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lundi 11 avril 2016

Déclaration des biens des ministres : Et la palme d’or revient à l’ « Alpha et l’Omega »

Les biens des membres du gouvernement Thiéba sont connus depuis leur publication le 25 mars, dans le Journal officiel. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette déclaration a révélé des « poids plumes » aux mollets olympiens. Certes, tous les ministres ont certifié que les informations fournies étaient « sincères et exactes », l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption doit sortir sa loupe. Focus sur les biens de quelques ministres.


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Déclaration des biens des ministres : Et la palme d’or revient à l’ « Alpha et l’Omega » !« Tôle, c’est pas tôle » ! En lisant la déclaration des biens, la première remarque que l’on fait c’est que le chef du Gouvernement Paul Kaba Thièba n’a aucun pied-à-terre au Burkina Faso. Ce cadre de la BECEAO a, à l’en croire, deux maisons d’habitation. La première, d’une superficie de 500m2, se trouve à Dakar et a une valeur de 250 millions et la seconde d’une valeur de 260 millions de francs CFA a été acquise en 2008 et se tient à OXFORD à Londres. Quant à ses deux comptes, notons que le premier, domicilié à Paris, contient 65 millions de francs CFA tandis que le second basé à Londres est de 10 millions. Aucune information n’a filtré sur la date d’acquisition de ces deux comptes.
Alpha Barry, le plus riche ?
Celui qui parait être le ministre « cinq étoiles » de ce gouvernement n’est ni plus ni moins que le journaliste et ministre des affaires étrangères Alpha Barry. Il comptabilise au compteur plusieurs maisons et appartements acquis sur les continents africain, européen et américain. En témoignent les :
-  494m2 acquis en 2009 d’une valeur de 100 millions à Ouagadougou (coût de construction inclus)
-  Appartements acquis en 2012 d’une valeur de 150 millions à Rabat au Maroc et d’une valeur de 220 millions acquis en France en 2014
-  Maisons acquises en 2014 au Canada et aux Etats-Unis et en 2015 en Côte-D’ivoire. La valeur totale de celles-là est de 310 millions de francs CFA. Outre cela une maison serait toujours en chantier à Assinie au bord de la lagune Ebrié et estimée à 55 millions de francs CFA.
Quid des propriétés foncières de celui qui a un carnet d’adresses bien fourni, qui fut conseiller du président guinéen Alpha Condé et actuel promoteur de la radio Oméga ? La valeur totale de propriétés chiffrées s’élève à plus de 487 millions de francs CFA. A noter que la valeur des terrains (350 et 400m2) acquis en 2008 et 2009 à Léo n’a pas été précisée encore moins celle du terrain de 400m2 acquis en 2015 à Niou dans le Kourwéogo. Enfin, rappelons qu’en tant que bon peulh, Alpha Mamadou Barry, dispose d’un cheptel de 25 bovins acquis entre 1996 et 2015.
Ce n’est pourtant pas le cas de Tahirou Barry, ministre de la culture qui n’a aucune vache à traire. Même Filiga Michel Sawadogo, le ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation possède 15 vaches à Sapouy où il a également une ferme de 10 hectares.
Simon et ses deux maisons
Simon Compaoré, le Monsieur « Sécurité » et seul ministre d’Etat de l’équipe Thiéba, n’a que deux maisons d’habitation, dont l’une est un don de son père, et quatre véhicules. Toutefois, il est à noter qu’aucune de ces maisons n’a été évaluée. Idem pour son terrain loti de 300 m2 situé à Komsilga. Avec un compte bancaire de 15 millions de francs CFA domicilié à la BIB et un autre de 783 160 F CFA à ECOBANK, Simon Compaoré semble être un « poids plume » pour une personnalité qui n’en pesait pas moins au sein le régime déchu de Blaise Compaoré, et qui a passé plus de 15 ans en tant que maire de la commune de Ouagadougou.
Que dire de Madame Hadizatou Rosine Coulibaly/Sori, celle qui détient les cordons de la bourse de l’Etat ? Elle possède plusieurs maisons d’habitation dont une à Cotonou, Ouaga 2000, cité Azimo, Niamey (héritage familial) et deux autres à Fada dont l’une a été déjà acquise. Les terrains non-lotis ne manquent pas à l’appel. Un de (15 a 30 ha) au Togo dont le titre de propriété est en cours d’acquisition, un terrain et une concession dont les valeurs n’ont pas été mentionnées. Chose bizarre, la ministre de l’économie et des finances a même déclaré le sel de table, les assiettes, les fourchettes, les verres…
Lucky Luc, à vous de « tirer »
L’omission récurrente, volontaire ou non, faite par la plupart des ministres, c’est le fait de ne pas mentionner leurs comptes bancaires. Quand Remis Fulgance Dandjinou, ministre de la communication, déclare avoir deux comptes d’épargne et un compte courant sans préciser la somme qui s’y trouve ; quand Edith Clémence Yaka, ministre délégué chargé du Budget déclare ses comptes bancaires (BICIA, BSIC, SGBB) sans fournir des informations sur leurs valeurs, il y a de quoi alerter le « cow-boy » de l’autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE/LC), Luc Marius Ibriga. L’institution devra retrousser les manches pour passer au peigne fin la conformité et la sincérité des ministres. Qui présentera patte blanche et qui sera en tête du peloton au 2e round de la déclaration des biens.

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