qui peuvent aller jusqu’à 50% est supporté par le budget de l’Etat, avait expliqué la ministre du commerce mauritanienne, Naha Mint Hamdi Ould Mouknass, lord du coup d’envoi du programme baptisé « Opération Ramadan ».
Les produits subventionnés comprennent notamment le sucre, le riz, l’huile de cuisson, les pâtes, les oignons et le lait en poudre.
« C’est un programme salutaire sans lequel nous aurions trouvé d’énormes difficultés à nous procurer nos besoins alimentaire pendant ce mois béni », s’est félicitée Salka Mint Youba, la cinquantaine, mère de famille supportant 5 enfants.
« C’est une véritable bouffée d’oxygène pour nous pauvres », a-t-elle ajouté dans une discussion avec APA à Nouakchott.
Dans le même élan de solidarité, le Ramadan 2016 a connu de nombreuses initiatives caritatives sous forme de paniers alimentaires ou de foutours collectifs au bénéfice des habitants de quartiers pauvres de Nouakchott.
Parmi les auteurs de telles initiatives, on a noté jusqu’à présent le parti au pouvoir, l’ambassade des Emirats arabes unis et la Fondation du Qatar, entre autres.
L’atmosphère joyeuse du mois béni est aussi reflétée par les foules massives qui prennent d’assaut les grandes avenues de la ville, comme la route de l’Aéroport, après le deuxième menu.
D’aucuns pour faire leur sport quotidien, d’aucuns pour profiter, purement et simplement, de la brise douce des nuits d’été, en attendant l’approche du souhour.
Même les enfants, bien qu’ils ne jeunent pas, trouvent leur compte dans le Ramadan. Ils raffolent des plats de rupture servis aux jeuneurs et profitent des nuits de veillée pour leurs loisirs, surtout dans des matchs de football dans la rue, sous les lampadaires publics.
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