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mardi 14 juin 2016

Guinée-Bissau: réunion éclair de l'Assemblée nationale après deux mois d'interruption

Le parlement bissau guinéen
Les députés bissau-guinéens se sont brièvement réunis mardi après quasiment deux mois d'interruption en raison d'une crise entre le président José Mario Vaz et le chef de son propre parti, Domingos Simoes Pereira, pour la dernière séance de la session parlementaire.
Depuis la destitution par le président Vaz, en août 2015, de son Premier ministre Domingos Simoes Pereira, chef du PAIGC, auquel tous deux appartiennent, la Guinée-Bissau traverse des turbulences politiques qui ont conduit à la paralysie de l'Assemblée nationale.
Mardi, la première séance de l'Assemblée depuis le 19 avril, qui est aussi la dernière de la session parlementaire, s'est ainsi soldée en dix minutes, sans débat.
"Nous allons clore cette session sans produire une seule virgule pour le peuple qui se sent aujourd'hui très mal représenté", a déclaré le premier vice-président de l'Assemblée, Inacio Correia, du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC, premier parti).
"Nous assistons à une chose inédite. Notre Parlement est en train de se transformer en un instrument manipulé par une force obscure", a ajouté M. Correia, en allusion au président Vaz, avant de clore la session parlementaire, la date de la prochaine n'étant pas connue dans l'immédiat.
"C'est de la dictature!", ont répliqué les députés du Parti de la rénovation sociale (PRS, opposition, deuxième formation du pays) et les 15 dissidents du PAIGC, sur lesquels compte désormais le président Vaz pour former une majorité alternative soutenant le gouvernement du nouveau Premier ministre, Baciro Dja.
Selon la Constitution, le choix du Premier ministre revient au parti majoritaire. Or le PAIGC a perdu récemment sa majorité parlementaire absolue de 57 sièges à la suite de la fronde de 15 députés. M. Vaz a dit vouloir s'appuyer sur une majorité alternative, constituée des 41 députés du PRS et de 15 députés frondeurs du PAIGC, soit 56 sièges sur 102 au Parlement.
Les tensions à la tête de l'Etat inquiètent d'autant la communauté internationale que l'élection de M. Vaz en mai 2014 avait marqué un retour progressif à l'ordre constitutionnel dans cette ex-colonie portugaise d'Afrique de l'Ouest jusqu'alors en proie à une instabilité chronique, avec des tentatives de coup d'Etat militaires à répétition.

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