Mauritanie: poursuite de la grève à l'importante mine d'or de Tasiast

Mine d'or de TasiastLa grève à la grande mine d'or de Tasiast en Mauritanie, exploitée par la société canadienne Kinross, se poursuivait jeudi pour le troisième jour consécutif, a-t-on appris auprès des syndicats et de la direction, qui se renvoyaient la responsabilité du conflit social. "Les sous-traitants, dont la majorité des employés sont des Mauritaniens, ne participent pas à la grève" déclenchée mardi sur le site de production, à 250 km au nord de Nouakchott, a affirmé dans un message électronique adressé à l'AFP jeudi le responsable de la Communication de Kinross pour l'Afrique, Raphaël Sourt. "Nous demeurons ouverts à la poursuite des négociations avec les délégués", a-t-il ajouté. Selon Mohamed Abdallahi Nehah, secrétaire général de la Confédération générale des travailleurs de Mauritanie (CGTM), l'une des centrales syndicales les plus actives dans le mouvement, "la situation est au point mort. Aucune négociation, aucun contact n'a encore commencé" et les perspectives demeuraient toujours "bloquées" jeudi après-midi concernant le travail dans la mine. "L'usine est en arrêt complet et la production, par conséquent est inexistante", a affirmé M. Nehah à l'AFP. "La grève touche la quasi-totalité des travailleurs permanents de Tasiast (1.041) alors que les non-permanents restent en dehors du mouvement mais leur travail ne peut en aucun cas influer sur le déroulement des évènements", a-t-il assuré. Tasiast, exploitée depuis 2010 par Kinross via la société Tasiast Mauritanie Limited S.A. (TML S.A.), est l'une des principales mines d'or en Afrique de l'Ouest avec des réserves prouvées et probables de quelque 260 tonnes. Mardi, les responsables des grévistes avaient revendiqué des avantages sociaux, dénonçant dans des déclarations à l'AFP une tentative par la direction de casser le mouvement en recourant à des travailleurs "expatriés et journaliers incompétents". Ils avaient notamment évoqué une réduction de la prise en charge de l'assurance-maladie par la société, de l'impôt sur les salaires et du bonus trimestriel: des coupes décidées, selon les syndicalistes, sans négociation ni accord. "La grève est le résultat de négociations infructueuses entre TML S.A. et les délégués de son personnel" portant sur une "nouvelle convention collective d'établissement", a affirmé de son côté le porte-parole de la compagnie. "En 2015, la mine de Tasiast avait les coûts de production les plus élevés de toutes les opérations de Kinross et n'était pas rentable. Afin de garantir la viabilité à long terme de la mine, la société s'efforce de réduire drastiquement ses coûts, y compris ceux relatifs à son personnel", a ajouté M. Sourt. "Malheureusement, à l'opposé de cet objectif, les délégués ont revendiqué des avantages supplémentaires que la société a décidé de ne pas accorder. Pour cette raison, les travailleurs ont entamé un mouvement de grève le 24 mai", a-t-il poursuivi. Par ailleurs, de même source "aucun changement n'a été introduit sur l'assurance-maladie des travailleurs".