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mardi 22 mars 2016

En Gambie, les tribulations d’un fonctionnaire chargé de coordonner l’aide au développement

Ne dites surtout pas à Lamin Bofang qu’être fonctionnaire est une sinécure. Le cireur de chaussures qui astique les mocassins devant la porte de son bureau, au rez-de-chaussée du ministère des finances, est plus assuré d’être là l’an prochain que n’importe quel rond-de-cuir de l’administration gambienne qui peut « sauter » à tout moment. Au Quadrilatère, dans les bâtiments construits par les colons britanniques au mitan du siècle dernier, M. Bofang n’est pourtant pas un fonctionnaire lambda. Il dirige le département de coordination de l’aide. Un titre pas très ronflant en apparence mais qui revêt un caractère hautement stratégique lorsqu’on connaît la dépendance du plus petit Etat d’Afrique continentale aux subsides alloués par les bailleurs étrangers. Pas une route, pas un pont, pas une école ne peut voir le jour sans cette enveloppe qui, bon an mal an, couvre entre 70 % et 80 % des dépenses publiques d’investissement du pays. Car, comme le résume sans détour un haut fonctionnaire international très au fait des affres de la Gambie, classé au 175e rang sur 187 pour l’indice de développement humain, « le gouvernement n’a pas plus les moyens de financer l’Etat que le développement du pays ».

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