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vendredi 4 mars 2016

Guinée-Bissau: tout soldat qui tentera déstabiliser le pays "sera abattu" (chef de l'armée)

Le chef de l'armée bissau-guinéenne, le général Biague Na NtamLe chef de l'armée bissau-guinéenne, le général Biague Na Ntam, a mis en garde jeudi les soldats contre tout projet de déstabilisation de son pays, précisant que celui qui s'y aventurera "sera abattu", dans une déclaration publique à Bissau. La Guinée-Bissau, qui compte quelque 1,6 million d'habitants, a connu de nombreuses tentatives de coups d'Etat, réussies ou manquées, dans lesquelles les militaires ont généralement joué un rôle prépondérant depuis son indépendance du Portugal en 1974. Pendant des années, l'instabilité politique et la pauvreté y ont facilité l'implantation de narcotrafiquants, sous la protection présumée de hauts responsables de l'armée. "Je déclare la tolérance zéro dans les casernes" pour tout ce qui met en danger la stabilité du pays, a déclaré le général Na Ntam jeudi lors d'une cérémonie organisée par un groupe de militaires et saluant son implication dans des actions de paix dans les garnisons, en présence de plusieurs journalistes. "Tout soldat qui tirera un seul coup de feu (contre la Guinée-Bissau) sera abattu. Nous n'avons pas de prison pour lui. Je demande aux chefs de différentes unités d'abattre quiconque tirera une seule balle. La paix doit régner dans ce pays, et c'est l'armée qui la fera régner", a-t-il lancé. "Tout soldat qui reçoit de l'argent pour tenter une action subversive le paiera de sa vie", a-t-il insisté, sans plus de détails. Aucun responsable militaire sollicité sur cette déclaration du général Na Ntam n'a souhaité faire de commentaire. Un soldat de l'armée de l'air a fait état à l'AFP de rumeurs de grogne au sein de l'armée. Selon lui, environ 10 personnes soupçonnées par l'armée de "préparer une action de déstabilisation du pays" ont été arrêtées. Ces personnes, incluant deux soldats, seraient détenues sur un site de l'armée de l'air près de l'aéroport de Bissau. Jusqu'à tard jeudi soir, ces informations n'avaient pu être confirmées par aucune autre source, ni au sein de l'armée ni en dehors. Durant la cérémonie, le chef de l'armée a par ailleurs évoqué un retard dans le versement des salaires de janvier et février dans certaines unités en raison de "difficultés financières" de l'Etat. "Le gouvernement est dans des difficultés financières, raison pour laquelle aucun transfert n'a été fait au niveau des banques", a-t-il dit, en précisant que la situation n'était cependant pas désespérée. "Restez calmes, il n'y a pas à s'alarmer pour autant", a-t-il ajouté

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