C’est dans la nuit du mardi 19 avril que le magasin d’armes de la Garde Nationale a été cambriolé pour en sortir 26 armes de guerre: 18 pistolets mitrailleurs et 8 carabines chinoises. Le Chef d’Etat-Major de la Garde Nationale, le colonel-m ajor Zoumana Diawara, est informé au téléphone, le mercredi 20 avril vers 6 heures, par le commandant Mamady dit Fany Diakité, commandant du Groupement de Maintien d’Ordre (GMO). Le colonel-major Diawara lui enjoint de faire dans l’immédiat l’inventaire détaillé des armes restées dans le magasin et de prendre des mesures de punition contre tous les gardes chargés de la sécurité du magasin ainsi que contre les agents du service de garde du camp. Diawara demande enfin à son subordonné un rapport circonstancié sur l’affaire.
Inventaire et sanctions
Les ordres du colonel-major Diawara sont scrupuleusement exécutés par le commandant Diakité qui consacre toute la journée du 20 avril 2016 aux travaux d’inventaire des armes et munitions se trouvant dans le magasin. L’inventaire se veut d’autant plus minutieux qu’une semaine avant le cambriolage, des rumeurs faisaient état de vols ou de tentatives de vols dans le magasin du GMO et dans d’autres casernes. Le dernier inventaire du magasin du GMA avait d’ailleurs eu lieu le 12 avril, juste une semaine avant le vol intervenu le 19 avril. Lors du dernier inventaire, aucune anomalie n’avait été constatée… A la fin de l’inventaire commandé par son chef, le commandant Diakité constate que 18 pistolets mitrailleurs et 8 carabines chinoises manquent à l’appel. Soit un total de 26 armes. Le commandant fait également arrêter 6 gardes, dont le chef magasinier et ses deux adjoint, le chef de poste et ses deux suppléants. Suite à quoi, le chef d’état-major de la Garde dépose son rapport sur le vol d’armes le jeudi 21 avril 2016 : le document est adressé à la fois au ministre de la Défense, au chef d’état-major général des armées et au ministre de la Sécurité Intérieure.
Cafouillages
Après avoir pris connaissance du rapport, le ministre de la Défense, Tiéman Hubert Coulibaly, ordonne une contre-enquête qu’il confie au colonel-major Boubacar Kéïta, directeur de la Sécurité Militaire. Au même moment, le ministre de la Sécurité, le colonel-major Salif Traoré, confie une autre enquête au service d’investigations de la gendarmerie nationale sis au camp 1 de Bamako.
Pendant que les enquêtes vont leur train, le colonel-major Diawara reçoit du ministre de la Défense une correspondance en date du 25 avril 2016 qui le suspend de ses fonctions. Dès le lendemain 26 avril, la décision ministérielle est suspendue car, entre-temps, Tieman Hubert Coulibaly se rend compte qu’un chef d’état-major de la Garde ne peut être suspendu ou révoqué que par décret du chef de l’Etat. Quant aux mesures disciplinaires éventuelles décidées contre le chef d’état-major, elles relèvent des pouvoirs du chef d’état-major général des armées. Mais la suspension et sa levée montrent combien la fébrilité règne dans cette affaire.
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