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vendredi 25 mars 2016

Suspension de l’Evénement : Les organisations professionnelles des médias remontées contre le CSC

Les organisations professionnelles des médias ont animé une conférence de presse sur la suspension du journal l’Evénement par le CSC (Conseil supérieur de la communication) ce jour 24 mars 2016.


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Suspension de l’Evénement : Les organisations professionnelles des médias remontées contre le CSCLe moins que l’on puisse dire est que les douze organisations professionnelles des médias, signataires de la déclaration liminaire sont très remontées contre le CSC. Ils en veulent à l’institution chargée de la régulation des médias, pour la décision qu’elle a prise de suspendre le journal l’Evénement. Il lui est aussi reproché ce que les conférenciers du jour ont appelés « acharnements et dérives ».
Les orateurs du jour ont rappelé la suspension du journal par le CSC le 19 février dernier. Cette sanction fait suite à une plainte du chef d’Etat- major Général des armées, consécutivement à la publication d’un article dans l’Evénement du 10 février 2016, sur les poudrières du Burkina Faso.
C’est alors que les organisations professionnelles des médias ont entrepris une démarche pour la levée de la sanction. En considérant sa gravité, mais surtout ses implications sur la vie du journal. Le CSC tout en disant ne pas être contre la levée de la sanction, a rappelé qu’il y avait un recours devant le tribunal administratif. Il a aussi proposé à la délégation des organisations professionnelles des médias de rencontrer la partie plaignante en l’occurrence l’armée. C’est ainsi qu’une rencontre a eu lieu le mercredi 23 mars entre ces organisations et la haute hiérarchie de l’armée. « Au terme d’échanges constructifs, cordiaux mais fermes sur les principes de part et d’autre, il a été retenu que la haute hiérarchie de l’armée prenne l’initiative de faire adopter rapidement des textes d’application de la loi N° 051-2015/CNT portant sur l’accès à l’information publique et aux documents administratifs afin de permettre une claire définition des informations classées secret-défense », ont dit Boureima Ouédraogo, président du Centre national de presse Norbert Zongo et Guezouma Sanogo, président de l’Association des journalistes du Burkina. Ces principaux animateurs du point de presse ont dénoncé le silence qui entoure la notion de « Secret-militaire ». Pour eux, il est urgent de prendre le décret d’application sur le « Très secret-défense » et les arrêtés sur le « Secret-défense » et le « Confidentiel-défense » qui constituent le « Secret- militaire ». Ils ont pris l’exemple de la visite du ministre en charge de la sécurité aux gendarmes. Visite au cours de laquelle il a été dit que les éléments n’avaient pas suffisamment « d’armes de poing » et que certains gilets pare-balles étaient de « qualité douteuse » entre autres. Ils se sont alors demandé quelle aurait été la réaction de l’armée si c’est un journaliste qui divulguait de telles informations.
Les organisations professionnelles des médias ont de même souhaité l’ouverture de débats sur le CSC quant à son organisation, ses attributions et son fonctionnement. Et cela dans la perspective des travaux de la commission constitutionnelle créée par le gouvernement et qui aura la charge de proposer la constitution de la 5ème République. « Nous sommes convaincus de la nécessité de repenser cette institution afin de lui donner toute la légitimé et la crédibilité indispensables à une régulation rigoureuse de l’information, sans passion, ni partialité encore moins sous influence extérieure. Car, il revient de façon constante que les décisions du CSC portent plus la marque d’influences extérieures que la conviction profonde du collège des conseillers », ont assené les conférenciers.
Ils ont mentionné « Les dérives » du CSC dans son rôle de régulateur des médias. Les cas de la suspension des émissions interactives pendant la campagne électorale et l’interdiction de publier des images choquantes ont été cités. Pour les conférenciers, le CSC a pris une mesure préventive dans le premier cas qui à leurs yeux est une sanction à l’encontre de tous les médias. Ils ont aussi dénoncé le fait que nul ne sait ce que c’est qu’une image choquante.
Quant à la suspension du journal l’Evénement et les développements ultérieurs qui s’en sont suivi, les organisations professionnelles des médias voient ni plus ni moins que de « l’acharnement » de la part du CSC. Ils en veulent pour preuves, le fait que le journal ait été sanctionné sans avoir été entendu. Ils condamnent aussi le fait que malgré le sursis à exécution prononcé par le tribunal administratif, le CSC après la parution de l’Evènement le 10 mars, « Se fende d’une déclaration publique, arguant que l’appel suspend le sursis et donc maintient la sanction en l’état en attendant que le conseil d’État se prononce sur son appel. Pire, le CSC accuse l’Evénement de défiance de l’autorité. Le journal fut convoqué pour s’entendre notifier ces accusations par des agents du CSC et non par le conseil ». Pour terminer, les conférenciers se sont inquiétés du fait que le CSC n’a pu tenir successivement deux fois ses sessions.
Tout laisse croire au vu des positions des uns et des autres, que le bras de fer est désormais engagé entre les organisations professionnelles des médias et le CSC, l’organe chargé de la régulation des médias au Burkina Faso.
Angelin Dabiré

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