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mercredi 6 avril 2016

Guinée : Quatre ans après l’arrêt de l’usine Rusal, à Fria

 Depuis le 4 avril 2012, la société Rusal a arrêté les activités de l'usine Friguia. Cette année, cela fait quatre ans que les habitants de la cité appelée jadis "Petit Paris" vivent dans une crise socio economique sévère. Cet arrêt qui fait suite à une revendication salariale a mis plus de trois mille travailleurs au chômage et jusqu'à ce jour, ces derniers ne connaissent pas leur statut. Plusieurs d'entre eux se sont lancés dans d'autres activités génératrices de revenus telles que l'agriculture, l'élevage et le transport. Après trois années passées dans le noir, le commerce de glace, principale activité menée par les femmes est de nos jours déficitaire à cause du manque de courant de Kaléta qui illuminait la ville depuis septembre 2015. Aujourd'hui, ces femmes se contentent des marchés hebdomadaires pour subvenir aux besoins de leurs enfants. Le secteur de l'éducation n'est pas épargné par cette crise ; plusieurs enfants sont déscolarisés et certains ne pouvant pas faire face aux frais de scolarité dans les écoles privées ont jugé nécessaire d'envoyer les siens dans les écoles publiques qui sont débordées par les effectifs. Ce qui amène les élèves à s'asseoir à terre pour manque de table-bancs. Dans le marché, les vendeurs se plaignent du manque de clients. La pénurie d'eau s'accentue de jour en jour. En ce moment, il faut attendre trois jours pour voir l'eau couler dans certains robinets entre 22 h et 3 h du matin. A l'occasion de ce quatrième anniversaire de galère, les travailleurs demandent encore au gouvernement de faire face à leur problème. « Tout ce que je peux dire aujourd'hui encore, est que le gouvernement doit faire face à nous. On ne doit pas nous abandonner après plusieurs années de service. Nous sommes des Guinéens, nous vivons en Guinée, on ne doit pas nous oublier. Que le gouvernement nous aide à reprendre les activités », a lancé Mamadou Alpha Diallo, ancien travailleur de l'usine. Même si depuis 2014, certains travailleurs bénéficient d'une assistance financière, d'autres par contre ne perçoivent rien à cause de règlement de compte, disent-ils. A quand la réouverture de cette unité industrielle ? C'est la question qui taraude l'esprit de tous les Friakas.

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