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vendredi 13 mai 2016

Le régime mauritanien pris en étau entre Alger et Rabat

Le président mauritanien, Mohamed Ould Abdelaziz (G), reçu par son homologue Abdelaziz Bouteflika, lors d'une visite officielle à Alger en 2011.Dans la recherche de l'équilibre impossible entre l'Algérie et le Maroc, le régime mauritanien de Mohamed Ould Abdelaziz avait, au lendemain de son coup d'Etat, préféré Alger. Plusieurs signes montrent cependant que l'alliance a du plomb dans l'aile. A couteaux tirés sur la question du Sahara occidental, l’Algérie et le Maroc donnent le tournis à leur voisin mauritanien. Contraint de jouer les équilibristes à son arrivée au pouvoir à la suite d’un putsch en 2008, le président Mohamed Ould Abdelaziz avait en apparence, toutes les raisons de faire pencher la balance en faveur de Rabat. Et c’est l’inverse qui s’est produit, du moins jusqu’à récemment où on l’a vu s’éloigner de l’Algérie. Né au Sénégal d’un père marocain, marié à une marocaine à la tête d’un important patrimoine immobilier dans le royaume chérifien, Aziz, catapulté à la tête de l’Etat mauritanien, se savait assuré du soutien de la monarchie. Pour preuve, au lendemain du coup d’Etat perpétré contre le seul président démocratiquement élu en Mauritanie, Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, les autorités marocaines prennent le contrepied de la communauté internationale en s’abstenant de condamner le putsch. Mieux, au lendemain du coup d’Etat, Rabat dépêche à Nouakchott une délégation de haut niveau à laquelle se joint le conseiller spécial du roi et directeur du contre-espionnage, Mohamed Yassine Mansour. Le message est clair : Aziz, qui cherche à redorer son image après son coup d’Etat, peut compter sur ses alliés marocains. La main tendue vers Alger C’est pourtant vers l’Algérie que le président mauritainien va se tourner pour contrer l’Union africaine qui annonce des sanctions contre le pays après son arrivée par la force au sommet de l’Etat. Or, l’Algérie exerce un poids considérable dans cette organisation dont le Maroc ne fait pas partie. Discrètement, un rapprochement s’amorce. A terme, le soutien apporté à Aziz par les autorités algériennes l’aidera à accéder en janvier 2014 à la présidence de l’Union africaine. A l’affut de toute opportunité pouvant limiter l’influence marocaine en Afrique, Alger saisit la main tendue d’Aziz en associant la Mauritanie au comité d’état-major opérationnel conjoint de Tamanrasset chargé de renforcer les relations de coopération militaire et sécuritaire entre l’Algérie, le Mali, le Niger et la Mauritanie. Le Maroc voit rouge. Ne manquant d’ordinaire aucune occasion d’honorer ses partenaires africains de sa présence, Mohamed VI ne se rendra pas à la cérémonie d’investiture d’Aziz après sa réélection en 2014.

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