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lundi 18 avril 2016

L'esclavage et le système des castes perdurent en Mauritanie

La récente condamnation à mort pour apostasie d’un jeune homme en Mauritanie réveille une réalité souvent ignorée, celle des castes et des esclaves. Retour sur un système qui régit toute la société de ce pays d’Afrique de l’Ouest. Mohamed Cheikh Ould Mohamed a écopé de la peine capitale pour avoir écrit sur internet des propos considérés comme blasphématoires envers Mahomet. Pour sa défense, l’accusé a démenti avoir voulu critiquer le Prophète. Cet homme, qui appartient à la caste des forgerons, dit avoir voulu mettre l'accent sur sa communauté «mal considérée et maltraitée». Selon le site de l’OBS, «Mohamed Cheikh Ould Mohamed accusait la société mauritanienne de perpétuer un "ordre social inique hérité" de l'époque du prophète et dénonçait les conditions de couches défavorisées», notamment les forgerons, les descendants d’esclaves et les griots. En gros, dans un article, il critiquait le système des castes et les justifications religieuses lui permettant de se maintenir en Mauritanie. Les militants des droits de l’Homme dans le collimateur de la justice MaliActu se demande également si cette condamnation est en réel rapport avec une atteinte à l’Islam ou à la dénonciation de l’esclavagisme «qu’il avait osé, publiquement, critiquer». Pourtant, précise le site africain, «l’élection présidentielle du 21 juin 2014 a été une formidable tribune pour les militants anti-esclavagistes. Pour la première fois de l’histoire de la Mauritanie, l’un d’entre eux, non moins "descendant d’esclaves" a pu être deuxième du scrutin. Il s’agit de Biram Dah Ould Abeid, actuellement face à la Justice», en tant que président du mouvement abolitionniste IRA. A ce titre, Biram Dah Ould Abeid fait partie des membres de l’IRA encourant (selon le réquisitoire du tribunal de Rosso, au sud, tombé le 30 décembre 2014) cinq ans de prison et des amendes pour leur «appartenance à une organisation non-reconnue». Ils avaient été arrêtés mi-novembre, alors qu'ils menaient une campagne pour dénoncer l'esclavage en Mauritanie.

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