Pages

jeudi 31 mars 2016

Politique : Le PITJ pour un « retour pacifique » de Blaise Compaoré et des exilés de l’ex-RSP

C’est autour d’une conférence de presse que le bureau exécutif central du Parti de l’indépendance, du travail et de la justice (PITJ) a effectué sa rentrée politique, ce mercredi 30 mars 2016 à son siège national, sis au quartier Wemtenga. Pour l’occasion, les premiers responsables du parti ont fait la part belle à la vie politique nationale ; du régime Compaoré au pouvoir actuel en passant par la Transition …


RÈagissez ‡ cet article Réagissez

Politique : Le PITJ pour un « retour pacifique » de Blaise Compaoré et des exilés de l’ex-RSP« Le décor de notre rendez-vous a changé parce que nous voulons par-là, célébrer les cinquante-deux ans de notre parti et rendre hommage à deux militants émérites de notre parti qui nous ont quittés : le fondateur du PAI, AmirouThiombiano et le premier secrétaire général adjoint du PITJ, Dr Sanou Zézouma Jean. Décédé le 13 mars 1975, il y a 40 ans que le fondateur de notre parti, après avoir accompli sa part de tâche, nous a laissé la direction du parti en nous prodiguant ses conseils. Amirou Thiombiano a tiré sa révérence, soulagé et convaincu d’un bel avenir de lutte pour le parti à cause de deux jeunes auxquels il a toujours fondé beaucoup d’espoir : les camarades Soumane Touré et le Dr Sanou Zézouma Jean. Le Dr Sanou Zézouma à son tour nous a quittés le 09 novembre 2015 après avoir également, dans la discrétion et brillamment accompli sa part. (…). Amirou Thiombiano et le Dr Sanou Jean nous ont laissé le brillant exemple d’engagement, de dévouement, de militantisme qui doit nous inspirer. (…). Pour notre part, nous nous efforcerons de faire avancer le projet de patriotisme, de démocratie, de progrès pour notre pays et pour l’Afrique qu’ils ont conçu et pour lequel ils ont œuvré en fondant le PAI devenu depuis 2011 le PITJ. Nous nous engageons pour ce faire, à mener de front, toutes les luttes, surtout celles pour préserver le parti avec ses orientations, ses idéaux, ses principes et surtout son style ». C’est en ces termes que le secrétaire général du parti, Soumane Touré a planté le décor de la rentrée 2016 à laquelle ont pris part des invités d’autres obédiences à l’image de Dr Valère Somé et Harouna Dicko ex-président du RPN. Soumane Touré et ses camarades n’ont pas été tendres sur ce qu’ils ont appelé ‘’violation’’ constitutionnelle et ‘’autres dérives’’. Ainsi, après avoir ‘’mâté’’ le régime Compaoré qui, selon lui, a voulu opérer un forcing au mépris du peuple par la révision de l’article 37, le secrétaire général du PITJ n’a pas désarmé de ses arguments face à la ‘’défunte’’ Transition. Pour lui, et comme il l’a laissé entendre, la Transition ne reposait sur aucune base légale. Après avoir énuméré les ‘’tares’’ de celle-ci, M. Touré a chargé le pouvoir actuel. A l’en croire également, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) et son candidat Roch Kaboré ont usurpé le pouvoir d’Etat. D’où son appel à une désobéissance civile « pour rétablir l’ordre constitutionnel » et organiser un forum national de vérité, justice et réconciliation.
Le refus de la politique du fait accompli
Pour les responsables du PITJ, il n’est pas question de céder à la politique du fait accompli. En d’autres termes, pour eux, rien n’est tard ; il faut se battre pour ‘’rétablir l’ordre afin d’éviter au pays de tomber dans une guerre civile ‘’. Et cela passe également, selon Soumane Touré, par « un retour pacifique » de Blaise Compaoré et des exilés de l’ex-RSP. Pour le premier responsable du parti, c’est dans ce genre de situations ‘’où des gens sont contraints à l’usage de la force’’ que se fabrique une rébellion armée.
‘’Quand on se sent responsable de la paix, de la stabilité et du progrès du pays, on en crée les conditions. Et nous, nous voulons que, pacifiquement, on revienne en arrière. Sinon, on risque de perdre une dizaine d’années à vouloir retrouver une vie normale’’, a-t-il soutenu. Pour cela, annonce Soumane Touré, « le PITJ va essayer une souscription pour envoyer une délégation en Côte d’Ivoire rencontrer Blaise Compaoré et les exilés de l’ex-RSP pour discuter de leurs conditions de retour pacifique au Burkina Faso. Nous estimons que c’est un devoir à accomplir ; parce que, qui va prendre l’initiative de le faire ? ». Selon ses analyses, le fait que Blaise Compaoré soit à l’extérieur dans la situation actuelle est une honte du peuple. ‘’Avant, c’était sa honte que de vouloir modifier l’article 37. Mais, si on le laisse là-bas, c’est notre honte. Après l’insurrection, vous étiez fiers que tout le monde vienne dire que les Burkinabè ont pu chasser leur dictateur. Mais aujourd’hui, on va vous dire que vous avez renié un de vos fils. C’est maintenant la honte du peuple, et c’est cette honte-là qu’il faut éviter. (…). Dans un premier temps, le lieutenant-colonel Zida vous avait dit que sa sécurité est garantie. Mais, qu’est-ce qui a expliqué que Blaise Compaoré se retrouve brusquement exfiltré pour la Côte d’Ivoire ? On ne sait pas ! (…). Le fait de prendre la nationalité ivoirienne ne lui enlève pas la nationalité burkinabè. Ne rien faire pour que Blaise Compaoré revienne au Burkina Faso, cela est grave ; parce que la situation dans laquelle il se trouve est dangereuse pour lui, pour les compatriotes vivant en Côte d’Ivoire, dangereuse pour les autorités ivoiriennes elles-mêmes et dangereuse pour les relations entre le Burkina et la Côte d’Ivoire ’’, convainc-t-il. Selon lui, sauf décision de justice, Blaise Compaoré jouit encore de tous ses droits, y compris ceux relatifs à son statut d’ancien Chef d’Etat. C’est pourquoi, Soumane Touré appelle donc à ne pas céder à ‘’l’émotion’’. « C’est comme cela que vous vous êtes laissés empâter par des aventuriers comme les Zida et autres, et qu’on se retrouve dans cette situation bordélique ! On ne dit pas le droit, on ne respecte pas les droits des autres. On veut imposer la loi du plus fort. Non ! Il faut respecter les droits des citoyens. Tant que la justice n’a pas condamné quelqu‘un…, ne faisons pas du subjectivisme ; ce n’est pas avec cela qu’on construit un pays », a prôné le premier responsable du PITJ, entouré de ses proches collaborateurs.
Au cours de cette rentrée politique, il a également été question des Forces de défense et de sécurité que Soumane Touré et ses hommes appellent à assumer leurs responsabilités (à lire au bas de l’article).

Oumar L. OUEDRAOGO
(oumarpro226@gmail.com)
Lefaso.net

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire